Ce mardi midi, une manifestation lycéenne a été bloquée 30 minutes au niveau 71 boulevard Diderot, à Paris, devant l’ancienne caserne militaire de Reuilly. Un groupe de manifestants ayant été encerclé devant ce bâtiment, des manifestants solidaires se sont positionnés derrière le groupe de policiers leur faisant face. Des jeunes, qui auraient escaladé les murs du bâtiment sont montés sur son toit. Certains jeunes, blessés lors de récentes charges de CRS, sont soignés sur place. Ces charges ont scindé le cortège en deux, et permis aux policiers de procéder à plusieurs interpellations. A 12:33 le cortège est reparti, mais le groupe de manifestants bloqué par la police devant l’ancienne caserne de Reuilly est toujours encerclé. La police a poussé et dispersé les manifestants situés derrière elle et qui réclamaient la libération des manifestants, à coups de matraque et gaz lacrymogènes.

La répression de la manifestation

La répression de la manifestation

Un homme de 39 ans, mécanicien auto sans emploi, vient d’être condamné par le tribunal correctionnel à un mois de prison ferme pour outrages. Il a montré ses fesses aux policiers, rue de Kervegan, lors de son interpellation, jeudi, en marge de la manifestation contre la loi travail, à Nantes. Il a aussi insulté un fonctionnaire au commissariat central. Il a été relaxé pour les jets de projectiles sur les policiers et la participation à un attroupement armé. Sa tenue vestimentaire (sac à dos rouge et vêtements sombres) n’a pas suffit pas à prouver qu’il était bien l’auteur des violences. Le procureur avait requis une peine de huit mois de prison, dont six avec sursis.

Les incidents à Nantes

Les incidents à Nantes

Trois salariés d’une entreprise de métallurgie nordiste qui ont fait grève jeudi contre la loi travail ont reçu vendredi une convocation à un entretien préalable à licenciement éventuel pour faute grave . « Nous envisageons de procéder à votre licenciement pour faute grave (…). Alors que notre entreprise se trouve en grand danger de survie (…), nous sommes confrontés à une absence inopinée de votre part qui désorganise (la) production », peut-on lire dans ces trois lettres envoyées par le PDG de « Fonderies du nord », située à Hazebrouck (Nord), où une trentaine de salariés fabriquent des pièces en acier inoxydable depuis 1963. Les grévistes avaient pourtant prévenu leur direction de la grève.

Les trois ouvriers menacés de licenciement

Les trois ouvriers menacés de licenciement

Le 16 novembre 2015, François Hollande annonçait sa volonté de réformer la Constitution en introduisant la mesure de la déchéance de la nationalité et la constitutionnalisation de l’état d’urgence lors du Congrès réuni trois jours après les attentats de Paris. Après quatre longs mois de débats houleux, il a déclaré mercredi 30, qu’il renonçait à cette réforme de la Constitution.

Dans un contexte de menace terroriste, députés et sénateurs étaient d’accord sur l’inscription de l’état d’urgence dans la Constitution mais divergeaient sur la déchéance de nationalité. Les députés y étaient majoritairement favorables pour toutes les personnes condamnées pour terrorisme, binationaux comme nationaux. Le Sénat, majoritairement de droite, était quant à lui partisan de la déchéance pour les seuls binationaux afin d’éviter tout cas d’apatridie. L’idée d’une inscription du seul état d’urgence dans la Constitution a été rejetée par les présidents des groupes Les Républicains des deux chambres.

L'inscription de l'état d'urgence dans la Constitution a été abandonnée

L’inscription de l’état d’urgence dans la Constitution a été abandonnée

Des centaines de milliers de salariés et étudiants ont manifesté aujourd’hui en France, dans une cinquantaine de villes, pour réclamer le retrait de la loi Travail lors d’une nouvelle mobilisation très suivie, émaillée de violences, avec une trentaine d’interpellations. Des heurts ont éclaté en marge des cortèges. A Paris, certains jeunes cagoulés ont lancé des projectiles sur les forces de l’ordre, de même qu’à Rennes ou Grenoble. A Nantes, des jeunes ont affronté la police qui a fait usage de canons à eau. En tout, une trentaine de personnes ont été interpellées, et trois policiers blessés à Marseille.

Cette journée de mobilisation est également marquée par des grèves dans les transports (SNCF, Air France…), à la Tour Eiffel, chez EDF, dans la fonction publique, la presse, et des blocages de lycées et d’universités. Et de nouvelles journées d’action sont envisagées pour réclamer le retrait de la loi, les 5 et 9 avril.

Heurts à la gare de Lyon, à Paris

Heurts à la gare de Lyon, à Paris

L’évacuation d’un squat installé dans d’anciens bâtiments du ministère des finances, rue Roquelaine à Toulouse, a conduit au placement en garde à vue de 19 personnes ce mercredi après-midi. Les squatteurs de « La maison du 32 mars » s’étaient installés il y a deux jour sur place. Les policiers affirment que lors de cette opération de police des « projectiles » ont été découverts (mais ne mentionnant du white spirit, peintures et ampoules électriques), rassemblés en vue de la manifestation de jeudi contre la loi El Khomri. Plusieurs dizaines de manifestants s’étaient rassemblés mercredi après-midi devant l’hôtel de police de Toulouse pour apporter leur soutien aux gardés à vue.

L'opération de police à Toulouse

L’opération de police à Toulouse

Des manifestations étudiantes contre une réforme du droit du travail ont tourné en affrontements jeudi en France. A Paris et Nantes, les forces de l’ordre ont répliqué à des jets de projectiles en faisant usage de gaz lacrymogène pour disperser des jeunes, dont certains étaient cagoulés. Vingt-quatre personnes ont au total été interpellées en marge de ces rassemblements ayant rassemblé des milliers de personnes, selon les autorités.

Deux voitures ont été incendiées dans la capitale tandis qu’à Nantes du mobilier urbain était incendié ou dégradé. Des incidents se sont également produits à Rouen. Depuis début mars, des centaines de milliers de personnes se sont déjà mobilisées lors de journées d’action contre ce texte avalisé dans la matinée par le Conseil des ministres. Des dizaines de lycées en France et l’emblématique Institut d’études politiques de Paris (Sciences-Po) ont été bloqués. « Loi travail, loi du capital », « Luttes sociales grève générale », scandaient notamment les manifestants. A Marseille, des lycéens avaient écrit sur une banderole: « Un grand bond en avant vers le 19e siècle ».

Affrontements lors des manifestations contre la loi Travail

Affrontements lors des manifestations contre la loi Travail

Une manifestation spontanée, non déclarée, partie de la fac de Tolbiac, en dénonciation de la loi Travail lundi, à 21 heures a donné lieu à des incidents. Une trentaine de vitrines ont volé sous les projectiles des manifestants dont plusieurs banques: CIC, Crédit mutuel, Crédit foncier et LCL. Le cortège est passé rue de Tolbiac, Mouffetard (Ve), les avenues de Choisy (XIIIe), Italie, Gobelins, côtés Veet XIIIe. La permanence du PS, avenue de Choisy, a elle aussi été vandalisée. Le PS a porté plainte. La police n’a procédé à aucune interpellation. Une nouvelle manifestation a eu lieu mardi soir au coeur d’un lourd dispositif policier (dix cars de police stationnaient, autour de la place d’Italie, prêts à intervenir).

Vitre de banque brisée avenue d'Italie

Vitre de banque brisée avenue d’Italie