Malgré des mesures répressives accrues et une nouvelle vague d’arrestations dans diverses villes, de jeunes insurgés ont pris pour cibles plusieurs centres de répression en Iran la semaine dernière. Le 25 mai 2020, des centres répressifs de la milice du Bassidj à Kermanchah et à Goldasht de Karadj ont été incendiés. À Ispahan, le centre de la mobilisation des pasdarans, impliqué dans la répression des soulèvements, ont été pris pour cibles. À Qom, le siège des sites des pasdarans a également été visé. À Karadj, de jeunes rebelles ont brûlé le panneau à l’entrée du centre de la milice du Bassidj, responsable de la répression des étudiants.De nombreuses autres actions ont visés des institutions et des dispositifs de propagande du régime. Ce n’est pas la première fois d’une pareille vague d’attaques se produit (voir notre précédent article).
Mercredi 20 mai dans la matinée, l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri a été victime d’une tentative d’enlèvement à Ramallah en Cisjordanie occupée par les forces spéciales israéliennes devant les locaux d’Addameer, une ONG de défense des prisonniers palestiniens dans laquelle il travaille.
Figure du mouvement des prisonniers palestiniens, il a été arrêté à plusieurs reprises et subit un acharnement de la part des autorités israéliennes. Le 30 septembre 2018, il était libéré après plus de 400 jours de détention administrative, sans charge ni procès (voir notre article).
Mercredi 13 mai au matin, des affrontements ont éclaté dans le village d’al-Fawar près de Hébron en Cisjordanie occupée entre des jeunes palestiniens et l’occupation israélienne. Zaïd Qaysa, un jeune adolescent de 14 ans, a été assassiné d’une balle dans la tête pendant la riposte des soldats israéliens. L’opération militaire était organisée pour retrouver le responsable de la mort d’un soldat sioniste tué par un jet de pierre dans la nuit de lundi à mardi, lors d’un raid israélien dans le village de Yabad près de Jénine.
Plusieurs rassemblements antigouvernementaux se sont tenus hier dans certaines villes irakiennes quelques jours seulement après l’arrivée au pouvoir du gouvernement du Premier ministre Mustafa Kadhemi. Des dizaines de personnes se sont ainsi rassemblées à l’épicentre du mouvement de protestation sur la place Tahrir de Bagdad au cris de « Le peuple veut la chute du régime! ». Les manifestant·es ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les forces de sécurité qui utilisaien leur canon à eau ainsi que des gaz lacrymogènes. Les manifestant·es ont réussi à franchir une première barrière érigée par les forces de sécurité sur le pont Al-Jumhuriyah afin de bloquer l’accès à la zone verte de haute sécurité abritant des bureaux gouvernementaux et des ambassades étrangères. À Nasiriyah, un point chaud de protestation plus au sud, des dizaines de manifestants ont fermé des rues avec des pneus en feu et lancé des pierres sur les forces de sécurité, qui ont lancé des gaz lacrymogènes. Le nouveau Premier ministre fait, en effet, partie de la même classe politique vilipendée par le mouvement antigouvernemental qui dure depuis le mois d’octobre. Près de 550 personnes ont été tuées par les forces de sécurité depuis le début du mouvement (voir notre article).
Dans la nuit du 10 au 11 mai, les forces israéliennes ont démoli la maison familiale du prisonnier Qassam Barghouthi. Ce jeune palestinien de 25 ans a été arrêté et emprisonné en septembre 2019. Il est accusé d’avoir participé à une action armée du FPLP (voir notre article). La démolition des maisons de prisonniers en Cisjordanie occupée fait partie d’une politique de double peine et d’intimidation pratiquée par l’occupation israélienne.
Samedi 9 mai, les autorités bahreïnites ont empêché la tenue d’un webinaire à propos de la normalisation des relations des Pays du Golfe avec l’État sioniste. Le webinaire se déroulait normalement et était diffusé sur les réseaux sociaux quand les autorités ont appelé les différents organisateurs afin d’exiger qu’ils arrêtent cette activité. Le prétexte invoqué est qu’ils n’avaient pas d’autorisation et qu’il y avait la présence d’organisations étrangères (en particulier un représentant du FPLP).
Capture d'écran du webinaire avant son interdiction.
L’étudiante palestinienne Mays Abu Gosh vient d’être condamnée à 16 mois de prison par un tribunal militaire. Elle avait été arrêtée le 28 août dernier et très sévèrement torturée par les agents de l’occupation israélienne.
Samedi 2 mai 2020, les autorités égyptiennes ont annoncées la mort de l’artiste et activiste Chady Habach. Il avait 22 ans et les circonstances exactes de sa mort restent encore indéterminées à ce jour. Chady Habach purgeait une peine de 2 ans après avoir été arrêté en 2018 suite à la réalisation d’une vidéo dénonçant la politique du président Abdel Fattah al-Sissi.
Mardi soir, de nouveaux affrontements ont éclaté, comme la veille, entre manifestant·es et militaires à Tripoli et à Saïda (voir notre article). Les manifestant·es ont jeté des pierres et des pétards sur les soldats qui ont lancé des grenades lacrymogènes et tiré des balles en caoutchouc. Les manifestant·es ont également coupé plusieurs routes à l’aide de pneus enflammés, réclamant que les personnes arrêtées la veille soient libérées, que les fonds pillés soient rendus et que des élections législatives anticipées aient lieu. L’armée a arrêté 19 personnes. À Saïda, tout comme la veille, les manifestants ont lancé des cocktails Molotov et des projectiles contre le bâtiment de la Banque du Liban et ont saccagé des agences bancaires dans la rue des banques. La situation restait tendue peu avant minuit alors que l’armée poursuivait les contestataires pour les disperser. À Choueifate, des cocktails Molotov ont été lancés sur la branche de la Byblos Bank en soirée. À Beyrouth, une manifestation a également lieu devant le siège de la Banque du Liban. Au total, on dénombre 81 soldats blessés. On ignore le nombre de blessé·es parmi les manifestant·es.
Lundi 27 avril, des manifestations se sont déroulées à Beyrouth, Tripoli et Saïda contre la dégradation des conditions sociales et économiques alors que la livre libanaise continue à s’effondrer face au dollar. À Tripoli, un transport militaire a été incendié par un cocktail molotov, alors que les manifestants tentent de se rassembler place Al Nour. Les forces de sécurité et l’Armée Libanaise ont ouvert le feu. Plusieurs personnes ont été gravement blessées dans les affrontements. Une manifestation a également lieu dans le quartier de Bab Tebbaneh. Les manifestant·es ont endommagé la succursale locale d’une banque, située au niveau du Port de la ville. Des gaz lacrymogènes ont été tirés par les forces de sécurité en charge de la protection du domicile d’un député. Des affrontement ont également eu lieu à Beyrouth au niveau de Fanar ou encore dans le quartier de Hamra. À Saïda, les manifestant·es ont caillassé la façade de l’agence locale de la Banque du Liban. Des pétards ont également été lancé, provoquant l’intervention d’unités de l’armée pour les disperser. Par ailleurs, des manifestant·es ont bloqué l’axe autoroutier Beyrouth-Jounieh au niveau de la localité de Zouk Mosbeh.
Enfin, deux banques ont été visées par des attaques à l’explosif à Tyr et à Saïda dans la nuit de samedi à dimanche. La première attaque s’est déroulée aux dernières heures de la nuit de samedi à dimanche. Trois cocktails Molotov ont été lancé contre la façade de la branche du Crédit libanais à Tyr. Samedi soir, c’est un engin explosif qui a été lancé contre la façade de la branche de la Fransabank située dans le centre-ville de Saïda. La façade de la banque a été brisée et le faux-plafond surplombant le distributeur automatique de billets s’est effondré à cause de la déflagration. Dans un communiqué circulant sur les réseaux sociaux, un nouveau groupe se faisant appeler le « Tribunal de la révolution armée » a revendiqué ces attaques. Il a également menacé les banquiers et leurs familles en écrivant des graffitis « vous êtes en danger » sur la façade de plusieurs banques à Saïda.