Bea Etxebarria avait été arrêtée le 1er mars 2011 par la Guardia Civil sous l’accusation d’être une militante d’ETA. Elle a été torturée pendant plusieurs jours dans une caserne (coups, étouffements, injections non identifiées, introduction d’objets dans l’anus et le vagin, etc.). Le Comité Européen de prévention de la Torture vient de reconnaître l’authenticité des faits.
[
Le site du comité->http://www.cpt.coe.int/fr/default.htm]

Au terme de quatre semaines de procès, les trois présumés etarras porusuivis pour le meurtre de deux gardes civils espagnols à Capbreton (Landes) en 2007 ont été lourdement condamnés hier par la cour d’assises spéciale de Paris. Alors que l’accusation n’a pu fournir aucune preuve formelle qu’il en fut l’auteur, Mikel Kabikoitz Carrera Sarobe a été reconnu coupable des deux meurtres et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, peine assortie d’une période de sûreté de 22 ans. Saioa Sanchez Iturregi a été condamnée à 28 ans de prison avec une période de sûreté fixée à 19 ans. Le troisième homme a été acquitté des charges (sa présence sur les lieux n’avait été établie que grâce à des analyses d’orologie, technique non reconnue par le tribunal) mais condamné à quinze ans de détention pour d’autres faits. Les trois autres accusés dans ce même procès mais pour des faits annexes, Garikoitz Aspiazu Rubina, alias Txeroki, Ibon Goieaskoextea Arrontegi et Eider Iruburu Zabaleta écopent respectivement de 9 ans, 7 ans et 5 ans d’emprisonnement. La septième accusée, actuellement dans la clandestinité, a été condamnée à cinq ans de détention.

La police basque (Ertzaintza) a fait irruption vendredi dans le campement Aske Gunea à San Sebastian où un millier de personnes cherchaient depuis plusieurs jours à empêcher l’arrestation de huit jeunes basques, condamnés à six ans de prison. Elle a arrêté six des huit prévenus. Deux autres personnes ont été arrêtées pour « atteinte à l’autorité ». Quelques 200 policiers et 36 fourgons sont arrivés vers 6h00 au Boulevard, où se trouvait le chapiteau installé depuis le 9 avril dernier en solidarité avec les jeunes prévenus. Avant de procéder aux arrestations, les policiers ont délogé le campement et identifié les manifestants, qui opposaient une résistance passive et pacifique.

L’Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole, a décidé d’incarcérer les huit militants, accusés d’appartenir au mouvement de jeunes Segi, un mouvement interdit en Espagne à cause de ses liens présumés avec l’ETA, mais qui a annoncé sa dissolution en juin 2012. Ce mardi 16 avril, l’Audience nationale a ordonné leur arrestation. Les huit accusés ont été condamnés à six ans de prison.

Depuis mardi, des centaines de personnes forment une barrière humaine au Boulevard, une des principales voies qui longe le vieux quartier de San Sebastian, pour accompagner les huit jeunes « jour et nuit » et empêcher leur arrestation. Le mouvement pour les droits civiques en Pays Basque Eleak y a installé depuis plusieurs jours un chapiteau, nommé AskeGunea (lieu libre). Des centaines de personnes y étaient toujours rassemblées ce mercredi matin.

Samedi, des milliers de personnes ont défilé à Bilbao, dans le nord de l’Espagne, pour exiger l’amnistie et la fin des mesures d’exception pour les prisonniers politiques de l’ETA. Des calicots demandant la fin de la ‘doctrine Parot’, ‘la libération des prisonniers malades’ et ‘la fin des mesures d’exception’ ouvraient la marche qui a réuni des milliers de personnes dans les rues pour exiger une modification du régime pénitentiaire appliqué aux prisonniers de l’ETA et en soutien à la famille de l’ancien responsable de l’ETA Xabier López Peña « Thierry », mort samedi dernier suite à des problèmes cardiaques.

Manifestation à Bilbao

Manifestation à Bilbao

Herrira, l’association qui milite pour le rapprochement des prisonniers basques et Etxerat, qui réunit des familles de prisonniers se sont réunies lundi matin, lors d’une conférence de presse, à Bayonne. Yolanda Molina, l’avocate de Xabier Lopez Peña, le militant d’ETA, décédé vendredi dernier, à Paris. L’avocate a annoncé l’intention des proches de Javier Lopez Peña de déposer plainte contre l’administration pénitentiaire et les Hôpitaux de Paris. Samedi soir, des manifestations devraient être organisées par les associations Herrira et Etxerat dans plusieurs villes du Pays basque.

conference-etxerat.jpg

Lire le texte intégral de la conférence de presse

Ce mardi s’est ouvert, devant les assises spéciales de Paris, le procès de trois membres présumés de l’ETA accusés du meurtre de deux gardes civils espagnols en décembre 2007 à Capbreton (Landes). Quatre autres etarras devront également répondre de faits en lien avec ces morts. D’emblée, l’avocat d’un des accusés a demandé l’annulation de la procédure, dénonçant l’information tardive de la défense concernant la découverte de l’arme du crime. Celle-ci avait été découverte en octobre 2009, mais la défense n’a été officiellement informée que quelques semaines avant le début du procès. Par ailleurs, la défense a également demandé la libération d’un des accusés incarcéré depuis près de cinq ans et demi, ce qui, pour la défense, n’est pas un temps de détention préventive raisonnable. Les trois accusés principaux sont passibles d’une peine de prison à perpétuité.

A l’occasion du ‘Jour de la patrie basque’, l’ETA a publié ce dimanche son traditionnel communiqué par le biais du site internet du journal basque Gara. Ecrit alors que l’annonce du décès de Javier Lopez Pena n’avait pas encore été rendu public, le texte réclame une nouvelle fois la libération des quelques 700 prisonniers détenus en France et en Espagne pour le liens, prétendus ou avérés, avec l’organisation séparatiste basque. Cette exigence est réitérée alors que tant la France que l’Espagne continuent à refuser catégoriquement toute négociations avec l’ETA et ses dirigeants.

Le prisonnier politique basque Xabier Lopez Peña est décédé ce 30 mars à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, où il avait été admis le 13 mars. López Peña avait déjà eu des problèmes cardio-vasculaires, mais la situation s’était détériorée dans la prison de Fleury. Personne, ni sa famille ni ses avocats n’avait eu de nouvelles de lui du 11 au 19 mars et personne n’avait été informé de son hospitalisation. Xabier était de Galdakao et avait 54 ans. Il était en prison depuis mai 2008, quand il avait été arrêté dans un appartement à Bordeaux avec 3 autres militants basques, Jon Salaberria, Igor Suberbiola et Ainhoa ​​Ozaeta.

xabier_lopez_pena.jpg

Xabier Lopez Pena est dans un état critique son état de santé s’est considérablement aggravé au cours de ces dernières heures. L’avocat du prisonnier basque a passé l’après-midi avec lui et a indiqué qu’il pouvait conserver une certaine communication avec lui, mais seulement par des mouvements oculaires et les mains. Il ne parle pas. Le 11 mars dernier il avait été transféré ce jour-là de la prison de Fleury-Mérogis à l’hôpital de Corbeil-Essonnes, pour être soigné de la maladie cardio-vasculaire dont il souffre. Après quelques complications, le 13 mars, il a été emmené au service de cardiologie de la Pitié-Salpêtrière de Paris où il a été opéré le lendemain. Aujourd’hui, il se trouve toujours dans l’aile pénitentiaire de cet hôpital. Ni la prison, ni l’hôpital, ni aucune autorité n’a prévenu la famille ou les avocats de Xabier de son transfert et du lieu dans lequel il se trouvait. Personne n’a eu aucune nouvelle de lui du 11 au 19 mars et personne n’a été informé de son hospitalisation.

Sa situation médicale est très complexe et il aura besoin d’un suivi et d’un traitement particuliers dans les mois qui viennent. Mais nous qui connaissons le traitement réservé aux prisonniers politiques basques savons parfaitement qu’il est très difficile, voire impossible, de recevoir des soins adéquats en prison. Pour cette raison, ses avocats ont déposé une demande de mise en liberté.

xabier_lopez_pena.jpg