Alors que des dizaines de personnes ont été défigurées par des tirs policiers ces dernières semaines, dans le cadre du mouvement des Gilets Jaunes, le gouvernement a lancé un appel d’offre a été publié pour l’acquisition de lanceurs multi-coups sur le Bulletin Officiel des Annonces des Marchés publics.

Dans cet appel, le gouvernement compte acheter 450 nouveaux fusils Penn Arms qui permettent de tirer des munitions en rafale. Ces flash-balls à barillet permettent de tirer six cartouches en quelques secondes sur des manifestants. Le calibre du barillet permet de tirer aussi bien des balles en caoutchouc que des grenades lacrymogènes ou explosives. L’appel d’offre comprend aussi l’achat de 1280 lanceurs mono-coups supplémentaires ! Il s’agit des célèbres LBD 40 qui ont éborgné et blessé des centaines de manifestants.

Lien vers l’appel d’offre officiel

Un Penn Arms Launcher

Un Penn Arms Launcher

Les mobilisations des gilets jaunes de samedi ont donné lieu à des affrontements à Toulouse, Lyon, Lille, Carcasonne, Nîmes, Montpellier, Grenoble, Besançon, Paris, Perpignan (A9), Rouen, Caen, Voreppe, Le Magny, Nancy, Bordeaux, Amiens et Nantes. A Paris, des incidents ont eu lieu, notamment au croisement de l’avenue George V et des Champs-Elysées. Un incident particulièrement médiatisé a vu une vingtaine de manifestants battre trois policiers parmi lesquels celui qui avait lancé une grenade en leur direction.

Un des initiateurs des gilets jaunes, Éric Drouet, a été interpellé samedi à Paris. Il sera jugé ultérieurement et le parquet demande qu’il soit interdit de se présenter d’ici là dans la capitale. Créée mi-octobre, la page Facebook d’Éric Drouet appelant au « blocage national contre la hausse des carburants » a été rapidement suivie par des dizaines de milliers de personnes, amorçant la mobilisation nationale du 17 novembre, l’« acte I » des gilets jaunes.

Evacuation d'un gilet jaune blessé samedi

Evacuation d’un gilet jaune blessé samedi

Aujourd’hui, un homme présent à la manifestation des Gilets Jaunes du samedi 15 décembre à Toulouse a été condamné à trois mois de prison ferme. Il était accusé d’avoir lancé une cannette sur un policier. Il a été condamné pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique après un passage en comparution immédiate.

Barrage des

Barrage des

La nouvelle journée de mobilisation hier samedi a été marquée par une mobilisation en baisse à Paris et en région. Des dizaines de milliers de personnes ont cependant participé au mouvement dans toute la France. De petites affrontements ont opposé dans l’après-midi ces gilets jaunes et les forces de l’ordre qui ont essuyé de jets de projectiles et fait usage de gaz lacrymogène, grenades et balles de défense. La police a actionné un canon à eau en fin d’après-midi pour disperser les manifestants encore rassemblés sur l’avenue des Champs-Elysées, seul point sensible observé samedi à Paris.

Sur les Champs-elysées ce samedi

Sur les Champs-elysées ce samedi

Le 13 décembre, au tribunal de Gap, les « 3 + 4 de Briançon » ont été déclarés coupables d’avoir favorisé l’entrée sur le territoire de personnes en situation irrégulière lors d’une manifestation. Et condamnés très lourdement : 5 militants à 6 mois d’emprisonnement avec sursis, un autre à 12 mois de prison dont 4 fermes, et le dernier à 12 mois dont 4 fermes et 8 mois de sursis avec mise à l’épreuve. Le procès avait commencé le 8 novembre (voir notre article)

Pour rappel, ces militant.es avaient participé à une marche contre les frontières le 22 avril passé en réponse aux provocations d’un groupe néo-fasciste à la frontière franco-italienne. Deux Suisses et une Italienne avaient été arrêté.es le jour même et ont déjà passé plus d’un mois en détention préventive. Par la suite et après une enquête 3 autres militant.es français.es ont été arrêté.es et devront aussi se présenter au tribunal. Les « 3 + 4 de Briançon », avec leurs avocats, vont faire appel.

Manifestation de soutien aux 7 de Briançon

Manifestation de soutien aux 7 de Briançon

Un fichier comportant des données sensibles sur près de 500 représentants français des forces de l’ordre s’est retrouvé sur le darknet. Dans ce document, on retrouve les noms et prénoms de policiers, mais aussi leur adresse mail, numéro de téléphone privé, ainsi que leur affectation dans les rangs du ministère de l’Intérieur. L’opération est signés par l’Anonymous Anarchist Agency et a été faite en solidarité avec ceux qui subissent la répression en France. Le syndicat de police Alliance avait demandé l’instauration de l’état d’urgence contre les gilets jaunes.

Le syndicat policier Alliance

Le syndicat policier Alliance

✊📢 Ce samedi 8 décembre, nous tentons de suivre et publier la situation en direct lors des manifestations qui auront lieu en Belgique et dans l’Etat français à l’occasion des actions #GiletsJaunes qui auront lieu aujourd’hui. Nous nous concentrerons sur Bruxelles, Paris et Toulouse tout en suivant également la situation ailleurs. Suivez la situation sur notre page et sur notre site et envoyez nous vos infos.

Paris
L’accès à Paris est difficile depuis hier soir, des fouilles et des arrestations peuvent avoir lieu dans les gares, dans les trains, sur les autoroutes, dans la rue,…

10h30: 354 personnes ont été arrêtées préventivement à l’heure actuelle, au moins 34 sont gardées à vues. Les forces de l’ordre gardent à vue les « membres de l’ultra-gauche et de l’ultra-droite ». D’autres personnes sont gardées sous les motifs de « groupement en vue de commettre des violences et des dégradations » ou « provocation à la commission d’un délit ou d’un crime ».

13h15: On en est à 575 interpellations dont 361 gav.

15h40: L’intensité et le nombre de manifestants rendent un compte-rendu détaillé impossible. Le nombre d’arrestations officielles a dépassé les 700. Les chiffres du gouvernement et des médias sont ridicules : prétendant 8000 manifestants à Paris dont 1000 sur les Champs Elysées, alors que ce second chiffre seul atteint presque le premier.

fin de soirée: Le bilan atteint 1.385 interpellations dont 974 gardes à vue, la plupart à Paris. On déplore également 118 blessés du côté des manifestants.

Bruxelles
10h40: On ne sait pas encore quelle ampleur prendront les actions gilets jaunes à Bruxelles aujourd’hui. La police a doublé son dispositif et a également mis en place des mesures préventives, dont la fermeture de points-frontières entre la Belgique et la France cette nuit de 22h à 5h afin de contrôler plus facilement ceux qui passaient.

11h25: La police confirme 50 arrestations préventives et tente principalement d’empêcher l’accès au Quartier Européen et à la Zone Neutre. Voir la carte de PolBru. Plusieurs trains ne s’arrêtent pas à Bruxelles-Centrale. Des fouilles ont lieu dans les trois principales gares bruxelloises (Nord, Central, Midi).

11h35: 200 gilets jaunes à Trône en route vers Arts-Loi, suivis par l’hélicoptère.

11h50: La police bloque la Rue de la Loi dans les deux sens. Un drone d’observation est présent.

12h15: Gilets jaunes au carrefour Trêve/Belliard. Des policiers étrangers (probablement hollandais) sont présents. Petits affrontement.

12h20: Gilets Jaunes Place du Luxembourg, vers Trône.

12h24: On en est à 70 arrestations.

12h45: Les GJ de Schuman sont arrivés rue de la loi. 20 combis de police déchargent leur contenu à Trône.

12h53: Un très grand groupe de manifestants nassés au carrefour Arts/Belliard.

13h06: On a passé les 100 arrestations. La situation à Belliard n’est pas claire. Vandersmissen mène les opérations, trois lignes de flics anti-émeutes encerclent la nasse. Des renforts sont en déploiement.

13h14: De nouvelles lignes de flics sur la petite ceinture, la cavalerie est également présente. À priori la cortège Front Social est dans la nasse.

13h31: Affrontements dans la nasse.

14h: Une deuxième nasse à Schuman. La nasse à Art-Loi est sous l’effet d’une charge policière et est vidée petit à petit avec des groupes de manifestants qui se reforment derrières les lignes de police

14h05 Fouilles à l’entrée de la station de métro Art-loi qui est possiblement fermée

14h13 On signale une ligne de police au niveau de l’ambassade américaine qui empêche plusieurs centaines de Gilets Jaunes d’approcher la nasse qui est à 250 mètre.

14h17 On signale la présence de policiers anti-émeutes à la station métro Louise. Il est conseillé d’éviter les métros

14h22 Manifestation de centaines de Gilets Jaunes vers Rogier

14h35 La police est débordée par la manifestation qui compte environ 500 personnes qui se dirige maintenant vers la colonne du congrès.

14h36 On signale un groupe d’environ 80 Gilets Jaunes à Ixelles (Porte de Namur). Présence policière massive

14h38 La police envoie des renforts pour contrer la manifestation

14h39 Petits groupes de Gilets de Jaunes et de policiers dispersés entre porte de Namur et Louise. Un groupe de 30 GJ se dirigent vers le palais de justice

14h40 La manifestation bloque la rue royale

14h45 Le petit groupe de 80 personnes se dirige vers porte de Hall. On signale des arrestations et des matraquages avenue Louise

14h46 La manifestation de 500 personne est elle Boulevard du Jardin Botanique

14h50 arrivée massive de policiers et de combis près de Gare du Nord

15h Les arrêtés vont être emmenés aux casernes d’Etterbeek. On série de personne a pu quitter la nasse moyennant un contrôle d’identité

15h30 La plupart des manifestants ont été emmenés aux casernes d’Etterbeek. Il ne reste qu’une centaine de manifestants nassés rue Belliard.

15h50 Les policiers sont toujours déployés boulevard du Régent. Ils fouillent systématiquement les passant.e.s. Il s’agit d’unités venant d’Eupen.

16h25 Des manifestants sont toujours bloqués dans la nasse par la police du côté de Arts-Loi. De son côté, la police annonce qu’elle utilisera les images prises par les autopompes pour arrêter judiciairement des gens et libérera les autres.

18h Au total, plus de 400 personnes ont été arrêtés selon la police. Trois policiers ont été blessés. Un policier a fait un malaise, un a été blessé à la main par un jet de pavé et le dernier s’est fracturé la mâchoire.

Fin de soirée: Le bilan est de 450 interpellations et de dix arrestations judiciaires. Il s’agit de deux personnes qui faisaient l’objet d’un signalement pour d’autres faits et de huit personnes pour des faits en lien avec la manifestation.

Toulouse
10h50: Les gens sont fouillés à Jean Jaurès, sérum physiologique et maalox sont confisqués par la police.

10h55: Via l’info-traflic de l’IAATAA: Au niveau du square Charles de Gaulle et à Jean Jaurès, les CRS et GM fouillent les sacs et confisquent les masques et autre. La BAC tourne en ville dans une Ford focus grise. Des bacqueux sont à la sortie du métro Jeanne d’Arc, des GM aussi. 4 fourgons de GM entre la fin du marché du Crystal et Arnaud Bernard.

12h44: Plusieurs centaines de manifestants Place Jeanne d’Arc.

12h48: Les GJ prennent le boulevard de Strasbourg, un peu moins de 1000 manifestants. CRS derrière et à gauche.

13h02: Les GJ sont arrivés Place Arnaud Bernard.

13h19: Le gros est toujours à Arnaud Bernard. Une centaine à Jeanne d’Arc.

13h27: Un barrage de CRS séparent les cortèges Arnaud Bernard/Jeanne d’Arc. Les lycéens sont arrivés à Arnaud Bernard.

13h29: Le cortège Arnaud Bernard passe le cordon de CRS en chantant « À bas l’état, les flics et les bourgeois! »

14h50: Problème technique, les dernières mises à jour ont été effacés. Le cortège a rebroussé chemin devant l’énorme quantité de grenades lacrymogènes. Toujours Bvd Lascrosses mais prend l’avenue Séjourné.

15h: Plusieurs blessés dans les affrontements dans les rues adjacentes. La manif a passé le Pont des Catalans.

16h: Le cortège est arrivé à St-Cyprien.

16h10: Émeute sur le pont des Catalans.

16h40: Des barricades enflammées séparent les milliers de manifestants restés sur place et la police à l’entrée du Pont des Catalans, côté St-Cyprien. Un chantier et une banque ont été démontés. La police est débordée.

17h50: La police perce doucement les barricades, les milliers de GJ quittent la zone.

19h18: L’émeute se poursuit. Elle est à présent aux Arènes et se dirige vers Deodat de Severac.

Acte 4 (Place de la République)

Acte 4 (Place de la République)

Jeudi 6 décembre environ 280 lycées et collèges en France étaient le théâtre de mobilisations (blocages totaux, partiels, les barrages filtrants, des feux de palettes), 45 d’entre eux étaient bloqués totalement lors de la quatrième journée de mobilisation lycéenne.
Dans les Yvelines, 153 lycéens ont été interpellées à Mantes-La-Jolie après des affrontements avec la police. Les policiers ont regroupé et encerclé les lycéens et les ont forcé à se mettre à genoux main sur la tête (voir la vidéo ). Dans les Hauts-de-Seine, 35 personnes ont été placées en garde à vue après des échauffourées devant des lycées. On signale également des affrontements à Béziers, à Clermont-Ferrand et à Toulouse. Au total la police a arrêté plus de plus de 700 personnes.
Par ailleurs, la veille, mercredi, un élève du Jacques-Monod, à Orléans, un élève avait été grièvement blessé par un tir de flashball.
Aujourd’hui les lycéens poursuivaient leur mobilisation pour le cinquième jour. On signale 13 arrestations en Seine-Saint-Denis et sept à Toulon. On signale également des affrontements à Sainte-Geneviève-des-Bois, Lyon et Toulon.

Les lycéens de Mantes-La-Jolie arrêtés

Les lycéens de Mantes-La-Jolie arrêtés

Lundi 3 décembre, deux domiciles ont été perquisitionné à partir de 9h30 dans le village de Mandres-en-Barrois (à 3 km de Bure) dans le cadre de l’enquête pour « association de malfaiteurs ». Chez une des personnes, 3 téléphones ont été saisi et le contenu d’un ordinateur a été copié. Chez l’autre, plusieurs téléphones, une tablette et un ordinateur ont été saisi par les gendarmes. Durant la matinée, des gendarmes ont coursés à travers le village des personnes qui étaient venues en soutien aux personnes perquisitionnées. Il n’y a pas eu d’interpellation et vers 12h30, les gendarmes étaient partis.

Mardi 4 décembre, une nouvelle perquisition au domicile d’une militante de très longue date contre la poubelle atomique. Après trois heures, trois policiers en civil (sans doute de la « cellule Bure ») l’ont dépouillée de tout le matériel informatique, des téléphones, de calepins de note…

.

.

Les mots d’ordre des syndicats lycéens concernent les réformes du bac et du lycée, la plateforme d’accès aux études supérieures Parcoursup et la création du service national universel (SNU), qu’ils contestent. Jusqu’à présent, les appels à mobiliser n’avaient rencontré que peu d’échos, mais le mouvement a pris de l’ampleur lundi, porté par la mobilisation des « gilets jaunes ». Environ 200 lycées ont été à nouveau bloqués mardi.

Dans le Val-d’Oise, 97 personnes ont été placées en garde à vue mardi après des heurts à proximité de quinze lycées. À Enghien-les-Bains, un lycée a été victime d’une « tentative d’incendie » lors d’une manifestation qui a rassemblé quelque 200 jeunes, certains cagoulés. Trois policiers ont été blessés. Des incidents ont une nouvelle fois éclaté à Aubervilliers. Une centaine d’élèves étaient aussi rassemblés à Saint-Ouen, où une voiture a été incendiée.

A Cachan, une voiture a été incendiée et la police a fait usage de gaz lacrymogène sur les lycéens. En Essonne, sept jeunes ont été interpellés après des blocages devant des lycées. A Ris-Orangis, des jeunes ont mis le feu à des barrages de palettes et caillassé les forces de l’ordre. A Bondoufle, deux gendarmes ont été légèrement blessés dans des affrontements.

Un blocage lycéen (archive)

Un blocage lycéen (archive)