Un manifestant de 22 ans est décédé lundi à l’hôpital après avoir été atteint par balle pendant une manifestation dans la province de Hatay, près de la frontière syrienne. Le jeune homme était mort plus tard à l’hôpital.

Lundi soir, dans le quartier de Kavaklidere d’Ankara, les unités antiémeute ont tiré des balles en caoutchouc en direction des manifestants, qui les ont attaquées à coups de pierres. A Istanbul, les policiers ont tiré plusieurs dizaines de grenades de gaz lacrymogène pour déloger du quartier de Gümüssuyu manifestants qui y avaient érigé des barricades.

L’une des plus grandes centrales syndicales du pays, la Confédération des syndicats du secteur public (KESK), a décidé d’apporter son soutien à la contestation en entamant mardi une grève de deux jours. « La terreur exercée par l’Etat contre des manifestations totalement pacifiques se poursuit de telle façon qu’elle menace la vie des civils », a jugé la centrale qui revendique 240.000 adhérents.

Un nouveau rassemblement est prévu ce mardi soir à 18H00 place du Luxembourg.

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Les autorités turques ont annoncé qu’un groupe de guérilleros du PKK avait ouvert le feu sur la base militaire turque de Karacali entre 12h05 et 12h30. Cette base est située dans la province de Sirnak, à la frontière irako-turque. Un sergent de la gendarmerie a été légèrement blessé. Plus tôt dans la journée, l’armée avait publié sur son site internet l’information selon laquelle les forces armées, dans le cadre d’une mission d’auto-défense, avaient mené des opérations de reconnaissance aérienne au-dessus de 62 points dans le nord de l’Irak afin de découvrir les cibles du PKK. Des photos de ces cibles ont été prises et leur évaluation a commencé.

DISK (Confédération des Syndicats Révolutionnaires) et KESK (Confédération des Syndicats de Fonctionnaires) ont annoncés une grève générale de 48h en solidarité avec les manifestants réprimés à travers la Turquie.

Des centaines de manifestations continuent d’avoir lieu partout en Turquie au quatrième jour de la révolte. Des barricades jonchent les rues d’Istanbul et d’Ankara, alors que les manifestants ont incendié hier soir les bureaux de l’AKP à Izmir (troisième ville du pays). Les manifestants ont été lourdement gazés ce matin.

Des étudiants ont été arrétés il y a quelques minutes à Antalya alors que des universités ont annoncés l’annulation des examens et que des lycéens défilent en noir dans d’autres villes.

Une manifestation aura lieu ce soir à 18h à Bruxelles place du Luxembourg.

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Plus de 1.700 manifestants opposés au gouvernement turc ont été interpellés au cours des trois derniers jours, mais la plupart ont été remis en liberté, a annoncé dimanche le ministre de l’Intérieur. Un total de 235 manifestations ont été recensées dans 67 villes du pays depuis mardi dernier, a-t-il ajouté. Le ministre a également précisé que 58 civils et 115 policiers avaient été blessés lors de ce mouvement de protestation, un chiffre très en-deçà des plus de mille blessés cités par les ONG de défense des droits de l’Homme. Près d’une centaine de véhicules de police, de commerces et des dizaines de véhicules ont été endommagés, a encore indiqué le ministre, en évaluant le coût total des dégâts à plus de 8,2 millions d’euros.

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Les affrontements qui ont embrasé le centre d’Istanbul ont débuté vendredi à l’aube avec l’intervention brutale de la police pour déloger quelques centaines de militants qui occupaient le parc Gezi, sur la place Taksim, pour y empêcher le déracinement de 600 arbres pour construire un centre commercial. Alertés par les réseaux sociaux, de nombreux militants associatifs sont venus en renfort pour affronter les forces de l’ordre, rejoints au fil de la journée par beaucoup d’autres manifestants venus dénoncer la politique du gouvernement islamo-conservateur au pouvoir depuis 2002.

Des dizaines de manifestants ont été blessés au cours de ses affrontements, Amnesty International évoquant vendredi le chiffre de plus d’une centaine. Les autorités n’ont donné aucun chiffre précis. Vendredi en fin de journée, le gouverneur de la ville Huseyin Avni Mutlu s’est contenté d’indiquer que 12 personnes étaient toujours hospitalisées en fin de journée, dont une femme victime d’une fracture du crâne, et qu’au moins 63 personnes avaient été interpellées. Les affrontements ont duré toute la journée et la nuit de vendredi à samedi. Le calme étant revenu ce matin.

Un grosse vingtaine de personnes se sont rassemblées cet après-midi devant la Bourse pour réclamer la libération d’Hatice Duman et Gülüzar Erman, à l’appel du SR, du Comité de solidarité avec les prisonniers politiques et de l’Union des Femmes Socialistes (SKB). Quelques centaines de tracts ont été distribués aux passants.

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Neuf personnes ont été interpellées en Turquie après le double attentat à la voiture piégée qui a fait 46 morts à Reyhanli, ville proche de la Syrie. Ankara a attribué la responsabilité de l’attentat au régime de Damas qui, lui, dément toute implication. Les médias turcs mettent en avant l’identité alévie des personnes arrêtées, proche de la minorité alaouite au pouvoir à Damas, et leur engagement politique en faveur de la Syrie. Cinq des neuf hommes arrêtés sont membres du DHKP-C, les quatre autres appartiennent au THKP-C (Parti-Front de Libération du Peuple Turc). Un hypothèse retenue pour ces attentats est l’extrême-droite turque (liée à la pègre et aux services secrets) voulant torpiller le processus de paix avec le PKK.

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Des manifestants kurdes ont jeté des cocktails Molotov et des engins pyrotechniques sur la police dans la province du sud-est de la Turquie à Cizre mardi soir, avant le retrait des combattants du PKK du Kurdistan dans le nord de l’Irak dans le cadre d’un plan pour mettre au conflit avec l’Etat turc. Le retrait, négocié par le chef du PKK Abdullah Ocalan en prison sur une île-prison près d’Istanbul.

L’Assemblée parlmentaire du Conseil de l’Europe (APCE) s’est penchée sur la question de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et sur ses relations avec le PKK. Le rapport de «dialogue postsuivi avec la Turquie» a été voté et la durée de surveillance démocratique a été prolongée jusqu’en 2015. L’Assemblée a néanmoins félicité les autorités turques pour le processus de paix entrepris avec le «leader du PKK». Le rapport du parlement a réévalué le statut et la nomination du PKK. Le terme de « terroriste » a été remplacé par «activiste» alors que le mot «terrorisme» a laissé sa place au terme «conflit». La chef de la délégation turque s’est opposé au rapport en affirmant que «le fait d’être en négociation avec le PKK ne change pas la réalité qu’il soit une organisation terroriste».