Voici un bilan non-exhaustif de l’acte XVIII des Gilets Jaunes du samedi 16 mars en France.

Quelque 32.300 personnes ont manifesté samedi dans toute la France dont 10.000 à Paris, à l’occasion de l’acte XVIII des Gilets Jaunes, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur régulièrement contestés par les participants. Des affrontements ont éclaté à Paris. On compte 40 arrestations et onze blessés légers suite à un incendie. Par ailleurs les Gilets Jaunes ont attaqué au cris de révolution plusieurs boutiques et restaurants de luxe dont le Fouquet’s où Nicolas Sarkozy avait fêté sa victoire en 2007

À Bordeaux, une banque a été attaquée. On compte quatre arrestations et au moins un manifestant blessé. À Caen les Lycéens manifestant pour le climat et les Gilets Jaunes ont unis leurs forces. Les Gilets Jaunes ont ensuite entamés seuls une manifestation où des affrontements avec la police ont eu lieu.

À Marseille des affrontements se sont également déroulés. On dénombre deux arrestations. À Nevers quatre personnes ont été arrêtées dans des affrontement, au moins l’une d’entre elles était blessée. Enfin à Toulouse on compte 12 arrestations suite à des affrontements. Le maire de la ,qui a rencontré fortuitement des Gilets Jaune, a reçu des projectiles.

Le restaurant de luxe Le Fouquet's en train de bruler durant l'acte XIII des Gilets Jaunes

Le restaurant de luxe Le Fouquet’s en train de bruler durant l’acte XIII des Gilets Jaunes

Le Parlement français a adopté mardi une loi dite « anticasseurs ». La proposition de loi visait initialement les black blocs. Le gouvernement l’avait reprise à son compte en janvier, après les premières manifestations de gilets jaunes. Cette loi devrait permettre aux préfets d’ordonner des interdictions administratives de manifester à l’encontre de personnes représentant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”, de fouiller sacs et véhicules dans les manifestations et alentours, l’inscription de ces individus au fichier des personnes recherchées (FPR) ou encore de prononcer un délit de dissimulation volontaire du visage.

Le texte adopté par la majorité de droite au Sénat, après les députés en février (voir notre article), a été critiqué jusque dans la majorité présidentielle. Le président Macron a saisi quelques jours avant l’adoption du texte le Conseil constitutionnel, la plus haute instance judiciaire française, chargé de valider la constitutionnalité des lois. Ses aspects les plus controversés pourraient toutefois être annulés par la justice.

Les gilets jaunes à Paris (archive)

Les gilets jaunes à Paris (archive)

Une brochure réalisée par la Caisse de Solidarité de Lyon recense 50 fichiers d’identification administrative, fichiers de police, fichiers de justice et fichiers de renseignement en France. On y détaille la manière dont ils fonctionnent mais aussi comment savoir ce que l’État sait de nous et finalement comment lui demander de nous oublier.

Ces fichiers sont très différents, il n’y a pas grand-chose à voir entre le TES (qui rassemble les données de toutes les personnes ayant une carte d’identité ou un passeport, mais qui n’est théoriquement pas consultable par les juges ou par les services de renseignement sauf « terrorisme »), le FPR et CRISTINA (qui ont, eux, vocation à surveiller l’activité et les opinions des personnes) et le Casier judiciaire (qui recense les condamnations des personnes). Les différents services ont le droit à accéder à certains fichiers, pas à d’autres. Quand ils peuvent accéder à un fichier, c’est parfois seulement pour un objectif précis, pas pour n’importe quoi.

Le lien vers le .pdf de la brochure

fiche S

fiche S

Samedi 9 mars, avait lieu l’acte XVII des Gilets Jaunes voici un bilan non-exhaustif de la journée. Des affrontements ont été signalés à Paris, Beauvais, Nantes, Lille, Lyon et Montpellier. Des affrontements ont également eut lieu à Toulouse dans lesquels des cocktails molotov ont été utilisés. On dénombre 15 arrestations.

À Quimper des cocktails molotov ont également été utilisés. Neuf personnes ont été arrêtées et des poursuites seront probablement engagées contre une personne identifiée comme organisatrice de la manifestation. Enfin on signale 6 arrestations à Dijon, 3 au Puy-en-Velay, au moins 3 autres à Nevers.

Gilets Jaunes à Clermont-Ferrand, Acte XV (archive)

Gilets Jaunes à Clermont-Ferrand, Acte XV (archive)

C’est une première en France : la ville de Saint-Etienne (Loire) va installer cinquante micros dans un quartier pour une expérimentation de six mois. Ces capteurs alerteront la police municipale de tout bruit suspect. Ce nouveau dispositif de surveillance, prêt début mars, cible les 7000 habitants du quartier populaire dit « difficile » de Tarentaize-Beaubrun-Couriot, à Saint-Étienne (Loire).

Un accident, un cri, un bris de glace pourront être distingués par ces micros. Le système ne permet d’enregistrer les conversations. C’est une société américaine, Analog Devices, qui fournira les micros et la technologie. La remontée de ces alertes sonores transitera par une plateforme digitale, développée par Serenicity, société spécialisée dans la sécurité informatique et des réseaux, avant d’être communiquée au centre de supervision urbaine de la police municipale.

 Le quartier Tarentaize-Beaubrun-Couriot de Saint-Etienne

Le quartier Tarentaize-Beaubrun-Couriot de Saint-Etienne

Samedi 2 mars, se tenait le XVIème acte des Gilets Jaunes en France. Voici un bilan non-exhaustif des manifestations et de la répression de celles-ci.

À Paris, des affrontements se sont déroulés sur les Champs Élysées. Un homme a été blessé au visage, probablement par un tir de LBD. On dénombre 33 arrestations.

À Alès, des heurts ont opposé plus de 1.000 manifestants à la police, faisant 15 blessés légers parmi ces derniers dont 11 CRS ainsi que deux commissaires. Onze personne ont été arrêtées et au moins un Gilet Jaune a été blessé.

À Montpellier, 7 arrestations ont eu lieu et le dernier bilan fait état de 8 blessés légers parmi les policiers dont un brûlé légèrement par un jet de cocktail molotov. On ne connait pas le nombre de blessés parmi les Gilets Jaunes.

À Nantes, entre 1000 et 2000 ont manifesté. Des affrontements ont eu lieu tout l’après-midi avec 15 arrestations et plusieurs blessés chez les Gilets Jaunes.

À Rouen, quelques barricades ont été dressées et parfois incendiées. On dénombre deux arrestations.

À Toulouse, 20 personnes ont été arrêtées, dont 18 toujours en garde à vue.

Arrestations de Gilets jaunes à Bordeaux (archive)

Arrestations de Gilets jaunes à Bordeaux (archive)

Le dimanche 24 février, des jeunes Martiniquais défilaient dans le cadre des manifestations carnavalesques du LORRAIN en brandissant un drapeau Rouge Vert Noir. Ce drapeau tricolore, crée en 1968, est devenu l’emblème de la revendication autonomiste et indépendantiste martiniquaise. Le rouge représente le socialisme, le noir, le combat pour la cause noire et le vert celui pour la paysannerie.

Les manifestants ont été pris à partie par des gendarmes qui sont allés jusqu’à arrêter l’un d’entre eux, à le placer en garde vue et à saisir le drapeau. Il a finalement été relâché face aux protestations populaires, mais il était convoqué à la gendarmerie du Lorrain le Mardi 26 Février à 9 heures. Un rassemblement de solidarité était prévu. Plus d’infos de contexte ici

Un drapeau indépendantiste de Martinique

Un drapeau indépendantiste de Martinique

Les procès et les condamnations de gilets jaunes se poursuivent en France. Un homme de 36 ans a été ainsi été condamné à deux ans de prison ferme pour avoir lancé des projectiles sur les forces de l’ordre et dégradé du mobilier urbain le 12 février à Bordeaux. La peine de l’homme a été assortie d’une interdiction de manifester à Bordeaux durant deux ans et de détenir une arme. Il a été incarcéré à l’issue de son procès, vendredi dernier à Bordeaux.

Un homme de 43 ans a été condamné à trois ans de prison ferme ce mercredi à Caen (Calvados) pour des violences commises pendant plusieurs manifestations des gilets jaunes, notamment celle du samedi 5 janvier. Il a été identifié, grâce à des images de vidéosurveillance, comme l’auteur de violences à l’encontre de gendarmes et de CRS au moyen d’un lance-pierre. Il avait aussi lancé des appels sur les réseaux sociaux pour que d’autres manifestants lui apportent des projectiles, comme des boulons ou des billes. Il a aussi écopé de trois mois de prison ferme pour avoir donné une fausse identité au moment de son arrestation. Il avait déjà été condamné et a donc été jugé comme récidiviste.

La manifestation du 5 janvier à Caen

La manifestation du 5 janvier à Caen

Lundi 25 janvier, une manifestation s’est tenue à Strasbourg pour dénoncer les conditions de détention d’Abdullah Öcalan et réclamer sa libération. Une quarantaine de manifestants se sont introduits sur le parvis de l’Agora, l’un des bâtiments du Conseil de l’Europe, qui abrite notamment le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT), l’un des organes du Conseil qui se prononce régulièrement sur les conditions de détention d’Abdullah Öcalan. Les militants ont lancé des pétards et des fusées vers les fenêtres du bâtiment et lancé des pierres contre la vitrine de l’Agora. A la demande du Conseil de l’Europe, la police est intervenue qui a arrêté 43 personnes.

L'occupation de l'Agora à Strasbourg (Archive)

L’occupation de l’Agora à Strasbourg (Archive)

Ce samedi 23 février, près de 47.000 gilets jaunes ont participé aux manifestations dans toute la France, dont 5.800 à Paris.

À Paris, plusieurs milliers de manifestants ont défilé sur les Champs-Élysées, deux défilés dans différents quartiers de Paris en passant par le siège du Medef avant de rallier l’esplanade du Trocadéro avant de se disperser vers 17 h. À l’issue d’un défilé, des bombes lacrymogènes ont été tirées par les forces de l’ordre pour disperser la foule. Au total, 14 personnes ont été interpellées dans la capitale.

À Clermont-Ferrand, environs 4.000 gilets jaunes ont défilé. Par peur des dégradations, la ville entière s’était barricadée. Les commerces, parcs et bâtiments publics avaient été fermés dans l’après-midi et les concerts et spectacles annulés. Tout ce qui pouvait servir de projectile avait été retiré (horodateurs, poubelles, bancs publics, etc.). La situation s’est tendue dans l’après-midi, du gaz lacrymogène a été utilisé, une personne a été blessée par un tir de LBD. Au total, neuf manifestants et un policier ont été blessés. Sur la journée, 33 personnes ont été interpellées et 16 ont été placées en garde à vue. Des armes, dont certaines par destination (boules de pétanque, batte de baseball, pied de biche, pistolet d’alarme, poignée à impulsion électrique…), ont été saisies.

A Toulouse, une centaine de personnes, dont des gilets jaunes, ont bloqué la plateforme d’Amazon, qui a été fermée, empêchant toute livraison. Plusieurs milliers de personnes ont également manifesté en ville. Des cocktails Molotov ont été lancés contre les forces de l’ordre.

À Rennes, près de 2.000 personnes ont défilé. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour les repousser. Une quinzaine de personnes ont été interpellées dans le cadre de contrôles et de fouilles préventives avant la manifestation. Un manifestant a été blessé au mollet et prit en charge par les « street medic ».

À Bordeaux, plusieurs milliers de personnes ont défilé. Vers 17 h 30, manifestants et forces de l’ordre se sont affrontés. Des gaz lacrymogènes et de canons à eau ont été utilisés pour disperser la manifestation. Deux personnes ont été blessées et au moins deux personnes ont été interpellées.

Gilets Jaunes à Clermont-Ferrand, Acte XV (archive)

Gilets Jaunes à Clermont-Ferrand, Acte XV (archive)