Salim, un homme de 39 ans, fiché pour son « appartenance à la mouvance d’extrême-gauche » sera jugé le 3 juin prochain pour « violences avec arme par destination » à l’encontre de Myriam El Khomri. L’arme étant le contenu d’un verre d’eau balancé dimanche 28 mai dernier, en pleine canicule, avec pour objectif de « simplement rafraîchir la mémoire sur l’opinion qu’ont d’elle des millions d’entre nous ». L’auteur a été immédiatement arrêté et embarqué au commissariat de la Goutte d’Or où il a refusé le prélèvement ADN (il est donc également accusé de « refus de prélèvements génétique »). Une cinquantaine de solidaires s’étaient rassemblés devant le commissariat. Le procès aura lieu le 3 octobre prochain.

La Loi Travail appliquée à coup de canons à eau à Paris

La Loi Travail appliquée à coup de canons à eau à Paris

Pendant l’entre-deux tours de l’élection présidentielle, le 27 avril dernier, des rassemblements et des manifestations ont lieu dans toutes les grandes villes de France avec pour mot d’ordre « Ni Le Pen Ni Macron ». À Rennes, le centre-ville est complètement bouclé et occupé par des centaines de policiers. Malgré cela, 1.500 à 3.000 manifestants se retrouvent. Afin d’éviter d’être nassés, ils s’élancent en un parcours improvisé. Deux motards de la police se positionnent sur le pont Féval, l’avant du cortège court dans leur direction. L’un démarre, l’autre descend de son véhicule, saisit son arme de service et menace la foule en la mettant en joue. Il y aura trois arrestations arbitraires (notamment pour récupérer la caméra d’un manifestant). La fin de la manifestation s’est soldée par un kessel où les derniers lycéens présents ont subis des violences graves de la part des policiers.

Mardi 30 mai, 6h, à Rennes. Des policiers font sauter des portes : bélier, boucliers, cagoules, armes de poing, fusils d’assaut. Des appartements sont retournés et sept personnes arrêtées. Cinq d’entre elles seront envoyées en détention préventive en attente de leur procès le 21 juin. Ce vendredi 2 juin, une des trois personnes arrêtées le jour de la manifestation passera devant le juge.

A Rennes, le 27 avril

A Rennes, le 27 avril

La Maire de Paris Anne Hidalgo a fait savoir via Twitter qu’elle voulait faire interdire le festival afroféministe Nyansapo, dont certains ateliers devaient se tenir dans des locaux appartenant à la capitale, et d’autres seront non-mixtes. Les déclarations de la maire font suite à celles de la Licra qui dénonce « un festival interdit aux Blancs« , déformant le programme du festival qui est en fait organisé en quatre espaces dont trois non-mixtes (c’est le seul espace complètement mixte qui devait se tenir dans les locaux de la mairie). La formule « festival interdit aux Blancs » vient en fait de militants FN et du site fasciste « FdeSouche ». La préfecture de police a annoncé qu’elle n’avait pas encore été saisie mais qu’elle « veillera au respect rigoureux des lois, valeurs et principes de la République« . Le festival est censé se tenir du 28 au 30 juillet.

Festival Nyansapo

Festival Nyansapo

Dans son ouvrage Révolution publié en novembre 2016, Macron appelait à une sortie de l’état de siège « dès que cela sera possible », précisant que « sa prolongation sans fin, chacun le sait, pose plus de questions qu’elle ne résout de problèmes ». Ce mercredi, deux jours après l’attentat de Manchester, il vient d’annoncer un renouvellement de l’état d’urgence qui arrivait à échéance le 15 juillet. A l’issue du conseil de défense, il a précisé que le Parlement serait saisi d’une prolongation jusqu’au 1er novembre. Il réclame, en outre, une nouvelle loi dans les prochaines semaines qui viendrait s’ajouter aux textes qui se multiplient depuis trente ans pour « renforcer la sécurité face à la menace terroriste ».

La décision de Macron, si elle est suivie par le Parlement, marquerait la sixième prolongation de l’état d’urgence, instauré par François Hollande après les attentats du 13 Novembre. La France connaîtrait donc une période inédite de vingt-trois mois ininterrompus sous ce régime législatif d’exception. Créé en 1955 durant la guerre d’Algérie, il permet notamment d’assigner à résidence toute personne « dont l’activité est dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics » et autorise des perquisitions à domicile de jour comme de nuit sans passer par l’autorité judiciaire.

État d'urgence en France

État d’urgence en France

L’ancien membre d’Action Directe Jean-Marc Rouillan a été condamné mardi en appel à Paris à dix-huit mois de prison dont dix mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pour apologie du terrorisme, une peine plus lourde qu’en première instance (voir notre article). Aménageable, la peine ferme prononcée n’implique pas un retour en prison pour Rouillan, toujours en liberté conditionnelle depuis 2012 après vingt-quatre années passées en détention.

Le 23 février 2016, interrogé sur les attentats de novembre 2015 à Paris sur une radio associative marseillaise, il avait déclaré que les auteurs des attentats parisiens «se sont battus courageusement», tout en se disant «totalement hostile» à l’idéologie «mortifère» des jihadistes. La cour d’appel n’a pas été aussi loin que le souhaitait l’accusation. Les magistrats ont cependant assorti le sursis avec mise à l’épreuve de conditions draconiennes, en particulier une interdiction pour l’ancien d’Action directe de commenter l’affaire en public. Ils lui demandent également de verser 1.000 euros à l’Association française des victimes du terrorisme, partie civile.

Jean-Marc Rouillan

Jean-Marc Rouillan

Adem Yildiz, Ilgin Guler et Memet Dogan, trois militants antifascistes turcs sont menacés d’expulsion (voir notre dernier article ici). Memet Dogan passera en commission d’expulsion le mercredi 24 mai à 9h au TGI de Melun. Nihat Karakaya passera quant à lui en audience à la Cour Nationale du Droit d’Asile la veille, le mardi 23 mai à 14h, pour statuer sur le retrait de sa protection. L’avocate appelle à une présence massive de soutiens.

Cliquer pour télécharger le dossier

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Un jeune anarchiste Genevois, toujours recherché à ce jour, est accusé d’être l’auteur principal de l’incendie d’une voiture de police à Paris le 18 mai 2016: à l’’occasion d’une manifestation de policiers, des contre-manifestants avaient attaqués une voiture de police. La justice française accuse le Genevois (jusque là convoqué comme « témoin », voir sa déclaration) d’avoir projeté un fumigène allumé dans la voiture de police. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui. Huit autres personnes ont été d’abord mises en examen, notamment pour tentative de meurtre sur les deux policiers se trouvant dans le véhicule. Mais les charges se sont allégées à en croire les récentes réquisitions du Parquet consultées: «Le mode opératoire ne traduit pas l’intention d’homicide (…) Aucun élément n’a permis d’objectiver l’existence d’un plan préalablement établis». huit manifestants sont inculpés pour cette attaque, deux d’entre eux ont fait des aveux au juge d’instruction.

La voiture incendiée, il y a presque un an

La voiture incendiée, il y a presque un an

Un rassemblement de soutien aux prisonniers politiques palestiniens en grève de la faim dans les prisons israéliennes depuis le 17 avril dernier aura lieu vendredi devant le siège du Comité International de la Croix Rouge. Ce dernier, pourtant garant de l’application de la 4ème Convention de Genève pour les prisonniers en temps de guerre, ne fait rien face à la détérioration depuis des années de la situation des prisonniers.

Manifestation à Ramallah

Manifestation à Ramallah

Rassemblement devant le siège du Comité international de la Croix Rouge le vendredi 12 mai 2017 de 16h à 19h30 247 BD Raspail 75014 Paris – Métro Raspail

A Paris, quelques centaines de manifestants se sont rassemblés dans le quartier de Ménilmontant. Aux cris de « Tout le monde déteste la police ». Là aussi il y a eu échange de projectiles et de gaz lacrymogène. Une centaine de manifestants ont été pris dans un kessel. Neuf personnes ont été placées en garde à vue à l’issue de cette manifestation au cours de laquelle 141 personnes ont été interpellées. Les neuf personnes placées en garde à vue l’ont été pour «entrave à la circulation et participation à un attroupement», «violences sur agent dépositaire de la force publique» ou «dégradations volontaires». Au moins une était visée par une interdiction de séjour. D’autres manifestants ont poursuivis leur marche dans la soirée, brisant notamment des vitres d’un collège et lançant des projectiles contre un véhicule de police.

Dans le centre-ville de Nantes, quelques centaines de manifestants se sont rassemblées derrière une banderole « Soyons ingouvernables ». Manifestants et forces de l’ordre se sont affrontés en échangeant des jets de projectiles contre gaz lacrymogènes. Cinq personnes ont été interpellées, un policier légèrement blessé. Une photographe indépendante a également été blessée par l’éclat d’une grenade désencerclante. A Grenoble, une manifestation sauvage a été attaquée par la police au moyen de tirs de grenade. D’autres manifestations ont eu lieu à Lyon, à Strasbourg, où les manifestants se sont affrontés à des fascistes (une dizaine d’interpellations), à Poitiers (légers incidents suite au lancé de fumigènes), à Caen, à Montpellier et à Tours.

Lacrymogènes à Ménilmontant hier soir

Lacrymogènes à Ménilmontant hier soir