Au moins 15 combattants de la NPA ont été tués dans une fusillade à Nasugbu (Batangas) mardi soir. Les tirs ont commencé dans la localité de à Sitio Pinamintasan (Barangay Aya) vers 20h30 après que la police ait repéré les maoïstes qui circulaient à bord d’une jeepney et d’une camionnette. Les forces de sécurité se sont aussitôt déployées et un premier échange de tir a eu lieu entre les guérilleros et un détachement du 730e Groupe de combat de l’armée de l’air. Cinq maoïstes ont été tués à cette occasion. Deux autres, blessés, ont été amenés dans un hôpital local. Une guérillera, Josephine Santiago Lapera alias Ella, 22 ans, de Marikina, y est morte de ses blessures. Cinq militaires ont été blessés.

Une deuxième fusillade a eu lieu à Sitio Batulao, Barangay Kaylaway, à environ deux kilomètres du premier échange de tirs. Huit autres guérilleros du même groupe, dont cinq femmes, ont été tués. Un neuvième, grièvement blessé a été amené à l’hôpital où il est décédé quelques heures plus tard, portant le nombre de morts à 15. Les guérilleros appartiendraient à l’Unité de guérilla n°3 basée à Batangas, et parmi les tués, il y aurait le secrétaire de l’unité de guérilla et un chef de peloton. Les militaires ont récupérés douze fusils automatiques et un lance-grenades.

Les policiers enlèvent les corps des guérilleros tués

Les policiers enlèvent les corps des guérilleros tués

Une force conjointe des forces armées et des forces de police ont arrêté deux dirigeants de la NPA dans la province de Zamboanga del Sur. Ils ont été identifiés comme étant Leonardo Jacotin et Rosario Tabanao du Comité du Parti régional de l’Ouest de Mindanao. Ils ont été capturés samedi 18 novembre, dans le village de Balangasan (Pagadian). L. Jacotin serait plus particulièrement le responsable des explosifs et fournitures et R. Tabanao le responsable financier. Ils étaient recherchés depuis longtemps et étaient en possession de pistolets, de munitions, de 10 cartes d’identité et 17 téléphones cellulaires.

La province de Zamboanga del Sur

La province de Zamboanga del Sur

Deux policiers philippins ont été capturés par la guérilla maoïste à Placer (Surigao del Norte). Une vingtaine de combattants de la NPA à bord d’une camionnette ont arraché les policiers du poste de surveillance d’un marché public dans la ville de Placer. L’armée et la police mènent des opérations pour les retrouver. Aujourd’hui, les propriétaires des utilitaires utilisés par la guérilla ont été arrêtés. Ils disent ignorer qu’ils avaient loué leur véhicules à des guérilleros. Ils sont toujours détenus au bureau de police de Surigao del Norte et doivent être transférés à la prison provinciale après 15 jours.

Les deux policiers capturés par la guérilla

Les deux policiers capturés par la guérilla

La police a utilisé des canons à eau sur la manifestation de militants communistes, d’agriculteurs et d’étudiants, qui progressait sur l’avenue Taft, à environ 6 kilomètres du lieu où se réunissaient les dirigeants de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). Les affrontements ont alors commencé entre manifestants et policiers. Le chef du district de police de Manille a déclaré que six policiers avaient été blessés, tandis que les organisateurs du rassemblement ont déclaré que 10 manifestants avaient été blessés, dont deux ont été transportés à l’hôpital après avoir été frappés à la tête par la police.

Les manifestants ont crié des slogans anti-américains, exigeant que les forces américaines quittent les Philippines et que Washington cesse d’imposer des politiques économiques impérialistes dans le pays. Ils ont mis le feu à l’effigie de Trump de 4 mètres alors que le président américain devait rencontrer le président des Philippines, Rodrigo Duterte. Cette rencontre a dû être retardée. L’effigie sous la forme d’une croix gammée symbolisait le fascisme, la guerre et le pillage, a déclaré le Secrétaire général de Bayan, un des organisateurs des manifestations.

Les affrontements à Manille

Les affrontements à Manille

Jeudi soir, vers 19h, une brigade de terrain de la New People’s Army a pris une voiture de patrouille policière en embuscade. Le véhicule circulait sur la route reliant Ticalaan et Dominorog, dans le Talakag, Bukidnon. Selon les premières informations communiquées par le parti maoïste, le chef de la police et quatre de ses subordonnées ont été blessés au cours de l’action. Les guérilleros ont sont également parvenus à s’emparer de leurs armes. D’après les médias locaux, quatre civils auraient aussi été blessés en marge de cette action.

Guérilleros

Guérilleros

Trois membres de la NPA ont été tués dans un affrontement avec l’armée dans la province de Capiz mardi après-midi. Remy Beraye, diplômé en sciences politiques de l’Université d’État de West Visayas dans la ville d’Iloilo, est mort lors de cet affrontement d’une heure avec un détachement du 61e Bataillon d’Infanterie à Barangay Putian (Cuartero). Beraye avait été vice-président du Conseil des étudiants de l’université de WVSU et président du groupe d’étudiants militants de la Ligue des étudiants philippins. Les deux autres guérilleros tués ont été identifiés comme Federico Diaz de Cuartero et Alan Lerona, un résident de la ville de Mambusao. Des soldats ont saisi sur le terrain un AK-47, un fusil M16, une grenade, deux ordinateurs portables, des téléphones portables et des effets personnels.

Remy Beraye

Remy Beraye

À partir du 15 décembre prochain, les Thaïlandais qui voudront acquérir une carte SIM devront obligatoirement fournir leurs empreintes digitales ou une photo. La junte militaire thaïlandaise rejoint avec ses mesures le Bangladesh, l’Arabie saoudite et le Pakistan. Les empreintes ou la photo seront ensuite comparées aux données du registre national des cartes d’identité, afin de vérifier que l’identité fournie est vraie. Officiellement, la junte présente l’opération comme une sécurisation des paiements par téléphone. Les touristes et étrangers seront également concernés, puisque la photo prise au moment de l’achat sera comparée à la photo du passeport.

Thaïlande : Il faut désormais donner ses empreintes digitales pour acheter une carte SIM

Thaïlande : Il faut désormais donner ses empreintes digitales pour acheter une carte SIM

Deux cadres maoïstes recherchés pour de nombreux dossiers ont été arrêtés dans les Negros Occidental la semaine dernière. Aurora Cayon et Louie Antonio Martinez, également connus sous le nom de Louie Castro, ont été arrêtés par des policiers et des militaires à Barangay Dulao (Negros Occidental). Cayon était recherché pour « vol avec violence ou intimidation » et d’incendie criminel, tandis que Martinez l’était pour meurtre et pour de multiples tentatives de meurtre. Ils étaient en possession d’un pistole .45 et d’une grenade au moment de l’arrestation. Cayon serait un membre de la Commission nationale des finances de la NPA, tandis que Martinez aurait des responsabilités militaires.

Louie Antonio Martinez et Aurora Cayon aux mains de la police

Louie Antonio Martinez et Aurora Cayon aux mains de la police

Junaid Awan, le secrétaire général de la division des syndicats de Karachi, ainsi que des collègues du syndicat ont été arrêtés le 24 octobre à Karachi, plus de deux semaines après l’organisation par le syndicat d’une réunion des travailleurs. Junaid Awan a été présenté au tribunal antiterroriste de Hyderabad le 25 octobre, qui l’a placé en détention provisoire sur base de l’article 7 de la loi anti-terroriste (ATA – Anti-Terrorist Act) et accusé d’avoir prononcé des discours contre le ministre des Chemins de fer et d’autres personnes. Le 26 octobre, le juge de la Cour Anti-terroriste a supprimé le volet ATA de la plainte et a passé une ordonnance, ordonnant à la police d’obtenir la détention provisoire d’Awan de la cour de justice ordinaire.

L’article 7 de la l’ATA prévoit les peines prévues pour des actes de terrorisme qui sont la condamnation à mort ou à la réclusion criminelle à perpétuité. La loi antiterroriste du Pakistan, qui inclut dans la définition le terrorisme comme «créant un sentiment de peur ou d’insécurité dans la société» a déjà été critiquée comme laissant la porte ouverte à tous les abus. Les autorités pakistanaises ont déjà utilisé des lois antiterroristes pour cibler des grévistes (voir notre article) et des journalistes.

Grève des travailleurs des chemins de fer pakistanais (archive)

Grève des travailleurs des chemins de fer pakistanais (archive)

Fin septembre, plus de 300 travailleurs ont été licenciés de chez Amertron Incorporated Philippines pour avoir formé un syndicat. Amertron fabrique des semi-conducteurs et des composants optroniques, utilisés pour les smartphones ainsi que dans l’industrie automobile et aérospatiale et a comme clients Hewlett-Packard, Siemens et Osram. La société mère malaisienne, Inari Amertron Berhad possède deux usines aux Philippines: Clark (± 2000 travailleurs) et Parañaque (± 700 travailleurs). En janvier 2017, les travailleurs de chez Amertron ont formé un syndicat, United Amertronians Organization (UAO), pour représenter leurs intérêts. En juin, la compagnie a annoncé le transfert (et donc la fermeture) en 2019 de la production de l’usine de Parañaque vers l’usine de Clark (située à 120 km de celle de Parañaque). Les travailleurs ont dû choisir entre être transférés à l’usine de Clark ou une indemnité de licenciement standard. Le 15 août, le syndicat a déposé une requête auprès du ministère du Travail et de l’Emploi pour être reconnu en tant qu’unique agent négociateur de la compagnie. La compagnie a alors commencé à harceler les dirigeants et membres du syndicat. Des dirigeants du syndicat se sont vus offrir des pots-de-vin pour quitter le syndicat et deux employés ont été suspendus de leurs fonctions pour avoir distribué des tracts syndicaux.

Suite à la plainte contre les pratiques déloyales de travail et anti-syndicales déposée auprès du ministère, la compagnie a licencié environ 300 travailleurs syndiqués fin septembre. L’entreprise affirme que les licenciements seraient dus au transfert de la production vers l’usine de Clark qui ne devrait s’achever qu’en 2019 pendant que l’usine de Parañaque continue à tourner grâce aux intérimaires embauchés pour remplacer les travailleurs syndiqués licenciés. L’entreprise a jusqu’à présent licencié 532 travailleurs syndiqués, qui se sont vus interdire l’accès à leur lieu de travail. Ceux-ci manifestent régulièrement à l’extérieur des locaux de l’usine.

Travailleurs manifestant devant les locaux d'Amertron Incorporated

Travailleurs manifestant devant les locaux d’Amertron Incorporated