Hier, les jeunes du Mouvement du 20 février avaient prévu de se réunir devant le parlement de Rabat. Ils voulaient dénoncer l’utilisation faite de la force dimanche dernier contre les manifestants dans plusieurs villes du pays. Une heure avant le début du rassemblement, un important dispositif policier avait été déployé aux alentours du bâtiment. Dès son arrivée, la foule a été empêchée de se rassembler à coups de matraques, les autorités considérant ces manifestations comme non autorisées. Il n’y a eu aucun blessé parmi les jeunes. Une nouvelle manifestation est prévue ce dimanche à Casablanca.

Les services de sécurité du Bahreïn ont bloqué de plusieurs sites de l’opposition et arrêté une dizaine de cyberactivistes. Sur Twitter, des partisans (des fonctionnaires?) du régime tentent côté d’identifier les manifestants et publient des photos de protestataires présenté comme des traîtres. Enfin, les services de sécurité enquêteraient également sur Facebook pour rechercher les opposants. La page d’un fonctionnaire a ainsi été montrée à la télévision officielle comme preuve de son implication dans la révolte. En conséquence, de nombreux internautes ont nettoyé leurs profils et le groupe du mouvement contestataire sur le réseau social a vu le nombre de ses abonnés chuter drastiquement ces dernières semaines.

Zadeh, un homme de 28 ans du village de Gol Adam Salmas a été arrêté en 2006 par des agents de l’Agence du ministère de renseignement de Salmas, qui l’accusait sur le fait de coopérer avec un groupe de résistance kurde Iranien d’opposition, mais il avait été innocenté et libéré. En 2008, alors qu’il travaillait comme chauffeur de taxi, il a été identifié à proximité du lieu d’un combat entre les guérilleros du PJAK et des « Gardiens de la Révolution », qui coûta la vie à un officier pasdaran. Quelques jours après, les forces répressive de sécurité ont arrêté son père et son frère ; Zadeh a été contraint de se rendre en raison de la pression et de la torture pratiquée contre des membres de sa famille.

Son père et son frère ont été libérés juste après qu’il se soit rendu. Il a ensuite été transféré à la prison de Salmas, après quatre mois de détention, où il a subi des interrogatoires d’agents des force répressives de l’agence du ministère de renseignement de cette ville. Il a été jugé et condamné à mort dans un procès, puis innocenté in extremis de l’accusation de complicité de meurtre de l’officier des Gardiens de la Révolution ; sa peine a été commée à 25 ans de prison.

L’opposition yéménite a décidé dimanche d’intensifier la protestation populaire suite au refus du président de signer un accord de transition. Dès hier, de violents affrontements ont opposé la police et les partisans du mouvement de contestation à Sanaa. Selon plusieurs sources, ceux-ci auraient fait deux morts et plus de 25 blessés. Par ailleurs, les jeunes qui campent depuis trois semaines sur la Place du Changement, au centre de la capitale, ont également décidé d’intensifier le mouvement et ont appelé à la grève générale quatre jours par semaine. Mais le gouvernement en place n’entend pas renoncer à la violence. La révolte au Yémen a déjà fait 181 morts.

La police antiémeutes marocaine a pourchassé dimanche à Rabat et Casablanca des centaines de manifestants qui avaient enfreint une interdiction de manifester. « Manifester est un droit, de quoi le Makhzen (terme désignant l’oligarchie) a-t-il peur ? », criait la foule à Casablanca. « Dehors le Makhzen. Non au despotisme. » À Rabat, les manifestants avaient l’intention de camper devant le parlement mais les autorités sont soucieuses d’éviter la création d’une nouvelle place Tahrir. Les policiers, armés de matraques et de boucliers, ont dispersé la manifestation avant même qu’elle ne commence, les contestataires se divisant en petits groupes pourchassés dans les rues de Rabat, comme à Casablanca. Au moins six personnes ont été blessées à Rabat. Des dizaines de personnes ont été matraquées à Casablanca.

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Diverses manifestations se sont déroulées ce vendredi à travers toute la Syrie à l’appel de l’opposition. Les forces de sécurité ont à nouveau tiré à balles réelles sur la foule afin de disperser les rassemblements. A Homs, dans le centre du pays, dix personnes ont été tuées. A Sanamein, à proximité de Deraa, une onzième personne est décédée. Sept autres civils ont également été tuées dans différentes localités de la région. Plusieurs villes jusqu’ici non touchées par le mouvement ont été le cadre de manifestations cette après-midi. Selon des témoins, les autorités auraient également tiré sur la foule à Alep et à Damas. Aucun bilan officiel n’a été transmis, mais on parle de plus de trente morts. Depuis le 15 mars, la répression à fait 850 victimes en Syrie, et a entraîné plus de 8000 arrestations.

Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, les campagnes sécuritaires entreprises par les unités de la sécurité publique, de la Garde nationale et de l’armée, sur différentes zones du territoire Tunisien depuis l’annonce du couvre-feu du 7 au 16 mai 2011, ont débouché sur l’arrestation de 1.400 personnes accusées de différents crimes et délits, mais la grande majorité pour pour incitation à l’anarchie, à la violence et à la provocation d’incendie dans diverses institutions et biens privés et publics.

Le couvre-feu, qui a été levé hier mercredi, avait été instauré après plusieurs journées de troubles précédées par des manifestations anti-gouvernementales durement réprimées par les forces de l’ordre. Des jeunes, parfois armés de couteaux, de chaînes, de sabres et de cocktails Molotov avaient notamment incendié des commissariats et des postes de la garde nationale dans les cités de Mnihla, d’Intilaka, d’Ibn Khaldoun, d’El-Mourouj V, dans la banlieue de Tunis et à Kasserine (centre-ouest de la Tunisie).

Des incidents ont suivis les funérailles de masse organisées par le FPLP Milad Saïd Ayyash (17 ans), tués par les forces d’occupation lors des manifestations de la Nakba. Milad est d’une famille qui a payé un lourd tribu pour la Résistance: son père, Said Ayyash, a passé onze ans dans les prisons de l’occupation et son oncle, Jihad al-Obeidi purge actuellement une peine à perpétuité derrière les barreaux de l’occupation. Les funérailles massives ont eu lieu à Jérusalem, comportant une cérémonie funèbre à la mosquée Al-Aqsa et l’ouverture d’une maison de deuil pendant trois jours dans le Centre communautaire de Silwan, alors que les affrontements et les manifestations de soulèvement populaire continuaient à travers Jérusalem occupée et la Cisjordanie à la veille des grandes marches du retour prévues pour dimanche 15 mai, au 63ème anniversaire d’ Al-Nakba, jusqu’aux frontières de la Palestine.


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La commémoration de la « Nakba » a été ensanglantée dimanche par des violences sans précédent qui ont fait au moins 12 morts et des centaines de blessés, la plupart à la périphérie des territoires palestiniens, au Liban et dans le Golan syrien occupé.

Dans le plateau syrien du Golan, l’armée israélienne a ouvert le feu sur des manifestants palestiniens venus de Syrie qui avaient pénétré dans la partie occupée. Deux protestataires ont été tués et quatre grièvement blessés. Dix personnes ont été tuées par des tirs israéliens à la frontière libanaise, où des milliers de réfugiés palestiniens s’étaient rassemblés dans la localité de Maroun ar-Ras, à un kilomètre de la frontière. Les tirs ont éclaté après que des dizaines de jeunes manifestants ont franchi le cordon de l’armée libanaise pour s’approcher des barbelés, et ont commencé à lancer des pierres en direction des soldats israéliens de l’autre côté. Enfin, au moins 24 personnes ont été blessées au Caire près de l’ambassade d’Israël dans des affrontements entre policiers et manifestants.

Dans les territoires palestiniens, une centaine de Palestiniens ont été blessés dans le nord de la bande de Gaza par des tirs de l’armée lors d’une marche en direction du terminal frontalier israélien d’Erez. Un millier de manifestants se sont dirigés vers la frontière israélienne en dépit de tirs de semonce israéliens. Un jeune Palestinien a par ailleurs été tué par des tirs israéliens à l’est de la ville de Gaza. L’armée israélienne a affirmé avoir tiré sur un individu qui « posait un engin explosif » à la frontière. D’autre part, au moins 17 Palestiniens ont été blessés lors de heurts violents au poste de contrôle de Kalandia (Cisjordanie), à l’entrée de Jérusalem, et neuf autres à Hébron (sud de la Cisjordanie).

Voir la vidéo des incidents sur le Golan

Dimanche, à Temarra (banlieue sud de Rabat), la répression contre des manifestants pacifiques devant le siège de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) se serait soldée par de nombreux blessés et de nombreuses arrestations. Les policiers ont également molesté deux journalistes et en ont malmené deux autres avant de confisquer du matériel. Le siège de la DGST de Temarra abrite un centre de détention secret où l’on pratique la torture contre les opposants, l’une des techniques étant d’enfoncer une bouteille dans l’anus du prisonnier. Ce centre a fait de la sous-traitance de la torture pour les européens et les américains. D’autres manifestations ont eu lieu à Tanger et à Fez. Entre 15.000 et 50.000 personnes se sont rassemblées dans la soirée à Casablanca. A Bruxelles, 300 manifestants s’étaient rassemblés à la Bourse en soutien aux manifestants de Temarra.

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