Mardi 25 février, Boualem Snaoui, militant de la CGT Educ’action 95, a été interpelé devant son domicile, menotté par des représentants de la police nationale, sans en connaître les raisons. Placé en garde à vue durant 8 heures dans trois commissariats – Deuil-la-Barre, Enghien-les-Bains, puis à nouveau Deuil-la-Barre – il fut amené, toujours menotté, devant son véhicule pour une perquisition ordonnée par le Procureur de la République.

Il apprend alors qu’une plainte a été déposée pour « dégradation d’affiches et incitation à la haine raciale », pratiquement d’avoir apposé des autocollants sur des panneaux d’affichage libre dont voici le texte:
En 4 ans, l’armée israélienne a détruit 12.000 maisons palestiniennes et déraciné 200.000 oliviers (rapport B’tselem, ONG israélienne) – Quel rapport avec la sécurité d’Israël ?
Des centaines de jeunes Israéliens sont emprisonnés parce qu’ils refusent de servir dans leur armée d’occupation. Exigeons leur libération !
STOP à la collaboration avec le terrorisme d’Etat israélien !
Pas un sou à l’occupant israélien !

Boualem Snaoui

Boualem Snaoui

Le 25 novembre 2010, un syndicaliste de SUD qui avait eu l’intention de manifester contre la réforme des retraites, avait été maintenu à la gendarmerie du Mayet-de-Montagne (Allier) toute une matinée, lors d’une visite de Nicolas Sarkozy, alors président de la République.
Le syndicaliste avait raconté que deux gendarmes étaient venus le chercher à la sortie de son travail, alors qu’il avait l’intention de se rendre à cette manifestation organisée à l’occasion de la visite du chef de l’Etat.
Il avait déposé une plainte pour « arrestation abusive » et une instruction avait été ouverte, aboutissant en décembre 2011 à la mise en examen de sept gendarmes.

Cinq d’entre eux ont bénéficié d’un non lieu mais deux officiers supérieurs de gendarmerie sont renvoyés devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. Ils devront répondre d’« acte attentatoire à la liberté individuelle commis arbitrairement par une personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions », un délit passible de 7 ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende.

Une maison occupée, appartenant à la mairie a été évacuée illégalement hier après-midi à Calais. La police municipale accompagnée d’un officiel de la mairie, puis rejointe par la police nationale, s’est rendue sur les lieux. Ils y ont réceptionné les preuves de l’occupation de plus de 48 heures que les habitants et habitantes leur ont fourni. En début d’après-midi, six à sept vans de CRS sont arrivés ainsi que trois voitures de police nationale, afin de procéder à l’expulsion.

Alors que les habitants tentaient de communiquer avec les forces de police pour leur rappeler l’illégalité d’une expulsion sans décision du tribunal d’instance alors que des preuves ont été fournies, les policiers ont directement défoncé la porte sans proposer aux occupants de sortir. Des habitants et habitantes ont tenté de filmer l’action de la police mais ces derniers ont attrapé la caméra et l’ont jeté contre le mur. Des violences physiques extrêmement brutales se sont également déroulées à l’encontre des occupants et occupantes qui ont ensuite été arrêtés au motif d’occupation illégale et de dégradation volontaire. Ils ont été relâchés quelques heures après, sans aucune charge.

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Dans le cadre de la semaine anti-coloniale, différentes organisations (UPC, Afapredesa, Corelso, NP A, Sortir du colonialisme, Survie, CNT, Alternative Libertaire, Solidaires, PCOF, Caac Comores, USTKE, Afaspa,) appelaient à une manifestation ce jour à 14 heures au départ de la Place de la République à Paris. Mais le préfet l’a interdit au motif que des « casseurs » l’infiltreraient et elle s’est transformée en rassemblement sur la place. 200 manifestants ont été encerclées par les policiers. Ils ont finalement été relâché.

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Depuis lundi, l’usine Valeo produisant de phares pour automobile (1 000 salariés), à Angers, est totalement bloquée par une centaine d’ouvriers qui demandent 100 euros d’augmentation sur le salaire de base au moment où le groupe Valeo annonce un chiffre d’affaires en hausse de 9% et un résultat net de 18%. Quelque deux cents cadres et ingénieurs, à l’instigation de la direction, sont sortis faire pression sur les grévistes mais ils se sont dégonflés à une cinquantaine de mètres de l’entrée du site. Un huissier a distribué à dix-huit grévistes, pour la plupart des représentants du personnel, une assignation à comparaître devant le palais de justice d’Angers. La levée du blocus est exigée. En cas de refus, la direction a demandé une intervention des forces de l’ordre.


L'usine Valeo bloquée par OuestFranceFR

Le Crédit Agricole Nord de France a annoncé qu’il porte plainte contre des salariés de Continentale Nutrition, qu’il accuse d’avoir saccagé vendredi passé trois agences à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Quelque 200 salariés du numéro un français de l’alimentation pour chiens et chats, placé en redressement judiciaire, se sont rassemblés dans la matinée devant leur entreprise avant de se diriger vers les agences de la banque à Boulogne. Ils ont collé des affiches sur les vitrines puis jeté des pétards et de la peinture dessus, incendié deux distributeurs de billets, brûlé des pneus, défoncé une porte au bélier et décroché une enseigne. Sodica, premier actionnaire de Continentale Nutrition, est une filiale du Crédit Agricole.

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Hier mercredi 25, suite à l’audience de remise en liberté, les deux manifestants incarcérés depuis le 15, accusés d’avoir participé au feu d’artifice solidaire devant le centre de rétention de Vincennes où une révolte avait éclaté la veille, sont sortis de la prison de Fleury-Mérogis. Tous deux restent mis en examen pour « attroupement armé et masqué, refus empreintes, photos et ADN », et sont désormais sous contrôle judiciaire (interdiction d’entrer en contact entre inculpés et interdiction de quitter l’Ile de France), au même titre que les trois autres arrêtés ce soir-là. Tous passeront en procès le 24 mars 2014.

La révolte au centre de rétention de Vincennes avait éclaté dans la nuit de jeudi à vendredi après une descente de police à 4 heures du matin pour expulser l’un des enfermés. Les accès aux chambres ont été barricadés, les caméras obstruées et des extincteurs, des portes, des meubles ont été balancés sur les policiers. Deux sans-papiers sont actuellement incarcérés pour cette révolte, condamnés à deux mois de prison pour avoir jeté une porte, et l’un des deux à deux mois de sursis supplémentaires pour refus ADN.

Jugés en comparution immédiate, cinq jeunes ont écopé de peines allant de travaux d’intérêt général à six mois de prison ferme. Ils ont été condamnés pour violences contre les forces de l’ordre samedi à Nantes, lors de la manifestation contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Au moins quatorze personnes ont été interpellées lors des échauffourées. Seuls ceux qui avaient déjà un casier judiciaire ont été jugés en comparution immédiate lundi et les autres recevront une convocation ultérieurement. Le tribunal a prononcé des peines allant de travaux d’intérêt général à de la prison ferme, mais sans mandat de dépôt. Les cinq hommes, dont un seul de plus de 30 ans, étaient jugés essentiellement pour avoir lancé des projectiles contre les forces de l’ordre.

Les 23 salariés en grève depuis le 31 janvier chez STEF, un entreprise spécialisée de Saint-Ouen dans la préparation de commandes pour les magasins Picard étaient convoqués jusqu’à hier après-midi à des entretiens disciplinaires. Le préalable à des sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement. En cause: le blocage de l’entreprise jusqu’au 6 février par les grévistes malgré une ordonnance du Tribunal de grande instance de Pontoise du 3 février les enjoignant de cesser leur action.

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De violents heurts ont éclaté lors de la manifestation contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui a rassemblé de 20 à 30.000 personnes. En milieu d’après-midi samedi, les forces de l’ordre ont essuyé des jets de projectiles (bouteilles, canettes, bouches d’égout, billes d’acier, fusées de détresse,) et ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

Au moins deux engins de chantier ont été incendiés. Des objets ont été lancés sur les caténaires SNCF afin de bloquer la circulation des trains. La vitre d’une agence Vinci, concessionnaire du projet d’aéroport, a été brisée. L’intérieur de l’agence était saccagé, et la devanture couverte de peinture. Des manifestants s’en sont également pris à la mairie, un poste de police et plusieurs magasins du centre-ville. Les incidents ont fait six blessés parmi les forces de l’ordre qui ont interpellé quatre personnes, selon la préfecture de Loire-Atlantique.

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