Depuis le 17 juin, une grande partie des employés d’Air Madagascar est en grève. Pour pallier le manque d’effectifs, la direction a pris l’initiative de louer les services de prestataires de service pour assurer quelques vols nationaux et à l’international, une initiative dénoncée par les syndicats. Ce week-end, le mouvement a pris un nouveau tournant : la direction a porté plainte contre les leaders du mouvement de grève. Sept ont été convoqués par la police économique et la brigade criminelle. Un seul s’est présenté et doit répondre de trois chefs d’accusation : « association de malfaiteurs, propagation de fausses nouvelles et sabotage économique » selon son avocat. Il doit être déféré devant le parquet ce jour.

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Deux avions ont pu décoller malgré la poursuite de la grève des employés de la compagnie Air Madagascar hier. Ces décollages ont été rendus possibles, entre au­tres, par la réquisition de certains employés. Mais cette mesure n’a pas permis le déblocage la situation. Plusieurs vols ne sont pas assurés et ceux qui le sont sont confrontés à des difficultés en série. Des passagers sur le vol assisté en provenance de Maurice ont été bloqués dans l’avion. Des employés ont décidé de ne pas leur fournir l’escalier pour descendre de l’avion.

En dépit de la mise en œuvre de la médiation, les grévistes entendent poursuivre leur lutte. Comme premier pas vers un climat d’apaisement, ils revendiquent l’annulation des procédures disciplinaires. Les négociations se font entre les représentants de la direction générale et des employés qui ont été licenciés ou qui passent en Conseil de discipline. Aucune décision n’a été prise hier lors de la première journée de médiation qui a duré trois heures. Le licenciement de quatre employés et le recours en Conseil de discipline de douze autres ont été appliqués suite à une requête publique des employés.

La grève à Air Madagascar

La grève à Air Madagascar

Jeudi 4 juin, à Man, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, des affrontements violents ont éclaté alors que la police était en train d’expulser plusieurs logements et petits commerces près de la gare de Facobly. Un opérateur économique aurait en effet acquis un terrain pour y construire de nouveaux magasins. Les occupants en question ne se sont pas laissé faire. Des barricades ont été érigées. Des véhicules et des magasins ont été incendiés, ainsi que la gare de la compagnie Mindeba Transport. Une partie des émeutiers auraient également exprimé des revendications telles que le non paiement des factures d’électricité et la réinsertion sociale. Lors des affrontements avec les gendarmes, ces derniers ont tué par balle au moins deux émeutiers et blessé gravement une autre personne.

émeute à Man (Côte d'Ivoire)

émeute à Man (Côte d’Ivoire)

Les occupants de cases le long d’une nationale, à Ankadimbahoaka-Ouest, ont affronté les forces de l’ordre police de la région Analamanga venus protéger une opération démolition des habitations. Ils ont repoussé les forces de l’ordre avec des bois ronds et des planches, et ont barré la route. Tout s’est déroulé entre 5h à 7h du matin, créant un embouteillage monstre sur cet axe. Les forces de l’ordre ont lancé des bombes lacrymogènes ont été ainsi lancées pour maîtriser la situation.

Ankadimbahoaka-Ouest., lors de précédents incidents

Ankadimbahoaka-Ouest., lors de précédents incidents

Après deux jours de trêve, les manifestants sont de nouveau descendus lundi par groupes de plusieurs centaines de personnes dans les rues de quartiers périphériques de Bujumbura, où la police tente de les cantonner pour les empêcher de faire une démonstration de force au centre-ville. Plusieurs dizaines de manifestants, rapidement dispersés par la police, ont malgré tout réussi pour la première fois à gagner la place de l’Indépendance en plein centre.

La police a lancé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes mais aussi tiré à balles réelles, parfois sans sommation, contre les manifestants dans au moins deux quartiers de la capitale, Musaga, faisant quatre morts.Pour les manifestants, un troisième mandat est contraire à l’accord d’Arusha qui avait ouvert la voie à la fin de la guerre civile (1993-2006).

Manifestation lundi à Musaga

Manifestation lundi à Musaga

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Soupçonnés d’être les instigateurs de la grève des enseignants dans leur localité, des syndicalistes enseignants ont été attaqués mardi à leurs domiciles par des individus armés de gourdin et de machette, qu’ils accusent d’être des membres du parti au pouvoir. Plusieurs syndicats d’enseignants ivoiriens sont en grève sur l’ensemble du territoire, depuis quelques semaines, pour réclamer au gouvernement le déblocage des salaires et des avancements indiciaires. Le chef de l’Etat avait promis le déblocage des avancements indiciaires au niveau des agents de la fonction publique. Le gouvernement a décidé d’opérer des ponctions sur la solde du mois d’avril des enseignants ayant observé un arrêt de travail en mars à l’appel de leurs syndicats.

C’est après avoir appris la mort d’un habitant de Kyabé, ville du sud du Tchad, détenu au commissariat de la ville, que des habitants en colère ont attaqué samedi 25 le commissariat, brûlant au passage un véhicule de la police. Ils se sont ensuite attaqués à la gendarmerie, où un autre véhicule des forces de sécurité a été incendié. Lorsque les manifestants ont tenté d’entrer dans la gendarmerie, les gendarmes ont tiré à balles réelles. Selon un bilan dressé samedi, tard dans la soirée, trois personnes ont été tuées, et sept autres blessées.

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En Afrique du Sud, s’enfonce dans le marasme. La compagnie, qui livre 95% de l’électricité du pays, fait face à une grave crise de liquidité et à des querelles internes. Les délestages électriques ont recommencé depuis mercredi, plongeant les grandes villes du pays dans le noir. Pour ne rien arranger, les ouvriers qui travaillent sur le chantier de la centrale de Medupi sont en colère. Ils s’étaient mis en grève mercredi. Plus d’un millier d’ouvriers ont été renvoyés pour avoir participé à une « grève illégale ».

Mercredi dernier, le 25 mars, entre 3.000 et 8.000 d’ouvriers métallurgistes se sont mis en grève illégale pour protester contre leurs conditions de travail, avec le soutien du syndicat Numsa. Ces hommes travaillent sur le chantier de la centrale de Medupi, qui emploie 21.000 salariés. Cette centrale à charbon doit produire à terme plus 4.800 Megawatts d’électricité pour la compagnie publique d’électricité Eskom. Suite à cette grève qui aurait provoqué des dégradations, selon Eskom, le site a été provisoirement fermé. Et près de 1 000 ouvriers ont été licenciés.

Le site de construction de la centrale à charbon de Medupi

Le site de construction de la centrale à charbon de Medupi

La mesure de suspension de leurs salaires n’a pas produit les effets escomptés. Les fonctionnaires en grève depuis plus d’un mois ont décidé de résister au gouvernement et aux forces de l’ordre. Réuni en assemblée générale au rond-point de la Démocratie, ils ont refusé de reprendre le travail à la cravache. Du coup, le pays reste paralysé par le mouvement de grève générale illimitée. Après avoir squatté le rond-point de la Démocratie, les grévistes veulent désormais récupérer, par tous les moyens possibles, leur siège de l’école Martine Oulabou, pris d’assaut par les forces de l’ordre depuis la semaine dernière.

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Au Gabon, le bras de fer se poursuit entre les syndicats des fonctionnaires et le gouvernement. La grève déclenchée le 9 février continue à paralyser l’administration publique. Le secteur de l’éducation est le plus touché. Plusieurs élèves, étudiants, syndicalistes et opposants ont manifesté lundi à Libreville pour revendiquer la reprise des cours (pour les élèves et étudiants) ou les augmentations de salaires pour les syndicalistes tous membres de la coalition Dynamique unitaire (DU) et enfin pour accélérer la chute du régime d’Ali Bongo. Le calme est revenu à Libreville après les manifestations de lundi. Mais le pouvoir ne décolère pas. La présidence a décidé de couper les salaires des syndicalistes récalcitrants.

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