Un officier de l’armée et quatre de ses hommes ont été blessés dimanche lors d’accrochages avec près de 70 guérilleros de la NPA dans le village de Napnapan (province de la Vallée de Compostela), tandis qu’un autre soldat a été blessé, une heure auparavant, lors d’une attaque de guérilleros contre un point de contrôle de l’armée dans la ville de Nabunturan, dans la même province. Les guérilleros de la NPA ont également incendié deux usines de transformation de bois à Tagum et Mabini, (Mindanao).

Pékin doit faire face depuis quelques jours à une vague d’émeutes des travailleurs migrants dans le sud du pays. Le point le plus chaud se situe à Zengcheng, à une heure de Canton, le cœur de la grande province exportatrice du pays. Un simple incident, au cours duquel des vigiles ont maltraité une jeune marchande ambulante, jetée à terre alors qu’elle est enceinte, a mis le feu aux poudres. La colère a dégénéré en émeutes auxquelles participent plusieurs centaines de travailleurs migrants, originaires de la province centrale du Sichuan. Des bâtiments publics ont été vandalisés, des véhicules de police incendiés et des magasins saccagés. Des blindés de la police antiémeute ont été déployés en renfort.

Toujours dans le Sud, des centaines – voire des milliers – de personnes ont affronté la police et détruit des véhicules à Chaozhou, après l’agression à l’arme blanche d’un ouvrier réclamant son salaire impayé. Plus au nord, à Lichuan, dans la province du Hubei, plus de 1500 personnes se sont affrontées avec la police. Elles protestaient contre la mort d’un élu local, décédé alors qu’il était interrogé au commissariat. L’homme s’opposait à des expropriations par l’exécutif local. Il y a des dizaines de millions de travailleurs migrants (153 millions officiellement, plus en réalité) traités comme une main-d’œuvre bon marché, non intégrés et discriminés.

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Quelques 2.700 policiers anti-émeute, soutenus par des canons à eau et des hélicoptères, sont intervenus mardi dans une usine de pièces automobiles Yoosung, à Asan (à 80 km au sud de Séoul) pour déloger une partie des employés en grève. Plus de 500 employés s’étaient mis en grève pour obtenir une amélioration des salaires et des conditions de travail et occupaient l’usine. Plus d’une centaine d’entre eux ont été interpellés et les autres ont été dispersés. L’intervention s’est produite alors que l’usine était bloquée depuis six jours. Selon la direction de Yoosung et la police, le blocage de l’usine de Asan était illégal dans la mesure où les grévistes empêchaient les non-grévistes d’entrer dans l’usine et occupaient les lieux.

Yoosung fabrique des éléments pour moteurs, notamment des segments de pistons et des arbres à cames pour différents constructeurs automobiles sud-coréens, dont certains, en rupture de stock, avaient dû suspendre leur production. La grève avait sérieusement affecté le premier constructeur sud-coréen, Hyundai qui a indiqué mardi avoir arrêté la production sur deux chaînes de moteurs diesel. Hyundai redoutait un déficit de production de 50.000 véhicules, soit 14% de ses ventes mensuelles, si la grève se poursuivait jusqu’à la fin mai.

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Une vague de grèves a lieu dans les usines chinoises, ainsi dans les usines Honda, à l’usine qui produits les Ipods à Foxconn ou à l’usine KOK qui fabrique des pièces détachées. ). Les médias chinois n’ont pas fait de black-out sur ces luttes parce que les compagnies étaient toutes étrangères et qu’ils ont utilisé ces conflits pour développer la propagande gouvernementale. En réalité, des ouvriers de beaucoup d’entreprises chinoises ont également participé à des mouvements de grèves dans plusieurs villes. La police et d’autres forces de sécurité ont été régulièrement utilisées contre eux. A l’usine KOK, des affrontements se sont produits entre les travailleurs et les forces de l’ordre lorsque ces dernières ont tenté d’empêcher les ouvriers de sortir dans les rues faire connaître leur lutte.

La NPA a libéré un policier et un soldat et libérera un troisième captif dans le sud des Philippines pour renforcer des pourparlers de paix avec le gouvernement. Le premier prisonnier était un policier capturé par la guérilla lors de l’attaque d’un avant-poste le 1 février dans la province d’ Agusan del Sur. Le second est un officier d’armée, capturé le 6 février dans la province Bukidnon. La guérilla a annoncé la libération d’un troisième prisonnier, un policier capturé le 7 février dans la province d’Orientale Davao.

Les représentants du gouvernement des Philippines et de l’insurrection maoïste ont entamé leurs premiers pourparlers officiels mardi en Norvège, dans la banlieue d’Oslo. Les pourparlers, qui pourraient amener à une prolongation de la trève, portent d’abord sur des questions économiques. Les négociations se concentreront ensuite sur les questions politiques et constitutionnelles.

Récemment, le gouvernement du Bangladesh a annoncé sa volonté d’acquérir des terres situées à quarante kilomètres au sud de la capitale, Dacca, afin d’y construire un nouvel aéroport. Cette acquisition entraînerait l’expropriation de plusieurs milliers d’agriculteurs et de villageois qui vivent actuellement sur ces terres. Aujourd’hui, plus de 20.000 personnes ont manifesté sur le site pour dénoncer le projet gouvernemental. La police a dispersé la foule par des jets de gaz lacrymogènes et des tirs de balles en caoutchouc. Les manifestants ont répliqué, armés de bâtons et de barres de fer, en mettant le feu à un camp et à un véhicule de police. Ils ont également dressé des barricades à travers plusieurs routes. Un policier est décédé et plus de cinquante personnes ont été blessées au cours de ces affrontements.

Manifestation contre un aéroport à Dacca

Manifestation contre un aéroport à Dacca

Dimanche, une vaste manifestation d’ouvriers d’une compagnie pharmaceutique s’est déroulée à Siddhirganj, ville située à seize kilomètres de la capitale, Dacca. Une nouvelle fois, ils s’étaient rassemblés pour exiger une augmentation de leurs salaires, et une nouvelle fois, le mouvement a été violemment réprimé. Un homme est décédé et plus de cent personnes ont été blessées dans les affrontements avec les forces de l’ordre, alors que les manifestants bloquaient une des rues principales de la ville. Pour les disperser, les policiers ont tiré des balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes. Les manifestants ont répliqué, entraînant un face-à-face de plus d’une heure.

Manifestations réprimée au Bangladesh

Manifestations réprimée au Bangladesh

Le 3 décembre 2010, le procureur du tribunal du district central de Séoul a requis des peines allant de 5 à 7 ans de prison contre Oh sei-chull, Yang Hyo-seok, Yang Joon-seok, Choi Young-ik, Park Joon-seon, Jeong Won-hyung et Oh Min-gyu, tous membres de la Socialist Workers Alliance de Corée (SWLK). Ils sont été inculpés en vertu de la Loi pour la sécurité nationale, adoptée par la Corée du Sud en 1948 et qui prévoit théoriquement la peine de mort pour les activités «en faveur du Nord ». Leur mise en accusation résulte de leur intervention dans de nombreuses grèves et de nombreux mouvements depuis 2007.

Cet événement se produit dans le contexte d’un tournant à droite du
gouvernement sud-coréen du président Lee Myong Bak depuis qu’il a pris ses fonctions au début de 2008, comme en témoigne l’écrasement de la grève de Ssangyong en 2009. Il faut souligner que des tracts de la SWLK qui avaient été distribués pendant la grève de Ssangyong ont servi de preuves clés dans ce procès.

Les procureurs ont tenté d’inculper les membres de la SWLK à plusieurs reprises depuis 2008, et jusqu’alors leurs tentatives avaient échoué à chaque fois. Les proches des inculpes appellent à une campagne de protestations par e-mail au juge Hyung Kim Doo du tribunal du district central de Séoul aidera à réduire ou annuler les peines de ces militants, lorsque le verdict final sera rendu le 27 janvier. Le juge Kim doit prendre connaissance de votre opinion sur ce procès et sur ce « délit d’opinion ». Pour ce faire, vous pouvez écrire avec vos propres mots à swlk@jinbo.net avant le lundi 17 janvier 2011.

Les autorités ont annoncé aujourd’hui avoir arrêté Tirso Alcantara (alias Ka, ou camarade Bart), membre du Bureau politique du Parti Communiste des Philippines et commandant en charge de la NPA. Cette arrestation intervient quelques heures après la fin de la ‘trêve de Noël’ qui a duré 18 jours. Selon le chef de l’armée, Ka Bart a été capturé à Lucena City, au sud de Manille alors qu’il tentait de dégainer son arme. Blessé au cours de son arrestation, il a été transféré dans l’établissement médical du camp de l’armée Fort Bonifacio à Manille. Il s’agit du plus haut responsable maoïste arrêté depuis quatre ans. Alcantara était impliqué dans la reprise des négociations, prévue en février à Oslo et que son arrestation compromet.