En Basse Californie, dans la région de San Quintin, de grandes et modernes entreprises horticoles produisent pour les Etats-Unis, le Canada, l’Europe. A la pointe de la technologie, elles surexploitent 80 000 travailleurs agricoles, la plupart d’origine indienne, migrants du Guerrero et de l’Oaxaca. Ceux-ci travaillent pour 6 euros par jours, sans couverture sociale, vivant dans des hameaux sommaires, bien souvent sans électricité ni réseau d’eau potable, et sans aucune infrastructure de santé, d’éducation ou bien de couverture sociale.

Une gréve générale a éclaté le 17 mars dernier pour toute une série de revendications, allant du doublement des salaires á l’obtention de la sécurité sociale, la construction d’écoles et de cliniques et la répression du harcèlement sexuel des travailleuses agricoles. Samedi dernier, plusieurs dizaines de véhicules de police sont arrivés dans quelques uns des principaux hameaux des ouvriers agricoles en gréve. L’opération a été un échec total, devant la résistance déterminée des habitants qui ont endommagé plusieurs véhicules de police dont un blindé anti-émeutes, obligeant les forces de police á se replier. Il y a eu plusieurs dizaines de blessés et 4 travailleurs agricoles emprisonnés (s’ajoutant á une quinzaine d’autres déjà emprisonnés pour les blocages de l’autoroute reliant la région aux USA).

Affrontements dans le San Quintin

Affrontements dans le San Quintin

Le matin du 18 mai, Wadiya Jamal, la compagne de Mumia a pu parler à son mari pendant 15 minutes au téléphone. Il est toujours hospitalisé, mais le fait qu’il ait réussi à téléphoner montre que son état s’est amélioré. La plupart du temps, il est tellement endolori qu’il ne peut pas se déplacer jusqu’au téléphone. Aucune visite ne lui est autorisée, il ne peut pas même voir ou parler à son avocat et à son médecin. Plusieurs associations abolitionnistes américaines tentent de porter ceci devant un tribunal fédéral, puisque c’est une infraction évidente à la constitution états-unienne.

Malgré la grave crise médicale qu’il traverse, Mumia n’a toujours pas accès à un diagnostique digne de ce nom, ni à un traitement suffisant. Wadiya Jamal a indiqué qu’elle a pu avoir Mumia au téléphone grâce aux nombreux coups de téléphones, faxes et courriers envoyés à l’administration pénitentiaire de Philadelphie, elle encourage donc les soutiens à continuer.

Mumia menotté en prison

Mumia menotté en prison

Marylin Zuniga a été mise en congé sans soldes après avoir laissé ses élèves de 3ème primaire écrire des lettres de rétablissement à Mumia Abu Jamal, à l’école Forest Hill Elementary, de la ville d’Orange dans le New Jersey. Elle avait cité Mumia Abu Jamal lors de son cours, et partagé l’information sur son état de santé. Suite à cela, les élèves ont eux-mêmes demandé à écrire des lettres de bon rétablissement à Mumia, ce que l’enseignante n’a bien sûr pas refusé. Le conseil d’administration doit encore se prononcer sur la décision de licencier définitivement la professeure. L’enseignante bénéficie de soutien à l’intérieur et à l’extérieur de l’école.

Des lettres et dessins pour Mumia.

Des lettres et dessins pour Mumia.

Jennifer Pawluck, une anarchiste canadienne, avait posté sur son compte Instagram la photo d’un graffiti représentant blessé par balle, un policier bien connu au Canada, Ian Lafrenière, avec en y ajoutant la note « One cop one bullet » (« Un flic, une balle ») . Elle risquait une peine de prison et une grosse amende : la peine est finalement de 18 mois de sursis, de 100 heures de travaux publics et d’une interdiction de poster publiquement quoi que ce soit sur les réseaux sociaux pendant un an.

Le tag ACAB incriminé

Le tag ACAB incriminé

La Chambre des représentants a adopté mercredi une réforme interdisant à la NSA de collecter en masse des données aux Etats-Unis, réponse au scandale suscité par les révélations d’Edward Snowden il y a bientôt deux ans. Les représentants ont voté par 338 voix contre 88 pour la proposition de loi nommée USA Freedom Act, qui doit encore être examinée par le Sénat d’ici la fin du mois. La réforme, soutenue par Barack Obama, avait échoué au Congrès l’an dernier.

La loi modifierait un article controversé du Patriot Act, adopté après les attentats du 11 septembre 2001, et qui arrive à expiration le 1er juin. Elle interdirait explicitement la collecte massive et systématique par la NSA de données américaines, notamment téléphoniques. Une cour d’appel fédérale a déclaré la semaine dernière illégal le programme de métadonnées téléphoniques de la NSA, révélé en juin 2013 à l’aide de documents transmis à la presse par Edward Snowden, mais les juges ont laissé au Congrès le soin de concocter une réforme.

Le siège de la NSA

Le siège de la NSA

La Chambre basse du Parlement du Canada a voté, mercredi 6 mai, une loi antiterroriste étendant considérablement les pouvoirs de ses services de renseignement. Annoncée il y a six mois, au soir d’une fusillade au Parlement, puis débattue par les députés en à peine deux mois, cette réforme suscite des contestations au Canada. En théorie, cette loi doit renforcer l’arsenal juridique pour empêcher les départs vers des zones de combat et prévenir de prochaines attaques.

Jusqu’ici cantonné à la collecte d’informations et à la surveillance, le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) peut désormais « perturber » les actions de présumés terroristes (en piratant par exemple leurs comptes Internet) et placer sur écoute des Canadiens et leurs proches s’ils sont soupçonnés d’avoir une « intention » malfaisante. Pour arrêter plus facilement un individu, les agences fédérales pourront s’adresser à un juge lors d’auditions secrètes auxquelles aucun avocat de la défense ne sera présent. L’échange et le partage de contenu sur Internet servant de « propagande terroriste » deviendront en outre un geste criminel, quelle que soit l’intention de l’internaute en cause.

Le siège du SCRS à Ottawa

Le siège du SCRS à Ottawa

La ville de Chicago, a approuvé mercredi le versement de 5,5 millions de dollars de compensations financières à près d’une centaine d’hommes, pour la plupart noirs, qui avaient été torturés par sa police entre 1972 et 1991. Près d’une centaine d’hommes auraient été torturés par l’ancien chef de la police Jon Burge pour leur soutirer des aveux. Les suspects étaient l’objet de chocs électriques sur leurs organes génitaux et d’autres parties du corps; ils étaient asphyxiés, battus ou soumis à des simulacres d’exécution – et tout cela accompagné d’insultes à caractère racial lancées par des policiers qui étaient tous blancs. La plupart des victimes venaient des quartiers pauvres de South Side et la ville a contesté leurs plaintes pendant des décennies. La ville a aussi publié des excuses et précisé qu’elle aiderait les victimes par du conseil ou le paiement de frais de scolarité.

Quelques unes des victimes de la police de Chicago, présentes au procès

Quelques unes des victimes de la police de Chicago, présentes au procès

Développée par l’armée israélienne en 2008 pour être utilisée contre les émeutiers palestiniens, la ‘skunk’ est une substance à l’odeur nauséabonde et irrespirable décrite comme « au croisement entre un animal mort et des excréments humains ». Apparemment non-toxique, un militaire israélien déclare dans une vidéo « Vous pouvez en boire, mais vous ne le voulez pas ».La Skunk est aspergée grâce à une auto-pompe, et une fois dispersée, elle ne peut être nettoyée qu’avec un savon bien spécifique : toute autre tentative de nettoyage ne fera qu’exacerber l’odeur infecte.

Comme à chaque fois qu’une de ces armes « non-létales » est créée, ses ingénieurs se félicitent d’empêcher que les armes non-létales utilisées précédemment -et finalement létales- puissent ne plus être utilisées. Plusieurs armes puantes comme celle là ont été développées par les armées américaine et israélienne, mais la skunk est la première qui est apparemment suffisamment non-toxique pour absorber leurs propres foules avec. La skunk est composée d’un mélange de carbonades de soude et d’acides aminés.

Plusieurs villes américaines ont commencé à faire des stocks de skunk alors que de graves émeutes secouent plusieurs grandes villes américaines.

Sur cette vidéo, on voit la première utilisation de la skunk, en Palestine.


Israeli Skunk Spray Weapon par zzinn

Dispersion de manifestants à Gaza à l'aide de la skunk.

Dispersion de manifestants à Gaza à l’aide de la skunk.

L’application Mobile Justice CA, conçue par l’association American Civil Liberties Union (ACLU), voit le jour en plein regain de tensions et de manifestations en réaction à une série de décès d’afro-américains détenus ou confrontés à des policiers blancs. Les vidéos enregistrées avec l’application Mobile Justice CA peuvent être envoyées aux bureaux locaux de l’ACLU pour dénoncer de possibles violations de droits civiques par la police. Disponible pour téléphones Android ou iphone, elle permettra d’assurer que les vidéos sont stockées même si le téléphone est perdu, cassé ou prélevé. L’application peut aussi permettre d’envoyer des alertes à d’autres pour les appeler à se rendre sur un lieu donné ou pour documenter un incident.

L’application Mobile Justice

L’application Mobile Justice

Le ministère américain de la Justice a annoncé vendredi un programme pilote de 20 millions de dollars destiné à équiper les policiers de mini-caméras individuelles, après plusieurs bavures ayant entraîné la mort d’hommes noirs ces derniers mois. Cette enveloppe permettra d’octroyer des subventions pour l’achat de mini-caméras à hauteur de 17 millions de dollars, de fournir une formation et une assistance technique pour 2 millions tandis que le million restant sera destiné à développer des outils d’évaluation pour établir les pratiques en la matière (y compris sur l’utilisation de ces images en justice). Ce programme s’inscrit dans le cadre de la proposition du président Obama en décembre dernier d’investir 75 millions de dollars sur trois ans pour acheter 50.000 caméras individuelles et en équiper les forces de l’ordre du pays.

Mini-caméra équipant la police du Colorado

Mini-caméra équipant la police du Colorado