Le 28 octobre, des prisonnières politiques paraguayennes ont entamé une grève de la faim pour formuler trois revendications fondamentales. Accusées d’être membres de la guérilla de l’Armée du Peuple paraguayen (EPP), Carmen et Laura Villalba et Francisca Andino exigent le droit d’étudier et de lire, la fin du système de torture et que Carmen Villalba (voir photo) soit autorisée à participer activement aux recherches de sa fille Lichita, disparue depuis cinq ans.

Les paramilitaires, les gangs et les forces de sécurité multiplient les actes de violence sur les territoires autochtones du Michoacán. Le climat d’insécurité s’est accru et se manifeste quotidiennement sous diverses formes (disparitions, enlèvements, agressions, incursions armées, entre autres actes criminels), menaçant la vie communautaire et celle de ses membres. Tous ces actes s’inscrivent dans le climat de terreur imposé par divers acteurs qui se disputent les ressources naturelles et le patrimoine bioculturel vital des communautés, dépossédant et perturbant ainsi le tissu social et les modes de vie collectives. Le mercredi 15 octobre, plusieurs personnes ont été capturées sur l’une des routes du plateau P’urhépecha de Charapan-Ocumicho, après avoir effectué leurs travaux en route vers leurs domiciles. Elles ont été interceptées par un groupe armé et emmenées sur une colline. Certaines ont réussi à échapper à leurs ravisseurs ; d’autres, selon des témoignages, ont payé la rançon. On ignore où se trouve l’une d’elles.

Ce dimanche 19 octobre, deux manifestations avaient lieu entre la Conaie (Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur) et les forces de la police nationale. L’autoroute Panamericana nord et les routes intérieures des communautés ont été bloquées dès l’aube à l’aide de clôtures en fer ou de structures métalliques. La police en arme, munie de boucliers et de gaz lacrymogènes, faisant usage de lanceurs de balles en caoutchouc ont tenté de déloger et disperser les manifestants qui se sont défendu avec des boucliers artisanaux, des coktails Molotov et d’autres projectiles. À 12h00, les forces de l’ordre ont libéré l’artère, mais les affrontements se sont prolongés durant deux heures malgré les cris des femmes annonçant la présences d’enfants à l’intérieur des communautés. Après que les manifestants se soient réfugiés chez eux, les policiers se sont introduits dans les maisons à la recherche des contestataires. Un homme a été brutalement interpellé, emmené par la police pour jet présumé d’un cocktail Molotov.

Le ministère de la Sécurité maintient Jones Huala dans le régime pénitentiaire le plus dur. Jones Huala est détenu depuis juin à Rawson, après avoir revendiqué l’utilisation de méthodes violentes pour défendre la cause mapuche (notre article ici). Il y a quelques jours, Jones Huala a entamé une grève de la faim pour exiger son transfert à la prison d’Esquel, prison de régime U14, régime carcéral moyen, afin d’être plus proche de sa famille. Grève qu’il a suspendu  lorsqu’il a obtenu l’autorisation judiciaire d’y être transféré. Quelques heures après l’audience, le directeur du régime correctionnel de la nation, Gabriel Aquino, s’est opposé à cette décision s’appuyant sur les antécédents du leader mapuche et le niveau moins élevé de sécurité.

Vendredi 17 octobre, l’armée états-unienne a visé un bateau affilié à l’Armée de libération nationale (ELN) et fait trois morts. Il s’inscrit dans le cadre d’une expansion de l’opération militaire des États-Unis dans la mer des Caraïbes, où sont déployés des navires de guerre états-uniens, au large du Venezuela, depuis le mois d’août. Cette nouvelle attaque porte à au moins sept le nombre de bateaux ciblés par les forces états-uniennes, et à au moins 30 le nombre de morts.

Les manifestations s’intensifient depuis un mois au Pérou (voir notre article). Mercredi 15 octobre, des milliers de personnes ont à nouveau défilé à Lima, Arequipa, Cuzco et Puno pour protester contre les assassinats et le racket imputés au crime organisé, mais aussi pour dénoncer la corruption du gouvernement. Des affrontements à Lima ont fait un mort et plus de 100 blessés dans la nuit de mercredi à jeudi, après une grande manifestation de la jeunesse pour dire son ras-le-bol de la classe politique et du crime organisé. Le nouveau gouvernement péruvien a annoncé jeudi son intention de déclarer l’état d’urgence dans la capitale Lima, après cette mobilisation.

À Cañar au sud de l’Équateur ce mardi 7 octobre, 500 personnes sont apparues et ont jeté des pierres sur le cortège présidentiel dans lequel était la voiture du président Daniel Noboa. Cette attaque qui intervient dans un contexte de manifestations indigènes sous tension. Celles-ci se développent depuis le 22 septembre dernier en réaction à la suppression de la subvention sur le diesel dont le prix est passé de 1,80 à 2,80 dollars le gallon.

Samedi 27 septembre au Pérou, au moins 19 personnes ont été blessées durant des affrontements avec la police lors d’une manifestation anti-gouvernementale. Une nouvelle marche était prévue dimanche dans le centre-ville de la capitale péruvienne, organisée notamment par le collectif de jeunes « Génération Z » pour protester contre la corruption et la violence.

Le 26 septembre 2014 dans la ville d’Iguala, 43 étudiants de l’École normale rurale d’Ayotzinapa ont disparu dans la nuit du 26 septembre 2014. Chaque année, leurs proches manifestent pour exiger l’extradition de deux des auteurs présumés de la disparition forcée. En marge de la manifestation à Mexico, une caserne militaire a été attaquée.

Samedi 20 septembre à Lima, des centaines de personnes ont participé à une manifestation contre la politique du gouvernement. Organisé par le collectif de jeunesse de la « Génération Z », la police a utilisé du gaz lacrymogène lorsque que la foule s’est approché des sièges de l’Exécutif et du Congrès, dans le centre de la capitale péruvienne. Des groupes de personnes ont répliqué par des jets de pierres et de bâtons. Plusieurs personnes ont été blessées selon des témoignages.