« Rien à déclarer ». Depuis des années, ce sont les seuls mots que le Secours Rouge conseille aux militant·e·s interrogé·e·s par la police de répondre. Mais la curiosité à l’égard des techniques de l’adversaire est une bonne chose et la militance doit naviguer au plus serré entre ces deux erreurs classiques face à la répression : la sur-estimer ou la sous-estimer. Comment la police envisage-t’elle les interrogatoires de son côté ? Comment les prépare-t’elle ? Pourquoi y a t’il un « bon » et un « méchant » flic dans les salles d’interrogatoire ? Ce sont à toutes ces questions que ce petit film doit répondre.
À l’origine, cette conférence du Secours Rouge devait avoir lieu en avril 2020 lors des activités d’agitation pour le 1er mai révolutionnaire. Annulée par l’émergence de la pandémie de Covid, elle a finalement été transformée en une vidéo avec l’aide du « Collectif des Stagiaires ». Repoussée par la reprise des activités militantes, c’est finalement deux ans plus tard que cette vidéo sera projetée pour la première fois dans le cadre de la première édition du Festival Autonome de Bruxelles.
À l’aube de nouvelles mobilisations une chose est sûre : les mois et les années qui arrivent seront remplis d’initiatives subversives et révolutionnaires, et donc de répression et de contre-insurrection. Ce document se veut donc être un outil de plus pour les militant·e·s et les collectifs qui s’organisent et se préparent contre la répression.
Projection : Jeudi 14 juillet (ouverture 19h, projection 20h) Au Sacco-Vanzetti, 54 Chaussée de Forest, 1060 Saint-Gilles

 

Le polygraphe (« détecteur de mensonge ») est une technique particulière d’interrogatoire policier faisant l’objet d’un enregistrement audiovisuel et permettant de vérifier la véracité de déclarations, au travers d’une procédure psychophysiologique, grâce à l’enregistrement des variations des paramètres physiologiques (respiration, battements du coeur, pression sanguine, transpiration) sous la forme de graphiques. Le résultat obtenu constitue une aide à l’enquête mais, en raison de la marge d’erreur (10% selon les policiers) il doit être étayé par d’autres éléments. Il est donc considéré en Belgique comme « preuve additionnelle » alors qu’en France, il n’a aucune valeur juridique. L’audition réalisée à l’aide du polygraphe se déroule en trois phases et prend 3 à 4 heures où des questions « fermées » (appelant à une réponse par « oui » ou par « non ») sont posées.

Chaque année, près de 500 tests sont réalisés par la police belge avec le polygraphe. Cet appareil utilisé pour la première fois en Belgique dans l’enquête sur les tueries du Brabant. Une section particulière (« POLY ») dédiée à cette technique existe au sein du service « Sciences du comportement »  (GWSC) de la Direction centrale de la police technique et scientifique (DJT) de la police fédérale. Le modèle actuellement utilisé est le Lafayette Instrument (modèle LX-6), c’est aussi Lafayette Instrument qui conçoit et produit le logiciel.

Le LX-6 de Lafayette Industrie

La zone de police de Bruxelles-Capitale Ixelles prévoit d’étendre son réseau de caméras de près d’un quart dans les prochains mois, selon les chiffres avancés lundi soir au conseil communal de la Ville de Bruxelles par le bourgmestre. Actuellement, la police dispose de son propre réseau de 370 caméras sur le territoire de la Ville de Bruxelles et de la commune d’Ixelles. 106 nouvelles caméras sont en cours d’installation, parmi lesquelles 88 sur le territoire de Bruxelles. Parmi celles-ci, 62 devraient être installées avant la fin de l’année. Les nouvelles caméras seront réparties un peu partout dans la commune, mais dans certains quartiers dit « plus difficiles » (comme celui de l’avenue de Stalingrad) l’extension du réseau sera plus marquée. [cette précision pour nos lecteurs non-Belges: il ne s’agit pas ici du nombre de caméra pour la ville, mais de celui des caméras de la commune de Bruxelles, le centre-ville, en gros, et de la commune d’Ixelles ; il y a 16 autres communes bruxelloises).

fail...

fail…

Ecevit Piroğlu est un révolutionnaire de Turquie qui a participé au mouvement de résistance de Gezi, à Istambul, en 2013, et à la lutte contre le Daesh au Rojava. Il a été arrêté en Serbie en juin 2021, sur base d’un mandat d’arrêt international lancé par la Turquie, entre autres, pour son rôle dans le soulèvement de Gezi. Rien que pour cela, il risque 30 ans de prison. En outre, son engagement au Rojava lmui vaut des poursuites supplémentaires pour « appartenance à une organisation terroriste armée. » C’est après-demain, le 17 juin, qu’un tribunal serbe décidera de la demande d’extradition de la Turquie. Contre cette extradition, des manifestations sont organisées devant les représentations serbes dans plusieurs pays européens. De tels rassemblement ont eu lieu en autre à Paris, Athènes, Zurich et La Haye.

Rassemblement à Bruxelles demain jeudi, à 16H, devant le consulat de Serbie, 53 boulevard du Régent (métro Madou)

La Police Fédérale a attribué à un consortium mené par la société française Sopra Steria un contrat-cadre pour la livraison du programme i Police. Le programme i-Police couvrira un champ fonctionnel extrêmement large, incluant tous les systèmes opérationnels de la police belge, dont la plupart seront remplacés. Plus précisément, le programme i-Police vise à fournir à la police les moyens techniques pour mieux analyser, détecter, résoudre et enfin anticiper les crimes. Le programme améliorera également l’efficacité de la police dans son ensemble, à commencer par les agents de terrain en contact direct avec le public.

Sopra Steria sera chargé de la gestion du programme, de l’intégration des solutions qui composent la plateforme, de la migration des données et du support technique et fonctionnel aux utilisateurs. Sopra Steria et ses partenaires ont conçu une plateforme i-Police déployée sur toute la chaîne de valeur, ouverte et évolutive, basée sur des composants de solution qui ont été éprouvés à maintes reprises par les forces de police du monde les plus renommées. La plate-forme i-Police nouvellement proposée est conçue pour prendre en charge tous les processus opérationnels de la police intégrée. Elle permet également l’intégration avec des systèmes partenaires tels que les sources authentiques, les autres acteurs de la chaîne judiciaire (le ministère de la Justice en particulier), ainsi que les systèmes internationaux (SIS, Europol, Interpol, Cross Border Exchange).

Un projet de loi veut permettre aux autorités d’accéder à toutes les données téléphoniques sans l’intervention d’un juge d’instruction. C’est un projet que le gouvernement fédéral prépare pour « intensifier la lutte contre le terrorisme ». La législation sur la conservation des données devrait obliger les opérateurs de télécommunications conservent les données, afin que la police et les tribunaux puissent les utiliser. La formulation du projet de texte est vague. Elle dit que “les autorités compétentes pour détecter et enquêter sur les infractions passibles de sanctions administratives de nature pénale” peuvent demander des données. Ce projet ne fait jusqu’à présent scandale qu’en raison du fait que l’administration fiscale compte parmi les autorités ayant accès aux données. Ce n’est qu’à cette inqjujiétude spécifique que le gouvernement a répondu en disant qu’il n’est pas prévu que le SPF Finances puisse travailler avec des données téléphoniques. Ce ne serait le cas que pour l’Inspection spéciale des impôts (BBI) dans des cas exceptionnels.

(archive)

L’année dernière, en moyenne, deux indicateurs par jour ont reçu de l’argent pour leurs informations. La police a ainsi versé 862 primes à des indics, soit 9% de plus qu’en 2020, selon des chiffres de la police fédérale. « La rémunération d’un informateur dépend du risque qu’il court et de la valeur de l’information », a expliqué à la presse Melissa Cornelis, cheffe du service techniques spéciales (BTS), qui assure la gestion des méthodes particulières de recherche. Dans la pratique, elle oscille entre 50 euros et plusieurs milliers d’euros. L’argent est versé en liquide. Un budget spécial est géré par la Direction des Opérations de la police judiciaire, dont dépend le BTS (cf. l’organigramme de la PJ ci-dessous).

La police belge est en voie d’adopter le marquage « Battenburg » sur ses véhicules, soit un damier jaune et bleu, à l’anglaise. Ce nouveau look, déjà en vigueur à Anvers fin avril 2021, est testé dans plusieurs zones de police du pays, dans le cadre d’un projet pilote. Les grosses unités de la police fédérale suivront.

C’est l’occasion de rappeler notre dossier sur les véhicules de maintien de l’ordre à Bruxelles
… et la présence de plusieurs autres dossiers sur ce site comme celui sur les lieux de détention à Bruxelles.

Le 8e Plan national de sécurité (PNS 2022-2055) de la Police Intégrée a été rendu public. Le PNS traduit au niveau policier les axes fixés dans la Note-cadre de sécurité intégrale (2022-2024) et dans la Stratégie de sécurité nationale adoptée par le Conseil national de sécurité du 1er décembre 2021. Derrière un effroyable jargon « corporate », une édifiante collection de bonnes intentions, et un nombre infini d’instances évoquant irrésistiblement l’usine à gaz, quelques priorités se dessinent. Le PNS 2022-2025 distingue ainsi quatre thèmes transversaux et quinze phénomènes de sécurité.

Les quatre thèmes transversaux (internet et les nouvelles technologies; l’approche de la criminalité organisée ; la gestion intégrée des frontières ; la gestion policière de l’espace public) donnent chacun lieu à un  programme de projets connexes (liés et interdépendants) coordonné et géré par un manager de programme  et bénéficant de l’appui d’une task-force multidisciplinaire. Les 15 phénomènes de sécurité sont (citation) « : (1) les infractions contre l’intégrité physique et psychique ; (2) la violence intrafamiliale et sexuelle ; (3) les drogues ; (4) les crimes et délits contre les biens ; (5) les incivilités ; (6) la sécurité routière ; (7) la fraude fiscale et les autres phénomènes financiers et économiques ; (8) la fraude sociale ; (9) le dopage humain, la criminalité liée à la chaîne alimentaire et la criminalité environnementale ; (10) la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme ; (11) les problèmes de sécurité liés à la migration irrégulière et au trafic d’êtres humains ; (12) la traite des êtres humains ; (13) le piratage, le sabotage informatique, la fraude informatique et l’escroquerie sur Internet ; (14) les phénomènes horizontaux et (15) les violations graves du droit international humanitaire. »

Un des volets intéressant la militance est celui relatif à la gestion de l’espace public. Le principe de base reste la “gestion négociée de l’espace public” dans laquelle “l’organisateur, les autorités, les services de police et éventuellement d’autres partenaires créent ensemble les conditions d’un déroulement sûr et aisé où les droits et libertés fondamentaux, en particulier la liberté d’expression et de réunion, sont totalement respectés.” Cependant cette politique est « compliquée » par quelques facteurs (comme le carence d’informations etc.) et l’apparition de: «  mouvements sociaux présentant la particularité de ne pas avoir de dirigeant (clairement identifié) ou de représentant (pas d’interlocuteur avec qui négocier). Les manifestants ont par ailleurs gagné en rapidité et en créativité, contraignant les services de police à adapter leurs tactiques. En outre, les réseaux sociaux confèrent aux organisateurs un pouvoir de mobilisation élevé, rendant notre mode classique de collecte d’informations inadéquat et son évaluation beaucoup plus malaisée. »

Parmi les dispositifs palliatifs envisagés, une surveillance accrue des réseaux sociaux, la disponibilité accrue de réserves rapidement mobilisables mais aussi de nouvelles tactiques:  » permettant des réactions rapides et mobiles en vue de gérer les nouvelles formes de protestation. La mise en place du dialogue et de la médiation devra s’effectuer en lien étroit avec ces éléments et intervenir à titre complémentaire. Dans ce contexte, il pourra être fait appel aux nouvelles technologies, comme les drones, les analyses de mégadonnées (big data), les bodycams, etc. L’application de bonnes pratiques, telles que les Dialogue Police Teams, les équipes de preuves, etc., pourra être étendue. Les processus de police administrative existants pourront être optimisés dans la mesure où l’impact sur les citoyens et les policiers s’en trouve amoindri. À titre d’exemple, citons le traitement des arrestations administratives de grande ampleur.« 

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