Il y a eu de nouveaux heurts, samedi 16, entre manifestants, agents fédéraux et policiers de Portland, devant le siège des services de l’immigration et des douanes dans la ville (l’ICE).
Les manifestants se sont rassemblés à Willamette Park avant de marcher sur l’ICE. Les manifestants scandaient des slogans à l’extérieur du bâtiment lorsque des agents du Service fédéral de protection sont sortis leur faire face vers 22 heures, heure locale. La police de Portland avait averti qu’elle utiliserait « des armes à impact, des gaz lacrymogènes et / ou des munitions OC » si les gens refusaient de dégager les routes et l’ICE. Les heurts ont alors commencés: caillassage contre tirs de grenades à gaz.

La police est intervenue rapidement samedi soir, 10 octobre, pour arrêter environ un tiers des personnes qui manifestaient sur un boulevard alors que Portland s’approche de 130ème nuits de manifestations dans la ville. La manifestation de samedi soir n’a pas cependant été déclarée comme « rassemblement illégal » ou « une émeute ». Les manifestants se sont réunis à Alberta Park, quelques dizaines d’entre eux se sont déplacés sur le Martin Luther King Jr. Boulevard. Les responsables de la police ont ordonné au haut-parleurs de dégager le boulevard sous peine d’arrestation. La police est intervenue rapidement après et a commencé à procéder à plusieurs arrestations vers 22 h 45. La plupart des 26 arrestations portaient sur des accusations d’ingérence avec un agent de la paix et de conduite désordonnée.

Le lendemain, dimanche 11 octobre, un rassemblement dans le sud-ouest de Portland a été déclaré » émeute » par la police. Quelques centaines de manifestants s’était réuni à SW Park Ave et SW Madison Ave et ont fait tomber, avec une chaîne, les statues d’Abraham Lincoln et de Theodore Roosevelt. Trois personnes ont été arrêtées. Les organisateurs de la manifestation avaient appelé la manifestation «Journée de la rage des peuples autochtones», avant le jour de Christophe Colomb. Les manifestants ont marché vers le campus de l’Université d’État de Portland, attaquant plusieurs bâtiments sur le parcours.

Le policier de Wauwatosa, Joseph Mensah, ne sera pas inculpé dans le meurtre de l’adolescent Alvin Cole, a annoncé mercredi le procureur du district du comté de Milwaukee. Mensah a tiré et tué Cole le 2 février à l’extérieur du centre commercial Mayfair. La police a déclaré que le jeune homme de 17 ans avait d’abord tiré sur des policiers avant d’être abattu. Un rapport de l’ancien procureur américain Steven Biskupic, qui a été choisi pour être un enquêteur indépendant, a cependant révélé que « Cole n’a pas tiré sur l’officier Mensah ou sur tout autre officier. Cole s’est tiré une balle dans le bras en fuyant les policiers. » La fusillade mortelle était la troisième de Mensah au cours des cinq dernières années; les deux fusillades précédentes ont également été jugées justifiées. Mensah a tiré et tué Antonio Gonzales en 2015 et Jay Anderson Jr.en 2016.

La mort de Cole a conduit à des manifestations à Wauwatosa tout au long de l’été dernier. Par craintes des manifestations, la mairie a fermé tôt mercredi avant la décision du procureur de district, et le district scolaire a basculé toutes les classes vers l’enseignement virtuel. Le gouverneur Tony Evers a mobilisé la Garde nationale du Wisconsin pour aider les forces de l’ordre locales. Un couvre-feu était en vigueur depuis 19 heures et, vers 21 heures, la police a qualifié le rassemblement de «rassemblement illégal», ordonnant aux manifestants de se disperser immédiatement. Cependant, la demande a été ignorée et les agents ont commencé à tirer plusieurs balles de gaz lacrymogène et de boules de poivre. Il y a eu 24 arrestations. La mère d’Alvin Cole, Tracy Cole, 48 ans, a été hospitalisée avec un bras cassé présumé et une tête qui saignait après qu’elle et ses filles aient été arrêtées lors de la manifestation.

Une autre nuit mouvementée samedi 26 septembre au centre-ville de Portland, en Oregon, s’est terminée par plusieurs arrestations. Des centaines de personnes étaient rassemblées pour dénoncer le profilage racial et la violence policière lorsque les autorités ont déclaré leur manifestation d’attroupement illégal. La foule avait notamment envahi le secteur où se trouve le palais de justice et la cour fédérale des États-Unis. Un drapeau américain a été brulé et des feux d’artifice o,nt été tirés vers les policiers. Il y a eu plusieurs arrestations. D’autres manifestations BLM ont donné lieu à des affrontements à Seattle (10 arrestations), à New York (4 arrestations).

Une deuxième nuit de protestations BLM à eu lieu à Louisville après l’annonce par la justice américaine de ne pas inculper les policiers impliqués dans la mort de Breonna Taylor. Cette jeune femme de 26 ans décédée le 13 mars dernier, quand trois agents ont fait irruption chez elle en enfonçant la porte de son domicile en pleine nuit. Armé, le compagnon de la victime, croyant à une intrusion criminelle, avait ouvert le feu. Un seul membre du trio policier a finalement été poursuivi, pour mise en danger de la vie d’autrui, en raison de ses tirs qui ont traversé l’appartement des voisins de Breonna Taylor. Aucun chef d’inculpation n’a été retenu contre ses deux collègues, pourtant les auteurs des tirs qui ont tué l’Afro-Américaine.

Mercredi 23, les affrontements avaient été violents. Deux policiers avaient été blessés par balle et 127 personnes avaient été arrêtées. Jeudi 24, la cité avait des allures de ville fantôme alors que certains quartiers demeuraient difficiles d’accès, sous le contrôle des forces de l’ordre. Le soir, une centaine de manifestants pacifiques se sont rassemblés dans le centre-ville malgré la prolongation jusqu’au week-end d’un couvre-feu. Ils ont pu échapper aux forces de l’ordre en se réfugiant dans une église.

 

Jalil Muntaqim est en détention depuis plus de 49 ans après avoir été arrêté puis reconnu coupable des meurtres de 1971 de deux policiers à Harlem. Au moment de l’incident de Harlem, il était un membre clandestin de l’aile clandestine des Panthers, l’Armée de libération noire qui avait revendiqué la responsabilité de l’attaque. Jalil Muntaqim vient d’obtenir sa libération conditionnelle après au moins dix précédentes tentatives infructueuses devant la commission de la libération conditionnelle de l’État de New York (voir notre article). Selon les termes de sa libération conditionnelle, il doit être libéré de la prison à sécurité maximale de Sullivan dans le nord de l’État de New York avant le 20 octobre. La libération de Muntaqim a été vigoureusement combattue par le syndicat de police de New York, la PBA, et par la veuve de l’un des policiers exécuté.

Jalil Muntaqim, AKA Anthony Bottom
Jalil Muntaqim, AKA Anthony Bottom

Suite à la pression d’organisations sionistes et de leurs avocats, Zoom a décidé de censurer un webinaire de Leila Khaled prévu à l’Université d’État de San Francisco. L’événement a également subi des restrictions de la part de Facebook. Mercredi, l’événement a eu lieu via YouTube mais, peu après le début, la société a coupé le canal vidéo, le remplaçant par un avis disant : « Cette vidéo a été supprimée, parce que qu’elle violait les conditions d’utilisation de YouTube. » Leila Khaled devait prendre la parole en compagnie du dirigeant militaire anti-apartheid sud-africain Ronnie Kasrils, d’activistes américains et d’anciens prisonniers politiques comme Sekou Odinga et Laura Whitehorn, ainsi que de la professeure Rula Abu Dahou, directrice de l’institut des études féminines à l’Université de Birzeit, en Cisjordanie occupée.

Zoom fait régulièrement l’objet de critiques pour son manque de sécurité et ses collaborations avec les différents gouvernements et forces de répression du monde entier (voir notre article). Nous conseillons l’utilisation de Jitsi qui constitue une alternative sécurisée et permet de se prémunir contre l’espionnage policier. Pour nos conseils sur l’utilisation de Jitsi (alternative sécurisée à Zoom): ici.

La députée palestinienne et icône de la résistance, Leila Khaled
La députée palestinienne et icône de la résistance, Leila Khaled

Les manifestations BLM et les affrontements ont repris à Portland, dans l’Oregon, à la suite d’une brève accalmie en raison des incendies de forêt qui ravagent l’État. Les affrontements de vendredi 18 septembre ont commencé quand la police a déclaré illégale une manifestation devant le bâtiment de l’Immigration et des Douanes. Les affrontements qui ont suivi ont amené l’arrestation de 11 manifestants. Quelques centaines de manifestants ont à nouveau défilé dans la ville samedi soir, certains d’entre eux brisant des vitrines et taggant des bâtiments. Une banque et un Starbucks faisaient partie des entreprises ciblées. Aucune arrestation n’a été effectuée, mais une enquête a été ouverte.

Les chiffres de la répression des manifestations dans la ville ont été rendus public. Le bureau de police de Portland, la police de l’État de l’Oregon et d’autres agences locales ont arrêté au moins 851 personnes entre le 31 mai et le 1er septembre de cette année. Sur les 851 arrestations examinées par le procureur de district, 249 ont été renvoyées pour accusation de « crime », tandis que 599 autres sont répertoriées comme des simples « délits ». Jusqu’à présent, le procureur de district a porté plainte dans 19 cas impliquant des manifestants. Sur les 19 cas, une seule personne a été condamnée à ce jour après avoir plaidé coupable d’incendie criminel au premier degré. Les agences fédérales ont de leur côté arrêté 98 personnes, parmi lesquelles. 88 font maintenant face à des accusations fédérales, pour « crime » dans 38 cas et « délit » dans 45 autres. Au moins 18 mineurs ont été détenus pendant les manifestations et renvoyés au système de justice pour mineurs du comté.

 

Les services de police de la région de Denver ont arrêté, jeudi 17 septembre, des militant·es contre les meurtres policiers. Ces arrestations se sont déroulée au cours d‘une opération coordonnée. Certaines personnes ont ainsi été arrêtées dans un parking de « Home Depot », à leur domicile et ou au volant de leur véhicules. On dénombre au moins quatre personnes arrêtées, membres du Party for Socialism and Liberation. Ces militant·es organisaient les manifestations réclamant justice pour Elijah McClain, qui avait été brutalement assassiné par le département de police d’Aurora. Ils sont toujours en prison, à l’exception d’une personne. Ils font face à de multiples accusations de crime (y compris une étrange accusation de kidnapping). Plus d’infos ici.

Affrontements à Denver
Affrontements à Denver

Michael Reinoehl, un militant antifasciste a été abattu jeudi à Lacey, dans l’État de Washington, par des policiers venus l’arrêter. Il a été tué par 13 balles tirées par des policiers fédéraux, alors qu’il venait de quitter un appartement et de grimper dans une voiture. Michael Reinoehl, un habitué des manifestations Black Lives Matter (BLM) à Portland, était soupçonné d’avoir abattu un militant d’extrême-droite au cours d’un affrontement. Celui-ci était membre des « Patriot Prayer » et était impliqué dans des attaques contre les manifestation BLM (voir notre article).

Michael Reinoehl, un militant antifasciste assassiné par la police
Michael Reinoehl, un militant antifasciste assassiné par la police