Le week-end du 24 au 25 août a, une nouvelle fois, vu des milliers de manifestant·e·s descendre dans les rues de Hong Kong pour protester contre le gouvernement pro-Pékin. Samedi, 24 aout après dix jours de calme relatifs des affrontements ont éclaté suite à une charge policière contre une barricade érigée par des manifestant·e·s dans le quartier industriel de Kwun Tong, à l’Est de la péninsule de Kowloon. Les manifestants se sont ensuite déployés dans d’autres endroits de la ville, pointant notamment des lasers sur des façades d’immeubles où résident des policiers, près de la station de métro Wong Tai Sin. Ils et elles ont également démantelé des lampadaires « intelligents » dotés de capacités d’enregistrement vidéo et de reconnaissance faciale. La police a annoncé dimanche avoir arrêté 29 personnes suite aux affrontements de samedi. Le lendemain, la police de Hong Kong a utilisé pour la première fois de son histoire des cannons à eaux contre des manifestant·e·s, qui ont répliqué avec des pavés et des cocktails Molotov. Un policier a également tiré avec son arme à feu « en guise de sommation ».

Démantèlement d'un lampadaire intelligent à Hong Kong

Alex Murphy était l’un des deux membres de l’IRA emprisonné pour avoir abattu deux sous-officiers britanniques. Ceux-ci étaient tombés par hasard, le 19 mars 1988, en plein dans une funérailles de l’IRA,en 1988. En civil mais armé, ils avaient sortis leur arme mais avaient été désarmés et frappés par la foule en colère, puis amené à l’écart par des membres de l’IRA et abattus. L’événement avait frappé les esprits en Grande-Bretagne parce qu’il s’était largement passé devant les caméras de télévision. Alec Murphy avait été condamné à une peine d’emprisonnement à perpétuité avec un autre militant républicain, Hugh Maguire, mais a été libéré en 1998 en vertu de l’Accord du Vendredi Saint après avoir purgé environ 10 ans de prison. Vétéran de la cause républicaine, Alec Murphy avait été emprisonné par les Britanniques dès l’âge de 15 ans, à la prison de Long Kesh au début des années 1970.

Alex Murphy est décédé paisiblement à son domicile de Falls Road, à Belfast, âgé d’une soixantaine d’années, le 15 août dernier et ses funérailles ont eu lieu lundi après-midi en présence d’une grande foule. Une vidéo mise en ligne a montré qu’iune salve d’honneur avait été tirée au dessus de son cercueil, devant son domicile, par deux hommes portant une cagoule noire, devant une assistance. La police a déclaré que cet hommage était un « acte criminel ». Les policiers ont fouillé la maison du défunt à Belfast un jour après ses funérailles, et saisi un certain nombre d’objets, mais ils n’ont procédé à aucune arrestation.

Extrait de la vidéo de la salve d'hommmage

 

Des militants écologistes opposés au projet de mine d’or Amuslar se sont dirigés vers le bâtiment du Parlement. Ils avaient l’intention d’organiser des assemblées publiques sur la question des Amulsar dans le parc de l’Assemblée nationale. Le cordon de police a bloqué les manifestants, leur refusant l’accès au parc. La tension a augmenté, certains manifestants ont tenté de bloquer l’avenue Baghramyan, y parvenant à moitié. Les heurts ont alors commencé entre la police et les participants à la manifestation environnementale. La police a expulsé les manifestants de la chaussée et procédé à six arrestations.

Manifestation contre le projet de mine à Amulsar

 

Lundi 19 août, des émeutes ont éclaté en Papouasie occidentale, alors que des milliers de personnes protestaient contre les arrestations et les détentions d’étudiants indépendantistes durant le week-end. Plusieurs milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Manokwari, la capitale de la province de Papouasie occidentale. Les manifestations se sont transformés en soulèvement causant des dégâts matériels (magasins et véhicules incendiés, panneaux de signalisation arrachés, jets de pierre), jusqu’à l’incendie du Parlement régional. Le samedi 17 août, jour de l’indépendance de l’Indonésie, 43 étudiants papous vivant à Surabaya (sur l’île de Java), ont été arrêtés, accusés d’avoir détruit un drapeau indonésien. La police est intervenue dans les dortoirs utilisant des gaz lacrymogènes pour forcer les étudiants à sortir. Ils seront arrêtés et relâchés après interrogatoire. Depuis des années, les forces de sécurité du pays sont accusées d’exactions à l’encontre de la population de Papouasie, notamment d’assassinats de militants politiques et sociaux.

Parlement Régional de Manokwari, capitale de la province de Papouasie occidentale

Deux paramilitaires anti-guérilla ont été tués lors d’une attaque de la NPA contre un détachement du CAFGU (Citizen Armed Force Geographical Unit ) dans la localité de Sition Mongol, à Sallapadan (Abra), jeudi 15 août au  petit matin. Un milicien a été tué sur le coup, l’autre est mort à l’hôpital. Les unités de la CAFGU sont administrées par des unités régulières des forces armées des Philippines et sous leur contrôle opérationnel. Leur première mission est d’empêcher la reconstitution de l’insurrection dans des secteurs ratissés par l’armée régulière et la police. Ces miliciens armés et payés commettent tellement d’abus que la suppression du CAFGU a été déjà ouvertement envisagée par des gouvernements aux Philippines. En 2000, 853 affaires de violation des droits de l’homme avaient été déposées contre 1 070 membres du CAFGU.

Paramilitaires du CAFGU

 

Le jeudi 15 août, des militants de Papouasie occidentale ont manifesté dans plusieurs villes indonésiennes à l’occasion de l’anniversaire de l’accord de New-York signé aux États-Unis en 1962 et qui transféra le territoire de la Papouasie des Pays-Bas à l’Indonésie.

À Amboine (Maluku), 11 étudiants papous occidentaux ont été battus et arrêtés après la dispersion de la manifestation. À Ternate (Maluku), la manifestation des étudiants de Papouasie (KMP) et du Front des peuples indonésiens pour la Papouasie occidentale (FRI-WP) a été dispersée peu de temps après son départ. 16 personnes ont été arrêtés et frappées par les forces de l’ordre avant d’être emmenées au poste de police de Ternate. À Malang (Java), des étudiants ont été attaqués par des membres de milices civiles nationalistes. 24 étudiants ont été blessés, dont 5 grièvement. Une manifestation s’est également tenue à Jakarta. Les manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade des États-Unis avant de se rendre devant le « palais de l’État », où ils ont chanté l’hymne de l’Organisation pour une Papouasie libre. Les manifestants ont exigé le retrait de l’armée indonésienne de la Papouasie, la fin de l’exploitation et de la déforestation et l’indépendance totale de l’Indonésie. Au total plus de 150 personnes ont été arrêtées et des dizaines blessées. Plus de 60 militants étaient toujours en détention le samedi 17 août.

Manifestant blessé lors des marches commémorant l'accord de New-York de 1962

Au cinquième jour d’une mobilisation sans précédent à l’aéroport, les manifestants ont obstrué les allées et les passages conduisant aux zones d’embarquement des deux terminaux, avec des chaînes humaines et des chariots à bagages. La police est intervenue brutalement, ce qui a donné lieu à des affrontements. Hong Kong est le huitième aéroport international le plus fréquenté au monde, avec 74 millions de voyageurs en 2018. La direction de l’aéroport a pris la décision d’annuler tous les vols au départ, après le blocage des terminaux. De son côté le gouvernement central accentue la menace d’une intervention. Dans une vidéo diffusée par les médias officiels, Pékin montre ses forces se massant à la frontière de la région semi-autonome.

Les affrontements à l'a&éroport de Hong Kong

Un combat meurtrier a opposé jeudi des militaires de la 303e brigade d’infanterie  à la guérilla maoïste à Barangay Buenavista, dans le Negros occidental. Un militaire a été tué et deux autres blessés (dont un capitaine).  Après  30 minutes de fusillade, les guérilleros se sont retirés dans la jungle en ne laissant personne sur le terrain. L’armée revendique avoir tué trois d’entre eux. Les militaires ont récupéré 500 obus de lance-grenades, des fusils M14 et M16, une mitrailleuse M60 ainsi que du matériel d’artificier.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

 

 

 

Ce lundi 5 août, les habitants des villages entourant la mine de Solton-Sary, dans la région de Naryn (centre du Kirghizstan), sont venus demander la fermeture de la mine exploitée par la compagnie chinoise Zhong Ji Mining. La manifestation sur le lieu de l’exploitation a tourné au conflit entre les employés chinois de la mine et entraîné l’intervention des forces de l’ordre. 20 personnes ont été blessées. Les habitants des alentours manifestent activement depuis plusieurs années contre les activités de la mine qui est selon eux à l’origine de la mort massive des bovins et de moutons dans les pâturages locaux en raison de la pollution de l’air et de l’eau.

Les habitants des environs envahissant le site de la mine de Solton-Sary

Lundi 5 août marquait le troisième jour de nouvelles manifestations donnant lieu à des affrontements se sont déroulées à Hong Kong au cours desquels plus de 80 personnes ont été arrêtées par la police. Le même jour, le mouvement a appelé à une grève générale qui a été suivi en masse. D’autres types d’actions ont également été menées. Dans la localité de Wong Tai Sin, des personnes ont cassé des vitres d’immeubles où logent des policiers puis allumé un incendie. Des feux ont été également allumés devant plusieurs commissariats, badigeonnés de graffitis «policiers, chiens mafieux». Des membres de la mafia en T-shirts blancs, qui s’étaient déjà illustrés le mois dernier en tabassant une quarantaine de protestataires dans une gare, en collusion avec la police, ont refait brièvement apparition hier soir dans la localité de North Point, où ils s’en sont pris à des manifestant ·e·s (voir notre article).

Au fil du mouvements, les manifestant·e·s se sont de mieux en mieux organisés. Ils utilisent des lasers verts pour contrer les dispositifs de reconnaissance faciale de la police. Ils vaporisent également des caméras de surveillance de la peinture ou déploient des parapluies autour des groupes en action. Les manifestant·e·s sont également organisés pour contrer les attaques policières. Dans ce cas, un groupe distrait la police avec les lasers ou d’autres lumières vives afin qu’une deuxième équipe puisse contre-attaquer. Un troisième groupe coordonne la formation et un quatrième à l’arrière maintient le moral de leurs camarades en jouant du tambours et en criant des slogans. Enfin des éclaireurs et les coureurs distribuent fournitures et nouvelles entre les différentes lignes de front. Par ailleurs, certains manifestants se sont formés au Parkour pour évaluer la situation en hauteur ou lancer des objets dissuasifs sur la police. D’autres travaillent ensemble pour étouffer les gaz lacrymogènes, déposant rapidement des cônes de signalisation sur les grenades fumantes, puis leur versant de l’eau par la buse.

Quand ils rentrent chez eux, les manifestant·e·s utilisent et derrière eux de l’argent dans les stations de métro pour éviter et éviter à leurs camarades d’être suivis avec leurs cartes de transport public. De nombreux manifestant·e·s ont également amélioré leur équipement – les masques et les planches de surf minces qui étaient «inutiles» contre les matraques de police et les boucliers anti-émeute ont disparu. À présent, ils utilise des panneaux de signalisation en métal comme boucliers, enfilent des protections de bras et de jambes, se procurent des barres de fer et apportent de différents types de projectiles de la brique aux œufs.

La communication est également soigneusement contrôlée. Les défenseurs de la ligne de front ne partagent jamais leurs coordonnées sur les téléphones des autres. Ils limitent les chats tactiques à un petit nombre pendant que les messagers désignés transmettent des informations entre les groupes. De nombreux manifestant·e·s ne dévoilent également pas leur participation de première ligne auprès de leur famille, amis ou collègues.