Les forces de sécurité turques ont tué quinze membres du PKK durant des opérations menées dans la province de Hakkari (est du pays). De source militaire, il semblerait que les opérations aient commencé dans le district de Semdinli après que des guérilleros du PKK aient, à plusieurs reprises, bloqué la route entre les villages de Rüzgarli et de Baglar et arrêté les voitures pour faire de la propagande en faveur de leurs actions dans la région. Des drones ont localisé les guérilleros avant que des hélicoptères ne les bombardent. Quinze d’entre eux ont été tués et trois soldats blessés au cours des opérations qui ont duré près de deux heures.

Opérations militaires turques
Opérations militaires turques

Un hélicoptère militaire s’est écrasé ce dimanche dans la province de Hakkari, à proximité de la frontière irakienne. L’engin s’set craché peu après le décollage, vraisemblablement en raison d’une défaillance technique. Cinq soldats qui se trouvaient à bord ont été tués dans l’accident tandis que sept autres ont été blessés. L’hélicoptère venait de partir pour une mission de repérage dans la région avec pour objectif de localiser des camps du PKK.

Egalement ce dimanche dans la même province, un soldat est décédé et huit autres ont été blessés par l’explosion accidentelle d’une grenade à main. L’explosion a eu lieu vers 22h dans un poste militaire avancé du district de Yüksekova.

Explosion en Turquie
Explosion en Turquie

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Une quinzaine de soldats ont été blessés hier dans l’explosion de plusieurs IED dans la province de Van (est de la Turquie). Les explosifs avaient été disposés sur le parking d’un terrain d’entraînement des troupes et ont été déclenchés à distance à l’arrivée des véhicules transportant les soldats qui devaient participer à une série d’exercices. Alors que les blessés étaient évacués, les forces spéciales d’opération ont immédiatement déclenché une opération de ratissage dans la zone.

Des affrontements ont éclaté entre la police et des membres du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) après que les forces de l’ordre aient refusé d’autoriser des manifestants à assister au meeting organisé par le parti et intitulé ‘Democratic Resistance for Freedom Rally’ à Diyarbakir ce dimanche. Les policiers les ont empêché de pénétrer à l’intérieur du Istasyon Square, où devait se tenir la réunion, en utilisant du gaz lacrymogène et des canons à eau. La direction du BDP avait décidé de maintenir la manifestation malgré l’interdiction de rassemblement émise par le bureau du gouverneur lundi. Dès lors, ce dernier avait déployé plus de 5000 policiers à travers la ville.

Déploiement policier à Diyarbakir
Déploiement policier à Diyarbakir

Afin d’augmenter ses capacités aéroportées dans sa lutte contre le PKK, la Turquie a commandé cinq avions de surveillance, des King Air 350, à la société américaine Hawker Beechcraft. Ankara vient de recevoir son premier appareil, alors que les quatre autres seront livrés au mois de septembre. Ces avions seront utilisés pour suivre les mouvements des guérilleros du PKK et viennent s’ajouter aux appareils dont disposent déjà les autorités turques, les Herons (drones israéliens).

King Air 350
King Air 350

L’affaire KCK a été déclenchée par les autorités turques en 2009, après la victoire électorale du BDP (Peace and Democracy Party), parti pro-kurde, aux élections municipales de 2009. Depuis, l’AKP, parti au pouvoir, accuse entre autre les membres du BDP de faire partie du KCK (Kurdish Communities Union), branche urbaine présumée du PKK. Chaque semaine, des dizaines de personnes parmi lesquelles des élus et membres du BDP, mais aussi des intellectuels, des professeurs, des étudiants,… sont arrêtés. Entre le 2 et le 13 juillet s’est déroulé un premier procès où étaient jugés un grand nombre de membres présumés du KCK. Il s’est clôturé hier par la libération de seize accusés. Les audiences reprendront le 1er octobre, alors que 124 personnes sont toujours emprisonnées dans le cadre de cette affaire. Devant le tribunal, plus de 150 personnes s’étaient rassemblées en solidarité. Elles ont d’abord manifesté leur joie à l’annonce des libérations avant de déclencher un mouvement de protestation contre la décision du tribunal de ne libérer que seize des accusés. La gendarmerie est rapidement intervenue pour évacuer la foule. Deux femmes ont dû être emmenées à l’hôpital suite à cette intervention.

Notre article au début du procès

Une IED a explosé ce matin au passage d’un convoi militaire dans la province de Kahramanmaras (sud-est). Les troupes étaient en opération pour retrouver une brigade de guérilleros qu’elles suspectent d’avoir attaqué le site d’une usine en construction. L’explosion, qui a eu lieu le long d’une route à proximité du village de Umutlu a blessé trois soldats. Ils ont été emmenés à l’hôpital alors que les opérations se poursuivaient dans la région.

Convoi de l'armée turque
Convoi de l'armée turque

Les forces de sécurité sont entrées en contact avec un groupe de guérilleros du PKK hier soir vers 23h dans la province de Bingöl. Une fusillade a éclaté lorsque les guérilleros ont tenté de leur échapper. Cinq d’entre eux, parmi lesquels cinq femmes, ont été tués durant l’affrontement. En outre, les forces de sécurité ont saisi les armes, les grenades et l’argent liquide dont disposait les cinq guérilleros tués. Selon le gouverneur de la province, une soixantaine de membres du PKK ont été tués ou capturés dans la région ces 18 derniers mois. 22 guérilleros ont été arrêtés vivants tandis que 38 autres ont été tués au cours d’affrontements.

Par ailleurs, des heurts se poursuivent dans le district de Cukurça (province de Hakkari) lequel a été bombardé durant toute la nuit dernière. Des hélicoptères de l’armée y ont été envoyé en renfort à l’aube.

Un soldat a été tué ce dimanche par l’explosion d’une mine dans la province de Tunceli (sud-est). Les forces de sécurité ont intensifié leurs opérations depuis hier dans la région pour retrouver des guérilleros du PKK accusés par les autorités d’avoir incendié des véhicules. L’explosion, qui a été déclenchée à distance, a tué un soldat et en a blessé un autre. De nouvelles unités ont immédiatement été transférées dans la zone.

Le procès de Silivri, où sont jugés 205 membres présumés du KCK, se poursuit jusqu’au 13 juillet. Déclenchée en 2009, avec l’arrestation de plusieurs dizaines de maires et d’élus BDP, la série d’arrestations, trois ans plus tard, n’en finit plus. Chaque semaine, il y a de nouvelles descentes de police, arrestations, mises en examen. Plus de 8.000 ont été arrêtées depuis le début de l’enquête, environ 2.000 seraient actuellement détenus.

Tout a commencé après la victoire électorale du BDP aux municipales de 2009, et donc l’échec de l’AKP qui espérait conquérir les grandes villes du Kurdistan. La suite fut une longue série de mises sous les verrous: des maires, des fonctionnaires municipaux, des membres d’associations, des journalistes, des syndicalistes, etc. L’assimilation du mouvement politique kurde au terrorisme ne date pas d’hier en Turquie. Mais l’arrestation de deux figures du monde intellectuel, Ragip Zarakolu et Büsra Ersanli respectés au-delà du mouvement kurde a soulevé une vague de réprobation nationale et internationale que n’avaient pas réussi à susciter les milliers d’autres détenus avant eux.

Juridiquement, l’affaire KCK tombe sous le coup de la loi antiterroriste, modifiée et élargie en 2006. Les tribunaux compétents pour les juger sont des juridictions d’exception. Ces cours spéciales ont succédé aux Cour de sûreté de l’Etat héritées de la dictature militaire. Limitant les droits de la défense, sérieusement critiquées par les institutions européennes, leur légitimité est remise en question. Un vif débat a vu le jour, au sein même du parti au pouvoir, l’AKP. Le premier ministre, qui s’était prononcé pour une réforme de ces cours, a été, une fois n’est pas coutume, désavoué par une partie des députés de l’AKP, souhaitant, eux, leur maintien. Dans la nuit de dimanche à lundi, quelques heures avant l’ouverture du procès KCK, l’AKP faisait voter au Parlement une loi pour les abolir. Tout en précisant que la réforme ne concernerait pas les procès en cours et qu’elles seraient remplacées par des cours criminelles régionales.