Le premier ministre turc Recepp Tayip Erdogan était attendu à Genève à la mi-janvier. Une première manifestation avait eu lieu le 12 janvier à midi devant le siège de l’ONU, une seconde, nocturne, avait été immédiatement et brutalement réprimée (40 personnes arrêtées set parfois passées à tabac).

Coup de théâtre dans les suites judiciaires de cette manifestation: les six participants qui avaient reçu une amende de plusieurs centaines de francs pour «manifestation non autorisée» (les six) et «dissimulation du visage» (un seul) ont été acquittés vendredi 18 août par le Tribunal de police. Le juge a estimé que la simple participation à une manifestation non autorisée ne constituait pas une infraction en tant que telle et que rien ne prouvait que les prévenus étaient les organisateurs du défilé. Un verdict qui sonne comme un camouflet pour l’Etat de Genève qui a été condamné à payer les frais d’avocats et de procédure des prévenus, et même d’indemniser financièrement l’un des prévenu pour sa journée de travail perdue à cause de l’audience du jour.

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La manifestation nocturne du 12 janvier

La manifestation nocturne du 12 janvier

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Près de 300 personnes ont manifesté à Zurich en solidarité avec Nekane Txapartegi suite au rejet de l’appel contre son extradition par la Cour pénale fédérale. Fin mars, la Justice suisse avait autorisé l’extradition de Nekane Txapartegi vers l’Espagne (voir notre article). Nekane avait fait appel à cette décision. Dans l’exposé des motifs, la Cour Pénale souligne que l’extradée ne peut compter sur l’interdiction d’une extradition vers un pays où il y a risque de torture si cette extradition se fait vers un pays avec une tradition démocratique tel que l’Espagne. Pour rappel, Nekane avait été arrêtée en 1999 par la police espagnole et avait été torturée et violée pendant 5 jours. Elle avait exposé ces traitements devant le tribunal en 2001. Suite à à la décision de la Cour Pénale, Nekane a fait un malaise et a été transféré à l’hôpital où son état a été stabilisé. Nekane ne pourra être extradé pour l’instant, tant que sa procédure d’asile est en cours.

Une précédente manifestation en Suisse pour Nekane

Une précédente manifestation en Suisse pour Nekane

La Fondation de l’Hôpital de La Providence à Neuchâtel (un des hôpitaux vendus par le public au privé) a rendu public mercredi passé le jugement du Tribunal régional du Littoral et du Val-de-Travers. La justice neuchâteloise a estimé que le mouvement de grève était illicite et que le licenciement en 2013 de 22 grévistes (voir notre article) était justifié. Cette grève a été qualifiée d’illicite, car elle n’a pas respecté le principe de la proportionnalité. Le tribunal relève que la durée de ce mouvement a pu avoir des effets négatifs pour le personnel et pour les soins dispensés dans l’établissement hospitalier. S’agissant du licenciement des grévistes, la justice considère qu’il était justifié.

Ce n’est pas la première fois que l’affaire de la grève de l’hôpital de la Providence se retrouve devant les tribunaux. Quatre syndicalistes impliqués dans le confit social avaient été acquittés par la justice en août dernier (voir notre article).

Les grévistes de La Providence (archives)

Les grévistes de La Providence (archives)

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A l’occasion du premier mai, le consulat de Turquie a été attaqué à Zürich. Un groupe de soixante manifestants masqués ont jeté des bouteilles de peintures et des pierres sur le bâtiment et tagué les alentours du fameux « Kill Erdogan » devenu célèbre depuis la manifestation du 28 mars à Berne (voir notre article).

Les tags à Zürich

Les tags à Zürich

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Nekane est emprisonnée depuis le 6 avril 2016 en Suisse et menacée d’extradition vers l’Espagne. L’état espagnol veut lui faire purger une peine à laquelle elle a été condamnée lors d’un procès anti-terroriste où ses aveux ont été arrachés à la suite de plusieurs jours de viols et de tortures. Elle est accusée d’appartenir à l’ETA. Des manifestations ont eu lieu partout en Suisse pour demander sa libération. 250 personnes se sont rassemblées à Genève, entre la Place Neuve et les Grottes. A Zurich, 500 manifestants menés par un cortège de femmes ont manifestés, ils ont salué Nekane avec des feux d’artifices devant la prison où elle est emprisonnée.

Pour voir toutes les initiatives solidaires en Suisse et ailleurs: voir la page Facebook « Freiheit für Nekane » ou le site « Free Nekane ».

Manifestation à Genève

Manifestation à Genève

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La justice suisse a ouvert une procédure pour « appel à la violence » après une manifestation de 5.000 personnes samedi à Berne, lors de laquelle on pouvait voir une banderole montrant un pistolet braqué sur la tête du président Erdogan et cette phrase: « Kill Erdogan with his own weapons ». Les autorités de la ville ont annoncé de leur côté vouloir déposer une plainte pour non-respect du règlement encadrant les manifestations. La municipalité avait donné son accord pour le défilé de samedi à condition qu’il se déroule « sans provocations ». Quant à la justice turque, elle a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête pour « appartenance à une organisation terroriste », « offense au président » et « propagande pour une organisation terroriste »…

C’est le Groupe de Jeunesse révolutionnaire (Revolutionäre Jugend Gruppe) de Berne (RJG) qui portait cette banderole, et il la revendique sur son site, ajoutant: «Ceux qui disent non à Erdogan sont traités de terroristes, toutes les formes de combat contre Erdogan sont légitimes. L’arme du meurtrier se retourne toujours contre lui. Tout comme personne ne pleure Hitler, Mussolini ou Pinochet, personne ne pleurera Erdogan.» La RJG est un des groupes signataires les plus actifs dans la Campagne pour la récolte de Celox pour les combattants internationalistes au Rojava lancée par le Secours Rouge International.

La banderole du RJG

La banderole du RJG

La police a arrêté dimanche une centaine de manifestants antifascistes qui voulaient perturber le jubilé des 100 ans du parti d’extrême droite UDC à Zurich. Une centaine d’autres ont été contrôlés et renvoyés. En début d’après-midi, un calme tendu régnait aux alentours du Kongresshaus de Zurich où se déroulait la fête de l’UDC zurichoise. La police a encerclé la contre-manifestation dans un kessel, sur un pont. Des véhicules anti-émeute et des canons à eau empêchaient les manifestants d’accéder à la place du Kongresshaus et des barrières bloquaient la zone bordant le lac. La police a alors commencé à les évacuer un à un, entravés par des menottes, leurs affaires accrochées au cou dans un sac en plastique. Les manifestants ont été emmenés au poste de police. Quelques incidents isolés se sont produits par la suite (jets de projectiles, charges de police).

Le bloquage de la manifestation antifasciste

Le bloquage de la manifestation antifasciste

La police a déployé mercredi 22 au matin un important dispositif pour déloger le collectif « O du Fröhliche » qui squatte un immeuble au centre de la Ville de Berne depuis début décembre. Retranchés dans les étages supérieurs, les squatters ont lancé des pétards et des pots de peinture sur des véhicules et en direction des unités anti-émeute. Les policiers ont eux répliqué à coups de balles en caoutchouc. La police a engagé à titre préventif un canon à eau pour éviter de nouveaux incidents en raison de la présence de sympathisants des squatters à proximité de l’immeuble. Au total, 19 personnes ont été emmenées dans les locaux de la police pour y être entendues.

Vendredi 24 vers 20h30, des heurts ont opposé à Berne la police à des manifestants qui défilaient à la Schüttzenmatte pour protester contre l’évacuation du squat d’avant-veille. Le rassemblement n’était pas autorisé. La police a riposté aux jets de pierres, de pétards et d’autres objets des manifestants par des tirs de balles en caoutchouc, du gaz lacrymogène et des canons à eau. Douze personnes ont été arrêtées et emmenées au poste de police.

La police bernoise essuyant des jets de projectile

La police bernoise essuyant des jets de projectile

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Lors du Forum Economique Mondial (WEF) qui s’achève aujourd’hui à Davos, la police était équipée de fusils anti-drones HP-47. L’engin est capable de brouiller les signaux reçus par le drone à une distance de 300m, ce qui provoque l’inexorable chute de l’appareil. La police reconnaît que ces fusils ne sont pas utilisés pour empêcher qu’un drone puisse mener des attaques, mais plutôt pour empêcher des manifestants ou assaillants de repérer des points sensibles dans un dispositif de sécurité. La compagnie qui fabrique le fusil, HP Marketing & Consulting, est spécialisée en engins capables de brouiller des ondes. Elle fabrique également des appareils censés empêcher les téléphones de fonctionner en prison, ou des appareils à usage militaires qui sont posés sur les véhicules pour empêcher une détonation à distance tout en permettant les ondes radio à l’intérieur du véhicule, ou encore des appareils utilisés par les démineurs.

Un policier suisse équipé du HP-47 au WEF2017

Un policier suisse équipé du HP-47 au WEF2017