Un bulldozer, escorté par la police et les gardes-frontières, est arrivé devant la boucherie de Harbi Rajabi deux jours après l’expiration du délai imparti à la municipalité israélienne pour que plus d’une douzaine de familles palestiniennes démolissent leurs propres maisons. Les autorités affirment que les maisons ont été construites illégalement, mais les Palestiniens n’ont pas d’autre choix car obtenir un permis de construire israélien leur a été rendu presque impossible. Les Palestiniens dénoncent une politique délibérée des autorités israéliennes, visant à les chasser de Jérusalem. Les manifestants, dont le propriétaire du magasin et ses proches, ont affronté les forces de sécurité, mais ont reçu des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes. Les affrontements ont fait 13 blessés palestiniens. Trois personnes ont été arrêtées, dont le propriétaire du magasin et son fils.

Des manifestants ont défilé samedi à Tripoli après une nouvelle dépréciation record de la monnaie libanaise sur le marché noir. Cette crise s’accompagne d’une pénurie de carburant qui provoque des files interminables devant les stations essence depuis plus de deux semaines, les Libanais anticipant une hausse des prix annoncée.

Certains contestataires ont tenté de prendre d’assaut des bâtiments publics, notamment une agence de la Banque centrale, mais l’armée s’est déployée. Une association de secours basée à Tripoli, dont les ambulances ont été dépêchées sur le terrain samedi soir, a fait état de 18 blessés dont quatre qui ont dû être hospitalisés. Certains ont été blessés par des balles en caoutchouc, d’autres par les éclats provoqués par une grenade assourdissante.

 

Nizar Banat, un Palestinien de 43 ans, était connu pour ses vidéos postées sur les réseaux sociaux critiquant l’Autorité palestinienne (AP) présidée par Mahmoud Abbas, qu’il accusait de corruption. Il avait été arrêté à l’aube jeudi par les forces de sécurité palestinienne, puis conduit en détention. Le médecin légiste en charge de son autopsie a fait état de traces de coups à la tête, à la poitrine, au cou, aux jambes et aux mains. Moins d’une heure s’est écoulée entre les coups et sa mort. Cette mort a suscité l’indignation en Cisjordanie où des manifestants ont appelé au départ du président palestinien. Samedi, quelques milliers de personnes sont descendues dans les rues à Hébron et dans la ville de Ramallah où siège l’AP. Des pancartes brandies par des manifestants portaient l’inscription: « partez ». A Ramallah, des manifestants ont lancé des pierres sur les forces de sécurité mobilisées en masse et qui ont riposté en lançant des grenades lacrymogènes sur la foule. Des milliers de personnes avaient participé vendredi à Hébron aux funérailles de Nizar Banat.

 

De violents affrontements ont éclaté lundi soir dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est. Les premiers heurts ont eu lieu entre résidents palestiniens et colons sionistes avant que la police n’intervienne avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Au moins 20 Palestiniens ont été pris en charge par le Croissant-Rouge palestinien. Les colons sionistes ont attaqué une ambulance. Quatre Palestiniens ont été arrêtés pour avoir tiré des feux d’artifice sur les policiers et causé des troubles à l’ordre public.

Des affrontements ont éclaté samedi dans le village de Deir al-Assad entre la police israélienne et les habitants palestiniens. Plusieurs véhicules ont été incendiés par des habitants, dont deux voitures de police. Plusieurs villageois ont été blessés par les policiers, et un policier a également été blessé après avoir été touché à la tête avec une pierre. 11 personnes ont été arrêtées. Des affrontements ont également opposés la police israélienne aux habitants du village de Bi’ina. Plusieurs manifestants ont été blessés.

 

Mohammed Saïd Hmayel, 15 ans, a été touché par des balles réelles près de Naplouse lors d’affrontements dans le village de Beita dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans. Six autres Palestiniens ont été blessés par des balles réelles tirées par l’armée israélienne. Les heurts sont survenus lors d’une manifestation contre la construction par Israël d’une colonie près du village de Beita.

Des manifestants palestiniens ont affronté la police israélienne à Jérusalem, après la libération de la célèbre militante Mona el-Kurd. Cette jeune femme de 23 ans, ainsi que son frère jumeau Mohammed, mènent quotidiennement en anglais et en arabe une intense campagne sur les réseaux sociaux pour sensibiliser l’opinion aux expulsions de familles palestiniennes dans leur quartier de Cheikh Jarrah, situé dans la partie de Jérusalem annexée par Israël. C’est dimanche que la police israélienne avait arrêté la militante pour « troubles à l’ordre public », à son domicile. Les manifestants se réjouissaient de la libération quand la police les a dispersé avec des grenades à gaz et des grenades assourdissantes, déclenchant les affrontements. Mohammed Al Kurd, qui compte 550.000 abonnés sur instagram, est toujours retenu par les forces d’occupation

De violents affrontements ont éclaté vendredi, près du mont Sabih, à proximité de la ville de Beita, au sud de Naplouse, à la suite de la dispersion par l’armée israélienne d’une manifestation condamnant les colonies. L’armée a utilisé des balles réelles, en métal recouvert de caoutchouc, et des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Le Croissant-Rouge palestinien a prodigué les premiers soins à 10 blessés par balles réelles, parmi lesquels un blessé au cou, dont l’état a été qualifié de grave. Les secouristes sur le terrain ont déclaré avoir soigné des dizaines de personnes qui souffraient d’asphyxie à la suite de l’inhalation de gaz lacrymogène. Depuis quelques mois, des colons israéliens ont établi des maisons mobiles au sommet du mont Sabih, dans le but d’établir un nouvel avant-poste.

La répression qui s’accroit contre les manifestants du mouvement de protestation populaire à l’approche du rendez-vous électoral du 12 juin. Pour la seconde semaine consécutive, les autorités algériennes ont réprimé, vendredi 21 mai, les marches hebdomadaires du mouvement pro-démocratie du Hirak à Alger et dans plusieurs villes du pays. Près de 500 personnes ont été interpellées dans une quinzaine de wilayas [préfecture], en majorité à Alger. La plupart des manifestants interpellés ont été relâchés en fin de journée, et les autres placés en garde à vue. Ils risquent des peines d’emprisonnement ferme.

Deux manifestants ont été tués par balle et plusieurs dizaines de personnes blessées à Bagdad lors d’affrontements à l’issue d’un rassemblement mardi à la mémoire de militants prodémocratie récemment assassinés. Vingt-huit protestataires ont été blessés par des tirs de gaz lacrymogènes des forces de police qui tentaient de disperser le rassemblement ayant attiré des milliers de personnes dans la capitale. Sous le slogan « Qui m’a tué ? » et arborant les photos des victimes, les manifestants s’étaient rassemblés sur les trois principales places de la capitale, Tahrir, Ferdaous et al-Nossour, au milieu d’un important dispositif policier. Ils étaient venus de Bagdad mais aussi de Kerbala, Najaf et Nassiriya où les crimes ont été commis. Jeunes pour la plupart, ils scandaient : « Avec notre âme et notre sang, nous nous sacrifions pour toi, Irak », « Le peuple veut renverser le régime », et « Révolution contre les partis ».

Le 9 mai, à Kerbala, des tueurs ont abattu le militant Ehab al-Ouazni, coordinateur des manifestations antipouvoir dans la ville sainte, qui dénonçait les groupes armés et la mainmise de l’Iran sur son pays. Le lendemain, Ahmed Hassan, un journaliste de la chaîne al-Fourat, a aussi été visé par un attentat et se trouve depuis dans le coma. Depuis le début de la révolte populaire inédite d’octobre 2019, plus de 70 militants ont été victimes d’assassinats ou de tentatives d’assassinat, tandis que des dizaines d’autres ont été enlevés brièvement. Personne n’a revendiqué ces attaques attribuées à des tueurs connus des services de sécurité et liés à l’Iran.

A ce jour, 17 groupes ont appelé au boycott des élections législatives prévues en octobre et censées ramener la paix civile après des mois de manifestations contre la corruption et contre la classe politique. Ils avaient pourtant chacun présenté des listes pour les élections, estimant bénéficier d’un fort soutien populaire pour pouvoir changer le système par les urnes. Mais la donne a changé avec l’assassinat de Ouazni et l’attentat contre le journaliste Ahmed Hassan.