L’Etat français vise la mise en place du système ‘HERISSON’ (Habile Extraction du Renseignement d’Intérêt Stratégique à partir de Sources Ouvertes Numérisées): tous les contenus qui transitent sur le web, les chats IRC, les mailings listes, les forums, les réseaux sociaux, les Newsgroups, les flux RSS, les blogs, podcasts, et les systèmes P2P feront l’objet d’une surveillance et d’une analyse approfondie…

Il est calibré ainsi pour accéder à n’importe quel contenu (texte, image, son et vidéo), quel que soit les langages utilisés (HTML, PHP, ASP…) en prenant en compte la problématique des liens ‘cachés’ en extrayant les liens à minima dans les applications flash contenues dans une page, les codes Java Script. ‘HERISSON’ sait aussi collecter et stocker le contenu complet d’un site FTP ou collecter simplement son arborescence, sait télécharger les fichiers disponibles sur un réseau P2P. Il a la capacité de collecter des données via les protocoles: MMS (flux vidéo type Windows Media Player), RSTP (flux vidéo type Real Player), POP3 (messagerie), et donc des e-mails. Pour faire bonne mesure, ‘le système ‘HÉRISSON’ a la capacité de gérer un éventail large, non restreint et évolutif de formats de documents de types: Vidéo (AVI, MPG, MOV, MP4, Real, FLV, OGM …), Audio (WAV, MP3, OGG…), Image (BMP, JPG, TIFF…), Texte (HTML, MHTML, Open Document, Open XML/Microsoft Office, Adobe PS/PDF, Flash).

Le système s’attaque aussi bien au web qu’aux radios et aux TV. Ainsi, les langues des documents audio devant être identifiées dans le système ‘HÉRISSON’ sont au moins le français, l’anglais, l’arabe, le russe, le farsi, l’espagnol, l’allemand, le chinois mandarin, l’italien, le serbo-croate, l’hindi, le japonais, le coréen, le turc, l’ukrainien, l’hébreu, l’urdu, l’albanais et le macédonien. Pour les images, ‘HÉRISSON’ permet l’accès aux caractéristiques brutes et aux métadonnées d’une image, comme le type et les caractéristiques d’encodage, la résolution, le taux de compression, les champs EXIF, les statistiques usuelles liées à l’image histogramme, moments centrés, … et note aussi la provenance de l’image (URL pour les images obtenues via Internet) et éventuellement le nom du photographe. ‘HÉRISSON’ reconnaît les images transformées et lorsqu’une photographie a subi des transformations (rotations, changement d’échelle, compression, modification des contrastes,…), il sait reconnaître l’image originale parmi les images qui en sont issues. ‘HÉRISSON’ permet la détection et classification d’objets contenus dans une image (personne, véhicule, meuble…). ‘HÉRISSON’ permet la détection et l’identification de personnes dans une vidéo.

Une fois la masse de données stockées, l’exploitation se fait avec une fonction de recherche avancée (ou multicritère) qui permet à minima de préciser une combinaison booléenne des paramètres suivants: date (avec intervalle), taille (avec un intervalle), type de document (texte, image, graphique, vidéo, audio), format de fichier, URL d’origine. Auxquelles s’ajoutent les propriétés du contenu: l’exclusion de mot, une expression exacte, la combinaison booléenne entre les mots-clés, les mots commençant par une chaîne de caractères donnée, distance entre les mots dans le texte, expression régulière, localisation dans la page (titre / corps de texte), une écriture phonétique, une orthographe approchée, dans une page (URL) précise, dans les pages contenant un lien précis.

‘HÉRISSON’ en est au stade du démonstrateur, il faudra quelques années encore avant que ce programme ne soit opérationnel.

Le tout nouveau produit de la société connue pour son pistolet à impulsion électrique se présente comme ‘le futur de la gestion des enquêtes et des preuves numériques‘. Axon se présente comme un dispositif d’enregistrement audiovisuel des incidents, ‘du point de vue des officiers de police‘. Il s’agit d’une micro-caméra que les policiers sont invités à porter sur leur tête, à mi-chemin entre un casque audio et une oreillette BlueTooth, reliée à une télécommande (dotée d’un bouton ‘vie privée’) et à un petit ordinateur de poche (sous Linux). Une fois rentré au commissariat, les policiers connectent leurs Axon à un système qui permet de stocker, et surtout d’analyser, les enregistrements effectués. Les vidéos étant géolocalisées par GPS, il est ainsi possible de zapper entre les différents enregistrements effectués, sur une même scène, par différents policiers.

Explications du système AXON

Explications du système AXON

Le système AXON

Le système AXON

À partir de ce 6 mars 2009, un réseau d’information entre entreprises est activé en Belgique contre les ‘menaces terroristes’. Les Services Publics Fédéraux Justice et Intérieur ont créé ce réseau d’information en étroite collaboration avec la Fédération des Entreprises Belges. Le protocole relatif à ce réseau est signé aujourd’hui par le Ministre de la Justice Stefaan De Clerck, le Ministre de l’Intérieur Guido De Padt et l’Administrateur délégué de la Fédération des Entreprises de Belgique Rudi Thomaes.

L’objectif est qu’une entreprise qui voit par exemple qu’une voiture s’arrête devant la porte d’entrée plusieurs jours de suite informe les autorités afin qu’une enquête puisse être menée. Si l’incident s’avère réellement suspect ou si une autre entreprise a également constaté les mêmes faits avec le même véhicule, l’ensemble du secteur peut en être informé via le réseau. Inversement, si une menace générale existe contre un secteur défini d’entreprises, les autorités en informeront ledit secteur. L’échange d’informations sur tout élément suspect se fait à un stade précoce (‘early warning’), de sorte que la vraie nature de la menace puisse être rapidement examinée. Le réseau est alimenté à l’initiative tant des polices que des patrons: des informations (rendues anonymes) sont échangées sur les agissements ou incidents suspects constatés auprès des entreprises ou sur d’éventuelles menaces, qui font l’objet d’un examen par les autorités. Le système a déjà passé avec succès une phase d’expérimentation. Par ailleurs, son efficacité sera régulièrement évaluée à l’avenir.

Lire le communiqué officiel

A l’instar des islamistes, les hooligans essuient régulièrement les plâtres de nouvelles techniques ou dispositifs répressifs. Un exemple particulièrement grave fut l’interdiction faite à certains hooligans de se rendre dans d’autres pays européens pour assister à des matchs. Cette disposition est passée inaperçue… et a servi de précédent pour les interdictions d’aller manifester faites aux militants altermondialistes supposés ‘violents’.

Cette fois, la première consiste en l’appel à la dénonciation sur YouTube et Facebook. Vingt-neuf personnes suspectées de hooliganisme lors de la finale de la Coupe UEFA qui a eu lieu au City of Manchester Stadium en mai 2008 ont été identifiées par la police de Manchester suite à un appel a témoin mis en ligne sur ces deux sites. En deux jours, la vidéo a été vue par 66.000 personnes sur les sites de partage, 70.000 sur le site de la Greater Police Manchester et 76 formulaires d’identification ont été remplis. Sur la vidéo, on peut voir 49 photos de suspects et une vidéo des affrontements opposant des supporters des Glasgow Rangers aux forces de police pendant la soirée du match. A l’issue des affrontements, la police anti-émeute avait pu procéder à l’interpellation de 42 présumés hooligans.

Les progrès des nouvelles techniques de vidéo-surveillance sont démontrés par un enregistrement vidéo d’affrontements entre groupes de supporters de Birmingham City et d’Aston Villa diffusé par la police des West Midlands. La vidéo a été téléchargée sur … YouTube pour démontrer les capacités d’un hélicoptère de police du dernier cri coûtant 4 millions de livres qui avait pu grâce à une technologie adaptée filmer durant près de 90 minutes la totalité des affrontement qui avaient eu lieu en novembre 2007.

En Belgique, c’est aux trois hélicoptères McDonnell Douglas ‘Explorer 900’ de la police fédérale basés à Melsbroek de jouer ce rôle. Cet hélicoptère peut être utilisé la nuit; il est notamment pourvu d’un système de protection contre un contact éventuel avec une ligne à haute tension, d’un treuil électrique, d’une lampe de recherche puissante et d’une caméra thermique. Outre les contrôles des manifestations, ces hélicoptères particulièrement silencieux (ils n’ont pas de rotor arrière) patrouillent plusieurs nuits par semaine (on peut repérer leur passage aux alarmes qu’ils déclenchent en volant à basse altitude!) en liaisons avec les polices locales. La qualité des caméras a été démontrées plusieurs fois. Ainsi lors du procès des jeunes participants allemands à la manifestation contre le Sommet de l’Union Européenne du 14 décembre 2001 à Laeken accusés d’avoir ‘black-bloqué’. Les photos parfaitement identifiables de manifestants prises d’hélicoptères ont été produites par la police.

L'Explorer 900

Pour en savoir plus

Nous annoncions hier la publication du rapport du GRIP contre les armes à léthalité réduite. Deux députés MR (dont le porte-parole du parti) ont commis une carte blanche dans Le Soir en faveur de l’équipement de la police en armes de ce type (le FN 303 est explicitement nommé).

La carte blanche des portes-paroles du MR

Le numéro de l’ancien journal du Secours Rouge sur le FN 303

Lire le rapport

FN 303

FN 303

Le FN 303 est fabriqué en Belgique et vendu aux forces de police. Il tire à 100 mètres de distance divers projectiles pesant 8,5 grammes (à impact sans pénétration, à peinture indélébile pour marquer les manifestants, à gaz, etc.). Il fonctionne à l’air comprimé et a un magasin de 15 coups. Cet engin a indirectement provoqué en 2003 la démission du chef de la police genevoise. Une balle colorante de FN 303 avait gravement blessé à la tempe une syndicaliste suisse lors d’une manifestation anti-OMC.

Ce lundi un groupe d’experts européens a débarqué à Bruxelles pour s’assurer que la Belgique respecte bien la réglementation en matière de fichage des citoyens. Parmi les fichers suspects, la fameuse BNG (Banque de données nationale générale) alimentée par 40.000 policiers locaux et fédéraux. Le projet d’arrêté royal dit ‘BNG’ est toujours en rade sur la table du gouvernement. Cet arrêté-loi donne davantage de pouvoir aux services de police pour recueillir, traiter et stocker un multitude de données à caractère personnel (opinions politiques, orientation sexuelle, etc.). La BNG contient déjà plus de 11 millions de ‘faits concrets’, 1,6 millions de personnes, 1,8 millions de véhicules, 15.000 organisations,…

L’année passée, 159 personnes ont écrit à la Commission de la vie privée (CPVP), le seul organisme pouvant accéder à ces fichiers. Dans le cas des données policières, la commission peut vérifier, rectifier voire exiger l’effacement des données, mais elle ne peut communiquer le produit de ses recherches au demandeur. En 2008, 57% des contrôles effectués ont amené à un effacement total des données, 17% à un effacement partiel, 17% à une conservation intégrale. Dans 5% des cas, le demandeur n’était pas dans la BNG. Ces statistiques montrent que la BNG regorge d’informations qui, même aux yeux d’une institution aussi benoîte que la CPVP, n’ont (plus) rien à y faire. Les statistiques ne donnent aucune idée de la fiabilité des infos de la BNG. Rappelons qu’en France, la Commission Nationale informatique et Liberté (CNIL) a relevé jusqu’à 83% d’erreurs dans les fichiers policiers en 2008.

Le groupe franco-hispano-italien NobelSport vise le marché mondial du maintien de l’ordre avec une munition nouvelle génération fabriquée dans sa poudrerie de Pont-de-Buis. La balle Spartan LE-40, puise sa genèse dans les émeutes de novembre 2005 dans les banlieues françaises. ‘Les flashball ont démontré leurs limites d’utilisation car les émeutiers se tenaient à distance respectable. L’Etat a donc cherché un moyen de neutraliser les personnes situées à 30-50 mètres. Nous nous sommes donc lancés dans l’étude d’une munition répondant à ces attentes‘, explique la directrice industrielle du site pont-de-buisien.

La munition à létalité réduite est censée ne pas tuer mais peut provoquer des bleus, même à distance. Egalement approchés par des industriels américains et allemands, le ministère de l’Intérieur français et la Direction Générale de l’Armement choisiront leur fournisseur, le mois prochain. Leur demande varierait de 200.000 à un million d’exemplaires.

Si elle réalise 90 % de son chiffre d’affaires dans la fabrication de poudre pour les balles de chasseur, la dernière poudrerie de France a aussi développé une activité de produits pour le maintien de l’ordre. Essentiellement à travers la fabrication de grenades lacrymogènes: plus d’un million d’exemplaires écoulés dont la moitié un peu partout dans le monde. Parmi celles-ci, les grenades lacrymogènes MP7 ‘commando’ dont voici un joli extrait du laius publicitaire : ‘Ce concept extrêmement novateur est basé sur l’utilisation d’une grenade MP7 à laquelle un petit moteur de propulsion a été adjoint. Propulsée à une distance de 100 mètres, sans utilisation d’un lanceur lourd et spécifique, à partir d’un banal tube plastique servant au transport, elle présente un aspect anodin, ‘médiatiquement acceptable’.

Flash-ball

Flash-ball

Flash-ball

Flash-ball

Le gouvernement australien conduira mi-janvier les premiers tests qui doivent aboutir à la mise en place d’un gigantesque système de filtrage d’Internet, présenté comme la pierre angulaire d’un projet de 125 millions de dollars australiens (62 millions d’euros) pour la ‘sécurisation du Web’. Un système nécessaire pour ‘protéger les enfants‘ et ‘bloquer l’accès à des sites hébergés à l’étranger mais dont le contenu est illégal en Australie‘, selon le ministre des communications, Stephen Conroy. Les fournisseurs d’accès à Internet australiens devront bloquer l’accès aux sites inscrits sur une liste noire tenue par l’Australian Communications and Media Authority, qui dispose déjà de pouvoirs étendus en matière de régulation de la Toile. Au moins 1.300 sites seront bloqués au lancement du filtre, pour des raisons allant de la pédo-pornographie à l’incitation au terrorisme, en passant par la ‘violence excessive’ et l’apologie des drogues. Le gouvernement prévoit également de mettre en place un système de filtrage des réseaux d’échange de fichiers peer to peer tels que BitTorrent.