Lundi matin 7 juillet, au Koweït, s’ouvrait un nouveau procès à l’encontre d’un leader de l’opposition, Musallam al-Barrak. Accusé d’avoir insulté la justice, il a été placé en garde à vue pour 10 jours mercredi dernier, provoquant la colère de ses partisans. Des centaines de personnes ont tenté de se rassembler vers 22h dimanche soir 6 juillet mais très vite, la police koweïtienne les a dispersées à coups de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc, avant de poursuivre les manifestants dans les ruelles.

Depuis l’arrestation le 2 juillet de Musallam al-Barrak, ancien syndicaliste et député, les manifestations ont donné lieu chaque soir à des heurts avec la police. Outre la libération de l’opposant le plus populaire du Koweït, c’est une purge du ministère de la Justice que les jeunes manifestants réclament. Musallam al-Barrak est accusé d’insulte à la Cour suprême et à son président. Lors d’un rassemblement le 10 juin, il avait dénoncé l’inaction de la justice et accusé de hauts responsables d’avoir détourné plus de 50 milliards de dollars de fonds publics dans des banques étrangères. Parmi eux, figurent des membres de la famille princière dont l’ancien Premier ministre. Pour appuyer ses propos, il avait diffusé devant des centaines de personnes les extraits de comptes bancaires sur un grand écran. Des accusations corroborées par un autre membre de la famille princière en rivalité dans la succession à l’émir. Musallam al-Barrak fait l’objet de dizaines d’autres poursuites pour insulte ou diffamation, au point qu’il ne peut assister à lui seul à toutes les auditions.

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Après une vague d’intense répression contre les Palestiniens -Des centaines d’arrestations et au moins 5 morts, le meurtre d’un jeune palestinien et plusiers expéditions punitives, Jerusalem a été secouée par émeutes et affrontements ces dernières heures. Au moins 60 Palestiniens ont été blessés dont 9 par des balles réelles. Apparement, les blessés ont plus été faites par des milices que par la police israelienne…

Affrontements à Jerusalem

Affrontements à Jerusalem

Empêcher des détenus de rencontrer leurs avocats est un phénomène largement répandu dans les cas où des Palestiniens sont soupçonnés d’atteintes à la sécurité, et que ce phénomène touche également des détenus qui sont citoyens israéliens. Parmi les cas évoqués, celui de six mineurs d’âge arrêtés dans l’enquête sur un meurtre d’un jeune Israélien, qui avaient été interdits d’accès à leurs avocats, et qui ont tous ultérieurement été libérés sans charge, La loi israélienne sur la détention permet au Shin Beth d’interdire aux détenus suspects d’atteintes à la sécurité, y compris des mineurs d’âge, de rencontrer leurs avocats, et ce pendant 10 jours prolongeable de 21 jours.

Malgré toutes leurs tentatives, les organisations israéliennes pour les Droits de l’homme n’ont pas réussi à obtenir des informations sur l’ampleur de ce phénomène. Le Shin Beth prétend qu’il s’agit là d’une exception au Freedom of Information Act (Loi pour la liberté d’information), car « il existe des organisations terroristes qui se préoccupent d’obtenir cette information ».

Les prisonniers qui refusaient toute nourriture depuis le 24 avril, afin de protester contre leur détention par Israël sans inculpation ni jugement en vertu d’une procédure appelée la détention administrative (qui peut être prolongée indéfiniment pendant des années) ont trouvé un accord avec les autorités pénitentiaires israéliennes.

La grève de la faim a été suspendue pendant la nuit dernière, Israël faisant savoir son accord pour lever les peines infligées aux détenus durant la grève de la faim et d’autres mesures qui les affectent en prison. « Nous ne parlons pas d’une grande, nette victoire dans le sens de la pratique procédurale, mais nous parlons d’une amélioration dans la question de la détention administrative, » a déclaré un représentant des prisonniers. Environ 200 des quelque 5000 Palestiniens détenus par Israël sont des détenus « administratifs », bien que ce nombre semble prêt à doubler depuis qu’Israël lance une opération majeure de kidnappings en Cisjordanie après la disparition de trois colons.

A l’appel de la communauté palestinienne en Belgique et au Luxembourg, une centaine de personnes se sont rassemblées mercredi entre 13 et 15h sur le rond-point Schuman, à Bruxelles, en signe de soutien aux prisonniers palestiniens.

En Egypte, des dizaines d’activistes égyptiens ont organisé samedi matin, comme il le font depuis des mois, un rassemblement contre la loi qui restreint le droit de réunion. Les organisateurs avaient annoncé leur intention de marcher sur le Palais présidentiel, et la police les en a empêchés. 24 manifestants ont été arrêtés. Un tribunal administratif a décidé de renvoyer la loi devant la Cour constitutionnelle pour révision. Le problème c’est que la loi sera révisée par la personne même qui l’a promulguée, l’ancien président Adly Mansour. À Berlin, en Irlande, à Londres et dans d’autres pays, des rassemblements ont eu lieu en opposition la loi anti-manifestation et en solidarité avec les prisonniers politiques.

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Samer al-Issawi, ancien prisonnier palestinien arrêté pour son appartenance au Front Démocratique pour la Libération de la Palestine et la fabrication de bombes artisanales en 2002 puis libéré en octobre 2011 avec un millier d’autres prisonniers, ré-arreté en juillet 2012 pour avoir quitté Jérusalem (violant ses conditions de libération), libéré à nouveau en avril 2013 après une grève de la faim de 8 mois. Samer vient d’être arrêté à nouveau avec de nombreux anciens prisonniers lors d’opérations de l’armée autour des trois Israéliens kidnappés. L’armée refuse de révéler les raisons de son arrestation.

Samer Issawi après sa grève de la faim en 2012

Samer Issawi après sa grève de la faim en 2012

En lutte contre l’opposition islamiste des Frères musulmans, le gouvernement égyptien frappe également toute forme d’opposition ou de dissidence. Torture, perquisitions dévastatrices et détention abusive ciblent également les forces démocratiques et progressistes qui critiquent le régime militaire, et les institutions jugées corrompues (police, justice, notamment). A côté de la répression des membres et sympathisants des Frères musulmans, tous assimilés à des terroristes par un décret de décembre 2013, la répression des forces progressistes semble marginale, elle est pourtant bien réelle. En mai, une ONG de la gauche égyptienne (le Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux) a vu ses locaux envahis et son personnel terrorisé par un raid de la police.

Samedi, qui était jour de solidarité internationale avec les prisonniers égyptiens, la dispersion au Caire de la manifestation de gauche qui réclamait l’abolition de la loi régulant les manifestations et la libération des prisonniers politiques a été violente, avec quelques aides de la police en civil jouant du bâton pour permettre à la police d’interpeller les manifestants plus facilement. Les militants de gauches arrêtés sont bastonnés par les policiers dans les commissariats des heures durant, certains ont été torturés à l’électricité par les agents de la sécurité nationale est arrivée, et s’est occupée de nous un par un. On a entendu des cris, et les gens étaient torturés à l’électricité. Ceux qui ont été transférés en prison ont connus bastonnades et viol.

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Quatre prisonniers politiques kurdes iraniens de confession sunnite, Hamed Ahmadi, Kamal Molaï et les frères Jamchid et Jahanguir Dehghani incarcérés à la maison d’arrêt de Ghezel Hessar à Karadj (banlieue de Téhéran), sont en grève de la faim.

Ils ont cessé de s’alimenter depuis le 14 juin et après avoir été transférés de la prison de Gohardacht à celle de Ghezel-Hessar dans la même ville pour procéder à leur exécution. Ils sont condamnés à mort pour « propagande contre le régime, corruption sur Terre et guerre contre Dieu (Moharebeh) ». Ces quatre détenus ont perdu beaucoup de poids, ont une chute de tension et des problèmes néphrétiques. Hamed Ahmadi souffre de saignements de l’estomac. Il y a quatre mois, également, pour protester contre leur condamnation à mort, ils avaient mené 73 jours de grève de la faim.

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Deux Palestiniens ont été tués par les forces d’occupation israéliennes opérant en Cisjordanie tôt ce dimanche matin, au dixième jour de l’offensive israélienne visant à récupérer les trois colons. Un homme a été tué à Naplouse, après s’être approché de la police des frontières israélienne opérant dans la ville et a été abattu. L’homme, Ahmed Fahnawi, âgé de 27 ans, a été atteint de quatre balles et est décédé plus tard de ses blessures.

Le deuxième homme, Mohammed Tarifi, 30 ans, a été tué lors d’affrontements avec les forces de sécurité à l’entrée de Ramallah et est décédé plus tard, en route vers l’hôpital. Cinq autres Palestiniens ont été blessés dans les affrontements. Neuf Palestiniens ont été arrêtés durant la nuit. Un vieil homme est mort d’une crise cardiaque en tentant d’empêcher les troupes israéliennes de perquisitionner sa maison.

Les mesures israéliennes, qui incluent des restrictions sur la liberté de circulation, ont provoqué la colère de la rue palestinienne, d’autant que la police de l’autorité palestinienne semble décidée à faire appliquer ces restrictions. Ce vendredi les forces de police de l’Autorité Palestinienne ont empêché violemment une manifestation de soutien à la grève de la faim. Plusieurs mères et épouse de prisonnier ont été frappées à Hébron, en Cisjordanie sous occupation.

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Dix Palestiniens ont été arrêtés dans la nuit de vendredi à samedi en Cisjordanie, au 9e jour d’une opération israélienne lancée après l’enlèvement de trois jeunes Israéliens près d’une colonie. Entre 330 et 380 Palestiniens ont été arrêtés depuis le début de l’opération. Parmi les personnes arrêtées dans la nuit figurent de nouveau des Palestiniens libérés lors de l’échange en 2011 d’un millier de prisonniers contre un soldat israélien. Une cinquantaine d’anciens prisonniers auraient été placés de nouveau en détention administrative par Israël.

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