Des manifestants mapuches sont descendus dans les rues de Santiago mardi pour protester contre l’arrestation de leur cheffe spirituelle, Francisca Linconao machi. La mobilisation a commencé pacifiquement, mais a pris fin avec l’intervention de la police anti-émeute qui a utilisé des canons à eau pour disperser les manifestants et arrêté plusieurs d’entre eux. Linconao est accusé d’avoir participé à l’incendie d’une propriété qui a causé la mort, en 2013, d’un homme d’affaires Werner Luchsinger occupant des terres spoliées. Presque 650.000 des 17 millions de Chiliens appartiennent au plus grand groupe autochtone du pays, les Mapuches. Des dizaines de Mapuches sont poursuivis pour incendies volontaires contre des infrastructures gouvernementales et les entreprises forestières, hydroélectrique dans la région d’Araucanie.

Manifestants mapuches

Manifestants mapuches

Vendredi 13 janvier, une nouvelle réunion exploratoire a démarré à Quito entre la délégation du gouvernement et celle de l’ELN, pour tenter de relancer le processus de paix. L’agenda en six points des négociations a été publié en mars 2016. Mais le dialogue public – qui aurait dû démarrer en octobre – bute sur le cas d’Odin Sanchez. Le gouvernement exige la libération de ce parlementaire et de tous ceux qui sont aux mains de l’ELN pour reprendre les pourparlers. Les négociateurs guérilleros refusent toute condition préalable.

Pour sortir de l’impasse, l’idée d’un échange de prisonniers qui ne dirait pas son nom a fait surface fin 2016. Le gouvernement a accepté de nommer « constructeurs de paix » deux chefs guérilleros incarcérés et d’en amnistier deux autres. Mais l’ELN a exigé la libération de deux commandants du Front occidental en prison pour des crimes non amnistiables. Nouveau blocage.

Odin Sanchez, prionnier de l'ELN

Odin Sanchez, prionnier de l’ELN

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Le leader du Mouvement des travailleurs sans-toit (MTST) du Brésil, Guilherme Boulos, a été libéré après avoir été arrêté dans la matinée, suite à une manifestation contre l’expulsion des terrains occupées à São Paulo. Boulos a été arrêté pour désobéissance et incitation à la violence envers la police, lors de l’expulsion de près de 6.000 personnes vivant illégalement dans le quartier de São Matheus depuis un an et demi. Certains habitants ont résisté à l’expulsion, construisant des barricades, mais les forces de sécurité sont intervenues en force avec blindés et gaz lacrymogènes.

L'intervention de la police à São Matheus

L’intervention de la police à São Matheus

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Dans le cône nord de Lima, des manifestations de masse contre l’installation d’un péage de Puente Piedra, à Chillón, sur le route panaméricaine ont tourné à l’affrontement contre les forces de sécurité. Le ministre de l’intérieur a dénoncé aujourd’hui la participation à ce manifestations du groupe Coordonnateur de la jeunesse Populaire qu’il dénonce comme une façade du PCP-SL. Une grande manifestation doit avoir lieu demain jeudi contre le péage.

Affrontements au point du péage de Puente Piedra

Affrontements au point du péage de Puente Piedra

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Un militaire a été abattu lundi par deux guérilleros de l’ELN circulant à moto a eu lieu dans les environs de la ville de Puerto Jordan, dans le département d’Arauca. Les guérilleros, membres de la « Commission Martha Helena Barón » du Front « Domingo Lain Saenz » de l’ELN, ont ouvert le feu sur un check-point établi par l’armée pour sécuriser la région. Des renforts ont été déployés suite à cette attaque.

L’action de la guérilla est survenue un jour après que le gouvernement a annoncé que les pourparlers pour la mise en place de négociations avec l’ELN reprendront le jeudi 12 et non le 10 comme prévu. Les négociations devaient commencer le 27 octobre à Quito, mais elles ne progressent pas en raison du refus de l’ELN d’accepter un préalable exigé par le gouvernement: la libération de l’ancien membre du Congrès Odin Sanchez, détenu par la guérilla depuis le 3 avril.

Odin Sanchez, prionnier de l'ELN

Odin Sanchez, prionnier de l’ELN

De violentes émeutes pendant lesquelles plusieurs établissements ont été pillés ont éclaté au Mexique, lors de manifestations en réaction à une augmentation du coût de l’essence. Des établissements ont été pillés dans les États de Mexico, du Michoacán et d’Hidalgo, ainsi qu’à Mexico. Le géant pétrolier Pemex a prévenu mardi que ses raffineries sont assiégées par des manifestants protestants contre la hausse dans les États de Chihuahua, de Morelos et de Durango, ce qui l’empêche de ravitailler les stations d’essence dans ces régions.

Un policier a été tué, écrasé en empêchant un vol dans une station d’essence pendant l’une de ces manifestations, et un autre se trouve dans un état critique après avoir été blessé. Dans l’État de Mexico voisin de la capitale, où ont eu lieu les protestations et saccages les plus violents, le gouvernement a dénombré 430 arrestations. La police a indiqué avoir déployé 9.000 agents supplémentaires dans la capitale, avec le soutien de 13 hélicoptères et 20.000 caméras de surveillance. Le prix de l’essence a augmenté de 20,1% et celui du diesel de 16,5% depuis le 1er janvier. Il s’agit là de la première étape de l’ouverture au privé du marché des carburants et de la libéralisation des prix initialement prévue pour 2018, mais que le gouvernement mexicain a choisi de mettre en place un an plus tôt.

Blocage sur la route Texcoco-Lechería, Etat de Mexico

Blocage sur la route Texcoco-Lechería, Etat de Mexico

Un membre connu de l’ELN, Deiber Alexander Sánchez Jaimes, alias « Nangas », qui était un des responsables du Front « José David Suárez », a été tué le 2 janvier lors d’une opération de l’armée dans la ville de San Antonio, dans la municipalité rurale de Labranzagrande (département de Boyaca). Les militaires ont récupéré une fusils automatique avec dispositif de vision nocturne, des équipements de communication et de l’argent (14.900.000 pesos soit environ 5000 $). Le 1er Janvier, au moins 12 guérilleros de l’ELN ont été capturés dans une zone rurale de la municipalité de Montecristo, dans le département de Bolivar.

Combattants de l'ELN

Combattants de l’ELN

Au Nicaragua, 12 douze travailleurs ont été jugés coupables du simple fait d’avoir manifesté pacifiquement contre le licenciement de leurs représentants syndicaux en juin 2016 devant l’usine SAE-A Tecnotex, appartenant à un groupe coréen dans la zone de libre-échange à Tipitapa. La police anti-émeute est intervenue pour violemment disperser le rassemblement des ouvriers protestant contre le licenciement arbitraire de leurs délégués, congédiés après avoir soulevé des préoccupations au sujet de l’eau potable et des cibles de production. Ils attendent la prononciation de leurs peines qui pourraient aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement.

Les travailleurs de Tipitapa

Les travailleurs de Tipitapa

Au Brésil, le président de la plus grande université du pays, l’Université de São Paulo (USP) poursuit une vague d’atteintes aux droits du travail dans le cadre de son projet déclaré « d’éliminer le syndicalisme sur le campus ». Les travailleurs et leurs partisans ont déjoué une tentative d’expulsion du syndicat de ses locaux en avril. Maintenant, pendant la période de vacances de décembre, la présidence a obtenu une ordonnance judiciaire pour expulser le syndicat de ses bureaux, police et militaires pouvant prêter main forte si nécessaire. La direction a également congédié les dirigeants syndicaux et mené de nombreuses procédures abusives contre les dirigeants et les militants du SINTUSP.

Travailleurs en lutte de l'USP

Travailleurs en lutte de l’USP

Un policier a été tué et sept autres blessés mercredi soir en Colombie, dans un attaque survenu dans la capitale Bogota. Selon le ministre de la Défense, des membres de l’ELN ont abattu un policier qui surveillait une station électrique du quartier de Torca, dans le nord de la capitale, puis ont disposé des explosifs près de son corps. Quand les autres policiers se sont approchés, une charge explosive composée de 500 grammes d’ammonal et de débris de métal a été déclenchée à distance, blessant sept d’entre eux, dont deux grièvement. Une récompense de 30 millions de pesos (environ 9.800 USD) est offerte pour l’arrestation des auteurs de cette attaque, qui ont en outre saisi l’arme du policier tué.

Le lieu de l'attaque, à Torca (Bogota)

Le lieu de l’attaque, à Torca (Bogota)