Dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 mars, Zülküf Gezen, en grève de la faim illimité, a mis fin à ses jours pour protester contre les conditions de détention d’Abdullah Öcalan. Emprisonné depuis 2007, Zülküf Gezen purgeait une peine de prison à perpétuité à la prison de Tekirdağ. Le 1er mars, il avait entamé une grève de la faim illimitée pour exiger la fin de l’isolement d’Abdullah Öcalan.

Actuellement, plus de 300 prisonnier.e.s politiques sont en grève de la faim en Turquie, certains depuis plus de 100 jours, dont Leyla Güven qui fut la première à entamer une grève de la faim illimitée. Des kurdes sont également en grève de la faim à Strasbourg, Paris, Bruxelles, Pays de Galles… Ils demandent la fin de l’isolement du leader kurde Abdullah Öcalan et la libération de tous les prisonnier.e.s politiques. Divers actions se sont déjà tenues pour soutenir les grévistes de la faim et rompre le silence autour de leurs actions. Des actions s’organiseront dans les jours et semaines suivantes.

Suivre les informations sur le site de soutien aux grévistes de la faim (cliquer ici) et sur la page Facebook de la plateforme belge de soutien (cliquer ici)

Zülküf Gezen

Zülküf Gezen

Aujourd’hui, deux prisonniers du TKP/ML ont entamé une grève de la faim de 5 jours pour soutenir Leyla Güven. Seyit Ali Ugur et Deniz Pektas ont annoncé leur décision aujourd’hui lors d’une audience de leur procès à Munich.

Leyla Güven, coprésidente du DTK et députée du HDP est en grève de la faim aujourd’hui depuis 125 jours pour protester contre l’isolement de Öçalan et lutter pour sa libération. De nombreuses autres grèves ont été lancées en solidarité avec Leylan Güven (voir notre article). Des manifestations ont également eut lieu (voir nos article ici et ici).

Une affiche de solidairté avec Leyla Güven (archive)

Une affiche de solidairté avec Leyla Güven (archive)

Dimanche 10 mars au soir, les Force Démocratiques Syriennes (FDS) ont repris les opérations contre le camp de Baghouz dans lequel quelques 1000/1500 djihadistes de l’État Islamique sont encore retranchés.

Les FDS avaient suspendu à plusieurs reprises leurs opérations ces dernières semaines afin de faciliter l’évacuation de milliers de civils. Cependant le délai donné pour la « reddition » de ses combattants a expiré et plus aucun aucun mouvement de civils à l’intérieur n’aurait été observé.

Les combats ont été très violents, les jihadistes utilisant des kamikazes et des voitures piégées. Les FDS ont cependant été en mesure de saisir plusieurs positions djihadistes et plusieurs centaines de djihadistes se sont rendus après minuit.

Combattants et combattantes des YPG (archive)

Combattants et combattantes des YPG (archive)

En Turquie, des dizaines de rassemblements étaient prévus à l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes. A Istanbul, les policiers avaient bouclé la grande avenue piétonne Istiklal au cœur de la ville dès l’après-midi en prévision de la marche programmée en soirée.

Pourtant les années précédentes les autorités avaient fermé les yeux, même sous état d’urgence après la tentative de putsch en 2016. La marche du 8 mars était en quelque sorte une exception, un grand rassemblement pacifique et toléré malgré les slogans et les affiches antigouvernementales. Cette fois-ci, en revanche, les forces de l’ordre ont violemment dispersé la foule de plusieurs milliers de personnes avec gaz lacrymogènes et balles de plastique. C’était déjà le cas en novembre dernier lors d’un autre rassemblement féministe.

A Istanbul hier vendredi

A Istanbul hier vendredi

Aujourd’hui, les YPJ ont publié une vidéo à Deirezor de combattantes internationalistes. Dans cette vidéo, les YPJ ont rappelé le rôle déterminant des femmes dans la destruction de l’État Islamique et dans la libération des femmes sous son emprise. Ainsi ce sont des femmes qui ont libéré d’autres femmes. Elles ont rappelé que le 8 mars est un jour de lutte et espèrent que la lutte contre le patriarcat restera forte comme elle l’est au Rojava.

Le lien vers la vidéo ici

Combattantes kurdes au Rojava (archive)

Combattantes kurdes au Rojava (archive)

Samedi 2 mars, quatre prisonniers politiques kurdes de la prison centrale d’Orumyeh (Hamid Rahimi, Touraj Ismaili, Kamal Hassan Ramazan et Ahmad Tamoueï) ont été transférés sans préavis au parquet du tribunal révolutionnaire pour répondre de deux nouvelles accusations de « Perturbation de l’ordre public » et de « blasphème ».

Il avait participé le 5 octobre 2018 à une manifestation dans la prison suite au passage à tabac de plusieurs prisonniers politiques kurdes par les forces spéciales de la prison. Le 16 octobre 2018, 71 prisonniers politiques ont entamé une grève de la faim d’une semaine pour protester contre les passages à tabac et le non-respect des droits des prisonniers.

Pour d’infos sur les quatre prisonniers ici

Les quatre prisonniers en procès pour avoir manifesté contre leurs conditions de détention

Les quatre prisonniers en procès pour avoir manifesté contre leurs conditions de détention

Ce vendredi 8 mars, une délégation de la campagne Shengal Belgique participera à la Marche des femmes. Le combat des femmes dans la révolution en marche au Rojava est essentiel aussi bien d’un point de vue militaire que civil. Notre objectif est de pouvoir soutenir militairement les combattant.e.s du Rojava en envoyant des pansements hémostatiques Celox (plus d’information ici).

Les combats contre l’état islamique ne sont pas terminés et la région continue à vivre sous la menace d’une attaque par la Turquie. Des Celox sont arrivés récemment et sont actuellement utilisés sur les lignes de front. À Baghouz, Deir Ezzor, la medic team de l’unité Tekoşîna Anarşîst (Lutte anarchiste) soutien les combattant.e.s s avec son équipement médical dont des Celox (voir photo) fournis par notre campagne. Plus que jamais les combattant.e.s ont besoin de soutien et de Celox.

Soutenez-les : www.shengal.xyzwww.rojava.xyz

Des Celox dans l'équipement de la medic team de l'unité Tekoşîna Anarşîst (Lutte anarchiste) à Baghouz

Des Celox dans l’équipement de la medic team de l’unité Tekoşîna Anarşîst (Lutte anarchiste) à Baghouz

La grève de la faim menée dans et hors des prisons de Turquie pour obtenir la fin de l’isolement d’Abdullah Ocalan et des prisonniers politiques se poursuit. Les autorité turques répriment cette grève et tout mouvement de solidarité: six membres du HDP avaient annoncer commencer la grève de la faim à Amed (Dyarbakir), ils ont été aussitôt arrêtés.

En Europe, les manifestations de solidarités sont nombreuses. Rien que ces deux derniers jours, des manifestations et des rassemblements ont eu lieu à Paris, Karlsruhe, Londres, Bâles, Carhaix (Bretagne), Stockholm, Marseille, Cologne, Zurich, Braunschweig et Bruxelles.

Le rassemblement solidaire d'hier samedi à Bruxelles (St-Gilles)

Le rassemblement solidaire d’hier samedi à Bruxelles (St-Gilles)

Dimanche 17 février, environ 500 personnes étaient détenues après une vague d’arrestations menées à l’occasion du 20e anniversaire de la capture Ocalan. Vendredi, 735 personnes avaient en effet été arrêtées car elles auraient des liens ou auraient apporté leur soutien à des militants kurdes. La police en avait ensuite relâché 226. Parmi celles qui restent en détention, 61 ont été formellement arrêtées et 448 font l’objet de procédures judiciaires.

Au cours des 156 raids, la police aurait, selon les médias officiels, découvert des armes à feu, des fusils, des munitions et du matériel explosif, dont des engins artisanaux.
Les personnes arrêtées sont soupçonnées d’avoir préparé des manifestations à l’occasion de l’anniversaire de la capture d’Ocalan et de « chercher à organiser le « chaos » » avant les élections régionales en Turquie le 31 mars.

Plus d’infos ici

L’île-prison d’Imrali où est incarcéré Abdullah Öcalan

L’île-prison d’Imrali où est incarcéré Abdullah Öcalan

Jeudi 14 et vendredi 15 février, la police turque a mené des opérations dans plusieurs provinces (à Ağrı, Iğdır, Van et Amed) pour arrêter en tout 78 personnes. Jeudi, dans la province d’Ağrı, la police turque a effectué une descente dans les maisons de Doğubayazıt, Patnos, Tutak, Diyadin, Taşlıçay, Hamur et Eleşkirt ainsi que dans le centre-ville d’Ağrı. Elle a arrêté 55 personnes à cause de certaines de leurs publications sur les réseaux sociaux et pour leur participation à des funérailles et à des conférences de presse en 2014-2015.

Yeliz Karaaslan, candidate au poste de maire adjoint du Parti démocratique populaire (HDP) pour Ağrı, a également été arrêtée hier. Elle devra se présenter demain au bureau du procureur, avec les 55 autres détenus. À Iğdır, 10 des 12 personnes à qui un mandat d’arrêt a été décerné ont été arrêtées lors de descentes dans des maisons. Les opérations se poursuivaient ce matin. Sept personnes ont ainsi été arrêtées lors de perquisitions dans le quartier Erciş de Van.

Enfin, la police turque a également perquisitionné plusieurs maisons à Amed. Six personnes ont été arrêtées dans l’opération suite à certaines de leurs publications sur les réseaux sociaux. On a appris que la police avait violemment fait irruption dans les maisons, cassé les portes et inspecté chaque maison en détail. Le nombre de détenus devrait augmenter.

Yeliz Karaaslan, candidate au poste de maire adjoint du Parti démocratique populaire (HDP) pour Ağrı

Yeliz Karaaslan, candidate au poste de maire adjoint du Parti démocratique populaire (HDP) pour Ağrı