Alors qu’elles s’en étaient retirées vendredi, les forces de l’ordre ont réinvesti ce matin le carrefour des Fosses Noires, à l’entrée de la Zone d’aménagement différé (ZAD). Celui-ci avait été ‘libéré’ avant le week-end pour laisser passer les manifestants qui participaient à ‘Sème Ta ZAD’, manifestation de ‘remise en culture des terres’ qui a rassemblé plus de mille personnes samedi. Les autorités avaient annoncé qu’il resterait libre. Mais ce matin, les gendarmes sont revenus prendre position et filtrer les passages au carrefour, entraînant la colère des occupants qui avaient déjà annoncé hier soir leur intention de s’opposer à tout retour des forces de l’ordre. Depuis la fin de la matinée, les tirs de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes visent les opposants qui tentent de reprendre le contrôle de la voie et répliquent par des tirs de pierres et de cocktails Molotov. Plus personnes ont été blessées, et deux opposants ont été arrêtés. Cet après-midi, quelques 150 gendarmes sont toujours sur place.

Un appel au rassemblement de soutien à été lancé pour ce lundi à 16h, devant la préfecture de Nantes pour dénoncer la réoccupation militaire du carrefour.

Affrontement à la ZAD

Affrontement à la ZAD

Le Conseil d’Etat a reconnu vendredi la possibilité pour EDF de limiter le droit de grève dans ses centrales nucléaires, comme l’électricien, devenu une société privée, l’avait fait lors des mouvements sociaux de 2009. A cette époque, plusieurs organisations syndicales avaient contesté auprès du Conseil d’Etat des mesures prises par la direction générale, qui avaient notamment impliqué des réquisitions de salariés sur des sites de production nucléaire.

« Le Conseil d’État affirme tout d’abord la compétence de principe des organes dirigeants d’EDF pour limiter ainsi le droit de grève », dit la plus haute juridiction administrative française dans un communiqué publié vendredi, soulignant que, même privée, EDF reste « responsable d’un service public ». L’institution a également jugé que les mesures prises par le groupe n’étaient pas disproportionnées, comme le dénonçaient les syndicats.

Du 14 au 21 avril 2013 se déroulera en France la semaine internationale de solidarité avec les prisonniers politiques. En 2004, réunies à l’occasion de la première conférence internationale sur les prisonniers politiques à Donostia (Pays basque), plusieurs organisations ont adopté une déclaration faisant du 17 avril la Journée internationale des prisonniers politiques. Cette date, choisie en référence à la Journée du prisonnier palestinien instituée en 1975.

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Samedi, la Wikimedia Foundation a accusé la DCRI (Direction Générale du Renseignement Intérieur) d’avoir fait supprimer un article de son encyclopédie sous la menace. Selon elle, la DCRI a ‘contacté un bénévole et a insisté pour qu’il utilise ses droits administratifs pour supprimer immédiatement l’article. Sous la menace, il a supprimé l’article. Le bénévole, qui n’a aucun lien avec l’article incriminé, a été menacé d’un placement en garde à vue et d’une mise en examen’. Elle poursuit ‘La Fondation s’oppose vivement à des tentatives gouvernementales d’intimider les bénévoles … dans les cas où il n’y a pas de menace apparente, nous demandons plus d’informations avant de supprimer du contenu. Faire autrement serait autoriser la censure’. L’article en question, daté du 24 juillet 2009, qui porte sur une station hertzienne militaire, a été remis en ligne dans la nuit de vendredi à samedi par une personne qui habite en Suisse. La DCRI a réagit en mettant en avant le fait que l’article contenait des informations militaires classées et que la publication de ces informations violaient le code pénal. De son côté, le ministère de l’Intérieur conteste toute menace (‘La personne a été mise en garde contre le risque d’engagement de poursuites judiciaires’), tout en confirmant la demande de suppression. La Wikemedia Foundation avait, début mars, refusé d’effacer l’article étant donné que la DCRI avait refusé d’apporter les précisions demandées et exigé la suppression pure et simple du texte.

Jeudi, plusieurs dizaines d’ouvriers de PSA ont manifesté devant et dans les locaux du MEDEF pour mettre la pression sur le gouvernement à la veille d’une réunion ce vendredi avec Peugeot. Ils dénoncent toujours le plan social annoncé par la société suite à sa décision de fermer le site d’Aulnaie. Après avoir mené leur action dans le calme et encadrés par des centaines de gendarmes mobiles, les ouvriers ont rejoint les deux cars qui devaient les ramener à l’usine. Sur le trajet, les forces de l’ordre sont intervenues, traînant plusieurs grévistes au sol pour les embarquer. Au total, près de 130 ouvriers seront emmenés dans un centre de détention du 18ème arrondissement pour ‘manifestation interdite, non-déclarée’ avant d’être relâchés quelques heures plus tard. La journée s’est terminée par une manifestation sauvage dans le 18ème arrondissement.

Manifestation des grévistes de PSA

Manifestation des grévistes de PSA

Au 1er mars, 66.995 personnes étaient détenues dans les prisons françaises. Par rapport au 1er mars 2012, le nombre de détenus à augmenté de 0,8% pour un taux d’occupation moyen de 118%. En effet, la ‘capacité opérationnelle’ des prisons en France est de 56.920 places. Par ailleurs, et toujours à la même date, 12.878 personnes bénéficiaient d’un aménagement de peine (semi-liberté, bracelet électronique,…), ce qui constitue une hausse de 8,4% en un an et de 36,9% en deux ans.

Le 17 novembre dernier, lors de la vaste manifestation contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, une dizaines de cabanes avaient été édifiées par des opposants afin d’occuper le site. Depuis, des collectifs ‘anti-NDDL’ s’y relayent chaque semaine. Le 11 décembre, la justice avait autorisé la destruction des constructions. Suite à cette décision, les opposants s’étaient déclarés occupants, obligeant ainsi la société responsable du projet à entamer une nouvelle procédure. Celle-ci s’est clôturée ce mardi avec la décision du tribunal de Saint-Nazaire qui a autorisé l’expulsion des opposants. Dans la mesure où un rapport de la commission de dialogue sur l’aéroport doit être publié début avril et dont les travaux ont entraîné une diminution des interventions policières sur place, il semblerait que l’ordre d’expulsion attendrait sa parution. Mais cela reste au conditionnel…

Occupation à Notre-Dame-des-Landes

Occupation à Notre-Dame-des-Landes

Sur le parvis du palais de justice d’Alès, une centaine de personnes s’étaient rassemblées lundi pour soutenir deux syndicalistes CGT, Sébastien Migliore et Cédric Valéro, qui comparaissaient devant le tribunal correctionnel pour avoir refusé de se soumettre aux tests ADN de la police. Les syndicalistes ont la même ligne de défense : « On a été convoqué au commissariat pour 10 dossiers, poursuivi pour quatre affaires, relaxé trois fois et condamné une fois à 500 € avec sursis. C’est de l’acharnement policier.  » Après délibération, les deux prévenus sont condamnés à 200 € d’amende chacun.

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Dans son arrêt rendu jeudi, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse a confirmé l’ordonnance de non-lieu prise par le juge au bénéfice de quatre policiers. Ceux-ci ont, le 19 mars 2009, tiré au flash-ball en direction de la foule d’une manifestation estudiantine à Toulouse, blessant Joan Celsis à l’oeil. Malgré deux opérations, le jeune homme a perdu la quasi totalité de l’usage de son oeil droit. En octobre 2012, le juge d’instruction avait rendu une ordonnance de non-lieu parce que l’enquête n’avait pas pu conduire à identifier l’auteur du tir, les quatre policiers se couvrant mutuellement. Cette décision a donc été confirmée. La défense a d’ores et déjà annoncé son intention de se pourvoir en Cassation, car outre la blessure infligée à Joan Celsis par le tir de flash-ball, ‘cet arrêt de la cour donne un quasi blanc seing aux policiers pour faire un usage immodéré de cette arme’.

Une soixantaine de personnes se sont réunies ce matin à la prison de Seysses en soutien au militant basque Xabier Aranburu, qui se trouve, suite à une altercation avec un surveillant, au cachot depuis une semaine, nu, sans vêtement. Les gardiens ne laissent pas dormir, ils entrent dans sa cellule à tout moment et il a été frappé à plusieurs reprises. Dans la fenêtre de la cellule, il y a des trous par lesquels entre un grand froid. Il peut sortir en promenade mais uniquement à 8h du matin, seul et nu. La douche est froide. Pour protester contre cette situation, il est entré en grève de la faim lundi dernier. Le prisonnier politique basque Julen Mujika, qui se trouve dans la même prison, est également entré en grève de la faim hier samedi quand il a appris ce qui arrivait à Xabi.

Une manifestation a réuni 400 personnes samedi soir à Ondarru (village d’origine de Xabier) et un rassemblement a eu lieu dimanche matin devant la prison de Seisses (photo). Il semble que ces mobilisations aient porté leurs fruits, car Xabier a signalé être aujourd’hui dans de meilleures conditions. La grève de la faim a été dès lors arrêtée aujourd’hui.

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