Ce samedi 17 mai, lors de la Pride de Bruxelles, les chars de la NVA et du MR (partis réactionnaires membres du gouvernement fédéral) ont été accueillis par des groupes antifascistes queer. Une vingtaine de personnes seront arrêtées et relâchées après contrôle d’identité. Deux personnes seront arrêtées et emmenées au commissariat. L’une d’entre elle sera arrêtée pour jet de peinture sur le char de la NVA, la deuxième pour le jet d’une bouteille en verre devant le même char. L’arrestation administrative se transformera par la suite en arrestation judiciaire suite à la plainte de la NVA entre autre pour les dégâts sur du matériel (peintures sur le char et la sono).  Après plus de 24h en cellule, les deux personnes passeront finalement devant le magistrat du parquet de Bruxelles le dimanche en fin de journée et seront relaxés avec avertissement.

Le nouveau gouvernement fédéral veut recourir plus régulièrement aux militaires pour des missions de surveillance statique afin de pouvoir déployer plus de policiers dans les rues. Le ministre Quintin a discuté du déploiement du personnel militaire avec son collègue de la Défense, Theo Francken (N-VA). On parle ici de la surveillance des ambassades ou des centrales nucléaires, par exemple. Dès lors que cette surveillance serait assurée par l’armée, davantage d’agents de police pourraient être déployés dans les rues. Le ministre a fait ces déclarations en réponse aux scènes de coups de feu des derniers jours à Bruxelles. Des policiers supplémentaires ont été envoyés dans les rues à cette fin.

Le MR a déposé une proposition de loi visant à conférer la personnalité juridique aux syndicats. Il sera pris en considération jeudi à la Chambre. L’objectif de ce texte, porté par le chef de groupe Benoit Piedboeuf et cosigné par Denis Ducarme et Florence Reuter, est “les responsabiliser quant à leurs actions au regard du droit civil et du droit pénal.” car quand, lors des grèves, ”des abus existent… [il est] inacceptable que des citoyens ou des entreprises subissent des dommages sans qu’aucune responsabilité ne soit assumée”. Les libéraux veulent aussi que les syndicats publient leurs comptes “Les syndicats ne sont pas au-dessus des lois, et cette transparence doit également s’appliquer sur leurs résultats financiers qui restent, à l’heure actuelle, entourés d’un certain flou”. La possibilité de garder le secret des réserves en cas de grève (et donc la capacité de résistance) faisait partie des fondamentaux syndicaux.

Plus d’une centaine d’enquêteurs belges ont perquisitionné les locaux des chaînes de télévision kurdes Strong TV et Medya Haber à Denderleeuw dans la nuit de lundi à mardi vers minuit et demi. Pendant les quatre heures qu’a duré la perquisition, l’ensemble du bâtiment a été fouillé et des dossiers, des ordinateurs portables et d’autres équipements techniques ont été saisis, entre autres. Au cours de la perquisition, de nombreux dégâts ont été causés au bâtiment. Plusieurs portes ont été fracturées et les télécommunications ont été coupées. Des faux plafonds ont été ouverts à plusieurs endroits. La perquisition a été effectuée dans le cadre d’un Ordre d’enquête européen (OE), à la demande du parquet antiterroriste français, qui enquête sur le financement du PKK. La France et l’Union européenne considèrent le PKK comme une organisation terroriste. Selon la Belgique, le PKK n’est pas une organisation terroriste. Ce n’est pas la première fois que ces studios sont ciblés ; La police belge avait déjà effectué une descente en mars 2010 (voir notre article), saisissant tous les ordinateurs et disques durs. Les enquêtes et poursuites n’ont pas abouti et les télévisions n’ont fait l’objet d’aucune sanction.

 

Outre les crimes contre l’humanité, les génocides, les crimes de guerre et les crimes sexuels sur mineurs, le gouvernement fédéral souhaitait également introduire cette exception pour les cas très graves de meurtre ou de vol qualifié. Fin 2022, le conseil des ministres a validé un projet de loi présenté par le ministre de la Justice de l’époque. La suppression de la prescription concernera les crimes qui sont considérés comme “extrêmement graves en raison de leur portée, en particulier du nombre de victimes ou de la peur intense ou terreur suscitée chez les citoyens.” Elle s’appliquera aussi aux crimes visant “à déstabiliser ou détruire les structures fondamentales” du pays. Le projet de loi supprime également l’interruption du délai de prescription et rend impossible l’expiration des dossiers une fois qu’ils ont été renvoyés au tribunal. Les délais de prescription, actuellement d’un minimum de 6 mois et d’un maximum de 20 ans, passeront à un minimum d’un an à un maximum de 30 ans, en fonction de la peine minimale et maximale attachée à un délit.

La police fédérale a publié son rapport d’activité pour 2023 dans lequel est détaillé son bilan en matière de maintien de l’ordre public. Aux côtés des polices locales, plusieurs unités de la Police Fédérale ont été engagées dans des missions de maintien de l’ordre. Ces missions concernent notamment la Direction de la sécurité publique (DAS), qui a effectué en 2023 630 missions avec des arroseuses, 419 missions avec des véhicules d’intervention blindés et 133 missions par les teams EVIDENCE, qui récoltent des éléments de preuve, principalement à l’aide d’images vidéo. En 2023, 2 237 membres de la Police Locale et de la Police Fédérale ont suivi une formation « gestion négociée de l’espace public » auprès des académies de police.

 

Depuis plus d’un an des procédures judiciaires sont engagées par la Hongrie à travers l’Europe à l’encontre de militant.e.s antifascistes poursuivis pour des heurts avec des néonazis durant le « Day of Honour » à Budapest en 2023 (voir notre article).  Après l’affaire Antifa Ost en Allemagne, cette nouvelle séquence répressive ne doit pas rester sans réponse. Sommés par la Hongrie de livrer des militant.e.s, les tribunaux européens acquiescent et collaborent activement. Le Secours Rouge a co-organisé avec l’Action Antifasciste Bruxelles, le Front d’Action Révolutionnaire et la Plate-forme Voix des Prisonniers (Tutsaklarin Sesi Platformu) un rassemblement de solidarité envers Ilaria, Maja, Tobi, Gabriele et tous les camarades recherché.e.s lundi 18 Mars devant l’ambassade de Hongrie. D’autres forces étaient présentent (SKB, Partizan) à ce rassemblement auquel ont participé une quarantaine de personnes.

« Rien à déclarer ». Depuis des années, ce sont les seuls mots que le Secours Rouge conseille aux militant·e·s interrogé·e·s par la police de répondre. Mais la curiosité à l’égard des techniques de l’adversaire est une bonne chose et la militance doit naviguer au plus serré entre ces deux erreurs classiques face à la répression : la sur-estimer ou la sous-estimer. Comment la police envisage-t’elle les interrogatoires de son côté ? Comment les prépare-t’elle ? Pourquoi y a t’il un « bon » et un « méchant » flic dans les salles d’interrogatoire ? Ce sont à toutes ces questions que ce petit film doit répondre.
À l’origine, cette conférence du Secours Rouge devait avoir lieu en avril 2020 lors des activités d’agitation pour le 1er mai révolutionnaire. Annulée par l’émergence de la pandémie de Covid, elle a finalement été transformée en une vidéo avec l’aide du « Collectif des Stagiaires ». Repoussée par la reprise des activités militantes, c’est finalement deux ans plus tard que cette vidéo sera projetée pour la première fois dans le cadre de la première édition du Festival Autonome de Bruxelles.
À l’aube de nouvelles mobilisations une chose est sûre : les mois et les années qui arrivent seront remplis d’initiatives subversives et révolutionnaires, et donc de répression et de contre-insurrection. Ce document se veut donc être un outil de plus pour les militant·e·s et les collectifs qui s’organisent et se préparent contre la répression.
Projection : Jeudi 14 juillet (ouverture 19h, projection 20h) Au Sacco-Vanzetti, 54 Chaussée de Forest, 1060 Saint-Gilles

 

Le polygraphe (« détecteur de mensonge ») est une technique particulière d’interrogatoire policier faisant l’objet d’un enregistrement audiovisuel et permettant de vérifier la véracité de déclarations, au travers d’une procédure psychophysiologique, grâce à l’enregistrement des variations des paramètres physiologiques (respiration, battements du coeur, pression sanguine, transpiration) sous la forme de graphiques. Le résultat obtenu constitue une aide à l’enquête mais, en raison de la marge d’erreur (10% selon les policiers) il doit être étayé par d’autres éléments. Il est donc considéré en Belgique comme « preuve additionnelle » alors qu’en France, il n’a aucune valeur juridique. L’audition réalisée à l’aide du polygraphe se déroule en trois phases et prend 3 à 4 heures où des questions « fermées » (appelant à une réponse par « oui » ou par « non ») sont posées.

Chaque année, près de 500 tests sont réalisés par la police belge avec le polygraphe. Cet appareil utilisé pour la première fois en Belgique dans l’enquête sur les tueries du Brabant. Une section particulière (« POLY ») dédiée à cette technique existe au sein du service « Sciences du comportement »  (GWSC) de la Direction centrale de la police technique et scientifique (DJT) de la police fédérale. Le modèle actuellement utilisé est le Lafayette Instrument (modèle LX-6), c’est aussi Lafayette Instrument qui conçoit et produit le logiciel.

Le LX-6 de Lafayette Industrie