La répression a tourné au bain de sang dimanche, lorsque la police a dispersé des manifestants bloquant une route dans l’Etat d’Oaxaca (sud du Mexique). Les tirs contre les manifestants (enseignants, étudiants et parents d’élèves) qui bloquaient la route à Nochixtlán depuis une semaine ont fait six morts et plus d’une centaine de blessés. Huit membres de la police prétendent avoir été blessés par balle. Ailleurs dans la région, deux autres personnes, dont un journaliste, ont été tuées dans le cadre des blocages maintenus par les enseignants.

Dimanche, les autorités affirmaient que des tireurs «extérieurs» avaient visé aussi bien la police que la population. Mais, plusieurs agences ont publié des clichés montrant des policiers visant la foule à l’aide de fusils automatiques et d’armes de poing. Le gouvernement a d’abord tenté de contester l’authenticité de ces images, avant de soutenir qu’elles avaient été prises après les tirs meurtriers. Depuis que les professeurs sont entrés en résistance le 15 mai, des communautés entières se sont rangées à leurs côtés. Le syndicat CNTE, qui domine dans les Etats pauvres du sud, les parents d’élèves et les étudiants insurgés contre le gouvernement combattent la réforme éducative qu’ils dénoncent comme une tentative de dissolution du syndicat et de privatisation de l’éducation.

A Nochixtlán, au Nord-Ouest d'Oaxaca City, au Mexique, dimanche.

A Nochixtlán, au Nord-Ouest d’Oaxaca City, au Mexique, dimanche.

Une attaque perpétrée par 70 membres d’une milice de propriétaires terriens contre des indigènes dans le centre-ouest du Brésil s’est soldée par la mort d’un indien Guarani-Kaiowa, au moins dix autres ayant été blessés, dont un enfant de 12 ans. Les attaquants sont arrivés mardi en voiture, ont encerclé le campement des Indiens, ont mis le feu aux huttes et motos des Guaranis-Kaiowas et ont ouvert le feu sur les habitants. Ils ont tué un infirmier de 26 ans, blessé plusieurs professeurs et un enfant de 12 ans.

L’attaque s’est produite dans une propriété située dans l’Etat de Mato Grosso do Sul, sur des terres ancestrales indigènes en cours de délimitation par le gouvernement. Une centaine de familles guarani-kaiowas l’avaient occupée lundi et monté un campement. Les Guaranis exigent depuis des années de récupérer les terres de leurs ancêtres. Dans le Mato Grosso do Sul plusieurs conflits ont éclaté avec les latifundiaires et producteurs ruraux, soutenus par le puissant groupe de l’agrobusiness au Parlement, qui s’oppose à la délimitation des territoires indigènes.

L'attaque contre les Guarani-Kaiowa

L’attaque contre les Guarani-Kaiowa

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Il y a eu des affrontements violents entre les enseignants et la police au Mexique, alors que les manifestations se poursuivent dans tout le pays contre la réforme de l’éducation. Les manifestations sont devenues violentes avant-hier après qu’un dirigeant syndical ait été arrêté sous l’accusation de blanchiment d’argent dans l’État mexicain d’Oaxaca. Ses partisans dénoncent une arrestation politique et ont mis en place des barrages routiers autour d’Oaxaca pour exiger sa libération.

Les affrontements au Mexique

Les affrontements au Mexique

Un tribunal colombien a donné suite à la demande du bureau du procureur général de poursuivre en leur absence les membres du commandement central de l’ELN pour les attaques menées contre le réseaux d’oléoduc national, en particulier les 136 qui ont visé l’oléoduc Caño Limón – Covenas, entre 2008 et 2016. Le tribunal a déterminé que les accusés n’ont manifesté l’intérêt d’assister aux audiences, et qu’ils pourront donc être jugés en leur absence. Les dirigeants visés sont Nicolas Rodriguez, alias « Gabino »; Herlington Eliecer Chamorro, alias « Antonio Garcia »; Israel Ramirez, alias « Pablo Beltran »; Rafael Sierra Granados alias « Ramiro Vargas »; Gustavo Anibal Giraldo et, alias « Pablito ».

Quelques membres du Commandement central de l'ELN

Quelques membres du Commandement central de l’ELN

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Des dizaines de manifestants masqués ont affrontés dans les locaux de la Universidad del Valle, au sud de Cali. ils ont bloqués une avenue voisine et lancés des engins explosifs artisanaux qui ont blessés par éclats trois policiers. Une personne a été plus sérieusement blessée, par semble-t-il une mauvaise manipulation d’un de ces engins. De semblables incidents ont eu lieu à Antioquia, à sa suite de quoi le fermeture du campus a été décrétée pour la journée. A Sucre, une marche étudiante a tourné à l’affrontement: les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et une camionnette de police a été abimée. D’autres incidents ont eu lieu à Medellin et Sincelejo.

Les affrontements de Cali

Les affrontements de Cali

Une manifestation paysanne a tourné à l’émeute, avant-hier, dans le Chiapas. Les membres et sympathisants du MOCRI CNPA-MN, souvent masqués, ont dressés vers 10H des barrages de pneus enflammés dans la ville de Palenque. Vers 14H, ils ont envahi l’Hôtel de ville, balancé dehors du matériel informatique, des dossiers et des meubles et y ont mis le feu. Ils ont également incendié une voiture de police. Une opération policière s’en est suivie: 43 personnes ont été arrêtées, elles seront poursuivies pour vol, dommages, rébellion et attaques contre la paix et l’intégrité du patrimoine de la communauté et de l’État.

Devant l'hôtel de ville de Palenque

Devant l’hôtel de ville de Palenque

Suite à une opération menée par la 7e division de l’armée colombienne le long du río Pató, dans la province du Chocó, troisième commandant du Front « Resistencia Cimarrón » de l’ELN, connu sous l’alias de « Andrés Eutemio », et un autre responsable de la même structure, connu sous l’alias de “Yariquí”, se sont rendus aux militaires. ​​ »Andrés Eutemio » était actif dans l’ELN depuis 10 ans. Lors de leur reddition, ils portaient deux AK47 et un M16, des grenades, une radio et des munitions.

L'armée expose le matériel saisi

L’armée expose le matériel saisi

Miguel Angel Barbosa est mort vendredi à 01h50 en raison d’un arrêt cardiaque, après avoir passé près de six semaines dans un coma dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital le Tunal. Le jeune étudiant de la technologie mécanique, a été hospitalisé depuis le 21 avril par un traumatisme crânien grave après avoir été blessé lors d’affrontements qui ont eu lieu entre les étudiants de l’Université avec les ESMAD. Les étudiants de l’Université pédagogique de Bogota sont descendu dans la rue à l’annonce de ce décès. De nouveaux affrontements ont rapidement eu lieu, amenant le blocage de plusieurs grandes artères, et se soldat par cinq blessés dont un policiers, tous évacués en ambulances.

Affrontements hier vendredi à Bogota

Affrontements hier vendredi à Bogota

Deux régions péruviennes ont vécu deux jours d’incidents lors de manifestations exigeant des travaux publics d’infrastructures. Deux grèves générales séparées ont eu lieu dans la ville andine de Puno, à 315 km au sud-est de Lima, et dans la ville côtière de Chimbote, à 440 kilomètres au nord de Lima. Le « Front de défense de Puno » a terminé son deuxième jour d’une grève de 48 heures pour l’amélioration du système de décontamination du lac Titicaca. La manifestation a paralysé la ville et les groupes d’activistes ont affronté la police et bloqué les routes menant au reste du pays et à la Bolivie voisine.

A Chimbote, les organisations sociales exigent la construction d’une déviation de l’autoroute Panaméricaine qui traverse actuellement la ville, causant divers risques et inconforts. Les grévistes ont organisé des manifestations de rue et des blocages des rues et des émeutes ont éclaté dans lequel la police a arrêté trois manifestants.

Après les affrontements, à Puno

Après les affrontements, à Puno

L’Organisation Nationale Indigène de Colombie (Organización Nacional Indígena de Colombia, ONIC), organisait lundi une grève agricole, avec blocage des routes, à l’occasion du « Sommet Agricole, Paysan, Ethnique et Populaire ». L’ONIC dénonce les politiques gouvernementales ne répondant pas aux aspirations « de justice sociale et environnementale » des habitants des zones rurales. Ce n’est pas la première mobilisation de la sorte en colombie, il y avait déjà eu la grève agricole de 2013 (voir notre article)

Les policiers anti-émeute, les ESMAD, sont intervenus brutalement pour dégager les routes. Des affrontements ont eu lieu à l’aube lundi sur la route « Cabal Pombo » reliant la ville de Cali à celle de Buenaventura, sur le Pacifique. Un manifestant, Willington Quibarecama Nequirucama, a été écrasé par un blindé dans le village de La Delfina, près de la ville de Buenaventura. En outre, quatre personnes ont été blessées, dont une grièvement.

Manifestation indigène ce lundi en Colombie

Manifestation indigène ce lundi en Colombie