Le 15 avril à 17H les forces spéciales de la police allemande ont arrêté sept responsables de l’ATIK, la Confédération des travailleurs Turcs en Europe, en les accusant d’être des cadres du TKP/ML, le Parti Communiste de Turquie Marxiste-Léniniste. L’opération a été brutale (portes défoncées etc.) et approfondie (les perquisitions des maisons ont commencé à 17H et ont fini à 1H du matin). Cette opération couronnait une enquête qui a commencé en 2013 à l’initiative du parquet de Karlsruhe. La police allemande reproche aux responsables de l’ATIK d’avoir collecté de fonds, et de soutenir les activités de l’organisation en Turquie, et d’avoir formé en Allemagne des militants pour combattre au Rojava.

Les mandats d’arrêt portent sur « appartenance à une organisation terroriste étrangère » vertu de l’article 129 B du Code criminel. Interdit en Turquie, le TKP/ML ne l’est pas en Allemagne, et il n’est pas inscrit sur la liste terroriste de l’UE. Parmi les militants arrêté figure E. Muslum, responsable de l’ATIK pour l’Allemagne. C’est un militant révolutionnaire historique de Turquie, qui a fait 22 ans de prison pour appartenance au TKP/ML. Il était dans les années ’80 à la prison de Dyarbakir où il a été torturé et où il a participé à la grève de la faim. Il a aussi participé à la grande grève de 2000 et a été libéré conditionnellement suite au 15 décembre 2000. La justice allemande a aussi délivré des mandats d’arrêt avec demande d’extradition pour un militant qui a été arrêté en Suisse, trois arrêtés en Grèce, et un autre en France.

En solidarité avec les inculpés de l’ATIK, la façade de la représentation du Land de Rhénanie du Nord et de Westphalie auprès de l’Union Européenne, 47 rue Montoyer à 1000 Bruxelles, a été taguée, et un rassemblement a eu lieu aujourd’hui devant l’ambassade d’Allemagne, Rue Jacques de Lalaing 8-14 à 1000 Bruxelles.

La représentation du Land de Rhénanie du Nord et de Westphalie

La représentation du Land de Rhénanie du Nord et de Westphalie

A l'ambassade d'Allemagne

A l’ambassade d’Allemagne

Ce 20 mai, la « commission de consultation » rendra son avis sur les permis d’urbanisme accordés à la maxi-prison qui sera construite sur le terrain du Keelbeek à Haren. Cette réunion est publique mais n’a aucune obligation de tenir compte de l’avis du public. La maxi-prison de Haren est la pierre angulaire du plan de réforme pénitentiaire belge. A elle seule, la future prison de Haren pourra emprisonner 1.200 personnes, sa construction coûtera 2 milliards d’euros.

A l’occasion de cette commission, un rassemblement aura lieu à la Place de la Monnaie dés 8h du matin, ce 20 mai.

Affiche contre la maxi-prison.

Affiche contre la maxi-prison.

Les domiciles de plusieurs conseillés communaux liégeois du MR (droite) ont été tagués à l’aide d’un pochoir. Le contenu du tag : « Si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez rien à craidre » avec un triangle noir, symbole utilisés par les nazis pour désigner les prisonniers « asociaux » dans les camps de concentration, cette catégorie désignait entre autres les chômeurs de longue durée. La phrase taguée a été reprise à plusieurs reprises par des élus de droite ces derniers jours pour justifier la mesure de ‘contrôles surprise’ contre les chômeurs. Une plainte a été déposée pour « menaces, dégradations et incitation à la haine et à la violence ».

Le tag en question.

Le tag en question.

150 effectifs supplémentaires vont renforcer les unités antiterroristes. Ces unités vont également être réparties dans les grandes villes de Belgique, au lieu d’une seule unité bruxelloise pour le moment. Le plan qui définit les tâches de la police en matière d’antiterrorisme sera finalisé avant l’été.

Ils étaient annoncés depuis près de deux ans. Les six FN 303 acquis (au prix tout compris de 1800 euros/pièce) par la police de Liège vont pouvoir être utilisés sur le terrain. Les lanceurs FN 303 (fabriqués par la FN Herstal) sont des armes non-létales, qui ne doivent donc ni tuer, ni blesser lourdement la personne visée. Ils sont réservés aux hommes du PAB, le Peloton anti-banditisme de la police liégeoise, une unité dont la zone opérationnelle comprend aussi les zones de police de Seraing-Neupré, Flémalle et Herstal. Elle compte une quarantaine d’hommes. Le FN 303 est un propulseur a air comprimé dont le chargeur contient 13 projectiles durcis pouvant contenir de la teinture ou un produit irritant.

Le FN 303

Le FN 303

En 2013, Eddy Testelmans avait affirmé que l’état belge avait reçu des tuyaux de la NSA pour déjouer trois attentats en Belgique, et que ces informations avaient probablement été récoltées grâce au programme PRISM. Dans les faits, il n’en serait rien. C’est Testelmans -patron des renseignements militaires- lui même qui reconnaît ne pas savoir si cette information est vraie ou fausse puisque la source affirmant que ces 3 attentats avaient été déjoués était le gouvernement états-unien. A posteriori, rien ne prouve que ce soit le cas.

Le programme PRISM, un programme de surveillance massive, avait été révélé par Edward Snowden en 2013 et avait provoqué un énorme scandale que le gouvernement américain avait tenté d’éteindre par tous les moyens.

Un local du commissariat de police de Vilvorde a été incendié, hier mardi. Une ou plusieurs personnes ont escaladé une clôture et sont rentrées via une lucarne dans un local d’interrogatoire et y ont mis le feu au moyen d’accélérateurs de combustion. La porte et la fenêtre sont endommagées, et la fumée a également fait des dégâts. L’incendie n’a pas pu durer très longtemps, car quand quelques policiers qui se chargeaient de la permanence l’ont découvert, il s’était déjà spontanément éteint.

Plusieurs associations (Ligue des Droits de l’Homme, Progress Lawyers Network,…) ont introduit une plainte en justice contre la présence de militaires dans les rues des grandes villes belges (Bruxelles, Anvers, Liège). Ce déploiement militaire est illégal, la loi ne permettant de déployer l’armée que si deux conditions sont remplies : une menace imminente, la police régulière débordée. Aucune ne l’est.

Le Ministre de l’Intérieur a déclaré que cette loi n’était pas valable puisque c’était une décision du gouvernement « qui a toujours le droit de le faire, et certainement dans des circonstances particulières ».

Parachutistes déployés à Anvers

Parachutistes déployés à Anvers

Ce premier mai a été l’occasion de plusieurs actions réussies à Bruxelles.

À 11h, la ministre de la justice française Christiane Taubira a été accueillies par une vingtaine de membres et sympathisants du Secours Rouge en solidarité avec Georges Abdallah. Christiane Taubira maintient ce prisonnier communiste et pro-palestinien en prison, libérable depuis 1999, malgré une décision de justice rendue en 2013. Arrêté en 1984, Georges Abdallah est en prison pour les exécutions du responsable du Mossad en France et de l’attaché militaire américain à Paris. Christiane Taubira était l’invitée du PS bruxellois à la Maison du Peuple de Saint-Gilles, commune historiquement de gauche. Quatre manifestants ont été arrêtés puis relâchés à 14.30. Un peu après l’attestation, d’autres manifestants ont tenté d’intervenir pour Georges mais ont été rapidement contrôlés par la police.

Rassemblement pour Georges Abdallah à Saint-Gilles.

Rassemblement pour Georges Abdallah à Saint-Gilles.

À 13h, les manifestants du Premier Mai antifasciste ont commencé à se rassembler devant la Gare Centrale. Finalement 200 manifestants ont défilé de la Gare Centrale jusqu’au quartier des Marolles, en appelant à la grève générale et en brisant les vitrines publicitaires, avant de retourner vers le Mont des Arts où les fascistes du mouvement fasciste « Nation » devaient se rassembler. À cet endroit, ils ont croisé les membres de la direction de ‘Nation’ (Demol, Cornet, Van Laethem et un skinhead), protégé par quelques policiers en civil, tous ont été copieusement tabassés par les manifestants, avec leurs propres drapeaux. Plusieurs drapeaux ont été saisis par les manifestants et ont incendié le reste de leur stock. Quelques minutes plus tard, la police anti-émeute est intervenue en tabassant et en gazant les antifa, qui se sont rassemblés sous le carillon de l’Albertine puis devant la Gare Centrale avant de dissoudre. 30 fascistes ont manifesté Rue des Sols avant de dissoudre également, pour l’anniversaire de l’attentat des Cellules Communistes Combattante (il y a 30 ans jour pour jour) face au bâtiment de la FEB (organisation patronale belge). Il n’y a apparemment pas eu d’arrestations du côté des antifascistes.

La police anti-émeute au secours des fascistes.

La police anti-émeute au secours des fascistes.

Ce matin à 11h à Saint-Gilles, une vingtaine de manifestants -membres et sympathisants du Secours Rouge- ont perturbé le premier mai du PS bruxellois qui accueillait Christiane Taubira, la ministre française de la justice, en solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah. Quatre personnes ont été arrêtées puis libérées vers 14:30.

Rassemblement pour Georges Abdallah à Saint-Gilles.

Rassemblement pour Georges Abdallah à Saint-Gilles.

Vers 14h30, 300 manifestants antifascistes ont croisé la route de 5 membres de la direction du mouvement fasciste ‘Nation’ (dont Cornet et Demol) , en présence de 5 policiers en civil pour les défendre. Les manifestants ont attaqué les fascistes à coups de bâton (et notamment les hampes de leurs propres drapeaux qu’ils transportaient en vue de leur rassemblement) et les ont rossé sérieusement. Quelques minutes plus tard la police anti-émeute est arrivée et la bastonnade a été interrompue..

15:00 : La manifestation antifa a reprit son cours, on ne sait pas s’il y a eu des arrestations. Elle passe actuellement par l’Albertine.

15:10 : Les manifestants antifa sont rassemblés au niveau de la Gare Centrale, les fascistes se sont rassemblés sur la Place d’Espagne, la police sépare les deux rassemblements.

15:40 : Un groupe de manifestants antifa est encerclé devant la gare centrale. Les fascistes sont rassemblés rue des Sols pour un rassemblement » anti-terroriste », 30 ans après l’attentat des CCC dans cette rue contre le siège du patronat.

15:50: Les deux rassemblements sont finis. Il semble qu’il n’y ait pas eu d’arrestation à cette occasion des incidents avec les fascistes et leur escorte.