Hejab al-Hajeri, un étudiant en droit, avait été condamné en avril 2013 à deux ans de prison par un tribunal de première instance qui l’avait reconnu coupable de tweets jugés critiques à l’égard de l’émir. Une cour d’appel a confirmé le jugement six mois plus tard. Le militant, qui avait été libéré sous caution, doit maintenant purger sa peine, le jugement de la Cour suprême étant sans appel. Des tribunaux koweïtiens ont, au cours des deux dernières années, inculpé et condamné à des peines de prison nombre d’internautes de l’opposition sous l’accusation d’offense envers l’émir, qui a par la suite accordé sa grâce à plusieurs d’entre eux. D’autres sont jugés pour des charges similaires. Au Koweït, critiquer l’émir constitue une infraction à la Constitution, dont l’auteur est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison.

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La vidéo de la mort de Nadim Nouwara, 17 ans, tué avec un autre jeune Palestinien le 15 mai en Cisjordanie occupée, lors des manifestations pour la « Nakba », avait montré les jeunes marchant tranquillement à l’ombre d’un bâtiment s’effondrer, touchés par des sniper israéliens, alors qu’ils ne représentaient aucune menace. Après la mort des deux jeunes, l’armée israélienne avait affirmé que ses soldats n’avaient utilisé des moyens anti-émeute et des balles caoutchoutées.

voir la vidéo dans notre article du 20 mai en cliquant ici

Son corps a été exhumé mercredi pour une autopsie conduite par une équipe de médecins légistes composée de deux Israéliens, un Palestinien, un Danois et un Américain. Les experts sont clairement tombés d’accord sur la cause du décès: ‘il s’agissait d’un tir à balle réelle qui a transpersé la la poitrine. Les rayons X ont repéré des fragments de balle dans le corps. Les experts ont éliminé toute autre cause de décès, comme des balles caoutchoutées ou quoi que ce soit d’autre. La famille religieuse du deuxième Palestinien, Mohammad Oudeh, âgé de 16 ans, a refusé l’autopsie.

A l’appel de plusieurs mouvements palestiniens, les commerçants ont refusé d’ouvrir leur magasin durant la journée de jeudi aussi bien dans la vieille ville que dans le reste de Jérusalem-est. La grève doit prendre fin à 20H00 locales. Cette grève est un soutien à la grève de la faim des prisonniers palestiniens qui luttent contre la détention administrative, une pratique héritée de l’époque du mandat britannique sur la région, qui permet de détenir une personne sans inculpation ni jugement en vertu d’ordonnances militaires renouvelables indéfiniment.

250 détenus refusaient de s’alimenter, dont 80 étaient hospitalisés jeudi matin. Quelque 5000 Palestiniens sont actuellement emprisonnés en Israël, dont près de 200 en détention administrative. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé Israël à inculper ou libérer ces détenus retenus sans charge. Le Parlement israélien a approuvé lundi une proposition de législation qui autoriserait à alimenter de force les prisonniers palestiniens, mais une série de débats et de votes sont encore nécessaires pour qu’elle ait force de loi.

Le Service pénitentiaire israélien (IPS) a informé le comité des grévistes de la faim qu’il n’était pas dans son pouvoir de négocier avec les grévistes. D’autre part, bien que l’Association médicale israélienne s’oppose à la proposition de loi en vue de nourrir les grévistes de force, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré récemment que l’on trouvera bien des médecins israéliens qui se chargeront de cette alimentation forcée et il a également déclaré que le processus de promulgation de cette loi sur l’alimentation forcée sera accéléré, et ce, afin d’essayer de traiter du cas des actuels grévistes de la faim.

L’IPS et ses unités spéciales continuent à prendre des mesures punitives contre les grévistes de la faim: interdiction de toute communication avec le monde extérieur ; restriction de l’accès à leurs conseillers juridiques ; transfert continuel d’une prison à l’autre ; l’isolement ; enfermement solitaire de la direction des grévistes de la faim ; refus des visites de la famille ; et des amendes. Les grévistes de la faim sont gardés dans des sections et des cellules vides ; leurs vêtements et leurs objets personnels élémentaires ont été confisqués ; et on ne les autorise qu’à garder des tasses pour boire de l’eau. Dans certaines prisons, on les oblige à boire de l’eau sale des robinets ou de parcourir 40 mètres afin de pouvoir avoir de l’eau.

Les gardiens de la prison et les unités spéciales de l’IPS battent et insultent les grévistes de la faim quotidiennement, les forçant à se tenir debout pour le comptage, sans prendre du tout en considération leurs conditions de santé et leur incapacité à se tenir debout. En outre, les médecins et infirmières de l’IPS humilient et maltraitent aussi les grévistes. Des grévistes qui ont été transférés dans des hôpitaux civils (il y en a 80) y ont été mis aux fers sur leur lit même 24 heures sur 24.

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Reza Chahabi est membre du comité de direction du syndicat des employés de la Régie des transports de la ville de Téhéran. Il a entamé une grève de la faim pour protester contre son transfèrement de la prison d’Evin à Téhéran vers la prison de Gohardacht à Karadj. Il a besoin d’une opération chirurgicale sur sa colonne vertébrale et cette opération n’est pas réalisable à l’intérieur de la prison. Les médecins qui l’ont examiné ont souligné que si Réza Chahabi ne reçoit pas rapidement les soins médicaux dont il a besoin, le côté gauche de son corps sera prochainement paralysé.

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Les habitants du village de Savadjan dans la province de Chahar-Mahal-va-Bakhtiari, (ouest de l’Iran) d’où était originaire Gholam-Reza Khosravi, ont tenu une cérémonie à la mémoire de ce membre de l’OMPI pendu à l’aube du 1 juin à la prison de Gohardacht en banlieue de Téhéran. Les services de renseignement ont refusé de restituer le corps à sa famille et l’ont enterré en secret à 1h00 du matin le 2 juin au cimetière Bagh-e-Rezvan d’Ispahan. Les habitants de Savadjan se sont d’abord rassemblés devant le sanctuaire de Seyed Soleiman. Ils ont ensuite marché en cortège jusqu’à la mosquée pour la cérémonie en scandant des slogans en l’honneur de Khosravi, En réponse, les forces de sécurité ont interrompu la cérémonie.

Le Maroc a entrepris, depuis une dizaine d’années, un programme intitulé « Villes sans bidonville », qui prévoit le déplacement de près de deux millions de personnes au total, sur l’ensemble du territoire. Plus de 100.000 personnes sont concernées par cette mesure, à Casablanca, capitale économique de cinq millions d’habitants. Des camions et bulldozers, accompagnés par des membres des forces de l’ordre, ont entrepris, mardi, la démolition d’une quarantaine de baraques à « Carrières centrales », bidonville de plusieurs dizaines de milliers d’habitants.

Les policiers ont alors été l’objet de jets de pierres et plusieurs personnes ont été interpellées. Des habitants qui défendaient leur habitat ont également été touchés. Quatre policiers ont été blessés et plusieurs personnes ont été interpellées.

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Gholam-Reza Khosravi, un prisonnier politique sympathisant de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) et partisan de l’établissement d’un régime démocratique et laïque dans son pays a été exécuté dimanche 1er juin pour son rôle dans le mouvement de contestation des prisonniers politiques le mois dernier en Iran. Ce père de famille exécuté après 12 années de prison et de torture, était considéré par les autorités comme le « principal instigateur » du mouvement de protestation sans précédent des prisonniers politiques de la section 350 de la prison d’Evine en avril dernier. Mis en isolement, il avait entrepris une grève de la faim qui a duré 21 jours et avait appelé la population à se joindre aux revendications des prisonniers politiques.

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Les forces israéliennes ont violemment dispersé une manifestation de solidarité avec les prisonniers grévistes de la faim, près du camp de réfugiés d’al-Arrub ce vendredi, tirant des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes les manifestants. Des centaines de Palestiniens et d’élus ont par ailleurs pris part à la manifestation dans la ville de Ramallah pour soutenir les 140 détenus administratifs sont en grève de la faim depuis 38 jours.

L’administration pénitentiaire israélienne a récemment distribué des tracts aux prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dénonçant officiellement un accord établi au préalable avec les prisonniers en 2012 sous les auspices égyptiennes. La grève actuelle a été lancé le 24 avril dernier, par 80 détenus, et beaucoup les ont rejoints depuis. Le ministre palestinien des Affaires des prisonniers en Cisjordanie, a déclaré hier que 1.500 prisonniers palestiniens se joindraient à une grève de la faim de masse ce dimanche.

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En un mois et demi, les autorités marocaines ont arrêté 11 militants du mouvement du 20-Février. Les premières arrestations ont eu lieu lors d’une marche organisée par les trois principaux syndicats du Maroc avec l’accord des autorités, le 6 avril dernier à Casablanca. Les activistes du mouvement du 20-Février (un mouvement de protestation né dans le sillage des printemps arabes) sont accusés de « violence envers un agent dans l’exercice de ses fonctions » et « participation à une manifestation non déclarée ». Ils ont été condamnés à des peines allant de 6 mois à un an de prison.

De nombreux jeunes se sont mobilisés, sur la toile et à travers des flashmobs, pour dénoncer ces arrestations, en particulier celle d’Ayoub Boudad, surnommé Bart Simpson, étudiant de 19 ans et figure connue du mouvement. Le 22 mai, c’est au tour du rappeur contestataire Mouad Belghouat, alias « El-Haqed » (le rancunier). Connu pour ses chansons virulentes contre le pouvoir royal, il avait déjà séjourné à deux reprises en prison, la dernière fois en janvier 2012. La mobilisation s’est transformée en un « Free Koulchi » (Libérez tout le monde), qui demande la libération de tous les prisonniers politiques du pays.

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Karim Lachoer, syndicaliste et militant rifain a été arrêté le 27 mai entre 3 et 4 h du matin et amené au commissariat d’Al Hoceima. Les médecins légistes ont établi l’heure son décès à 4h 15 suite à une hémorragie interne, avant son arrivée à l’hôpital aux entre 5h et 6h du matin, heure à laquelle la famille a été informé du décès. Le rapport indique également que les traces sur le corps de la victime ont été causées par des coups et blessures qui n’ont pu être commis qu’au commissariat puisque la victime est passée directement du commissariat à la morgue de l’hôpital.

Il ne fait aucun doute que Karim Lachoer a été assassiné par la police marocaine à l’intérieur du commissariat d’Al Hoceima ; et c’est accompagné d’une foule nombreuse que la victime a été enterrée, hier 29 mai, dans son village natal de Tighanimine dans la région d’Al-Hoceima. La foule scandait :« Criminels ! », « Karim été assassiné ! le makhzen [le système, le régime] est l’unique responsable ! ».

Karim Lachqer

Karim Lachqer