L’Acte XX du mouvement des gilets jaunes a été devancé par une multiplication d’arrêtés locaux d’interdiction de manifester. Au total, vingt-sept arrêtés d’interdiction établis par les préfectures ont été recensés, selon une source policière. La préfecture de police de Paris avait de nouveau interdit les Champs-Elysées, ainsi que dans un périmètre incluant l’Elysée et l’Assemblée nationale. La nouvelle contravention de 135 euros, à laquelle s’exposent ceux qui bravent l’interdit, reste en vigueur après le rejet vendredi par le Conseil d’Etat du recours de la Ligue des droits de l’homme.
A Bordeaux, où plus de 5.000 gilets jaunes ont manifesté, de nombreux commerçants ont fermé boutique, répondant à l’appel du maire à décréter « ville morte » face à la menace de violences. Au total, 59 personnes ont été interpellées, une agence bancaire a été attaquée. Quelques échauffourées se sont produites aussi à Avignon entre manifestants et forces de l’ordre, qui ont tiré des grenades pour les disperser. Un distributeur bancaire a été détruit à coups de masse. 21 personnes ont été placées en garde à vue dans cette ville pour des destructions, des violences ou des ports d’arme, selon la préfecture samedi soir.
A Lille, 2.000 gilets jaunes ont défilé samedi en empruntant un itinéraire « alternatif » après l’interdiction du centre-ville par la préfecture. Des accrochages ont éclaté à plusieurs reprises, les forces de l’ordre faisant parfois usage de gaz lacrymogène, notamment après qu’un groupe de manifestants vêtus de noir et cagoulés, a aspergé de peinture la devanture d’une banque. A Nice, plusieurs centaines de manifestants ont défié les forces de police devant leur commissariat, après qu’une manifestante a été grièvement blessée la semaine dernière au cours d’un rassemblement interdit.
Lacymogènes à Bordeaux pour l’Acte XX