La lutte des étudiants au Sri Lanka a commencé au début du mois, lorsque le vice-chancelier de l’Université Sabaragamuwa, avec l’appui du Ministère de l’enseignement supérieur, a décidé d’interdire les syndicats d’étudiants sur le campus. Quatre étudiants ont entamé une grève de la faim pour protester contre l’interdiction et ont également exigé que cinq élèves qui ont été suspendus en raison de leur connexion à des syndicats étudiants soient réadmis à l’université.

Le samedi matin, les quatre étudiants qui jeûnaient ont dû être hospitalisés en raison de leur état de santé gravement détérioré. Cela a déclenché une protestation massive des étudiants qui ont bloqué la route Colombo-Badulla, provoquant une violente intervention policière et au moins quatre arrestations. L’armée avait également été déployée pour disperser les étudiants qui manifestaient.

srilanka.jpg

Le gouvernement du Kirghizistan a décrété vendredi l’état d’urgence dans un district du nord du pays après des affrontements entre la police et des manifestants près de la mine d’or de Kumtor, exploitée par une entreprise canadienne. Des centaines d’habitants du district de Djety-Ogouzki avaient bloqué mardi la route menant à Kumtor et menaçaient de se rendre à la mine si le gouvernement ne renonçait pas à son accord avec la compagnie canadienne Centerra Gold. Ils demandent au groupe canadien de construire des routes et une école maternelle, d’installer l’eau courante, d’équiper les hôpitaux ou de leur accorder des prêts à long terme.

Après plusieurs jours de manifestations, la police est intervenue vendredi pour disperser un groupe de manifestants qui bloquait la route vers Kumtor. Durant cette intervention, 92 personnes ont été arrêtées. La police a un peu plus tard fait usage de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes contre des habitants qui tentaient de couper l’alimentation électrique de la mine. Plusieurs manifestants ont été blessés. Le président Almazbek Atambaïev a décrété l’état d’urgence jusqu’au 10 juin et imposé un couvre-feu dans le district de Djety-Ogouzki. La mine de Kumtor, dans les montagnes du Tian Shan, est le plus gros investissement étranger dans le pays.

kumtor.jpg

Quatre fusillades ont opposé vendredi les forces gouvernementales à la guérilla maoïste à Sito Kogon, aux Philippines. La première fusillade a eu lieu à 8H40 du matin et pris fin après 20 minutes, avec le repli des guérilleros. Mais les opérations de poursuites ont donné lieu à trois autres affrontements, au cours desquels un guérilleros a été tué, deux autres capturés, des fusils, des explosifs et des documents saisis. Le combattant de la NPA tué a été identifié, il s’agit d’Emat Andoy, alias Ian, un résident de Veruela. Les deux guérilleros capturés sont aussi originaires de la ville de Veruela.

Huit membres de la Philippine National Police-Special Action Force (SAF) ont été tués dans une embuscade tendue par des membres présumés de la NPA lundi matin. Une mine terrestre a explosé dans la municipalité de Allacapan (province de Cagayan) vers 8h30 au passage d’un convoi policier. Environ trente combattants cachés de part et d’autre de la route ont alors ouvert le feu. Huit policiers ont été tués tandis que sept autres ont été blessés. L’ensemble des guérilleros ont battu en retraite après avoir saisi onze fusils et sept pistolets. Toutes les victimes étaient membres de la SAF, une unité d’élite de la police formée aux tactiques de contre-insurrection principalement impliquée dans les opérations contre la guérilla maoïste.

La police cambodgienne a violemment réprimé un rassemblement de 3000 ouvriers d’une entreprise sous-traitante de Nike, en majorité des femmes, qui bloquaient une route située devant leur usine, propriété de la société cambodgienne Sabrina, dans la province de Kampong Speu, à l’ouest de Phnom Penh. La police a fait notamment usage de matraques électriques, au moins 23 ouvrières et ouvriers ont été blessés. Le représentant du syndicat Free Trade Union (FTU) de Sabrina a déclaré qu’une femme enceinte de deux mois avait été blessée par la police et avait perdu son enfant après avoir été projetée violemment au sol.

Les ouvriers fabriquant des habits pour Nike étaient en grève et manifestaient depuis le 21 mai. Ils souhaitent que l’entreprise, qui emploie plus de 5.000 personnes, leur accorde 11 euros de hausse sur leur salaire mensuel de 57 euros pour couvrir leurs frais de transport, de loyer ainsi que les soins médicaux. Le secteur de la confection représente 75% des exportations du pays, qui ont atteint 4 milliards d’euros en 2011. Trois personnes ont trouvé la mort et six autres ont été blessées le 15 mai dans l’effondrement d’un bâtiment d’une usine de chaussures au Cambodge, selon un bilan officiel.

Entre vingt et trente guérilleros maoïstes, se faisant passer pour des policiers et des agents de l’Agence philippine de lutte contre la drogue (PDEA), produisant de faux mandats, ont perquisitionnés le siège de la Davao Security and Investigation Agency (DASIA) à Orange Valley et arrêtés le directeur de l’agence. Ils ont saisis un grand nombre d’armes à fau et sont partis dans les trois fourgons blindés appartenant à la DASIA, avec six prisonniers: le directeur, son épouse, sa fille et deux gardes de sécurité. Les fourgons ont été retrouvés vides, un grande opération de ratissage a été lancée à la recherche des guérilleros et de leurs prisonniers.
D’autre part, Benigno Conggas Cagwayan, 48 ans, alias Dukang, Mel et Garcia, qui commandait une unité de la NPA dans la province de Kalinga, recherchés suivant six mandats d’arrêt et dont la tête avait mise à prix à 500.000 peses, s’est rendu dimanche, a annoncé lundi à la police provinciale de Kalinga.

Quelques 20.000 ouvriers s’étaient rassemblés dans la banlieue de Dacca ce lundi matin pour réclamer des hausses salariales. Un minimum salarial mensuel a été fixé à 38 dollars en novembre dernier, alors que les syndicats réclamaient qu’il soit fixé à 100 dollars. Ce matin, les ouvriers ont bloqué une autoroute dans une zone industrielle où sont rassemblées des centaines d’usines de confection pour des groupes occidentaux. La police a tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour libérer le passage. Une cinquantaine de personnes ont été blessées dans la violente intervention policière.

Depuis l’installation de centaines de milliers de caméras à Pékin à l’occasion des Jeux Olympiques et de milliers de caméras dans la province de Xinjiang, suite aux émeutes de 2009, pour dissuader les manifestations, la vidéosurveillance n’a cessé de se développer en Chine. De 2009 à 2011, la Chine a dépensé 16 milliards de dollars sur son système de surveillance national, surnommé Skynet, selon le ministère chinois de la Sécurité publique. En 2010, le groupe américain Cisco s’est vu commander la mise en place d’un des plus importants systèmes de vidéosurveillance du monde: la ville de Chongqing dotant d’un réseau composé de 500.000 caméras dans le cadre de ce projet baptisé « Peaceful Chongqing » (Cisco fournit des solutions réseaux et HP des serveurs et équipements de stockage).

La province de Guangdong compte aujourd’hui plus de 1 million de caméras de surveillance et la ville de Pékin 800.000. Au total, la Chine compterait 30 millions de caméras situées dans tous les lieux imaginables: dans les ruelles comme sur des autoroutes, dans les taxis, salles de spectacles, dans les écoles (officiellement pour dissuader les tricheries) et devant les lieux de culte.

chine_videosurveillance.jpg