Jeudi 10 mai se tenait l’AG de l’occupation du mouvement étudiant de la fac Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Au cours de l’AG, un homme seul que personne ne connaissait s’est fait remarquer par son comportement suspect (il s’est déplacé plusieurs fois dans l’amphi). Deux occupants ont demandé à lui parler à l’extérieur. Il s’est tout de suite présenté comme étant Damien Rigaud, viticulteur dans le Sud de la France, actuellement étudiant en œnologie à Bercy et habitant à Aulnay-sous-Bois. Il disait être déjà venu à l’occupation des exilés pour apporter de la nourriture, et qu’il voulait donner un coup de main etc.

La situation s’est renversée lorsqu’un fil dépassant de sa sacoche, relié à un bouton sur la sangle et qui s’avèrera être une caméra, a été remarqué. Annonce est faite qu’un policier était présent et qu’il enregistrait ce qui se passait à l’AG. Alors que le RG démasqué cherchait à fuir la fac, une réaction massive l’en a empêché. Il fut insisté collectivement pour qu’il remette son matériel et ses enregistrements : boitier d’enregistrement avec carte SD, caméra, micro, sacoche et prise de notes [voir photos]. Ce n’est qu’ensuite qu’il a pu quitter la fac. Malgré sa taille la caméra donne une image grand angle avec une très bonne qualité sonore.

Le matériel confisqué au policier

Le matériel confisqué au policier


Les prises de vue faites par le policier

Les prises de vue faites par le policier

L’université des sciences humaines Le Mirail à Toulouse, bloquée depuis le 6 mars par des étudiants opposés à la réforme gouvernementale d’accès à l’université, a été évacuée mercredi 9 mai avant l’aube par quelque 200 policiers.

Suite à l’évacuation, une seconde intervention policière a eu lieu à l’encontre des étudiant.e.s expulsé.e.s, dans le quartier Matabiau. A cette occasion, un étudiant a été interpellé lors d’une bousculade durant laquelle une grenade de désencerclement a explosé accidentellement sur la tenue d’un policier. Deux policiers ont été légèrement blessés (probablement grâce à leur tenue renforcée) et n’ont fait qu’un bref passage à l’hôpital, mais l’étudiant a dû être pris en charge par les services d’urgence de Purpan, il est actuellement sous surveillance à l’hôpital Larrey et souffrirait d’un hémopneumothorax avec plaies au thorax. Sa garde à vue a été levée à 13 heures 20 ce jour, probablement en raison de son état de santé.

La police à l'université de Mirail

La police à l’université de Mirail

Emmanuel Macron a visité, vendredi 4 mai, le quartier de Pierre Lenquette, à Nouméa. Ce quartier est le reflet de l’apartheid social et colonial : discrimination à l’emploi, difficulté à se loger, vie chère, emploi local non respecté. Macron venait y découvrir la « zone pilote de la police de sécurité ». Les militants indépendantistes se sont vu saisir leurs banderoles (on pouvaient y lire : « France, Paye ta dette coloniale ! » ou encore « Ici, c’est Kanaky », « Etat français assassin » ; « France = Voleur, restitution des 83% des terres volées »).

Une militante s’est fait violemment embarquer en sortant sa banderole qui reprends la phrase du président français lors de son discours à Alger : « La colonisation est un crime contre l’humanité ». Trois autres militants indépendantistes sont neutralisés et menottés et placés en garde à vue. Trois d’entre eux sont libérés après 22 heures et la quatrième après 42 heures de garde à vue suite à ses propos envers Macron : « État français assassin… Macron assassin… Kanaky Libre ». Elle sort avec un rappel à la loi pour outrage à l’état français et au président de la République avec suite judiciaire à condition qu’elle ne commette pas une autre infraction dans un délai de 6 ans.

Manifestants indépendantistes

Manifestants indépendantistes

Le secrétaire général de l’union locale de la CGT, figure de proue du syndicalisme dans le Bassin minier, Robert Wattebled, était convoqué hier mercredi en matinée au commissariat pour être entendu à la suite d’une plainte déposée contre lui pour tentative d’intimidation par un huissier de justice. Les faits reprochés remontent à la manifestation du 19 avril à Montceau. Plusieurs dizaines de syndiqués étaient venu soutenir Robert Wattebled à cette audition. C’est désormais au procureur de Chalon de décider de la suite qui sera donnée à cette plainte.

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Ce lundi 7 mai, une trentaine d’étudiants, soutenus par une autre centaine, bloquaient l’accès aux amphithéâtres de l’Université Grenoble Alpes (UGA) où étaient programmés des examens.

La direction de l’UGA a fait appel à la police. Les policiers ont alors chargé les étudiants en utilisant leur bouclier et du gaz lacrymogène. Un étudiant a été conduit à l’hôpital pour des blessures sans gravité. Un autre étudiant a quant-à-lui été arrêté et placé en garde à vue pour « violences sur agent de la force publique ». Par ailleurs, des affrontements similaires avaient eu lieu sur le campus de Lettres et Sciences humaines à Nancy (voir notre article).

A Lyon, cinq étudiants ont été arrêté par la police sur le campus de Lyon 2 Bron alors qu’ils tentaient de monter des barricades. Ils sont également accusé d’avoir dégradé des serrures et du matériel.

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Ce lundi 7 mai, des cheminots de SUD-Rail ont lancé une opération coup de poing visant à perturber l’activité de la Gare de Montparnasse, de la Gare de l’ESt et de la Gare du Nord. L’opération a commencé à la Gare Montparnasse où les cheminots sont entrés avec des fumigènes. Les CRS, d’abord pris de cours, ont repoussé les manifestants à coup de matraque et de bouclier. Ils les ont ensuite nassé pendant plus d’une heure.

La grève à la SNCF

La grève à la SNCF

Les forces de l’ordre étaient intervenues jeudi sur le campus de Lettres et Sciences humaines à Nancy, où les examens avaient débuté dans la matinée. Une trentaine d’étudiants opposés à la loi Orientation et réussite des étudiants (Ore) s’étaient postés devant l’amphithéâtre où devait se dérouler un partiel d’anglais. Des bousculades se sont produites quand les forces de l’ordre ont essayé d’évacuer des étudiants assis par terre. Plusieurs d’entre eux avaient été menottés et emmenés à l’extérieur du campus.

Parmi les sept étudiants interpellés jeudi, cinq ont passé deux nuits en garde à vue au commissariat central de Nancy. Les deux autres sont ressortis vendredi. Six d’entre eux seront poursuivis en correctionnelle pour « violences sur policiers », « dégradations » et refus de donner leurs ADN et code de téléphone portable. Ils sont convoqués devant le tribunal correctionnel les 13 août, 20 août et 14 septembre.

L'intervention policière jeudi à Nancy

L’intervention policière jeudi à Nancy

Huit personnes ont été interpellées lors de la « Fête à Macron », qui s’est déroulée à Paris samedi 5 mai, en présence de dizaines de milliers de personnes, entre la place de l’Opéra et la place de la Bastille. Quatre ont été relâchées sans faire l’objet de poursuites. Les quatre autres ont été mises en garde à vue à l’issue de ces interpellations, dont deux ont été levées depuis :
– un mineur, trouvé en possession d’armes par destination, a fait l’objet d’un rappel à la loi puis a été remis en liberté.
– deux majeurs, interpellés pour « port d’arme prohibé », ont été placés en garde à vue. L’un d’eux, arrêté en possession notamment d’un marteau, a toutefois été remis en liberté en raison d’une « infraction insuffisamment caractérisée ».
– une personne, impliquée dans les dégradations volontaires d’un véhicule de Radio France, est toujours interrogée par des enquêteurs. Radio France a par ailleurs confirmé son intention de déposer plainte.

La

La

Membre de la commission d’enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires, la députée macroniste de la Nièvre, Perrine Goulet avait souligné à la séance du 22 mars que les ONG, et en particulier Greenpeace, en prenant la précaution d’afficher leur nom de loin sur les banderoles, ne suscitent par le même type de réaction que si quelqu’un d’inconnu pénétrait dans un site sensible. Comme la rapporteure de la commission ayant objecté qu’il suffisait à un terroriste de prendre la banderole Greenpeace, la députée avait alors conclut: « Pourquoi nous ne ferions pas un peu comme aux Etats-Unis ? Avec une sécurisation par miradors et possibilité, effectivement, de ne pas se poser de questions, et quand il y a une intrusion, de tirer ? »

Alors que plusieurs de ses activistes se sont introduits, à l’automne 2017, dans l’enceinte deux centrales nucléaires afin, explique Greenpeace, de « démontrer l’extrême vulnérabilité des piscines d’entreposage de combustible usagé, hautement radioactif, face aux risques d’attaques extérieures », l’organisation écologiste a déposé, le 25 avril, une plainte avec constitution de parties civiles contre la députée pour « provocations à un crime et à un délit non suivis d’effet » au tribunal de grande instance de Paris.

Intrusion de Greenpeace dans une centrale nucléaire

Intrusion de Greenpeace dans une centrale nucléaire

Dans la foulée des incidents survenus mardi 1er Mai à Paris (voir notre article), 102 personnes avaient été placées en garde à vue – dont une bonne moitié rapidement relâchées et mises hors de cause. Seize d’entre elles passaient en comparution immédiate, jeudi 3 et vendredi 4 mai, devant le tribunal correctionnel de Paris pour « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations ». Deux auraient été vus jetant un projectile sur les CRS, en l’occurrence une bouteille en verre et un caillou. Une est accusée d’avoir ramassé un terminal de carte bleue dans le McDo de la gare d’Austerlitz, une autre se voit reprocher d’avoir eu dans son sac une clé Allen – le petit L métallique à embout hexagonal, que la justice considère comme « une arme de catégorie D2 ».

Beaucoup devaient leur présence au tribunal non pas à la commission constatée d’une infraction, mais uniquement à la tenue sombre qu’ils avaient enfilé le jour de la manifestation, ou à la possession de sérum physiologique ou de masques destinés à contrecarrer les effets des gaz lacrymogènes. A l’exception d’un prévenu condamné trois fois pour des graffitis, tous avaient un casier judiciaire vierge. Bilan de ces audiences en urgence : treize des seize prévenus ont obtenu le renvoi de leur procès fin mai ou début juin – parmi eux, quatre restent en détention provisoire pour avoir menti sur leur identité. Les trois autres ont choisi d’être jugés immédiatement : trois relaxes, compte tenu de la légèreté des dossiers.

Les incidents de Paris

Les incidents de Paris