Le mardi 22 avril, un groupe composé de membres des familles de prisonniers politiques et des étudiants qui les soutenaient, ont participé à un rassemblement devant le bureau du chef de l’appareil judiciaire du régime, afin de protester contre le raid sauvage des agents de répression sur les prisonniers politiques à la prison d’Evin (pour moitié des Moudjahidines du Peuple, pour moitié des militants de diverses organisations de la gauche révolutionnaire). Le mercredi 23, un jour après la manifestation des familles des prisonniers politiques, trois personnes (Nada Sabouri, Milad Pour-Issa et Sohrab Salehine) ont été arrêtées en Iran. Ce sont des étudiants de l’université de Téhéran, on est sans nouvelle de la situation des personnes arrêtées et de leur lieu de détention.

La répression provoquent des réactions. Ainsi, la Coordination locale des étudiants (CLE) de l’université de Tizi Ouzou appelle le 5 mai à une marche pour dénoncer les violences policières lors de la marche de commémoration du 20 avril, dans la capitale du Djurdjura. Le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) appelle aussi les citoyens à prendre part à une autre marche demain, dans la ville de Tizi Ouzou pour condamner «les agissements inhumains des policiers en civil et en uniforme à l’égard des participants à la marche pacifique du 20 avril».

Du côté officiel, l’Assemblée populaire de wilaya (APW) a condamné et dénoncé la répression dont ont fait l’objet de jeunes manifestants. Cinq policiers, dont un commissaire, impliqués dans la répression ont été suspendus. C’est une suspension d’exercice provisoire en attendant les résultats de l’enquête ordonnée par la Direction générale de la Sûreté nationale.

Les manifestants qui célébraient dimanche le 34e anniversaire du printemps berbère ont été violemment réprimés par les forces de l’ordre deux jours durant. Les manifestants, pour la plupart des étudiants, ont entamé leur marche du campus universitaire vers le centre-ville. La police a tenté de les disperser à coups de matraque, de gaz lacrymogène. Les marcheurs ont répliqué par des jets de pierres et autres projectiles. Il y a eu plusieurs arrestations très violentes. Selon d’autres témoignages recueillis auprès des riverains de l’université de Tizi Ouzou, on dénombre plusieurs blessés, dont deux graves, parmi les manifestants.

Les affrontements ont repris lundi. Des étudiants se sont à nouveau rassemblés malgré les avertissements des autorités et réclament la libération de leurs camarades arrêtés la veille. Les affrontements ont lieu également la nuit. Des étudiants de Bouira, une autre localité de la région, ont également dénoncé la répression dont il ont fait l’objet en célébrant le printemps berbère.

La Haute Cour de Justice a confirmé les verdicts prononcés le mardi 22 avril dans lesquels quatre prisonniers politiques kurdes ont été condamnés à mort. Les quatre prisonniers politiques sont : Mohammad Abdollahi, Mostafa Salimi, Ali Afshari et Habib Afshari. Ils sont actuellement emprisonnés dans la ville d’Oroumieh (chef-lieu de la province d’Azerbaïdjan occidental, située au nord-ouest de l’Iran).

Ces dernières semaines, plusieurs autres prisonniers politiques kurdes ont été condamnés à mort, notamment : Samkou Khorshidi, Shirkou Maaréfi, Habibollah Golparipour, Reza Esmaïli-Mamédi. 16 prisonniers kurdes ont été exécutés et 20 autres prisonniers kurdes qui se trouvent actuellement dans le couloir de la mort. Par ailleurs 39 autres prisonniers sunnites kurdes ont été condamnés à mort pour des raisons confessionnelles.

Environ 200 proches et parents de prisonniers politiques se sont rassemblés hier dès la matinée devant la prison d’Evine et y sont restés toute la journée. Ils demandent à voir leurs proches et le retour des prisonniers à la section générale. Les gardiens refusent les visites aux familles rassemblées depuis 8h00 du matin et tentent de la disperser. En même tant, pour empêcher tout contact de ces familles avec les autres familles, le régime envoie des parasites pour brouiller les communications téléphoniques avec les autres quartiers de la capitale.

Le 17 avril, un grand nombre de gardiens de la révolution, d’agents du renseignement et de membres de la garde spéciale pénitentiaire, avaient profité du prétexte d’une inspection pour passer violement à tabac, insulter et humilier les prisonniers politiques de la section 350. Dans cette attaque, de nombreux détenus ont été grièvement blessés, y compris l’un d’eux qui vient juste de subir une opération chirurgicale à cœur ouvert. Les gardes ont enchainé aux mains et aux pieds à leur lit à l’infirmerie d’Evine des prisonniers gravement blessés.
32 prisonniers politiques sont à l’isolement dans la section 240 d’Evine bien qu’ils soient blessés et qu’ils aient besoin d’être soignés et rien n’a filtré sur leur situation.

Les prisonniers politiques de la section 350 se sont mis en grève de la faim le 18 avril pour protester contre ce raid sauvage et l’absence de toute information sur le sort de 32 de leurs codétenus. De leur côté, le 19 avril, des familles des prisonniers politiques sont aussi allées protester devant le Parquet de Téhéran, place Ark (photo).

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Des manifestants palestiniens ont été dispersés avec des grenades assourdissante. Seize Palestiniens ont été arrêtés ce dimanche matin, en plus des 8 personnes déjà arrêtés samedi. Ils sont accusés d’avoir jeté des pierres. Depuis une semaine, les heurts entre manifestants musulmans et forces de sécurité se multiplient sur l’esplanade.

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Le prisonnier politique kurde iranien, Simko Khorshidi, a été pendu à la prison de Kermanshah, au Kurdistan iranien. Arrêté à Téhéran en 2011, puis transféré dans les prisons de Sanandaj et Saqqez, avant de se trouver à la prison de Dizél, dans la province de Kermanshah, il avait été condamné à mort le 9 mai 2012 pour « Moharebeh » (inimitié envers Dieu) et appartenance à une organisation kurde. Il était originaire de Baneh.

Le même jour, la cour suprême iranienne a approuvé la condamnation à mort deux autres prisonniers politiques kurdes, Mohammad Abdoullahi et Mostafa Salimi. Le premier a été arrêté en avril 2010 et a été condamné trois ans plus tard, le 19 avril 2013, à la peine de mort par le tribunal de la ville kurde de Mahabad. Les motifs étaient les mêmes que ceux dirigés contre Simko Khorshidi. Quant au prisonnier kurde Mostafa Salimi, il avait été arrêté le 6 avril 2013 dans la province de Lorestan, avant d’être condamné a mort pour « Moharebeh » et appartenance a une organisation kurde. le 17 avril dernier, il a été transféré en cellule d’isolement à la prison de Saqqez, une autre ville du Kurdistan iranien. Entre 30 et 60 prisonniers politiques kurdes se trouvent dans les couloirs de la mort.

Le dimanche 6 avril, les ouvriers de l’usine métallurgique Zagros (à Gharveh, à l’Ouest de l’Iran) ont bloqué une grande avenue au centre de Sanandaj (chef-lieu de la province de Kurdistan). Ils sont en colère contre leurs conditions de travail précaires. Les forces de sécurité du régime ont encerclé les ouvriers protestataires et ont tenté de disperser les manifestants. Les ouvriers ont souligné qu’ils poursuivront leurs protestations jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.

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Lundi soir, un officier supérieur de la police israélienne a été tué lorsque sa voiture a été la cible de tirs sur une route près de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. La femme de la victime a été grièvement blessée. Cet officier supérieur était chargé d’opérations de renseignement au sein de la police israélienne, il dirigeait depuis trois ans le directeur de l’unité de collecte du département chargé de la surveillance électronique. Ancien militaire de carrière pendant 25 ans, il avait servi comme lieutenant-colonel au sein de l’unité 8200 de l’armée israélienne, l’équivalent israélien de la NSA, poste qu’il avait quitté pour rejoindre la police. Le ministre israélien de la Sécurité intérieure a déploré « une grande perte pour les services de sécurité ». L’armée israélienne ratisse une partie du village palestinien d’Idhna, à proximité du lieu de l’attaque. Certains habitants avoir été battus par des soldats lors de perquisitions à leurs domiciles.

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