La société conceptrice de sonnettes intelligentes Ring, propriété d’Amazon, s’est associée à plus de 2 000 agences de police et à près de 500 services de pompiers, soit un chiffre multiplié par cinq par rapport à 2009. Toutes ces entités sont à même de demander des données de surveillance à Amazon, qui se garde le droit d’y répondre favorablement selon la situation (voir notre article). Mais dans ce cadre, Ring a fourni des images de surveillance aux forces de l’ordre, sans mandat ni consentement des propriétaires desdites sonnettes, à onze reprises au cours de l’année 2022. Par ailleurs, Ring a refusé de s’engager à ce que les sonnettes intelligentes n’exploitent jamais la technologie de reconnaissance vocale intégrée aux produits et a refusé l’arrêt automatique de l’enregistrement audio par défaut lorsqu’une séquence vidéo est enregistrée.

« Rien à déclarer ». Depuis des années, ce sont les seuls mots que le Secours Rouge conseille aux militant·e·s interrogé·e·s par la police de répondre. Mais la curiosité à l’égard des techniques de l’adversaire est une bonne chose et la militance doit naviguer au plus serré entre ces deux erreurs classiques face à la répression : la sur-estimer ou la sous-estimer. Comment la police envisage-t’elle les interrogatoires de son côté ? Comment les prépare-t’elle ? Pourquoi y a t’il un « bon » et un « méchant » flic dans les salles d’interrogatoire ? Ce sont à toutes ces questions que ce petit film doit répondre.
À l’origine, cette conférence du Secours Rouge devait avoir lieu en avril 2020 lors des activités d’agitation pour le 1er mai révolutionnaire. Annulée par l’émergence de la pandémie de Covid, elle a finalement été transformée en une vidéo avec l’aide du « Collectif des Stagiaires ». Repoussée par la reprise des activités militantes, c’est finalement deux ans plus tard que cette vidéo sera projetée pour la première fois dans le cadre de la première édition du Festival Autonome de Bruxelles.
À l’aube de nouvelles mobilisations une chose est sûre : les mois et les années qui arrivent seront remplis d’initiatives subversives et révolutionnaires, et donc de répression et de contre-insurrection. Ce document se veut donc être un outil de plus pour les militant·e·s et les collectifs qui s’organisent et se préparent contre la répression.
Projection : Jeudi 14 juillet (ouverture 19h, projection 20h) Au Sacco-Vanzetti, 54 Chaussée de Forest, 1060 Saint-Gilles

 

Le polygraphe (« détecteur de mensonge ») est une technique particulière d’interrogatoire policier faisant l’objet d’un enregistrement audiovisuel et permettant de vérifier la véracité de déclarations, au travers d’une procédure psychophysiologique, grâce à l’enregistrement des variations des paramètres physiologiques (respiration, battements du coeur, pression sanguine, transpiration) sous la forme de graphiques. Le résultat obtenu constitue une aide à l’enquête mais, en raison de la marge d’erreur (10% selon les policiers) il doit être étayé par d’autres éléments. Il est donc considéré en Belgique comme « preuve additionnelle » alors qu’en France, il n’a aucune valeur juridique. L’audition réalisée à l’aide du polygraphe se déroule en trois phases et prend 3 à 4 heures où des questions « fermées » (appelant à une réponse par « oui » ou par « non ») sont posées.

Chaque année, près de 500 tests sont réalisés par la police belge avec le polygraphe. Cet appareil utilisé pour la première fois en Belgique dans l’enquête sur les tueries du Brabant. Une section particulière (« POLY ») dédiée à cette technique existe au sein du service « Sciences du comportement »  (GWSC) de la Direction centrale de la police technique et scientifique (DJT) de la police fédérale. Le modèle actuellement utilisé est le Lafayette Instrument (modèle LX-6), c’est aussi Lafayette Instrument qui conçoit et produit le logiciel.

Le LX-6 de Lafayette Industrie

La zone de police de Bruxelles-Capitale Ixelles prévoit d’étendre son réseau de caméras de près d’un quart dans les prochains mois, selon les chiffres avancés lundi soir au conseil communal de la Ville de Bruxelles par le bourgmestre. Actuellement, la police dispose de son propre réseau de 370 caméras sur le territoire de la Ville de Bruxelles et de la commune d’Ixelles. 106 nouvelles caméras sont en cours d’installation, parmi lesquelles 88 sur le territoire de Bruxelles. Parmi celles-ci, 62 devraient être installées avant la fin de l’année. Les nouvelles caméras seront réparties un peu partout dans la commune, mais dans certains quartiers dit « plus difficiles » (comme celui de l’avenue de Stalingrad) l’extension du réseau sera plus marquée. [cette précision pour nos lecteurs non-Belges: il ne s’agit pas ici du nombre de caméra pour la ville, mais de celui des caméras de la commune de Bruxelles, le centre-ville, en gros, et de la commune d’Ixelles ; il y a 16 autres communes bruxelloises).

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La Police Fédérale a attribué à un consortium mené par la société française Sopra Steria un contrat-cadre pour la livraison du programme i Police. Le programme i-Police couvrira un champ fonctionnel extrêmement large, incluant tous les systèmes opérationnels de la police belge, dont la plupart seront remplacés. Plus précisément, le programme i-Police vise à fournir à la police les moyens techniques pour mieux analyser, détecter, résoudre et enfin anticiper les crimes. Le programme améliorera également l’efficacité de la police dans son ensemble, à commencer par les agents de terrain en contact direct avec le public.

Sopra Steria sera chargé de la gestion du programme, de l’intégration des solutions qui composent la plateforme, de la migration des données et du support technique et fonctionnel aux utilisateurs. Sopra Steria et ses partenaires ont conçu une plateforme i-Police déployée sur toute la chaîne de valeur, ouverte et évolutive, basée sur des composants de solution qui ont été éprouvés à maintes reprises par les forces de police du monde les plus renommées. La plate-forme i-Police nouvellement proposée est conçue pour prendre en charge tous les processus opérationnels de la police intégrée. Elle permet également l’intégration avec des systèmes partenaires tels que les sources authentiques, les autres acteurs de la chaîne judiciaire (le ministère de la Justice en particulier), ainsi que les systèmes internationaux (SIS, Europol, Interpol, Cross Border Exchange).

Profitant de la fusillade dans l’école primaire d’Uvalde, au Texas, et des critiques sur la lenteur de l’intervention policière, la société Axon, qui mis au point le Taser, avait annoncé la semaine passée qu’elle commençait le développement du drone-taser. Le projet d’un drone de police équipé d’un Taser était déjà dans les cartons de l’entreprise, mais le PDG et fondateur d’Axon avait déclaré qu’il irait de l’avant, que l’option du drone-taser devait être envisagée pour la sécurité des écoles.

Cette annonce a fait scandale et lundi 5 juin, neuf membres du comité d’éthique, un groupe d’experts reconnus dans les domaines de la technologie, de la police et de la vie privée, ont annoncé leur démission, affirmant qu’ils avaient « perdu confiance dans la capacité d’Axon à être un partenaire responsable ». Mardi 6 juin, hier donc, Axon faisait un pas en arrière en annonçant qu’elle mettait un terme à ses projets de développement du drone-taser.

Le drone-laser d’Axon