Le 15 novembre à Mexico, une manifestation massive contre la politique de sécurité du gouvernement face aux cartels a viré en affrontements, faisant une centaine de blessés parmi les policiers et une vingtaine chez les manifestants. Le rassemblement, organisé notamment par le « Mouvement du Sombrero » après l’assassinat d’un maire engagé contre le crime organisé et rejoint par de nombreux jeunes, a basculé lorsque des participants encagoulés ont renversé les barrières protégeant le palais présidentiel et lancé des projectiles. Les forces anti-émeutes ont répliqué par des gaz lacrymogènes.

Le ministère public de Rondônia a lancé l’opération « Godos » contre la Ligue des paysans pauvres (LCP). L’opération, présentée comme l’une des plus importantes de la région, mobilise 500 policiers civils et militaires. Elle a déjà conduit à l’arrestation de 20 personnes, au meurtre d’un paysan dans la zone Tiago Campin dos Santos, et 50 autres personnes sont recherchées. Parmi les détenus figure l’avocate populaire Lenir Correia, de l’Association brésilienne des avocats du peuple (ABRAPO), connue pour sa défense des paysans.

Mardi 11 novembre, des dizaines de manifestants autochtones et leurs soutiens ont tenté de forcer l’entrée de la COP30, à Belém, au Brésil. Ils venaient dénoncer l’intensification de la déforestation et les conséquences qui lui sont liées. Ils ont été repoussés par les agents de sécurité, qui ont érigé des barricades pour bloquer l’accès à la zone bleue de la conférence, où se tiennent les débats entre délégations.

En 2020, quatre statues coloniales ont été déboulonnées (déchoukées) par des Martiniquais : deux statues de Victor Schœlcher, une statue de Joséphine de Beauharnais et une de Pierre Belain d’Esnambuc. Début mai 2022, des dizaines de gendarmes armés investissent les rues du nord au sud de l’île pour interpeller huit personnes suspectées d’y avoir participé en 2020. Ils sont menottés, placés en garde à vue, pour certains, déférés devant le parquet puis mis en examen pour destruction de biens classés. Au total, onze Martiniquais sont visés par cette procédure judiciaire. Leur procès est prévu les 5, 6 et 7 novembre 2025 au tribunal de Fort-de-France.

« Nous sommes habitués à combattre qui que ce soit. Nous avons toujours été de farouches opposants à l’empire américain », a déclaré l’état-major central des FARC, la principale dissidence des FARC, dans un texte transmis aux journalistes. « Nous n’accepterons aucune intervention militaire ni violation de la souveraineté colombienne. » Parallèlement à un renforcement militaire d’envergure, les États-Unis ont mené au moins dix frappes aériennes contre des navires dans les Caraïbes et le Pacifique Est, tuant au moins 43 personnes qu’ils accusent, sans preuve, d’être impliquées dans le trafic de drogue. Ces attaques sont largement considérées comme des exécutions extrajudiciaires et sont manifestement illégales. Le commandant de l’état-major central des FARC, Ivan Mordisco, est la personne la plus recherchée du pays, à la tête duquel se trouve le président Gustavo Petro, lui-même qualifié par Trump de « chef du trafic de drogue ». Jeudi, Petro a déclaré que toute agression terrestre constituerait « une invasion et une violation de la souveraineté nationale ». Le président vénézuélien Nicolás Maduro, lui aussi confronté à des menaces similaires de la part de Trump, a accusé la Maison Blanche de « fabriquer une nouvelle guerre sans fin ».

Mardi 28 octobre, une opération du Bataillon d’opérations spéciales de la police (BOPE) a fait au moins 136 morts dans dans les quartiers d’Alemão et de Penha de Rio de Janeiro. Lancée sous prétexte de lutte contre la criminalité et le « narcoterrorisme », cette action médiatique et à visée électoraliste a été organisée par le gouverneur d’extrême droite de Rio, Claudio Castro. Elle a mobilisé environ 2 500 hommes de la police civile et militaire.

Le 28 octobre, des prisonnières politiques paraguayennes ont entamé une grève de la faim pour formuler trois revendications fondamentales. Accusées d’être membres de la guérilla de l’Armée du Peuple paraguayen (EPP), Carmen et Laura Villalba et Francisca Andino exigent le droit d’étudier et de lire, la fin du système de torture et que Carmen Villalba (voir photo) soit autorisée à participer activement aux recherches de sa fille Lichita, disparue depuis cinq ans.

Les paramilitaires, les gangs et les forces de sécurité multiplient les actes de violence sur les territoires autochtones du Michoacán. Le climat d’insécurité s’est accru et se manifeste quotidiennement sous diverses formes (disparitions, enlèvements, agressions, incursions armées, entre autres actes criminels), menaçant la vie communautaire et celle de ses membres. Tous ces actes s’inscrivent dans le climat de terreur imposé par divers acteurs qui se disputent les ressources naturelles et le patrimoine bioculturel vital des communautés, dépossédant et perturbant ainsi le tissu social et les modes de vie collectives. Le mercredi 15 octobre, plusieurs personnes ont été capturées sur l’une des routes du plateau P’urhépecha de Charapan-Ocumicho, après avoir effectué leurs travaux en route vers leurs domiciles. Elles ont été interceptées par un groupe armé et emmenées sur une colline. Certaines ont réussi à échapper à leurs ravisseurs ; d’autres, selon des témoignages, ont payé la rançon. On ignore où se trouve l’une d’elles.

Ce dimanche 19 octobre, deux manifestations avaient lieu entre la Conaie (Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur) et les forces de la police nationale. L’autoroute Panamericana nord et les routes intérieures des communautés ont été bloquées dès l’aube à l’aide de clôtures en fer ou de structures métalliques. La police en arme, munie de boucliers et de gaz lacrymogènes, faisant usage de lanceurs de balles en caoutchouc ont tenté de déloger et disperser les manifestants qui se sont défendu avec des boucliers artisanaux, des coktails Molotov et d’autres projectiles. À 12h00, les forces de l’ordre ont libéré l’artère, mais les affrontements se sont prolongés durant deux heures malgré les cris des femmes annonçant la présences d’enfants à l’intérieur des communautés. Après que les manifestants se soient réfugiés chez eux, les policiers se sont introduits dans les maisons à la recherche des contestataires. Un homme a été brutalement interpellé, emmené par la police pour jet présumé d’un cocktail Molotov.

Le ministère de la Sécurité maintient Jones Huala dans le régime pénitentiaire le plus dur. Jones Huala est détenu depuis juin à Rawson, après avoir revendiqué l’utilisation de méthodes violentes pour défendre la cause mapuche (notre article ici). Il y a quelques jours, Jones Huala a entamé une grève de la faim pour exiger son transfert à la prison d’Esquel, prison de régime U14, régime carcéral moyen, afin d’être plus proche de sa famille. Grève qu’il a suspendu  lorsqu’il a obtenu l’autorisation judiciaire d’y être transféré. Quelques heures après l’audience, le directeur du régime correctionnel de la nation, Gabriel Aquino, s’est opposé à cette décision s’appuyant sur les antécédents du leader mapuche et le niveau moins élevé de sécurité.