Le maire BDP (Peace and Democracy Party) de la ville de Van, Bekir Kaya, ainsi que deux autres membres de ce même parti ont été arrêtés hier dans le cadre de l’enquête en cours contre la KCK (Kurdistan Communities Union) accusée d’être la branche urbaine du PKK. Cette arrestation porte à 33 le nombre de maries membres du parti pro-kurde derrière les barreaux. Les deux autres arrêtés sont le président provincial du BDP de Van et un ancien maire. Tous trois sont accusés d’être membres du organisation terroriste.

D’après une chaîne de télévision publique turque, les troupes kurdes auraient tués trois membres présumés du PKK ce lundi. L’affrontement se serait déroulé à proximité de la ville de Cukurca, dans la province de Hakkari, tôt ce matin.

Un soldat turc et un guérillero ont été tués dans des affrontements dans la province d’Hakkari ce vendredi. Un escadron de soldats patrouillant sur la route reliant les districts de Yüksekova et Esendere a repéré un groupe de guérilleros du PKK en train d’installer un IED le long de la route. Une fusillade s’est déclenchée, entraînant la mort d’un soldat turc et un guérillero. Une opération militaire a été déclenchée dans la région pour tenter de capturer les membres du groupe.

Armée turque

Armée turque

Mercredi 6 juin, des dizaines de milliers de personnes ont participé aux funérailles d’un membre du PKK, tué le 26 mai à Kayseri, brandissant le portrait du combattant et les drapeaux du PKK. Après l’enterrement, des milliers de personnes se sont dirigées vers la maison des parents de ce guérillero, criant des slogans contre le régime. Les policiers sont alors intervenus violemment contre les manifestants, faisant usage de balles réelles. Ozgur Tasan, âgé de 15 ans, a été hospitalisé après avoir été touché par une balle à la poitrine, mais il n’a pas survécu. Le médecin en chef de l’hôpital de Yuksekova a confirmé que le jeune homme a été touché par balle. Deux autres personnes ont été blessées lors de l’attaque des policiers.

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Le 14 mars 2010, un groupe d’étudiants avait chahuté une réunion entre le premier ministre turc et des citoyens, deux d’entre eux déployant un calicot ‘Nous voulons une éducation libre, nous l’obtiendrons’. Berna Yilmaz et Ferhat Tüzer avaient immédiatement été arrêtés et ont passé un an et demi derrière les barreaux avant d’être libérés en octobre 2011 après que le procureur ait exigé leur remise en liberté. Celui-ci avait motivé sa décision en affirmant que leur acte était constitutionnel et relevait de la liberté d’expression. Néanmoins, un nouveau procureur s’est récemment vu confier les suites de cette affaire. Ce dernier a exigé le 9 mars dernier que les deux étudiants soient condamnés pour participation à une organisation terroriste. Hier, sous ce chef d’inculpation, les deux jeunes ont été condamnés par un tribunal turc à huit ans et cinq mois de prisons.

Calicot d'étudiants turcs

Calicot d’étudiants turcs

Par ailleurs, le 10 mai dernier, Sevil Sevimli, étudiante d’origine turque, de nationalité française et originaire de Lyon a été arrêtée et placée en garde à vue à Eskisehir (nord-est). En échange Erasmus, elle a été interpellée avec cinq autres étudiants après avoir pris part au cortège du premier mai et avoir assisté, en compagnie de dizaines de milliers de personnes à un concert de Yorum. Sevil Sevimli est accusée, sur base de l’article 316 du Code Pénal qui réprime l’appartenance à une ‘organisation armée’, d’avoir des liens avec le DHKP-C. Elle risque jusqu’à 12 ans de prison.

La nuit dernière, une brigade de guérilleros du PKK a mené une action dans la province de Diyarbakir (sud-est du pays). Ils ont bloqué une route nationale à proximité de la ville de Lice, forçant trente véhicules à s’arrêter. Ils ont demandé à tous les occupant de sortir de leur voiture, ont pris leurs identités avant de prendre la parole pour exposer les raisons de leur lutte et leurs revendications. Ils ont ensuite libéré le passage après avoir fait trois prisonniers, parmi lesquels un gendarme (les identités des deux autres personnes restent inconnues), pour se retrancher dans les forêts avoisinantes. Les autorités ont déclenché des opérations dans la région pour tenter de retrouver les trois hommes.

Des douzaines d’étudiants, principalement des membres de syndicats de la santé, ont été interpellés hier au cours d’une opération policière menée dans le cadre de l’enquête visant la KCK (Kurdistan Communities Union) accusée d’être la branche urbaine du PKK. La plupart des interpellés, tous d’origine kurde, font partie de la Turkish Medical Association (TTB) et du Health Employees Union (SES), lesquels ont férocement critiqué les récentes politiques de santé publique du gouvernement et ont participé aux dernières manifestations organisées pour dénoncer la privatisation des soins de santé et la violence faite aux membres du personnel soignant. La police a effectué des descentes dans les dortoirs et les maisons des étudiants avant d’en interpeller entre 46 et 90 selon les sources. Aucun chiffre officiel n’a été communiqué. Un cadre de la TTB a déclaré dans la soirée que les avocats de l’association tentait d’essayer de comprendre les raisons de ces placements en détention, mais qu’ils s’étaient vu refuser tout contact avec les détenus.

Toujours dans le cadre de la même enquête, la police anti-terroriste a organisé une descente à l’hôtel de ville de Van (est de la Turquie) ainsi qu’au domicile du maire de la ville. Dix personnes ont été interpellées, parmi lesquelles le maire. Toutes sont membres du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) et ont été accusées de ‘propagande en faveur d’une organisation terroriste’.

L’affaire KCK (Kurdistan Communities Union – accusée d’être la branche urbaine du PKK) a été déclenchée par les autorités turques en avril 2009, suite au succès du parti BDP (Peace and Democracy Party) aux élections municipales. Depuis lors, ce dernier est la cible d’attaques continuelles visant ses cadres, mais également ses sympathisants ainsi que les étudiants. Près de 8000 membres actifs du BDP se trouvent actuellement derrière les barreaux, parmi lesquels plusieurs députés kurdes ainsi que de nombreux maires, une quarantaine d’avocats, autant de syndicalistes, plus de nonante journalistes, des centaines d’étudiants, des centaines d’enfants,… Ce 31 mai, le parquet de Diyarbakir a demandé la levée de l’immunité parlementaire de huit députés. Tous sont accusés par les autorités d’être membres du KCK. Le 2 juin, le parquet de Malatya a introduit une demande similaire pour deux autres députés qu’il accuse de propagande pour le PKK. Enfin, le 30 mai, le ministère de la justice a autorisé l’ouverture d’une enquête contre 103 avocats pour avoir, le 11 août dernier, quitté une salle d’audience lors duo procès de 152 politiciens kurdes en guise de protestation.

Par ailleurs, la répression contre les étudiants se poursuit à travers toute la Turquie, les administrations universitaires se faisant le relais des policiers lorsque ceux-ci ne sont pas sur place. Au moins 127 étudiants ont été interpellés durant le mois de mai. Parmi eux, des dizaines ont été envoyés en prison. Ils font en général l’objet de lourdes condamnations, dès lors que des objets tels que des affiches, des pancartes, des livres, mais aussi des parapluies, des oeufs (!!!) confisqués lors de descentes organisées à leurs domiciles suite à des écoutes téléphoniques et à des poursuites techniques sont considérés comme des preuves ‘d’appartenance à une organisation terroriste’. Plus de 600 étudiants sont actuellement incarcérés en Turquie.

Un officer de l’armée et un soldat ont été tués samedi après l’explosion d’un IED dans la province de Diyarbakir (sud-est). Un escadron de soldats menait une opération pour retrouver un touriste britannique qui aurait été fait prisonnier par les guérilleros du PKK quand un soldat a marché sur une mine. Ce dernier, ainsi que son officier, sont décédés sur place. Quant au touriste britannique, il a été libéré ce dimanche soir.

Par ailleurs, ce lundi vers 7 heures du matin, un convoi militaire a subi une attaque dans la province de Hakkari (sud-est). Un soldat a été blessé dans l’explosion d’un IED déclenché à distance par des guérilleros sur la route reliant les districts de Yüksekova et de Yeniköprü. La route a immédiatement été fermée au trafic et l’armée a déclenché une vaste opération de ratissage dans la région.

Armée turque

Armée turque

Au moins 9.900 cas de violations des droits humains ont été constatés durant les quatre premiers mois de l’année 2012 dans la seule région kurde, dont 281 cas de tortures et de mauvais traitements, selon un rapport de l’Association des droits de l’homme. Le rapport recense également 2.033 arrestations pour des motifs politiques dont 733 placements en détention au cours de la même période. Pour toute l’année 2011, plus de 12.600 arrestations et 3.252 cas de torture et de mauvais traitement, soit cinq fois plus que 2007, avaient été constaté au niveau national.

Les vagues d’arrestations massives visant le parti kurde et les étudiants se sont poursuivis durant le mois de mai. Quelque deux cents personnes dont de nombreux étudiants et enfants ont été arrêtées au cours de la deuxième moitié de mai. En outre, un homme âgé de 31 ans souffrant de l’asthme est décédé le 30 mai à Istanbul, après avoir été hospitalisé lors d’une intervention des policiers faisant l’usage de gaz lacrymogènes. Il s’agit d’au moins quatrième mort par des gaz lacrymogènes depuis 2011. Par ailleurs, la police turque a commandé six mille matraques en aluminium et en acier avec une longueur de 65cm, face à l’ampleur de la contestation.

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Un affrontement s’est déclenché ce dimanche dans la province de Sirnak (sud-est du pays) lorsque, dans le cadre de leurs opérations continues de ratissage dans la région, les forces de sécurité sont tombées sur un groupe de guérilleros du PKK. Ceux-ci ont refusé de se rendre et des coups de feu ont été échangés pendant un long moment. Un lieutenant de la gendarmerie a été tué au cours de cette fusillade. Les opérations de l’armée turque se poursuivent dans la région.

EDIT: Le PKK a revendiqué aujourd’hui l’attaque contre le commissariat de Pinarbasi (cf. l’article d’avant-hier).