Déclaration du Bataillon International de Libération du 1er juillet 2017 en hommage à ses martyrs et sur la nécessité de poursuivre le combat.

Dans un message vidéo adressé en turc, kurde et anglais ils déclarent notamment : « En tant qu’IFB, nous assumons la responsabilité de lutter partout où il y a oppression. Nous accordons la priorité à l’opération de Raqqa et maintiendrons sans relâche la lutte pour la révolution jusqu’à ce que chaque ennemi soit vaincu. Nos mains, qui ont construit le monde, seront toujours liées – notre organisation sera notre arme la plus puissante contre tous les ennemis. Nous appelons tous les travailleurs, les femmes, les jeunes et les peuples opprimés du monde à prendre part à la guerre pour libérer l’humanité et se joindre à la lutte révolutionnaire internationale. »

Rejoindre et participer à la campagne de soutien sur : www.rojava.xyz

Déclaration du Bataillon International pour l’anniversaire de sa fondation

Déclaration du Bataillon International pour l’anniversaire de sa fondation

La ville kurde d’Efrin semble être la nouvelle cible du régime turc. Efrin est le nom de la région la plus à l’ouest du Rojava (et coupée du reste du Rojava) et également de la ville qui en est le chef-lieu. Son rattachement au reste du Rojava est depuis longtemps un enjeu majeur de la guerre en Syrie. C’est la crainte de ce rattachement qui a justifié l’entrée en Syrie de l’armée turque via l’opération « Bouclier de l’Euphrate », visant l’occupation par des troupes rebelles islamistes d’une bande de terre d’une centaine de kilomètres de largeur, le long de la frontière turque.

Depuis l’opération « Bouclier de l’Euphrate », l’armée turque s’est retirée et les guerres intestines risquent de reprendre entre les divers groupes rebelles. La Turquie prévoit à présent d’occuper la ville et la région d’Efrin. Plusieurs tirs d’artillerie et bombardements aériens ont eu lieu ces derniers jours depuis les positions déjà occupées au Rojava ou depuis le côté turc de la frontière, l’armée turque évacue les villages avoisinants le front et les déclare « zones militaires ». Des troupes QSD et YPG ont été ramenées du front de Raqqah afin de résister à une éventuelle invasion turque. Parmi les troupes prêtes à défendre Efrin: les HXP (Forces d’auto-défense), les YAT et les HAT (unités d’élite des Asayish, la « police » du Rojava). Et bien sûr les YPG et les YPJ.

Au-delà du Rojava, les menaces ont provoqué des réactions dans la direction du PKK. Murat Karayılan (président du KCK, l’organisation parapluie du PKK et de ses organisations soeurs) a déclaré « Si le régime turque attaque Efrin, ce sera le début de la fin pour le régime AKP-MHP ».

La branche d'olivier, symbole de la ville d'Efrin.

La branche d’olivier, symbole de la ville d’Efrin.

80 travailleurs travailleurs syndiqués travaillant pour la multinationale française DIAM ont été licenciés par SMS (texto) suite à une campagne syndicale. Voici le contenu de ce SMS « Nous croyons savoir que vous avez participé à la grève illégale dans l’établissement pendant 7-9 jours. Vous avez arrêté le travail. Vous avez tenté de persuader d’autres travailleurs d’arrêter le travail. Vous avez violé leur liberté de travailler. Du fait de vos agissements illégaux, votre contrat de travail est résilié au 15 juin 2017. » Les travailleurs s’étaient mis en grève après le renvoi de 5 collègues affiliés au syndicat Birleşik Metal-İş. Une dizaine d’autres syndiqués ont alors été licenciés, entraînant un mouvement plus important. Cette usine produit des présentoirs cartonnés pour l’Oréal et Dior.

Le SMS reçu par les travailleurs en lutte de DIAM

Le SMS reçu par les travailleurs en lutte de DIAM

La police turque a attaqué la Gay Pride à Istanbul ce lundi 26. La manifestation avait préalablement été interdite par la préfecture (aux motifs « d’assurer la sécurité des touristes » et de menaces de la part des fascistes turcs) mais de nombreux manifestants s’étaient tout de même rassemblés sur la Place Taksim. C’est la troisième année d’interdiction consécutive alors que la Gay Pride avait préalablement été autorisée pendant 12 ans. Les 500 à 1000 policiers déployés ont fait usage de flashballs, de gaz lacrymo et de canons à eau. Au moins quatre personnes ont été arrêtées.

Les canons à eau provoquent un arc en ciel aux abords de la manifestation.

Les canons à eau provoquent un arc en ciel aux abords de la manifestation.

Deux soldats turcs ont succombé à leurs blessures contractées lors d’affrontements avec des combattants du PKK, a reconnu jeudi l’armée turque. Ces soldats avaient été grièvement blessés pendant une opération de contre-guérilla dans la province de Bitlis. Un troisième militaire a été hospitalisé. Un milicien pro-gouvernemental a par ailleurs été tué dans la nuit de mercredi à jeudi lors d’affrontements avec le PKK dans la province de Siirt, également au Kudistan Nord. Les opération de police et de contre-guérilla su multiplient au Kudistan: du 22 mai au 19 juin, 910 personnes ont été mises en garde à vue sous l’accusation d’aide et de soutient au PKK et 68 autres accusées d’être en relation avec les organisations de la gauche révolutionnaire.

Opération anti-guérilla de l'armée turque (archive)

Opération anti-guérilla de l’armée turque (archive)

Nuray Erçağan et Ömer Karacagil, les parents d’Ayşe Deniz Karacagil (Destan Temmuz) qui est tombée lors de l’opération de libération de Raqqa (voir notre article), ont été arrêtés ce matin pour avoir participé aux funérailles de leur fille à Kobanê. Ils ont ensuite été libérés sous caution judiciaire mais ils devront répondre devant la justice turque de « propagande pour une organisation terroriste ». Dans son témoignage, la mère Erçağan a déclaré : « Daesh a tué nos gens à Ankara, Suruç et Diyarbakır. Un jour, vous aussi comprendrez comment Deniz avait raison. »

Le père d’Ayşe et sa mère (à droite) aux funérailles de leur fille

Le père d’Ayşe et sa mère (à droite) aux funérailles de leur fille

Depuis le début de la guerre civile de 2011, l’ASA (Armée Syrienne Arabe, celle du régime) et les YPG puis les QSD (Forces Démocratiques Syriennes) ne se sont que peu affronté, dans une stratégie de non-agression et de survie face aux islamistes. Des affrontements ont déjà eu lieu dans le passé dans les deux villes qui sont encore partagées entre le régime et la Fédération de la Syrie du Nord (le nouveau nom « officiel » du Rojava), c’est à dire Qamishlo (la capitale du Rojava) et Hassakah. Ces affrontements découlaient généralement d’affrontements entre les NDF (Forces de Défense Nationales, milices pro-régime) et les Asayish (la sécurité intérieure du Rojava) et ont généralement tourné au désavantage du régime qui a perdu beaucoup de terrain dans les deux villes.

Les affrontements qui ont eu lieu hier au dessus de Tabqa, à quelques kilomètres au sud de Raqqah sont d’une autre nature: un bombardier syrien (qui selon le régime bombardait Daesh et selon les QSD bombardait des positions QSD) a été abattu par un chasseur américain. Cet événement survient suite à une escalade de tension autour de la bataille qui fait rage à Raqqah depuis 13 jours maintenant. Les djihadistes de Daesh ont fuit vers le sud, dans la province de Deir Ezzor, dont le chef-lieu du même nom est le dernier îlot du régime au sud-est du pays. Les QSD ont récemment annoncé leur ambition de descendre beaucoup plus bas que les territoires kurdes du nord de la Syrie (ce qui est déjà largement le cas, un changement reflété dans le changement de nom du Rojava), en suivant tout le long de l’Euphrate (qui longe Deir Ezzor) jusqu’à la frontière irakienne. On voit donc depuis quelques jours que les QSD tentent de progresser vers le sud et que l’ASA progresse vers l’est en entourant les positions QSD.

Situation au sud de Tabqa au 18 juin.

Situation au sud de Tabqa au 18 juin.

Un militaire turc a été tué lors d’une opération militaire lancée contre les guérillas du PKK dans la commune Genc (région de Bingol). L’opération appuyée par les forces aériennes se poursuit. Par ailleurs, un des deux gardiens de village blessés lors de l’opération menée sur le mont Cudi à Sirnak (voir notre article), a succombé à ses blessures à l’hôpital où il avait été transféré. Enfin, l’aviation turque a enfin effectué plusieurs bombardements au Kurdistan, tuant une vingtaine de personnes.

Un militant connu du DHKP-C, İnanç Özkeskin, a été abattu par les policiers lors d’un raid des commandos anti-terroristes, dans le quartier de Kadikoy à Istanbul. Pour justifier cette exécution, la police affirme qu’il préparait un attentat contre le ministre de l’Intérieur, mais İnanç Özkeskin, qui était actif dans le soutien aux prisonniers politiques (son frère, militant du DHKP-C, est mort lors d’une grève de la faim), vivait avec sa mère dans cette maison, au vu et au su de tout le monde.

İnanç Özkeskin

İnanç Özkeskin

Les combattants du PKK ont attaqué un poste de gendarmerie, vendredi, dans la commune de Bekirhan rattachée au district de Kozluk, dans la province kurde de Batman. L’explosion d’un véhicule piégé a tué un des gendarmes et blessé plusieurs autres. Plusieurs ambulances et des forces de l’ordre ont été dépêchées sur les lieux. Le même jour, l’aviation turque amené plusieurs de frappes aériennes turques dans la province kurde de Sirnak, et dans la région de Zap, au Kurdistan irakien. Le lendemain, un autre gendarmes a été tué (et deux miliciens anti-guérilla ont été blessés) dans des échanges de tir lors d’une opération anti-PKK dans une zone rurale la région de Sirnak.

Arrivée à l'hôpital des gendarmes blessés dans l'attaque du PKK

Arrivée à l’hôpital des gendarmes blessés dans l’attaque du PKK

Voir l’article sur le premier jour de la bataille et le contexte de la prise de la ville.

Hier, 7 juin, les Forces Démocratiques Syriennes (QSD) ont pris une partie du quartier de Mechleb, à l’est de la ville, Raqqa pourrait se révéler plus facile à prendre qu’espéré. Daesh n’aurait en fait pas l’intention de résister, et une grande partie de ses forces aurait déjà quitté les lieux vers sa nouvelle place forte dans la région de Deir Ezzor, à Mayadin. L’offensive est toujours concentrée sur trois fronts: Mechleb à l’est, la base de la division 17 au nord, et Harqalah à l’ouest.

Ce jeudi 8 juin, les combats se sont poursuivis à Mechleb. L’armée de l’air US a bombardé le quartier, les djihadistes les accusent d’utiliser du phosphore blanc. Les QSD auraient prit aujourd’hui la Base de la Division 17 et l’usine de sucre au nord de la ville, 75 djihadistes y ont été tués selon les QSD. A l’ouest, l’offensive se poursuit dans le quartier de Al Jazra.

Enfin, au sud de l’Euphrate, à distance égale entre Alep et Raqqa (voir l’image), l’armée syrienne a pris une vingtaine de villages à Daesh, jusqu’à Maskaneh, rejoignant le front des QSD (avec lesquels la tradition est à la non-agression). Ce dernier développement peut paraître anecdotique, mais Daesh est à présent hermétiquement coupé de la Turquie, ce qui renforce son isolement et renforce l’idée que les jours de l’Etat Islamique en Syrie sont comptés.

Une énorme carte de la ville de Raqqa et de ses quartiers est disponible ici.

A Meskaneh (gros point rouge), l'isolement de Daesh est scellé.

A Meskaneh (gros point rouge), l’isolement de Daesh est scellé.

Situation à Raqqa ce 8 juin

Situation à Raqqa ce 8 juin