Markéta Všelichová et Miroslav Farkaš sont deux internationalistes tchèques condamné·e·s pour avoir combattu Daech dans les rangs des YPG et des YPJ. Ils ont été arrêtés par les forces de sécurité turques en novembre 2016 et condamnés en 2018 à six ans et trois mois de prison ferme pour « terrorisme » (voir notre article). Ils viennent d’être libérés après 4 ans de captivité.

Markéta Všelichová et Miroslav Farkaš

Markéta Všelichová et Miroslav Farkaš

Il y a 4 ans débutait en Allemagne un procès anti-terroriste contre 10 membres de l’ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) accusés d’être des dirigeants du TKP/ML, organisation interdite en Turquie mais pas en Allemagne. Le procès se terminera ce mois de juillet 2020 et le procureur a requis des peines de prison allant de trois ans et six mois à six ans et neuf mois. En raison de l’accusation construite de soi-disant « chef de file » du TKP/ML, le principal accusé Müslüm Elma est le seul qui est toujours en prison après cinq ans et près de trois mois de détention provisoire. L’ATIK, soutenu par des dizaines d’organisations (dont le Secours Rouge International) appelle à un rassemblement de solidarité ce mardi 28 juillet dès 10h devant le tribunal de Munich en Allemagne. L’événement Facebook

Le 5 juin 2020 à 14h30, le tribunal de district d’Augsbourg a condamné un militant araméen du Mouvement populaire révolutionnaire Suryoye pour violation de la loi sur les associations. Il a reçu une amende de 1800,00 € pour avoir publié sur son mur Facebook, l’événement d’un concert du Grup Yorum qui avait lieu en Syrie. Il a fait appel de sa condamnation. Les militants du Mouvement populaire révolutionnaire Suryoye sont régulièrement la cible d’attaques de la part des autorités allemandes pour leur résistance contre le régime turc d’Erdoğan (voir notre article). Plus d’infos ici.

Un militant araméen condamné pour avoir posté un événement du Grup Yurum sur Facebook

Un militant araméen condamné pour avoir posté un événement du Grup Yorum sur Facebook

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Bermal Birtek et Ergin Balta, deux cadres du Parti démocratique des régions (DBP) ont été condamnées chacune à 10 ans et 6 mois de prison par la cour d’appel d’Erzurum. Le tribunal a prononcé sa condamnation au cours d’un nouveau procès des anciens membres de l’assemblée du DBP, Bermal Birtek et Ergin Balta. Les deux militantes ont assisté à leur procès par vidéo-conférences depuis les prisons où elles sont emprisonnées (la prison de Sincan pour Bermal Birtek et la prison de haute sécurité de type L de Patnos pour Ergin Balta). Le Parti démocratique des régions (DBP) est un parti allié du Parti démocratique des peuples, une cible récurrente du régime d’Erdoğan (voir notre article).

Bermal Birtek et Ergin Balta

Bermal Birtek et Ergin Balta

L’agence Europol a publié un nouveau rapport intitulé « L’état du terrorisme dans l’Union européenne en 2020 ». Le rapport recense 26 attaques de groupes issus de la gauche révolutionnaire pour 2019. Ces attaques ont toutes eu lieu en Grèce, Italie ou Espagne. Le nombre d’arrestations sur suspicion d’infractions « terroristes » a plus que triplé (111 en 2019 contre 34 en 2018), par rapport aux années précédentes. La majorité des arrestations étaient liées à des « manifestations violentes » et à des confrontations avec les forces de sécurité en Italie. Le rapport signale également que le soutien au Rojava reste un sujet important pour les groupes de gauche et annonce qu’un certain nombre de militant·es sont suspecté·es d’avoir rejoint les organisations militaires du Rojava. En Belgique, le rapport annonce que « des groupes et des individus des anarchistes et ainsi que des mouvements extrémistes de gauche constituaient une menace persistante pour l’ordre public, en particulier lors des manifestations violentes des Gilets Jaunes ».

Le rapport mentionne également l’utilisation des moyens informatiques par les mouvements de la gauche révolutionnaire qui ont une haute sensibilité à la sécurité informatique. Ils utilisent des téléphones mobiles « propres » et des applications cryptées pour la communication. Les mouvements utilisent leur propres infrastructures tels que Riseup.net, Espiv, Noblogs, ainsi que des infrastructures commerciales plates-formes telles que Signal et Telegram. Inversement, certains groupes adoptent délibérément des méthodes rudimentaires. Ils évitent tout ordinateur ou communication téléphonique, ainsi que l’utilisation de voitures ou les GPS pour éviter le traçage de leurs mouvements.

Au niveau de la Turquie, le rapport mentionne le DHKP-C qui continuerait d’utiliser l’Union Européenne comme base pour soutenir ses opérations en Turquie. Il indique également que le PKK « n’a encore commis aucune attaque terroriste sur le territoire de l’Union européenne », et qu’il « organise des rassemblements et des manifestations en Europe sur les questions liées aux Kurdes, dont la plupart sont pacifiques ». Le rapport souligne que les membres et sympathisants du PKK continuent à participer à des activités légales pour collecter des fonds de soutien, et dit : « Il semble que la principale source de revenus soit la campagne annuelle de collecte de fonds et les événements culturels ».

Le rapport complet ici.

L'agence Europol sort un nouveau rapport sur le "terrorisme"

L’agence Europol sort un nouveau rapport sur le « terrorisme »

L’ancienne co-maire du district de Nardinay à Mardin, Sara Kaya, a été condamnée à 16 ans de prison. Membre du HDP, elle avait été élue co-maire lors des élections locales du 31 mars 2014. Elle avait ensuite été arrêtée lors d’un raid de la police en 2017 et accusée de « perturber l’unité et l’intégrité de l’État » et d' »être membre d’une organisation illégale ». Sara Kaya a assisté ses audiences depuis la prison fermée de type Tarsus T, où elle est détenue, via le système de vidéoconférence SEGBIS.

Sara Kaya

Sara Kaya

Les Forces de défense du peuple (HPG) a publié un communiqué fournissant des informations sur les dernières actions de la guérilla kurde. À Heftanin, des actions contre les forces d’occupation turques ont eu lieu sur les collines Şehîd Berîvan et Şehîd Adar les 17 et 18 juin. Mardi soir, la zone de Xantur a été bombardée par des hélicoptères d’attaque turcs. Les hélicoptères ont été pris pour cible par les guérilleros et forcés de battre en retraite, l’un d’eux a dû faire un atterrissage forcé. Dans le district de Gever (Yüksekova), dans la province de Hakkari, des guérilleros ont attaqué le 22 juin un véhicule militaire turc circulant dans la région de Geliyê Doski près de l’avant-poste de Memişta. Un soldat a été tué et deux membres des forces de contre-guérilla ont été blessés. Le 23 juin, une unité HPG a frappé  l’avant-poste militaire turc de Perixan. Un sergent et deux soldats ont été tués et un soldat a été blessé.

 

 

La Turquie a lancé une offensive terrestre contre le PKK dans le Kurdistan irakien, mercredi 17 juin à l’aube. Des commandos ont pénétré sur le territoire irakien, soutenus par de l’artillerie, des chasseurs-bombardiers F16, des hélicoptères d’attaque et des drones. L’offensive a débuté dans la région de Haftanin, à une quinzaine de kilomètres de la frontière turque. Avant d’envoyer ses forces terrestres de l’autre côté de sa frontière, la Turquie avait bombardé ces derniers jours les positions du PKK dans les montagnes de Qandil, bastion historique de la résistance kurde, non loin de la frontière avec l’Iran. Des bombardiers ont aussi frappé d’autres bases du PKK dans la région semi-autonome kurde du nord de l’Irak, à Sinjar, Karacak, Zap, Avasin et Hakurk. Dans la ville-frontière de Silopi, entre le Kurdistan irakien et le Kurdistan turc, plusieurs milliers de soldats turcs ont été massés. La réquisition par l’armée turque d’une partie d’un hôpital frontalier ne laisse pas de doutes quant au fait que l’armée turque se prépare à de violents combats. La Turquie est déjà bien présente au Kurdistan irakien, où elle dispose d’une quinzaine de bases militaires.

Célébration du Nouvel An kurde dans les monts Qandil (archives)

 

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Vendredi 12 juin, quatre militants du HDP ont été arrêtés dans le district de Ceyhan, dans la province d’Adana. Ils sont accusés d’avoir transmis des colis d’aide aux guérilleros dans les montagnes d’Amanos dans le cadre de la campagne d’aide alimentaire lancée pour aider familles qui en ont besoin suite à la crise du coronavirus. Aujourd’hui, la police turque a perquisitionné plusieurs appartements à Adana et arrêté dix personnes. Les personnes concernées ont été amenées au siège de la police à Adana. L’enquête est menée par le parquet général. On ne sait pas de quoi les personnes arrêtées sont accusées.

Arrestation d'une membre du HDP (archive)

Arrestation d’une membre du HDP (archive)

Rattachée au ministère turc de l’Intérieur, et forte d’une histoire de plus de 100 ans, l’institution des « vigiles de quartier » (bekçiler en turc) a été mise en avant cette semaine, lorsque le parlement a approuvé un projet de loi qui lui donne plus de pouvoirs, comparables à ceux de la police du pays. Par exemple, ils pourront désormais s’occuper des vols et des émeutes, une attribution qui était jusqu’alors réservée aux forces de sécurité. Ils pourront également porter des armes à feu et poursuivre, identifier et arrêter des personnes. Les vigiles recevront une formation de 40 heures pour apprendre à se servir de leurs armes à feu. L’entité, qui comprend actuellement plus de 28 000 membres, s’est considérablement développée depuis la tentative de coup d’État de juillet 2016. La génération actuelle des “vigiles de quartier” est composée en majorité d’hommes ayant des liens avec l’aile jeunesse de l’AKP (le parti du président Erdogan).

Vigiles de quartier en Turquie

Vigiles de quartier en Turquie

Jeudi 4 juin, Trois député·es ont été déchu·es de leur immunité parlementaire dont deux, appartenant au HDP (Parti démocratique des peuples), ont été mis en détention. Leyla Güven a été arrêtée à son domicile à Amed alors que Musa Farisoğulları avait déjà été arrêté quelques heures plus tôt. Leyla Güven avait déjà été emprisonnée par le passé et d’ailleurs, elle avait été élue députée du HDP alors qu’elle était encore en prison où elle a mené une grève de la faim de près de 6 mois (voir notre article).

Campagne de soutien à Leyla Güven et aux grévistes de la faim (archive)

Campagne de soutien à Leyla Güven et aux grévistes de la faim (archive)