Cette semaine (en particulier les vendredi 3 et samedi 4 août), des affrontements entre des manifestants palestiniens et l’armée d’occupation ont eut lieux à Gaza et à Naplouse. Vendredi deux palestiniens ont été tué et 220 ont été blessé à Gaza. Le premier a été tué par un tir de sniper, le second un adolescent de 15 ans a succombé à ses blessures après été touché à l’estomac. Des affrontements ont également eut lieu à Naplouse.

L'armée d'occupation lors des affrontements à Naplouse

L’armée d’occupation lors des affrontements à Naplouse

Le 8 juillet, des manifestations ont éclaté dans la province d’Al-Basra (Bassorah) et se sont étendues par la suite dans des provinces du sud du pays et à Bagdad. Les manifestants dénonçaient principalement le chômage, les services publics médiocres et la corruption gouvernementale généralisée, mais réclamaient aussi l’amélioration de l’accès à l’eau (dessalée), un meilleur accès à l’électricité et d’autres services essentiels. Les forces de sécurité irakiennes ont brutalement réprimé les manifestants avec gaz lacrymogènes et canons à eau et en tirant à balles réelles sur les manifestants, tuant 13 personnes et en blessant 47. Au total, 81 personnes ont été arrêtées.

Le 23 juillet, Jabbar Mohammed Karam al-Bahadli, un avocat travaillant pour la libération des manifestants arrêtés, a été tué à Bassorah par des coups de feu tirés depuis une voiture.

Manifestations réprimées en Irak

Manifestations réprimées en Irak

Ce dimanche, la marine israélienne a arraisonné un bateau au large de Gaza dont l’objectif était de dénoncer le blocus maritime et terrestre imposé à l’enclave palestinienne depuis plus d’une décennie. Le bateau, parti de Norvège, voulait atteindre le port d’Ashdod avec, à bord, des médicaments et du matériel médical. Le bateau arraisonné, Al-Awda (« Retour », en arabe) battait pavillon norvégien avec 22 personnes à bord. Un autre bateau appelé Freedom, parti lui de Suède, doit arriver d’ici mardi 31 juillet au large des côtes de Gaza.

Le Al-Awda navigant vers Gaza

Le Al-Awda navigant vers Gaza

La police mauritanienne a arrêté samedi trois dockers qui participent à la grève engagée depuis cinq jours. Dès le lancement de la grève, des renforts sécuritaires ont été dépêchés sur le port. L’accord tripartite conclu dernièrement entre les délégués syndicaux, le gouvernement et les patrons prévoyait la réorganisation du travail des dockers en garantissant leurs droits. Les dockers jugés incapables physiquement d’accomplir le boulot devaient ainsi bénéficier de leurs droits de retraite et que d’autres soient remerciés pour invalidité établie par des analyses médicales. Ces clauses n’ont pas été respectées.

Les dockers s’élèvent également contre une nouvelle mesure consistant à faire décharger les conteneurs en ville au lieu du port afin de confier cette tâche à des ressortissants étrangers moins coûteux. Les grévistes accusent la société de sous-traitance chargée de cette tâche de recruter les dockers sans respecter les critères d’ancienneté ni les clauses de l’accord tripartite. Des milliers de manœuvres mauritaniens exercent le métier de docker au Port autonome de Nouakchott.

Le port autonome de Nouakchott

Le port autonome de Nouakchott

Au terme de huit mois de détention pour avoir giflé deux soldats israéliens, Ahed Tamimi a pu sortir de prison aujourd’hui dimanche. La jeune fille de 17 ans et sa mère, Nariman Tamimi, également incarcérée à la suite de l’incident, ont été transférées de la prison Sharon jusqu’à leur village de Nabi Saleh, un territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de cinquante ans. En larmes, un keffieh blanc et noir symbole de la résistance palestinienne sur les épaules, l’adolescente a embrassé les membres de sa famille et les soutiens venus l’accueillir.

Les autorités israéliennes ont tenu à limiter la médiatisation de la libération des deux femmes, diffusant des informations contradictoires sur l’endroit par lequel elles étaient censées rentrer en Cisjordanie occupée.

Ahed Tamimi à sa libération

Ahed Tamimi à sa libération

Ce samedi 28 juillet, l’armée israélienne a arrêté deux artistes italiens (dont Jorit Agoch) et un palestinien qui les accompagnait. Selon des responsables palestiniens, les trois personnes ont été arrêtés alors qu’ils travaillaient sur le portrait géant d’Ahed Tamimi peint sur le mur de séparation à Bethléem en Cisjordanie. Ahed Tamimi devrait être libérée ce dimanche (voir notre article).

Portrait d'Ahed Tamimi sur le mur de séparation à Bethléem

Portrait d’Ahed Tamimi sur le mur de séparation à Bethléem

Deux Palestiniens, dont un adolescent de 14 ans, ont été tués vendredi par des tirs israéliens lors d’affrontements à la frontière de la bande de Gaza. Les deux victimes se trouvaient près de la barrière qui isole l’enclave palestinienne et où ont lieu depuis mars des manifestations hebdomadaires tournant à la confrontation avec l’armée. Les deux Gazaouis ont été tués d’une balle dans la tête dans le sud de la bande de Gaza: l’adolescent à l’est de Rafah et l’homme de 43 ans à l’est de Khan Younès. Au moins 156 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne et plus de 4.000 blessés par balles depuis le 30 mars, début d’un mouvement de protestation contre le blocus israélien imposé à Gaza.

Une manifestation à la frontière de Gaza (archive)

Une manifestation à la frontière de Gaza (archive)

[Edit 29 juillet] Ahed Tamimi a effectivement été libérée aujourd’hui.

Jeudi 26 juillet, la famille de Ahed Tamimi a annoncé qu’elle devrait être libérée ce dimanche. Cependant aucune source judiciaire n’est encore venu confirmer cette déclaration. Après leur libération, Ahed Tamimi et sa mère ont prévu de tenir une conférence de presse dans leur ville natale.

Ahed Tamimi est activiste palestinienne qui était passé à la postérité suite à une vidéo dans laquelle on la voit frapper un soldat israélien dans son village de Nabi Saleh, en Cisjordanie. Elle avait été arrêtée (avec sa mère et sa cousine) et jugée à huit clos par un tribunal militaire irsaélien (voir notre article). Elle avait été condamnée ainsi que sa mère à huit mois de prison et à payer de lourdes amendes. Plus d’infos ici

Ahed Tamimi

Ahed Tamimi

Un jeune Palestinien proche du FPLP a été abattu lundi lors d’un affrontement avec les forces israéliennes dans le camp de réfugiés de Dheisheh, au sud de Bethléem en Cisjordanie. Arkan Thaer Mizher, 15 ans, a reçu une balle dans la poitrine lors d’un raid des forces d’occupation sur le camp. Deux autres Palestiniens ont été blessés par balle et hospitalisés, et deux autres ont été arrêtés.

Les autorités d’occupation ont déclaré que deux Palestiniens avaient été arrêtés et qu’un tour, utilisé pour fabriquer des armes à feu, avait été découvert. L’intervention israélienne a provoqué une émeute : les habitants du camp ont lancé des engins explosifs improvisés, des cocktails Molotov et des pierres sur les soldats pendant le raid. Les troupes ont riposté avec des tirs réels et d’autres méthodes anti-émeutes, dont des balles de calibres .22. Six autres Palestiniens ont été arrêtés lors de raids avant l’aube dans des camps de réfugiés en Cisjordanie lundi.

 Des militants du FPLP emportent la dépouille d'Akran Thaer Mizher

Des militants du FPLP emportent la dépouille d’Akran Thaer Mizher