Hier en fin de journée, la police a communiqué davantage d’informations quant à ses intervention de mercredi, et surtout de la nuit, dans la ville californienne d’Oakland. Plus de 7000 personnes s’étaient réunies dès le matin, et avaient lancé un appel à la grève générale, parvenant à bloquer totalement l’activité du port. Quelques heurts ont opposés la police et les manifestants tout au long de la journée, mais c’est durant la nuit que cette dernière est intervenue en force, déployant plus de 400 hommes contre quelques dizaines de manifestants. Les jets de pierre et de bouteilles ont répondu à ceux de gaz lacrymogènes. Cinq manifestants et trois policiers ont été blessés. Plus de 80 personnes ont été interpellées et au moins l’une d’entre elles a été inculpée pour vandalisme. Les manifestants ont dressé un nouveau campement fort d’une cinquantaine de tentes près de la mairie, alors que la précédent a été violemment évacué la semaine dernière par les autorités.

Cordon policier à Oakland

Cordon policier à Oakland

Mercredi a eu lieu une vaste manifestation rassemblant plusieurs milliers de manifestants à Oakland, en Californie. A l’appel des militants du mouvement ‘Occupy Wall Street’, ils s’étaient rassemblés pour dénoncer les inégalités économiques, mais aussi les violences policières suite à la répression dont ils ont été victimes la semaine dernière. Durant plusieurs heures, les manifestants sont parvenus à empêcher toute activité dans le port, certains d’entre eux étant montés sur des portes-containers, d’autres sur les échafaudages. En fin de journée, un groupe d’une centaine de manifestants est sorti du rassemblement pour allumer un grand feu et occuper un bâtiment commercial à proximité du port. Vers minuit, la police est intervenue en faisant usage de gaz lacrymogènes et de balles lestées pour les déloger. Des douzaines de manifestants ont été interpellés.

Manifestation à Oakland

Manifestation à Oakland

La police a arrêté samedi 36 manifestants qui protestaient sur le parvis du Capitole de l’Etat du Tennessee à Nashville dans le cadre du mouvement « Occupy Wall Street » contre les inégalités sociales, le chômage et le renflouement des banques par l’Etat. Les manifestants ont installé depuis trois semaines environ un campement de fortune à cet endroit. Les forces de l’ordre sont intervenues à l’initiative du gouverneur républicain qui a décrété un couvre-feu nocturne.

A New York, la brigade des sapeurs-pompiers a confisqué vendredi les groupes électrogènes et le combustible utilisés pour se chauffer par les manifestants retranchés dans le parc de Lower Manhattan, non loin de Wall Street, depuis six semaines, alors que les premières chutes de neige de l’année sont attendues ce samedi. Le maire a expliqué que les groupes électrogènes et le combustible saisis représentaient un danger pour la sécurité des occupants et que cette mesure ne visait pas à chasser les occupants…

Tandis que l’International Association of Chiefs of Police tenait sa conférence annuelle à Chicago, les hackers d »anonymous et de antisec ont détruit plusieurs cibles informatiques policières, captant plus de 600Mo d’informations protégées incluant des documents internes, des listes d’adhésion, des adresses, des mots de passe, des numéros de Sécurité Social et d’autres données confidentielles. Ces attaques ont été menées , en la solidarité avec le Mouvement d’Occupation de Wall Street et avec la Journée Internationale d’Action Contre des Brutalités policières

Ont ainsi été attaqué MatrixGroup.net, à Washington DC, qui héberge plus de nombreux sites officiels et d’associations et d’entreprises. Les pirates ont délibérément laissé intacts les sites appartenant aux syndicats mais ont viedés de leurs données les sites de la police, de l’armée et d’autres institutions gouvernementales. Les hackers ont aussi pris pour cible la police de Boston en riposte aux arrestations massives et brutales des manifestants de « Occupe Boston ». Le site de l »Association des Agents de police de Police de Boston ainsi été craqué. Des sites policiers de l’Alabama ont aussi été attaqués avec succès.

Après l’opération d’évacuation de mardi soir à Oakland, la police californienne est intervenue cette nuit à San Diego. Depuis trois semaines, des militants du mouvement ‘Occupons Wall Street’ campaient devant l’Hôtel de Ville de San Diego. A deux heures du matin, les autorités ont débarqué pour faire évacuer le campement. 51 personnes ont été interpellées devant le bâtiment, onze autres dans un parc voisin. L’opération a duré 45 minutes.

Arrestations à San Diego

Arrestations à San Diego

Hier, en début de soirée, la police avait interpellé 85 personnes, alors qu’elle tentait de dégager une place occupée par les manifestants anti-Wall Street à Oakland (Californie, Etats-Unis), près de San Francisco. Les forces de l’ordre avaient alors déjà eu recours aux gaz lacrymogènes et aux grenades assourdissantes lors de cette opération. Un peu plus tard, la police anti-émeutes est intervenue pour évacuer les derniers manifestants. Au moins l’un des manifestants est tombé à terre, a saigné de la tête et perdu conscience. Il a ensuite été évacué par d’autres manifestants. Les protestataires, qui se sont ensuite regroupés, ont commencé à jeter des oeufs en direction de la police, qui a répondu en tirant des balles de peinture.

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La police de Chicago a interpellé près de 130 manifestants d' »Occupons Chicago » dimanche alors qu’ils étaient installés dans un parc de la ville, en solidarité avec le mouvement « Occupons Wall Street ». Samedi soir, environ 1500 manifestants étaient rassemblés dans Grant Park lorsque la police les a prévenus qu’ils devaient quitter les lieux.

René Gonzalez, l’un des cinq Cubains accusés d’espionnage par l’administration des Etats-Unis et condamnés à de lourdes peines de prison en 2001, a été libéré ce vendredi après treize ans passés en prison dans un isolement presque total. Sa situation reste néanmoins préoccupante dans la mesure où le gouvernement américain a décidé de lui imposer une probation de trois années aux Etats-Unis. Il devra rester en résidence surveillée (pour des raisons évidentes de sécurité) mais surtout, ne pourra voir ni sa femme ni sa mère, qui restent toutes deux interdites de territoire par la justice américaine. Son avocat a déjà déposé un appel contre cette nouvelle sanction. Dès sa sortie, Gonzalez a affirmé que sa priorité était de poursuivre la lutte pour la libération de ses quatre co-accusés qui sont toujours détenus.

Le mouvement ‘Occupy Wall Street’ de New York est en train de faire des émules, et la réaction des autorités les suit. Lundi, plus de mille personnes s’étaient rassemblées dans le centre de Boston. Lorsque celles-ci ont ont commencé à se déplacer et à dépasser la zone que les autorités leur avait réservée, la police est intervenue en masse. De nombreux manifestants ont refusé de répondre à ses injonctions. Finalement, quelques 129 personnes ont été arrêtées. Une par une, elles ont été plaquées au sol, colsonnées et emmenées. Soixante d’entre elles ont passé la nuit en cellule et ont été libérée sous caution. Elles seront inculpées pour différents délits. Selon le porte-parole de la police, ces personnes se trouvaient dans une zone ayant récemment été rénovée à grands coûts, ce qui justifie la demande d’évacuation.

En avril dernier, la cour d’appel fédérale de Pennsylvanie avait introduit auprès de la Cour Suprême des Etats-Unis une demande d’annulation de l’arrêt suspendant provisoirement la condamnation à mort de Mumia Abu Jamal dans l’attente d’un nouveau procès. Cet arrêt prononcé par la cour d’appel avait relevé que les instructions données aux jurés lors du procès de Mumia en 1982 étaient anticonstitutionnelles et la cour avait ordonné de nouvelles audiences, tout en suspendant la condamnation à mort. Hier soir, les juges de la Cour Suprême ont refusé d’accéder à la demande d’annulation de l’arrêt faite par le procureur de Philadelphie. Les effets concrets de cette décision restent flous, mais il est évident qu’il s’agit d’une victoire juridique pour l’ancien militant des Blacks Panthers qui se trouve dans le couloir de la mort depuis 28 ans.

Consultez notre dossier consacré à Mumia Abu Jamal