Des heurts violents ont encore éclaté ce mardi entre les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et les forces de l’ordre qui ont entamé la destruction de lieux de vie ou de projets agricoles, parfois implantés de longue date sur le site. Dix gendarmes et une trentaine d’opposants ont été blessés, dont deux blessés graves hospitalisés.

Les heurts ont commencé vers 07H30, un peu plus d’une heure après la reprise des opérations. Les gendarmes ont lancé plusieurs grenades assourdissantes et tiré des gaz lacrymogènes. Les opposants ont répondu par des jets de projectiles, des cocktails Molotov et des tirs de fusées. Les gendarmes ont tiré avec des lanceurs de balle de défense. En début de soirée, des affrontements continuaient encore près de la D281, aux Fosses noires. L’objectif annoncé pour les forces de l’ordre est de 30 à 40 sites à démanteler. Avec les deux nouveaux lieux évacués ce mardi, le nombre total des sites évacués est de 16. Sur ces 16 sites, 15 ont été démolis, dont neuf aujourd’hui.

Poursuite des affrontements à la ZAD

Poursuite des affrontements à la ZAD

À l’université de Lille 2, la police a gazé et matraqué les étudiants et cheminots (dont des enfants) rassemblés devant la faculté pour dénoncer les mauvaises conditions d’examen (pourtant maintenus), le manque de moyens, la répression dans les facultés et la loi Vidal, ainsi que celle du statut des cheminots.

Intervention policière à Lille 2

Intervention policière à Lille 2

La faculté Paris-Nanterre a été le théâtre d’un important déploiement policier, ce lundi midi, après l’occupation d’un de ses bâtiments par des étudiants. Mobilisée contre la loi Vidal qui instaure une sélection à l’entrée de l’université, une trentaine d’entre eux s’est introduite, à 7 heures du matin, dans le bâtiment E avant de s’y barricader puis d’en gagner le toit. Les policiers des CRS et CSI (compagnies de sécurisation et d’intervention) ont investi le bâtiment vers 15 heures et procédé à sept arrestations.

L'intervention des CRS à Nanterre

L’intervention des CRS à Nanterre

Des affrontements ont éclaté tôt ce lundi matin lors d’une vaste opération d’expulsions des occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Les gendarmes mobiles déployés en nombre sur place ont tiré des grenades lacrymogènes ainsi que des grenades assourdissantes et ont essuyé des jets de projectiles. Les accès principaux de la route D281 qui, barrée de chicanes, était devenue le symbole de l’occupation, ont été bloqués dans la nuit. La D281 est, à l’heure qu’il est, sur toute sa longueur, sous le contrôle des forces de l’ordre et les carcasses de voiture ont été repoussées sur les bas-côtés. Cette opération de grande ampleur, prévue sur plusieurs jours, mobilise au total quelque 2.500 militaires (dont 200 sont équipés de caméras pectorales). L’attaque du seul « Lama faché » a mobilisé 60 véhicules et deux blindés. Le bâtiment est en feu et il y a eu plusieurs arrestations. Les gendarmes empêchent les journalistes d’accéder au site.

Mise à jour: Un rassemblement de solidarité a été appelé à Bruxelles ce soir 18h, Place du Jeu de Balle.

Les zadistes sous un bombardement de gaz lacrymogènes

Les zadistes sous un bombardement de gaz lacrymogènes

Des militants kurdes ont réussi peu après midi à pénétrer dans le hall d’accueil du bâtiment de l’Agora, qui abrite les services généraux du Conseil de l’Europe et où travaillent 600 personnes, occasionnant au passage des détériorations. Le même groupe avait essayé vainement quelques instants auparavant de pénétrer dans le bâtiment principal situé à une cinquantaine de mètres de là, le Palais de l’Europe. Les imposantes grilles extérieures donnant accès au parvis de l’Agora, installées à la suite de précédentes intrusion de militants kurdes en 2011 et 2012, étaient ouvertes. Les militants réclament la libération d’Abdullah Öcalan. Les forces de l’ordre sont intervenues pour déloger une trentaine de personnes faisant une chaîne humaine sur le parvis du bâtiment. Un homme qui avait pénétré à l’intérieur du bâtiment et qui aurait commis des dégradations a été placé en garde à vue.

L'occupation de l'Agora à Strasbourg (Archive)

L’occupation de l’Agora à Strasbourg (Archive)

Ce n’est pas la première fois que nous parlons des méthodes d’espionnage anti-syndicale de la filiale française d’IKEA (voir cet article et cet article). Le 11 janvier dernier, le parquet de Versailles a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel d’IKEA France et de 15 personnes, soupçonnés d’avoir mis en place un vaste système d’espionnage de salariés et de clients de l’enseigne. La filiale française du géant suédois est soupçonnée d’avoir fliqué des salariés et des clients en se procurant des renseignements sur leurs antécédents judiciaires, policiers ou leurs comptes en banque.

Selon des information publiée hier par FranceInfo, une des cibles de la direction était Adel Amara, ancien employé du magasin IKEA de Franconville (Val-d’Oise) et délégué syndical Force Ouvrière au niveau européen. A ce titre, il s’était trouvé à la tête de la grève historique d’IKEA en 2010. C’était la première grève en 15 ans, les travailleurs étant engagés au SMIC et ne voyant pas leur salaire bouger malgré des années de services et malgré les bénéfices énormes engrangés par la société. Adel Amara aurait alors fait l’objet d’une enquête réalisée par une société privée pendant deux ans. Une fausse caissière chargée d’espionner le syndicaliste aurait ainsi été engagée au magasin de Franconville.

La grève de 2010 chez IKEA

La grève de 2010 chez IKEA

Dans le cadre de la mobilisation des cheminots contre la nouvelle réforme du gouvernement Macron, plusieurs personnes ont été interpellées et blessées par les forces de police lors de la manifestation parisienne du 3 avril.
Parmi elles, un militant du SYM (Socialist Youth Movement) a été placé en garde à vue et n’a toujours pas été libéré. Egalement, un photographe du collectif La Meute a été évacué à l’hôpital (ressorti depuis avec 7 agraphes au crane) suite à de multiples coups de matraques sur le corps.

Photographe blessé par la police.

Photographe blessé par la police.

Saioa Sanchez Iturregi est une militante d’ETA qui figurait jusqu’en 2007 parmi les membres les plus recherchés par l’état espagnol. Elle purge depuis 2013 peine de 28 ans de prison pour l’exécution de deux gardes civil espagnols par ETA dans le pays basque français où ils espionnaient la gauche nationalistes basque (voir notre article). Elle avait également été jugée par l’état espagnol en 2012 pour une explosion survenue à Bilbao en 2006. Dans le cadre de cette affaire un mandat d’arrêt européen a été délivré par les autorités espagnoles pour la re-juger. Malgré l’opposition de Saioa Sanchez Iturregi, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a accepté de la remettre pour une durée de six mois aux autorités espagnoles.

Saioa Sanchez Iturregi

Saioa Sanchez Iturregi

À la veille du 24 mars, un appel (relayé par les communistes libertaires qui militent à la CGT) en faveur du projet de confédéralisme démocratique du Rojava a été lancé, par quarante syndicalistes français. Cet appel dénonce l’occupation Turque et de ses alliés djihadistes du canton d’Afrin, en cours depuis le 18 mars. Il pointe également la collaboration des grandes puissances occidentales, de l’union européenne et de l’état français, prêts à tout les accords avec l’état turque pour refouler les réfugiés et préserver l’Europe forteresse.

Les syndicalistes estiment que l’invasion d’Afrin, par le régime Erdogan, n’est que le début d’un projet d’invasion de l’ensemble des territoires kurdes du nord de la Syrie. De plus, ils rappellent que cette invasion sert également au régime turque pour réprimer la société civile, les organisations syndicales et l’opposition. Pour toute ces raisons, les syndicalistes appellent donc à soutenir le projet de confédéralisme démocratique, qui représente une alternative progressiste, égalitaire, féministe et laïque, dans le nord de la Syrie. Au vu de l’actualité, l’appel insiste sur l’importance de s’engager pour la survie du Kurdistan dans les semaines et les mois à venir.

Voir cet appel

Manifesstation en faveur du Confédéralisme démocratique à Qamishlo (archive)

Manifesstation en faveur du Confédéralisme démocratique à Qamishlo (archive)

Gaël Quirante, secrétaire départemental de SUD Activités Postales 92, est victime d’un acharnement disciplinaire par la direction de La Poste.
Les faits qui lui sont reprochés remontent à 2010 (il est accusé de séquestration par la Poste) et ont été invalidés trois fois par différentes juridictions. La Poste fait à nouveau appel en 2017 et l’affaire repasse contre l’inspection du travail. Celle-ci refuse le licenciement, et met en avant le caractère discriminatoire et anti-syndical de l’acharnement de la Poste. Malgré ce rendu de décision, le gouvernement lui-même annonce le 20 mars dernier qu’il autorise la Poste à licencier Gaël !
Lundi 26 mars des dizaines de rassemblements de soutien sont organisés, notamment à Paris où 500 personnes se sont regroupées. En solidarité, les postiers du 92 sont également en grève.

Gaël Quirante, responsable de Sud PTT 92

Gaël Quirante, responsable de Sud PTT 92