L’avocat principal de Mumia Abu Jamal a annoncé à la fin du mois de septembre que la Cour d’Appel Fédérale de Philadelphie a fixé la date d’audience au cours de laquelle sera examiné l’appel introduit en juillet dernier au 9 novembre prochain. Cet appel fait suite à la décision prise en janvier 2010 de la Cour Suprême d’annuler la suspension provisoire de la condamnation à mort obtenue en 2008 et d’exiger que la Cour d’Appel revoit son jugement. L’avocat du prisonnier affirme que c’est au cours de cette audience que sera décidé si Mumia sera exécuté ou s’il aura droit à un nouveau procès pour statuer sur la peine de mort ou la prison à vie. Notons que sur ce point, Mumia avait déjà gagné, mais que la Cour Suprême avait annulé cet arrêt de 2008.

Un grand rassemblement en soutien à Mumia, emprisonné dans le couloir de la mort depuis presque trente ans, se tiendra le mercredi 6 octobre à 18h sur la Place de la Concorde à Paris.

Voir notre dossier consacré à Mumia Abu-Jamal

Lire notre cahier consacré à Mumia Abu-Jamal et à l’histoire du Black Panther Party

Le président chilien Sebastián Piñera a réaffirmé dans une interview qu’il avait demandé aux autorités argentines d’accepter l’extradition de Galvarino Apablaza, ex-membre du FPMR. Celui-ci est accusé d’avoir participé à l’exécution, en 1991, de Jaime Guzmán, l’un des idéologues de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). Le gouvernement argentin doit décider d’accorder ou non le statut de réfugié politique à Apablaza, qui vit depuis 1993 en Argentine.

Galvarino Apablaza
Galvarino Apablaza

Kevin Rashid Johnson, membre de la section Prison du New Black African Panther Party se trouve actuellement emprisonné à la Red Onion State Prison dans le sud-ouest de la Virginie. Incarcéré pour la première fois en 1990 à l’âge de 18 ans, il subi en prison les habituelles violences faites aux noirs par les gardiens et l’administration pénitentiaire. C’est au cours d’un de ses séjours en prison qu’il découvre les écrits de Georges Jackson (membre du Black Panther Party et assassiné en prison) et étudie l’histoire et la théorie révolutionnaire pour la libération du peuple noir aux Etats-Unis.

Suite à sa politisation progressive, la répression subie va en augmentant. Aujourd’hui, il se trouve en isolation quasi totale. Dans une cellule minuscule, Rashid subi une pression exceptionnelle. Son courrier ne lui est que très rarement transmis, on refuse de le nourrir ainsi que de lui fournir des soins médicaux. A de nombreuses occasions, et sous n’importe quel prétexte, il est battu et torturé. Une des techniques de torture régulièrement appliquée à Rashid est de l’attacher nu à un lit en fer, avec les mains et les pieds enchaînés, pour le laisser dans cette position durant plusieurs jours. Rashid, et les autres Panthères incarcérées tentent malgré tout d’éduquer les autres prisonniers afin qu’ils s’unissent contre le système qui les opprime. Etant donné que toute unité au sein de la prison constitue une menace concrète pour l’administration, cette dernière agi pour diviser les détenus. Ces méthodes les brise physiquement et psychologiquement, mais ils poursuivent néanmoins leur lutte.

Kevin Rashid Johnson
Kevin Rashid Johnson

Afin de tenter d’identifier l’ensemble des « fauteurs de troubles » du G20 de Toronto au mois de juin, la police a confié toutes ses images à un spécialiste en reconnaissance faciale. Ce dernier utilise le logiciel de dernière génération utilisé par les banques, dont nous avons précédemment parlé, pour analyser le matériel policier constitué de plus de 28.000 images et de quelques 600 vidéos. Ces images proviennent des caméras en circuit fermé qui ont tourné durant toute la durée du sommet, mais ce sont également des photos fournies par des particuliers et des policiers en civil présents sur place.

Jusqu’à présent, l’unité d’enquête a arrêté vingt personnes et a déposé une soixantaine d’accusations. L’identification des suspects a mobilisé les policiers durant plusieurs semaines. Les services de police de Montréal et de New-York ont aussi été mis à contribution. Mais la police de Toronto n’est toujours pas parvenue à identifier tous les militants qu’elle souhaite traduire en justice, notamment les membres du Black Bloc, et a donc décidé de faire appel à l’informatique.

Identification par logiciel informatique
Identification par logiciel informatique

Gerardo Hernandez, un des Cinq Cubains de Miami, a été condamné à deux peines à perpétuité plus 15 ans. Il est un des cinq hommes qui avaient infiltré les groupes terroristes cubano-américains exilés à Miami, et informaient le gouvernement cubain de leurs activités, de leurs plans de sabotages et d’assassinats à Cuba.

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Gerardo Hernandez
Gerardo Hernandez

303 accusés ont comparu dans la journée de lundi devant le tribunal de Toronto suite à la vague d’arrestations en marge du G20 en juin dernier. Les accusations vont de trouble de la paix à complot pour agression en passant par entrave au travail des policiers. L’audition de nombre d’entre eux à été reportée au mois d’octobre, car les dossiers de preuves n’étaient pas prêts. Le procureur a demandé à certains des accusés de s’engager à ne pas troubler l’ordre public pendant un an. D’autres affaires ont été réglées grâce au programme de déjudiciarisation qui permet de faire des travaux communautaires ou des dons de charité plutôt que de passer par le processus judiciaire. Enfin, certains des accusés ont tout simplement vu les accusations portées contre eux retirées.

La majorité des personnes qui ont comparu ce lundi (certaines par vidéo car toujours détenues) ont été arrêtées le 26 juin au cours d’une manifestation au Queen’s Park North, près du parlement. Or ce parc avait été désigné comme étant la zone de manifestation officielle par les autorités. A l’extérieur du tribunal, de nombreux manifestants s’étaient rassemblés pour exiger l’abandon de toutes les accusations et pour dénoncer la criminalisation de la dissidence, accusant en outre la police d’avoir fait des arrestations arbitraires. Au total, ce sont plus de mille personnes qui avaient été arrêtées au cours du sommet du G20 au mois de juin.

Procès G20 à Toronto
Procès G20 à Toronto

Le 28 juillet dernier, Robert Bryan, avocat du militant Mumia Abu Jamal, a déposé un nouveau recours auprès de la justice fédérale pour tenter de lui sauver la vie. Cela fait 28 ans que ce dernier se trouve dans le couloir de la mort à la suite d’une parodie de procès dans lequel il était accusé du meurtre d’un policier en 1982. Depuis lors, de nombreux témoignages ont démontré que les éléments à charge étaient pour la plupart faux, montés de toute pièce, et que les preuves avaient été trafiquées. Malgré cela, en 2008, la Cour Suprême confirme sa culpabilité, mais suspend provisoirement sa peine de mort. En 2009, la demande de la défense que se tienne un nouveau procès qui soit équitable est rejetée. Enfin, en janvier dernier, le dossier de Mumia était renvoyé par la Cour Suprême devant la cour d’appel de Pennsylvanie, lui demandant de revoir sa décision de commuer la condamnation à mort du prisonnier. Ce 28 juillet, son avocat a donc introduit un nouveau recours, dont il explique l’objectif: ‘Un nouveau pas décisif dans la bataille juridique pour sauver la vie de mon client: le 28 juillet, nous avons déposé un recours devant la Cour Fédérale du Troisième District de Philadelphie. L’enjeu est de savoir si Mumia sera exécuté ou s’il se verra accorder un nouveau procès avec jury sur la question de la condamnation à mort. Nous avions gagné sur ce point mais en début d’année, la Cour Suprême des Etats-Unis a statué que le cas devait être réexaminé par la Cour Fédérale de Philadelphie’.

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Depuis plusieurs années, les agences fédérales américaines ont protégé l’utilisation des scanners corporels en affirmant que toutes les images visionnées étaient systématiquement effacées. Mais finalement, il semblerait que certaines agences policières stockent malgré tout des images. Le département de la Justice des Etats-Unis a d’ailleurs admis cette semaine qu’il avait enregistré clandestinement des dizaines de milliers d’images filmées par un scanner corporel dans un tribunal de Floride. Et l’on ne parle ici que d’un seul appareil. Ces révélations surviennent alors que la Secrétaire d’Etat à la Sécurité Intérieure vient d’annoncer que tous les principaux aéroports américains allaient être dotés de ce système. Cette vague de divulgations quant aux réelles capacités de tous ces appareils et la manière dont ils sont vraiment utilisés en pratique relance le débat sur la protection de la vie privée, des données personnelles et des engagements pris par les autorités et non-respectés.

Ce mardi, neuf militants ont déployé une banderole sur la Calgary Tower pour dénoncer les liens entre l’industrie pétrolière et les autorités. Parmi eux, un belge. Un terme de l’action, les neufs participants à l’action ont été arrêtés. Huit d’entre eux, canadiens, ont été relâchés sous caution dans l’attente d’une comparution devant le juge. Quant au belge, il a été maintenu en détention, car les autorités veulent s’assurer qu’il ne quittera pas le pays. Un juge doit décider ce jeudi de son maintien derrière les barreaux, mais s’il était libéré, les autorités garderaient son passeport pour l’empêcher de s’échapper.

Depuis le 21 juillet dernier, Gerardo Hernandez Nordelo (un des ‘5 Cubains’) avait été transféré en cellule de confinement, le ‘hueco’. Il était enfermé 24 heures sur 24 dans une cellule de deux mètres sur un en compagnie d’un autre détenu. La température y atteignait les 35 degrés, avec pour seule aération, une fente en haut d’un des murs de la cellule. Ce n’est pas la première fois que le prisonnier se voit infliger cette sanction. Jamais pour des problèmes de comportement mais toujours au moment où un recours judiciaire est en route (cette fois, l’Habeas Corpus introduit fin mai pour obtenir une révision de sentence). Cette manoeuvre du parquet américain empêche Gerardo Hernandez Nordelo d’avoir des contacts avec ses avocats, ce qui constitue une atteinte aux droits de la défense et à une justice impartiale. Grâce à une vaste vague de protestations et de manifestations ainsi qu’à l’intervention de ses avocats, le prisonnier est sorti du ‘hueco’ ce mardi 3 août pour retourner en cellule.