D’énormes pertes économiques ont été occasionnés dans la zone franche de Colon suite à la manifestation du groupe Causa Justa, composé de plusieurs mouvements de chômeurs. A partir de 6h30 du matin, les manifestants sont descendus dans la rue et ont bloqué plusieurs routes de la côte atlantique. Parmi leurs revendications: le manque d’emploi, la demande d’eau potable et de terres. Au cours de la manifestation,  six personnes ont été arrêtées. Ces barrages ont touché les transports nécessaires au bon fonctionnement de la zone franche de Colon, provoquant la paralysie de l’activité économique dans la province Pour des raisons de sécurité, plusieurs entités étatiques ont été obligées de fermer leur siège à proximité des manifestations, comme le Bureau du Procureur général ou la Caisse d’épargne.

Manifestants barrant une route à Colon

 

Une église consacrée aux services religieux de la police chilienne a été incendiée vendredi en marge de la première manifestation de l’année au Chili pour exiger des réformes sociales. Située près de la Plaza Italia à Santiago, épicentre de la plupart des manifestations qui ont éclaté en octobre, l’église de San Francisco de Borja a été incendiée par des manifestants cagoulés. De grandes colonnes de fumée étaient visibles depuis le centre-ville. Construite en 1876, l’église est consacrée aux forces de police depuis plus de 40 ans. Les manifestants ont retiré des meubles de l’intérieur de l’édifice et mis le feu à d’importantes barricades à l’extérieur. Les manifestants s’étaient violemment affrontés avec la police dans les alentours de l’église. Depuis octobre, les manifestations ont fait 29 morts. Un référendum sera organisé le 26 avril pour que les Chiliens décident de la modification ou non leur Constitution, héritage de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). Un changement de l’actuelle Constitution est une des revendications exprimées lors des manifestations sociales qui secouent le pays.

La mise à feu de l'église

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Lundi 30 décembre 2019, la police de Cali a déclaré avoir arrêté la veille Juan Carlos Cuellar, un commandant de l’ELN, qui a été libéré de prison en 2017 pour négocier l’accord de paix. Selon l’ELN, Cuellar était en train de négocier une éventuelle reprise des pourparlers de paix avec le gouvernement du président Ivan Duque jusqu’à son arrestation.

Juan Carlos Cuellar, négociateur de l'ELN

Juan Carlos Cuellar, négociateur de l’ELN

Lundi 23 décembre, le Front de guerre oriental (FGO) de l’ELN a  remis trois mineurs à une mission humanitaire dans une zone rurale de l’Arauca. Ces trois mineurs, de 14 et 15 ans ont été entraînés par l’armée puis placés dans les rangs de la guérilla pour l’infiltrer et y effectuer des missions d’espionnage. Ils ont cependant été identifié par la guérilla. Ces trois espions avaient été recrutés à 10 ans, deux à Aguazul, Casanare et le troisième à Yopal. Il s’agit, d’après l’ELN, d’une méthode systématique de l’état colombien qui approche les communautés rurales, populaires ou avec une histoire de lutte et suscite chez les jeunes un intérêt à devenir agents de renseignement ou espions des forces armées et de la police.

Combattants de l'ELN

La contestation ne faiblit pas au Chili. Hier vendredi, plusieurs milliers de manifestants ont affronté les forces de l’ordre lors d’une manifestation dans le centre de Santiago, la capitale du pays. Par le biais des réseaux sociaux, les manifestants s’étaient réunis vendredi comme à leur habitude Plaza Italia, haut lieu de la contestation depuis le début des manifestations massives contre le gouvernement de Sebastián Piñera. Les forces antiémeute ont pris le contrôle de la place en milieu d’après-midi, à grand renfort d’effectifs pour empêcher tout rassemblement. Elles ont dispersé la foule à coups de jets d’eau et de gaz lacrymogène. Une situation déjà vue il y a une semaine, lorsque de violents affrontements avaient éclaté entre policiers et manifestants (voir notre article). Mais après près de deux heures d’affrontements et un incendie dans un centre culturel voisin, des milliers de manifestants ont finalement réussi à atteindre le centre de la place.

Les affrontements d'hier au Chili

 

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La province viticole argentine de Mendoza s’est soulevée pour protester contre l’annulation d’une loi de 2007 sur la protection de l’eau qui avait réussi à empêcher les projets miniers dans la province. La modification de la loi 7722 permettra l’utilisation d’acide sulfurique, de cyanure et d’autres produits chimiques toxiques. Cette annulation a donné lieu, tout au long de la semaine dernière, à des manifestations qui comprenaient des coupures de routes nationales et provinciales. Des milliers de personnes se sont rassemblées lundi devant le bureau du gouverneur de la province. Des affrontements ont éclaté dans l’après-midi, alors que la police a tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes sur la foule en réponse aux jets de pierres par des manifestants en colère. Les sources officielles font état de 19 policiers blessés et 16 manifestants arrêtés. Le gouverneur fait valoir que des projets miniers (zinc et fer) créeraient des dizaines de milliers de nouveaux emplois mais ceux-ci pourraient menacer les sources d’eau dont dépendent les agriculteurs et les viticulteurs, dans une province semi-aride qui traverse déjà la pire sécheresse de son histoire.

Les affrondements de lundi à Mendoza

Samedi 21 décembre, Ender Elías Ravelo, ancien guérillero des FARC démobilisé, a été assassiné dans un établissement commercial situé dans le quartier de Santander de la municipalité de Tibú (dans le nord du département Santander). Les assassins sont arrivés sur une moto et l’un d’entre eux a ouvert le feu sur le guérillero, sa femme et un ami du couple. Les assassinats des anciens FARC démobilisés sont monnaie courante dans le pays depuis les accords de paix de 2016 (voir notre article). Rien que cette année on a recensé plus de 60 assassinats de ce type.

Ender Elías Ravelo, ancien FARC assassiné

Ender Elías Ravelo, ancien FARC assassiné

 

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De violents affrontements entre policiers et manifestants ont éclaté vendredi dans le centre de Santiago du Chili, alors que le pays est secoué depuis deux mois par une profonde crise sociale. Des incidents ont notamment éclaté aux alentours de la Plaza Italia, haut lieu de la contestation, qui avait été bouclée et occupée en grand nombre par les forces anti-émeutes pour empêcher toute manifestation. Cela n’a pas empêché les manifestants de tenter d’accéder à la place, la police ripostant à coups de jets d’eau et de gaz lacrymogène. Après une heure d’affrontements, les manifestants ont renversé les barrières métalliques qui bloquaient l’accès à la place et ont débordé les forces de l’ordre, qui ont dû se replier vers les rues avoisinantes. Un autre groupe de manifestants a marché vers le palais gouvernemental de La Moneda, où ils ont lancé des pierres sur la police qui les a dispersés à l’aide de gaz lacrymogène.

Les affrontrements de vendredi à Santiago

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Mercredi 18 décembre, des prisonniers anciens combattants FARC, détenus dans la cour 4 de la prison de La Picota à Bogotá, ont publié une série de revendications dans lesquelles ils demandent à être libérés conformément à l’amnistie négociée dans le cadre de l’accord de paix. Plus de 600 FARC restent, en effet, enfermés dans cette prison et sont menacés de transferts vers une prison étrangère à celle concernée par ces mêmes accords. Ces prisonniers auraient été torturés à de multiples reprises. La Force alternative révolutionnaire commune (le parti politique issus des FARC qui ont rendus les armes) ne reconnaît que 171 de ces prisonniers. Les autres auraient été retirés des listes d’amnistie.

Prisonniers appartenant aux FARC

Prisonniers appartenant aux FARC

Au Chili le mois passé, des dizaines de manifestants équipés de lasers se sont mis à viser simultanément un drone de la police qui survolait la foule. Peu à peu, l’engin a semblé désorienté et a fini par descendre et terminer sa course dans la foule. Il y a plusieurs explications possible à la défaillance de l’appareil. Il est possible que le pilote, à distance, ait été simplement aveuglé par les lasers. Une deuxième option serait que les lasers ait entraîné un malfonctionnement des capteurs infrarouges, enclenchant un atterrissage automatique. Selon une troisième hypothèse, la chaleur combinée des pointeurs lasers aurait fait fondre le câblage interne de l’appareil ou serait parvenue à décharger la batterie du drone. Les manifestants adoptent de plus en plus les pointeurs lasers pour lutter contre les techniques de surveillance des forces de police: en fait, c’est l’optique des drones qui est visée et qui peut être grillée par les lasers. A Hong Kong aussi, des manifestants ont utilisé des pointeurs lasers sur des logiciels de reconnaissance faciale ainsi que d’autres technologies de surveillance.

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Le drone dans le faisceau de rayons laser