Plusieurs milliers de personnes ont commencé à manifester vendredi après-midi au centre de Mexico, trois mois exactement après la disparition et le probable massacre, le 26 septembre, de 43 étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa. Menés par les parents et les proches des victimes, notamment les élèves de cette école située dans l’Etat du Guerrero, les manifestants ont ainsi voulu marquer la poursuite de leur combat pendant la période des fêtes de fin d’année. « Vivants on les a emmenés, vivants nous les voulons », ont de nouveau scandé les manifestants, précédés par les portraits des 43 disparus.

Pendant la veillée de Noël, les parents avaient déjà manifesté sous une forte pluie devant Los Pinos, la résidence officielle du président de la République. Les parents et les proches ont également manifesté jeudi devant l’ambassade d’Allemagne à Mexico, pour exiger de Berlin que cessent les ventes d’armes au Mexique, dont certaines utilisées, selon eux, pendant l’attaque contre les étudiants.

Un militaire colombien, Carlos Becerra Ojeda a été libéré vendredi dans une zone rurale de la province du Cauca (sud-ouest). Il avait été légèrement blessé au cours des affrontements qui s’étaient déroulés au moment de sa capture et qui avaient fait cinq morts parmi les militaires dans la municipalité de Santander de Quilichao le 19 décembre.

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La trêve illimitée décrétée par les FARC entre en vigueur ce samedi en Colombie. Quelques heures avant ce cessez-le-feu, instauré à partir de minuit, les FARC ont toutefois tendu une embuscade à une patrouille militaire, qui s’est soldée par la mort de cinq soldats à Santander de Quilichao dans l’ouest du pays. Les FARC ont en outre prévenu que la trêve serait suspendue en « cas d’attaques de la part de la force publique » et prôné la mise en place d’observateurs internationaux, condition rejetée par le président Santos.

Gerardo Hernandez, Ramon Labañino et Antonio Guerrero, sont arrivé à Cuba aujourd’hui. Ils ont été échangés contre un contractuel américain du département d’Etat Alan Gross arrêté à Cuba et un Cubain travaillant pour le renseignement américain. Ils était les derniers du «Groupe des Cinq» détenus. Les deux autres, Fernando Gonzalez et René Gonzalez, avaient quitté les prisons américaines dès 2011 et 2013. Tous sont des héros à Cuba, comme en témoigne le retour triomphal du trio mercredi. Ils ont été reçus à La Havane par le président cubain Raul Castro.

Chargés de pénétrer les milieux anticastristes cubains en Floride, leur mission débute à Miami au début des années 1990. Pendant ses années d’activité, le «Groupe des Cinq» réussit à déjouer plusieurs attentats et à faire tomber deux organisations impliquées dans le trafic de drogue, en les dénonçant au FBI.

Les «Cinq» sont arrêtés en septembre 1998. Mis au secret pendant dix-sept mois, ils sont jugés en 2001. René Gonzalez et Fernando Gonzalez sont condamnés à 15 et 17 ans de prison, en raison de leur activité clandestine au service d’un gouvernement étranger. Ramon Labañino prend lui 30 ans de prison et Antonio Guerrero 21 ans et dix mois. Gerardo Hernandez écope, lui, de la prison à vie pour sa responsabilité(qu’il dément) dans la destruction par la chasse cubaines d’aéronefs anticastristes. Malgré leurs années d’incarcération, le «Groupe des Cinq» ne regrette pas son engagement au service de La Havane. «Dites au commandant en chef (Fidel Castro, ndlr) que nous sommes prêts pour continuer à faire ce qu’il faut», a ainsi assuré Antonio Guerrero mercredi à Raul Castro.

Neuf membres des FARC ont été tués lundi dans un bombardement aérien de l’armée colombienne et lors d’affrontement avec l’armée dans la jungle. L’opération a eu lieu dans la province du Meta province, une vaste zone qui recèlerait des ressources pétrolières importantes et où les FARC sont très présentes. Quatre guérilleros ont en outre été capturés; l’offensive se poursuit. L’armée combat les FARC malgré les négociations de paix en cours entre les deux parties à Cuba, le gouvernement ayant refusé une demande de cessez-le-feu pendant les discussions.

De nombreuses personnes s’étaient rassemblées à Chilpancingo, la capitale de l’Etat du Guerrero. dimanche à l’aube pour bloquer une avenue et organiser un concert en solidarité avec les familles des disparus. Les incidents auraient commencé lorsque cinq policiers fédéraux arrivés sur les lieux en état d’ébriété ont agressé les étudiants, lancé des pierres et tabassé l’un d’entre eux. Bilan, de nombreux blessés parmi lesquels des d’étudiants, les pères de deux étudiants disparus à Iguala, huit policiers et trois journalistes. Plusieurs actions de solidarité spontanées se déroulent régulièrement dans d’autres villes du Mexique.

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