DISK (Confédération des Syndicats Révolutionnaires) et KESK (Confédération des Syndicats de Fonctionnaires) ont annoncés une grève générale de 48h en solidarité avec les manifestants réprimés à travers la Turquie.

Des centaines de manifestations continuent d’avoir lieu partout en Turquie au quatrième jour de la révolte. Des barricades jonchent les rues d’Istanbul et d’Ankara, alors que les manifestants ont incendié hier soir les bureaux de l’AKP à Izmir (troisième ville du pays). Les manifestants ont été lourdement gazés ce matin.

Des étudiants ont été arrétés il y a quelques minutes à Antalya alors que des universités ont annoncés l’annulation des examens et que des lycéens défilent en noir dans d’autres villes.

Une manifestation aura lieu ce soir à 18h à Bruxelles place du Luxembourg.

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Plus de 1.700 manifestants opposés au gouvernement turc ont été interpellés au cours des trois derniers jours, mais la plupart ont été remis en liberté, a annoncé dimanche le ministre de l’Intérieur. Un total de 235 manifestations ont été recensées dans 67 villes du pays depuis mardi dernier, a-t-il ajouté. Le ministre a également précisé que 58 civils et 115 policiers avaient été blessés lors de ce mouvement de protestation, un chiffre très en-deçà des plus de mille blessés cités par les ONG de défense des droits de l’Homme. Près d’une centaine de véhicules de police, de commerces et des dizaines de véhicules ont été endommagés, a encore indiqué le ministre, en évaluant le coût total des dégâts à plus de 8,2 millions d’euros.

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Les affrontements qui ont embrasé le centre d’Istanbul ont débuté vendredi à l’aube avec l’intervention brutale de la police pour déloger quelques centaines de militants qui occupaient le parc Gezi, sur la place Taksim, pour y empêcher le déracinement de 600 arbres pour construire un centre commercial. Alertés par les réseaux sociaux, de nombreux militants associatifs sont venus en renfort pour affronter les forces de l’ordre, rejoints au fil de la journée par beaucoup d’autres manifestants venus dénoncer la politique du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.

Des dizaines de manifestants ont été blessés au cours de ses affrontements, Amnesty International évoquant vendredi le chiffre de plus d’une centaine. Les autorités n’ont donné aucun chiffre précis. Vendredi en fin de journée, le gouverneur de la ville Huseyin Avni Mutlu s’est contenté d’indiquer que 12 personnes étaient toujours hospitalisées en fin de journée, dont une femme victime d’une fracture du crâne, et qu’au moins 63 personnes avaient été interpellées. Les affrontements ont duré toute la journée et la nuit de vendredi à samedi. Le calme étant revenu ce matin.

Un grosse vingtaine de personnes se sont rassemblées cet après-midi devant la Bourse pour réclamer la libération d’Hatice Duman et Gülüzar Erman, à l’appel du SR, du Comité de solidarité avec les prisonniers politiques et de l’Union des Femmes Socialistes (SKB). Quelques centaines de tracts ont été distribués aux passants.

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Neuf personnes ont été interpellées en Turquie après le double attentat à la voiture piégée qui a fait 46 morts à Reyhanli, ville proche de la Syrie. Ankara a attribué la responsabilité de l’attentat au régime de Damas qui, lui, dément toute implication. Les médias turcs mettent en avant l’identité alévie des personnes arrêtées, proche de la minorité alaouite au pouvoir à Damas, et leur engagement politique en faveur de la Syrie. Cinq des neuf hommes arrêtés sont membres du DHKP-C, les quatre autres appartiennent au THKP-C (Parti-Front de Libération du Peuple Turc). Un hypothèse retenue pour ces attentats est l’extrême-droite turque (liée à la pègre et aux services secrets) voulant torpiller le processus de paix avec le PKK.

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Des manifestants kurdes ont jeté des cocktails Molotov et des engins pyrotechniques sur la police dans la province du sud-est de la Turquie à Cizre mardi soir, avant le retrait des combattants du PKK du Kurdistan dans le nord de l’Irak dans le cadre d’un plan pour mettre au conflit avec l’Etat turc. Le retrait, négocié par le chef du PKK Abdullah Ocalan en prison sur une île-prison près d’Istanbul.

L’Assemblée parlmentaire du Conseil de l’Europe (APCE) s’est penchée sur la question de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et sur ses relations avec le PKK. Le rapport de «dialogue postsuivi avec la Turquie» a été voté et la durée de surveillance démocratique a été prolongée jusqu’en 2015. L’Assemblée a néanmoins félicité les autorités turques pour le processus de paix entrepris avec le «leader du PKK». Le rapport du parlement a réévalué le statut et la nomination du PKK. Le terme de « terroriste » a été remplacé par «activiste» alors que le mot «terrorisme» a laissé sa place au terme «conflit». La chef de la délégation turque s’est opposé au rapport en affirmant que «le fait d’être en négociation avec le PKK ne change pas la réalité qu’il soit une organisation terroriste».

Une jeune fille de 17 ans a été grièvement blessée par la police au cours des heurts qui se sont déroulés hier entre les manifestants et les forces de l’ordre qui empêchaient tout rassemblement à l’occasion du 1er mai. Dilan Alp, qui se trouvait avec un petit groupe, a été frappée à la tête par une cartouche de gaz tirée par la police alors qu’elle tentait d’éviter un barrage. Sur une vidéo, on peut la voir allongée, inconsciente, devant la porte de l’appartement où elle avait tenté de se réfugier après avoir été touchée. Le gaz s’échappait toujours de la cartouche, juste devant son visage. Des amis sont parvenus à la faire entrer, et les secours sont rapidement arrivés. Dilan Alp a été immédiatement emmenée à l’hôpital pour y être opérée. Son état est jugé critique. Des témoins ont affirmé que le policier avait utilisé la cartouche comme une balle qui a explosé au visage de l’étudiante au moment de l’impact. De leur côté, les autorités ont réagi quant aux blessures en affirmant que Dilan alp était tombée dans les escaliers.

Manifestante blessée par la police

Manifestante blessée par la police

Des affrontements se sont déroulés toute la journée à Istanbul, opposants manifestants et policiers anti-émeute. Comme mentionné dans notre article de ce matin, la foule a refusé de ne pas tenir son traditionnel rassemblement sur la place Taksim alors que les autorités en avaient totalement bloqué l’accès. Au total, 72 personnes ont été interpellées. A midi, 16 manifestants avaient déjà du être hospitalisés, notamment pour des intoxications aux gaz lacrymogènes tirés par les forces de l’ordre. Le bilan total du nombre de personnes blessées n’est pas encore connu alors que le gouverneur de la province a annoncé que 22 de ses hommes avaient été blessés par des jets de pierres.

Répression du Premier mai à Istanbul

Répression du Premier mai à Istanbul

A l’aube ce matin, la police d’Istanbul est intervenue avec des jets d’eau et de gaz lacrymogène pour empêcher les manifestants de rejoindre la place Taskim, qui a été fermée à l’occasion du Premier Mai. Des centaines d’ouvriers de la Confederation of Progressive Trade Unions (DISK) et leurs sympathisants s’étaient rassemblés tôt ce matin à Siski pour se diriger vers la place. Mais la police est immédiatement entrée en action contre le groupe qui comprenait également des anarchistes, des sympathisants du DHKP-C,…

Au moins trois manifestants et un journalistes ont été blessés. Refusant d’abandonner, les manifestants se sont à nouveau rassemblés après l’intervention policière alors que selon des témoins, certaines ruelles de la ville ressemblaient à de mini zones de guerre. Le nuage de gaz est tellement dense que les policiers eux-mêmes sont obligés d’utiliser des masques. La répression policière se poursuit actuellement (10h30), les policiers anti-émeute utilisent des gaz lacrymogènes pour disperser les groupes qui tentent de se réunir. Ceux-ci répliquent par des jets de feux d’artifice et des pierres.

Répression du Premier Mai à Istanbul

Répression du Premier Mai à Istanbul

Répression du Premier Mai à Istanbul

Répression du Premier Mai à Istanbul