Oversec, une application Android, permet d’utiliser PGP par-dessus n’importe quelle autre application Android, et ainsi de chiffrer et de déchiffrer de façon transparente du contenu, peu importe qu’il provienne d’un sms, d’un message whatsapp, d’un e-mail ou de n’importe quel autre moyen de communication. Oversec recherche dans le texte affiché des données chiffrées, lorsqu’il en trouve, il affiche par-dessus celui-ci la version déchiffrée. Oversec propose également d’obfusquer le texte en le faisant passer pour autre chose afin que le chiffrement ne soit pas évident.

Oversec peut être téléchargé sur le Play Store, pour plus d’infos, le code-source (ouvert), etc… voir le site d’Oversec.

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Spip, le système de gestion de contenu (CMS) utilisé par notre propre site (et par de nombreux autres sites, comme la quasi-totalité des sites Indymedia) est passé hier en version 3.1.2. Plusieurs failles XSS ont été découvertes par des « experts en sécurité ». Les failles XSS (pour Cross-Site Scripting) permettent d’injecter du contenu (essentiellement Javascript, mais en fait n’importe quel langage compréhensible par un navigateur) dans des pages web. Ce type d’attaque permet donc d’injecter du contenu, mais également de rediriger un utilisateur. Les éditeurs de Spip parlent de failles non-critiques.

Quoi qu’il en soit, il est recommandé de toujours mettre son site Spip à jour le plus rapidement possible pour éviter un drame, pour se faire: voir « Utiliser le spip_loader pour une mise à jour » sur cette page après avoir fait un backup de votre site.

Mise à jour Spip 3.1.2

Mise à jour Spip 3.1.2

Google Allo a finalement été publié hier sur le Play Store. La nouvelle messagerie de Google introduit à son tour un bot, Google Assistant, censé répondre comme le ferait un être humain lorsqu’on lui pose des questions. Google Assistant apprend à la longue des utilisateurs qui interagissent avec lui pour être plus précis.

Google avait toutefois « promis » en dévoilant Allo en mai dernier que les conversations ne feraient que transiter par ses serveurs et qu’elles seraient stockées uniquement sur les appareils des utilisateurs. La firme a finalement fait machine arrière, les messages seront stockés sur ses serveurs, au moins jusqu’à ce qu’ils soient supprimer de l’appareil. Comme Whatsapp et Facebook Messenger, Google Allo a mis en place un mode « incognito » qui permet de communiquer via le protocole sécurisé Signal (sponsorisé par Snowden). Toutefois, Snowden a réagit à la publication de Google Allo en critiquant la décision prise par Google et en mettant en garde leurs utilisateurs que les messages pourront être utilisés par la police.

Google Allo et Signal

Google Allo et Signal

Des chercheurs ont découvert deux failles non-critiques dans le protocole Signal. Le protocole Signal est le mécanisme de chiffrement utilisé par l’application Signal (sponsorisée par Edward Snowden), par WhatsApp, et bientôt par Facebook Messenger et Google Allo. Pas de panique: les deux failles ne permettent pas de déchiffrer du contenu, mais d’altérer les pièces-jointes: elles permettent à d’éventuels d’attaquants d’ajouter des données (avec un maximum de 4Go) aux pièces-jointes qui transitent sur le réseau, rendant non seulement les pièces-jointes illisibles mais permettant d’éventuelles attaques par déni de service sur le réseau. C’est la première fois que des failles sont trouvées dans Signal, elles seront probablement très rapidement corrigées.

Facebook Messenger adopte Signal

Facebook Messenger adopte Signal

« Même Dieu ne peut pas les lire » a déclaré le républicain Trey Gowdy à propos des e-mails d’Hillary Clinton. Ceux-ci ont été effacés de façon apparemment très efficace par l’administration de la candidate du Parti Démocrate. Andrew Ziem, le développeur de Bleachbit a appris via Fox News que Clinton avait utilisé son logiciel de nettoyage de traces informatiques. BleachBit est donc très probablement le logiciel gratuit le plus efficace pour nettoyer son pc. Il est disponible pour Windows et Linux ici. Un manuel d’utilisation est disponible sur notre site, ici.

Bleachbit

Bleachbit

Ahmed Mansoor, un militant démocrate émirati a reçu un étrange SMS lui promettant des détails sur la torture dans les prisons du pays au bout d’un lien. Plutôt que de cliquer le lien directement, Ahmed l’a transmis au laboratoire canadien Citizen Lab qui a analysé le lien avec la société de sécurité informatique Lookout. Le lien téléchargeait un malware très élaboré qui opérait un jailbraik (une obtention des droits super-utilisateurs, équivalent du ‘root’ android), le virus aurait ensuite pu s’installer pour enregistrer les frappes clavier (et dérober ainsi les messages, même chiffrés) et activer le micro à la demande pour enregistrer. Le malware utilisait plusieurs failles 0-Day (des failles non-documentées et non-patchées, à priori inconnues) qui permettaient l’exécution arbitraire de code, un accès à la mémoire du kernel et un accès aux privilèges du kernel. Toutes combinées, elles permettent le jailbraik à distance d’un appareil sous iOS et donc l’exécution de n’importe quelle application. Apple a patché les trois failles en urgence dans un patch publié ce matin (iOS 9.3.5). Citizen Lab a lié ce malware à une d’une boite de cyber-guerre israélienne, le NSO Group. C’est la troisième fois que Ahmed Mansoor est la cible d’une entreprise de cette nature, il avait déjà été ciblé par Finfisher en 2011 et par Hacking Team en 2012.

Ahmed Mansoor

Ahmed Mansoor

Suite à l’arrêt du projet Truecrypt, le plus efficace des outils de chiffrement grand public, plusieurs développeurs avaient repris le flambeau pour poursuivre le développement de Truecrypt. Veracrypt, l’un de ces forks (un logiciel basé sur un autre) est passé ce 17 août en version 1.18a. Au menu des mises à jour: l’implémentation du chiffrement de l’EFI (le remplaçant des BIOS), des nouveaux algorythmes de chiffrements (Camellia, Kuznyechik, Magma et Streebog).

Autre bonne nouvelle, le moteur de recherche DuckDuckGo a fait une donation de 25.000$ qui servira à faire un audit. L’audit est organisé par l’OSTIF (Open Source Technology Improvement Fund) qui a confié l’analyse à la société française Quarkslab en lui demandant de communiquer le résultat de l’audit de façon chiffrée aux développeurs de Veracrypt (la société française Idrix) afin que les éventuelles failles découvertes ne soient pas utilisées avant d’être patchées.

Veracrypt

Veracrypt

Des chercheurs ont mis au point un virus nommé DiskFiltration qui, une fois installé sur un ordinateur, peut transmettre des informations à un attaquant en émettant des sons « cachés ». Le virus prend le contrôle du petit bras du disque dur qui peut ensuite communiquer « discrètement » avec un micro caché. L’expérience a surtout démontré que cela était possible mais très compliqué pour le genre de difficulté que l’opération suppose. Premièrement, ce type d’attaque viserait essentiellement des ordinateurs qui ne sont pas connectés à internet pour qu’on veuille en voler les données via une telle technique: il faut donc avoir un accès physique à l’ordinateur puisque le virus ne peut y être installé autrement. Ensuite, il faut que le micro qui reçoit les sons soit à moins de 1,8 mètres de l’ordinateur pour pouvoir l’entendre. Enfin, le virus ne fonctionne évidemment qu’avec des disques durs mécaniques (donc pour les disques SSD et les clés USB, c’est foutu). Et plus gros problème encore, le virus ne peut intercepter que 180 bits par minute, ce qui est très lent.

DiskFiltration en action

DiskFiltration en action

Au dernier comptage, en septembre 2015, il y avait 1,4 milliard de smartphones et tablettes tournant sous Android dans le monde. Un nombre aussi astronomique pose des questions de sécurité: ces appareils fonctionnent sous des versions d’Android différentes (la dernière, Android 7.0 Nougat est attendue dans les prochains jours), avec des processeurs différents et des applications pré-installées différentes. Cette fracturation pose régulièrement des problèmes: on se rappelle de Stagefright, et de Shellshock. La nouvelle faille géante, Quadrooter, vise les 900 millions d’appareils qui tournent sous des processeurs du fondeur Qualcomm. C’est un ensemble de quatre failles qui permettent à une application « de source inconnue » (téléchargée en dehors du Play Store) et ne demandant « aucune autorisation particulière » de prendre un accès root sur l’appareil et d’y faire ensuite tout ce qu’on voudrait lui faire réaliser. Trois des quatre failles ont déjà été patchées par Qualcomm, mais les mises à jour mettront très longtemps à arriver, si elles arrivent un jour. Les Nexus recevront eux probablement le patch dans la mise à jour de sécurité de septembre.

Heureusement, depuis Android 4.2, Google a déployé une couche de sécurité « Verify Apps » dont le rôle est précisément de lutter contre ce genre d’applications qui exploitent l’accès root. Google a annoncé que 90% des appareils étaient protégés par cette fonction qui bloquera automatiquement l’installation.

Checkpoint, qui a découvert la faille, a mis en ligne une application pour savoir si votre appareil est vulnérable (attention, ce n’est pas parce qu’il est vulnérable qu’il est infecté). Pour la télécharger, c’est ici. Inutile d’acheter l’antivirus de Checkpoint pour ne pas être infecté: évitez simplement d’installer des applications qui ne proviennent pas du Play Store.

Le détecteur de Checkpoint

Le détecteur de Checkpoint

L’une des stratégies de cyber-guerre de la NSA est de constituer un stock de failles 0-Day (Une faille Zero Day est une faille de sécurité informatique qui n’a pas été publiée, documentée et corrigée et pour laquelle une attaque est donc théoriquement aisée) dont elle peut se servir pour attaquer ces cibles, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières états-uniennes. Vu le budget très conséquent de l’agence pour acheter ces failles aux hackers qui les découvrent, le stock de 0-Day de la NSA est parfois imaginé comme astronomique, il n’en serait en fait rien selon Jason Healey, un chercheur de l’Université de Columbie. Ce nombre se compterait en dizaines, pas plus, et seule une poignée serait ajoutée chaque année au tas. Il a présenté ses recherches à la dernière Defcon de Las Vegas et a assuré que s’il ne pouvait pas être sûr de ce qu’il avançait il en avait la conviction. L’un des arguments de sa recherche est que la NSA est depuis peu « obligée » de communiquer un certains nombres de ces failles aux fabricants, et qu’on a pas pour autant vu un ras-de-marée de failles critiques arriver. La NSA communiquerait 91% des failles, et des 9% restants, un certain nombre constitue des failles qui sont entre temps découvertes par d’autres chercheurs. Notons que ce chiffre n’inclut pas les failles possédées par d’autres agences comme le FBI.

L'image des Aventuriers de l'Arche Perdue est couramment empruntée pour désigner les stocks de la NSA

L’image des Aventuriers de l’Arche Perdue est couramment empruntée pour désigner les stocks de la NSA