Des manifestations de protestation contre l’élection de Trump ont éclaté un peu partout aux Etats-Unis et notamment dans la capitale, à Washington. Il y a eu des incidents à Oakland (Californie) où la police a procédé à des arrestations pour « désobéissance et vandalisme ». Une femme qui bloquait le trafic a été grièvement blessée après avoir été percutée par une voiture.

Les incidents à Oakland

Les incidents à Oakland

Jusqu’au début années 80, David Duke a été l’une figure de proue des «Knights of the Ku Klux Klan». Aujourd’hui candidat à l’élection au Sénat américain en Louisiane, il était donc appelé à débattre avant-hier l’université de Dillard, située à La Nouvelle-Orléans, une des «universités historiquement noires» du pays, créées à la fin de la guerre civile. Le débat a bien eu lieu, mais à huis clos: les étudiants protestataires ont manifesté leur mécontentement devant les portes de l’auditorium dans lequel se déroulait le débat. Les policiers présents sur place ont alors tenté de les repousser avec une utilisation massive de bombes lacrymogène et de tasers.

A l’université de Dillard, avant-hier

A l’université de Dillard, avant-hier

Des policiers en tenue anti-émeute se sont à nouveau affrontés mercredi avec des opposants au pipeline Dakota Access, usant de matraque et de gaz au poivre. L’affrontement s’est produit quelques heures après que la Commission de la fonction publique du Dakota du Nord ait critiqué la compagnie pipelinière pour n’avoir pas immédiatement signalé la découverte d’artefacts amérindiens (ce qui lui vaudra des amendes) et un jour après que le président Barack Obama ait soulevé la possibilité de dérouter le pipeline dans le sud du Dakota du Nord pour atténuer les préoccupations tribales.

Mercredi après-midi, les manifestants ont tenté de construire un pont piétonnier en bois à travers une rivière pour entrer sur le domaine du chantier, puis ont tenté de la traverser à la nage ou bateau quand les policiers ont démantelé le pont. Deux arrestations ont été signalées.

Manifestation contre le Dakota Access

Manifestation contre le Dakota Access

La Sûreté du Québec (SQ) est en train de regrouper ses meilleurs spécialistes pour créer un grand centre de «vigie et cybersurveillance» qui traquera toute forme de crime sur les réseaux sociaux et l’internet en général. Une vingtaine de policiers travailleront sous peu dans cette unité centralisée sous les ordres du capitaine Jean Lafrenière. Et les budgets seront au rendez-vous. Ces patrouilleurs du Net devront être à l’affût d’un ensemble de crimes, pas seulement de ce qu’on appelait autrefois la cybercriminalité. Des policiers du Service de police de la Ville de Montréal et de la Gendarmerie royale du Canada participent déjà à l’initiative, dont le succès reposera aussi beaucoup sur la collaboration de la population, selon le directeur général de la SQ, qui encourage les citoyens à dénoncer les gestes potentiellement criminels sur le web.

Le siège de la SQ

Le siège de la SQ

La police de l’Ontario a pu obtenir de la justice une liste de 7.500 numéros de téléphone de personnes qui se trouvaient autour d’une antenne GSM, alors qu’un meurtre avait lieu dans le périmètre. La police s’est ensuite servie de cette liste de numéros pour envoyer deux SMS, l’un en anglais l’autre en français, demandant à ces personnes de « répondre à quelques questions » sur un site internet communiqué en lien. La police a défendu cette manœuvre, à priori inédite, en la qualifiant d’équivalent digital à un porte à porte massif. Ce n’est pas la première originalité dans cette affaire, la police faisait déjà circuler un van décoré de l’avis de recherche et d’une promesse de récompense.

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La résistance continue sur le situe du projet de pipe-line « Dakota Access » (voir notre précédent article). Les manifestants amérindiens et écologistes ont affronté hier jeudi la police qui venait les déloger du camp qu’ils occupaient sur le site, près de Cannon Ball, et des barrages routiers qu’ils avaient établis à proximité. La police locale est intervenue en tenue anti-émeute, avec des renforts de sept autres Etats. Les policiers ont utilisé une arme à son pour disperser les militants, et ont procédés à des arrestations.

Face à face entre manifestants sioux et policiers

Face à face entre manifestants sioux et policiers

La tribu sioux de Standing Rock et militants écologistes protestent contre la construction du gazoduc de 1.100 mile au Dakota du Nord depuis plusieurs mois, en disant qu’il menace l’approvisionnement en eau et des sites sacrés. Les policiers locaux ont utilisé des gaz lacrymogènes alors que des centaines de manifestants, majoritairement des amérindiens, tentaient d’arrêter la construction du pipeline Dakota Access, à Standing Rock. 126 manifestants ont été arrêtés le week-end passé dans une série d’affrontements avec la police dans le Dakota du Nord.

Cody Hall, porte-parole du Red Warrior Camp, a déclaré que les tactiques policières utilisées samedi rappelaient celles de l’Occupation de Wounded Knee en 1973 (voir notre article): « Ils essaient de provoquer une réponse, ils essaient de provoquer la violence de notre côté. Nous devons faire face à l’état d’esprit militarisé des fonctionnaires du comté de Morton et du Dakota du Nord ». Le dimanche plus de 800 manifestants de diverses tribus ont bloqué la route principale à Standing Rock. Le bureau du shérif a affirmé que les flèches ont été décochées vers un hélicoptère, et que le même hélicoptère a été contraint de se livrer à des manœuvres d’évitement d’un drone civil, mais le médias indépendant Unicorn Riot a affiché une vidéo montrant deux policiers tirant sur le drone.

Un face à face à Standing Rock

Un face à face à Standing Rock

L’ACLU (Union Américaine des Libertés Civiles) a récemment obtenu des éléments prouvant que les « simples » services de police américains recouraient désormais à Facebook, Twitter et Instagram pour identifier, surveiller et localiser les manifestants. Les trois sociétés n’autorisent pas elles-même cette surveillance, la police passe par l’intermédiaire de Geofeedia, une société qui fournit de nombreuses données à qui les demande, principalement des services de maintien de l’ordre. Les trois sociétés ont depuis coupé l’accès de Geofeedia à leurs services, mais il faudra probablement très peu de temps pour qu’un autre trajet soit trouvé. L’ACLU plaide pour que les boites du web cadenassent mieux leurs logiciels face à ce genre de société.

L’occasion de rappeler une fois de plus que ce n’est pas rendre service que de prendre ses co-manifestants en photo.

Geofeedia

Geofeedia

Yahoo! a développé et mis en oeuvre en 2015 un logiciel capable espionnant en temps réel les courriels de millions d’utilisateurs pour les services secrets américains et le FBI. Des centaines de millions d’utilisateurs auraient été espionnés via ce logiciel. On ignore quel type d’information recherchaient les autorités, mais elles ont demandé à Yahoo! de travailler sur la base d’un ensemble de caractères, comme une phrase dans un courriel ou une pièce jointe. La décision de la directrice générale, Marissa Mayer, de collaborer avec les services américains, a poussé le responsable de la sécurité du groupe, ainsi que d’autres managers, à quitter l’entreprise. Alex Stamos, l’ex-responsable de la sécurité de Yahoo! occupe désormais le même poste chez Facebook. Google et Microsoft ont réagi en disant qu’ils n’avaient jamais espionné les courriels de leurs utilisateurs.
EDIT: Yahoo! a démenti se livrer à une surveillance généralisée des courriels des utilisateurs de sa messagerie.

Le siège de Yahoo!

Le siège de Yahoo!

Douze policiers ont été blessés mardi soir à Charlotte, en Caroline du Nord, lors d’affrontements survenus après la mort d’un noir américain abattu par un policier. Un nombre indéterminé de civils ont également été blessés lors des heurts. Après le décès de Keith Lamont Scott, 43 ans, des manifestants se sont rassemblés près du lieu où il a été abattu en brandissant des pancartes affirmant « Black lives matter » et scandant le slogan « No justice, no peace ». La police a eu recours notamment à des armes anti-émeutes et à du gaz lacrymogène pour essayer de contenir la colère de la foule. Plusieurs véhicules de police ont été attaqués et endommagés.

Affrontements à Charlotte

Affrontements à Charlotte