Des affrontements ont éclaté vendredi lors d’une manifestation à Athènes, à l’heure où le Parlement donnait son feu vert aux nouvelles mesures d’austérité décidées par le gouvernement pour sortir le pays de la crise. Les incidents se sont produits sur la place Syntagma, surplombée par le Parlement, alors que jusqu’à 7.000 personnes protestaient contre le plan d’économies supplémentaires de 4,8 milliards d’euros. Il prévoit notamment un relèvement de la taxe à la valeur ajoutée (TVA), de 19 pour cent à 21 pour cent, ainsi que le gel des retraites et des réductions de salaire pouvant atteindre 8 pour cent dans la fonction publique.
Le président de la première centrale syndicale du pays, GSEE, s’adressait à la foule quand il a été agressé par des militants d’extrême gauche. Yannis Panagopoulos a échangé des coups avec ses assaillants avant d’être évacué, les vêtements déchirés et en sang. Des émeutiers s’en sont également pris aux Evzones, les gardes en costume traditionnel – tunique et sabots à pompon -, qu’ils ont chassés de la tombe du soldat inconnu. La police les a dispersés à coups de matraque et de gaz lacrymogènes.
Des violences ont à nouveau éclaté quand des jeunes masqués ont attaqué la police dans l’enceinte du Conseil d’Etat, la plus haute instance administrative grecque, et tenté de forcer l’entrée du ministère du Travail. Ils ont aussi cassé les vitrines de deux banques, deux hôtels, d’une boutique de téléphonie mobile et d’un fast-food. La police a arrêté cinq personnes et comptait sept blessés dans ses rangs. Une manifestation plus tôt dans la journée s’était déroulée dans le calme, tandis que des incidents moins graves ont éclaté lors de deux rassemblements à Thessalonique, la deuxième ville du pays.
Manif anti-austérité en Grèce