Interpellé mardi soir, un jeune homme de 21 ans a été jugé en comparution immédiate hier par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire. Arrêté sur la commune de Notre-Dame-des-Landes, il a été condamné à un an de prison dont six mois ferme ainsi qu’à une interdiction de séjour de cinq ans en Loire-Atlantique pour ‘violences à l’encontre des forces de l’ordre’. Il n’a pas été écroué à l’issue de l’audience.

Dans la nuit de lundi, dix personnes ont été interpellées sur le site du futur projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Trois d’entre elles ont été condamnées ce mercredi alors qu’elles étaient jugées en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Nantes. Deux opposants ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis tandis que le troisième a écopé de deux mois ferme et de six mois avec sursis. Ce dernier a été immédiatement écroué à la sortie de l’audience. Tous les trois étaient jugés pour violences à l’égard des forces de l’ordre, outrage et rébellion.

Alors que les premières condamnations d’opposants à l’aéroport commencent à tomber et que les arrestations et les inculpations se poursuivent, un rassemblement devant la prison de Nantes/Carquefou aura lieu le samedi 29 décembre. Rendez-vous à 16H00 au parking du centre commercial Carrefour La Beaujoire du côté du Mc Donald

Les chirurgiens ont posé à l’opposant touché par une grenade assourdissante dimanche soir une broche dans le tibia et son métatarse est cassé. Les chirurgiens ne sont toujours pas sûrs de pouvoir rétablir correctement l’irrigation du pied, il est donc possible que cela soit plus grave et qu’une amputation soit finalement nécessaire. Les gendarmes sont passés dans sa chambre d’hôpital, prétendant en avoir le droit et en lui cachant qu’il avait le droit de refuser. Alors qu’aucune procédure n’a été entamée, ils ont mis ses vêtements sous scellés et sont partis avec.

Il y a eu plusieurs affrontements ce week-end dans la ZAD. Des groupes de manifestants ont affrontés les gendarmes mobiles qui ont tiré et lancé des grenades lacrymogènes et assourdissantes. Un manifestant a été blessé au pied par une grenade, et évacué vers le CHU de Nantes. Il aurait perdu un orteil.

Lundi soir, lors de nouveaux affrontements, quatre opposants ont été interpellés peu après 23h à hauteur de la Lande de Rohanne. Ils sont accusés d’avoir jeté des projectiles et des cocktails Molotov. Tous ont été placés en garde à vue. Il s’agit de deux hommes et de deux femmes, dont une refuse de décliner son identité. Agés d’une vingtaine et d’une quarantaine d’années, les interpellés sont de nationalités française et allemande. Ce merdredi matin qu’une trentaine d’opposants au projet d’aéroport a investit le chantier de rénovation du Centre Commercial Alma, dans le sud de Rennes, une chantier dirigé par CMA, filiale de Vinci. La police est intervenue (vidéo).


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Dans un quasi consensus, l’Assemblée nationale a définitivement adopté le 12 décembre, le projet de loi sur la sécurité et le terrorisme du ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Seul le Front de Gauche s’est abstenu. Examiné en procédure accélérée, l’adoption du projet de loi a donc été très rapide et s’est effectuée sans réelle opposition. Ce texte est annoncé comme devant faire face aux “dysfonctionnements” dans l’affaire Merah. Il s’agirait notamment de permettre le jugement de Français ou des personnes résidant habituellement sur le territoire hexagonal « qui se livrent à des actes de terrorisme à l’étranger ou qui vont à l’étranger […] pour se former au terrorisme ».

La loi crée un nouveau délit : celui de se rendre dans un camp d’entraînement, notamment en zone afghano-pakistanaise. Pourtant, la loi de 1986 sur la « notion d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » permet déjà de criminaliser de tels comportements, mais plusieurs procès ont permis de condamner les prévenus de telles accusations. Cinq des six détenus français de Guantanamo, libérés par les autorités étasuniennes, ont été condamnés à leur retour en France pour avoir participé à des camps d’entraînement attribués à Al Quaeda.

L’autre grand aspect du texte concerne la surveillance des données de connexion : internet, géolocalisation, factures détaillées de téléphone. Depuis 2006, cette surveillance peut s’exercer dans un but préventif, c’est à dire en l’absence de tout délit. Mais ces dispositions régulièrement renouvelées tous les deux ans, sont temporaires et expirent le 31 décembre prochain. La procédure d’urgence avait d’ailleurs été justifiée par le gouvernement en invoquant la nécessité de les prolonger. Inscrites dans la nouvelle loi, ces mesures deviennent permanentes. De plus, la LOPPSI 2, Loi d’Orientation et de Programmation pour la Sécurité Intérieure, adoptée le 8 février 2011, autorise déjà un type de surveillance plus poussée. Il prévoit la possibilité, avec l’autorisation d’un juge d’instruction, d’installer, à l’insu de l’utilisateur, un dispositif technique enregistrant les frappes au clavier ou des captures d’écran. Afin de mettre en place ce « mouchard », les enquêteurs ont ainsi le droit de s’introduire dans le domicile ou le véhicule de la personne mise en cause, à son insu et, si nécessaire, de nuit.

En juillet dernier, la France avait établi un nouveau ‘record’ du nombre de personnes incarcérées sur son territoire. Ce 1er décembre, le pays a atteint un nouveau chiffre historique avec 67674 prisonniers. Selon les statistiques mensuelles de l’administration pénitentiaire, le nombre de détenus était de 67373 au 1er juillet, avait ensuite baissé en août et en septembre avant de repartir à la hausse pour atteindre ce nouveau chiffre inédit.

Le 7 novembre dernier, la police était violemment intervenue pour disperser une foule d’opposants au projet d’aéroport à Notre-Dames-des-Landes. Plusieurs personnes avaient été interpellées et l’une d’entre elles a été jugée hier par le tribunal correctionnel de Nantes. La jeune femme avait été interpellée alors qu’elle se trouvait sur une barricade érigée dans la zone et hier, le tribunal l’a condamnée à trois mois de prison avec sursis pour ‘participation à un attroupement après sommation des forces de l’ordre’. Elle a également été condamnée à une interdiction de séjour d’un an dans les communes touchées par la zone d’aménagement du projet d’aéroport.

PSA Peugeot Citroën avait annoncé mardi soir aux syndicats que l’effectif du groupe en France pourrait être réduit d’ici la mi-2014 de 1.500 emplois supplémentaires. Ce total viendrait s’ajouter aux 8.000 suppressions de postes du plan social, que les syndicats ont refusé mardi d’entériner. La restructuration annoncée cet été prévoit aussi la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Plusieurs dizaines de salariés de PSA ont pénétré mercredi dans des bâtiments administratifs du constructeur à Poissy (Yvelines) et causé des dégâts matériels dans la foulée d’un rassemblement organisé par la CGT à l’occasion des négociations sur le plan social. Le directeur industriel de PSA a déclaré que le groupe avait l’intention de porter plainte.


PSA : des salariés furieux investissent le site… par LeNouvelObservateur

Mercredi matin, quelques dizaines d’opposants ont attaqués à la fronde et au cocktail Molotov un peloton de gendarmerie en surveillance sur la départementale 81, entre Vigneux et Notre-Dame-des-Landes. Un autre incident avait eu lieu plus tôt dans la matinée, lorsqu’un autre groupe avait tenté de bloquer une patrouille de gendarmerie.

Pour les amateurs, voici l’intégralité du concert de solidarité de Kenny Arkana à la ZAD (2 heures 50)