Une journée de deuil national a été décrétée jeudi en Irak alors que l’opinion publique ne décolère pas au lendemain du bombardement turc ayant tué neuf civils, dont des enfants, et blessé 23 autres mercredi, dans des jardins récréatifs dans le district de Zakho. La plupart des victimes sont des touristes irakiens du sud ou du centre du pays, ayant l’habitude de fuir les chaleurs caniculaires estivales pour trouver un peu de fraîcheur dans la région montagneuse du nord, à la frontière avec la Turquie. Jeudi matin, une manifestation a eu lieu près d’un centre de délivrance de visas turcs à Bagdad, placé sous haute protection policière. Mercredi soir, une foule s’est rassemblée devant l’ambassade turque à Bagdad, tentant de la prendre d’assaut. Des activistes sont montés sur le bâtiment, ont arraché le drapeau turc et l’ont brûlé. Les manifestants ont exigé la fermeture de l’ambassade. Mercredi soir et jeudi, d’autres rassemblements ont eu lieu à Kirkouk au nord de Bagdad, ou encore à Kerbala ou Najaf, grandes villes chiites au sud de la capitale. Par le passé, l’ambassadeur turc en poste à Bagdad a été régulièrement convoqué au ministère irakien des Affaires étrangères. Mais les remontrances irakiennes sont généralement sans lendemain. Cette fois-ci Bagdad a durci le ton en exigeant le retrait des forces armées turques de l’ensemble du territoire irakien.La Turquie entretient 25 base au Kurdistan irakien, qui effectuent des tirs d’artillerie, et son aviation effectue des frappes presque quotidienne.

Au Kurdistan Est, dans le Nord de l’Irak, la guérilla du PKK continue à infliger des revers et des pertes à l’armée turque. Le 6 juillet, une unité turque se déplaçant avec des chiens vers une position de la guérilla est tombée dans une embuscade et a été attaquée sur deux flancs à 23h20. Treize soldats ont été tués et deux autres blessés à la suite de cette action. La guérilla a ensuite pris pour cible les hélicoptères envoyés dans la zone pour transporter les morts et les blessés. Un hélicoptère de transport a été gravement touché et a dû quitter la zone dans une épaisse fumée sans récupérer les corps.

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Pour des raisons de sécurité, c’est toujours avec un décalage que les portes-paroles de la résistance kurdes rendent compte des actions précises de la guérilla, de ses succès et de ses pertes. Une vidéo a été produite hier qui montre une de ces actions de la guérilla à Girê Cehennem le 24 mai. A 5 heures du matin, un groupe de guérilleros s’est infiltré dans un petit campement militaire. Ils ont mitraillé et grenadé les tentes, tuant sept militaires dont deux officiers. Les guérilleros sont parti en emportant des armes et des équipements. Une autre opération du même type a eu lieu, des snipers tenant les renforts à distance et leur infligeant des pertes supplémentaires.

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Un rassemblement s’est tenu samedi dans la ville de Sulaymaniyah, dans le sud du Kurdistan (nord de l’Irak), pour protester contre les attaques de l’armée turque dans la région, en coopération avec le parti au pouvoir, le PDK. La police a brutalement réprimé la foule à coups de gaz lacrymogènes et de matraques, blessant de nombreuses personnes et en arrêtant d’autres.

 

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Les « gardes de village » sont des unités paramilitaires utilisées au Kurdistan contre les guérillas et les opposants. Ils se composent dans une large mesure de chefs de clans et de tribus, de propriétaires terriens, de personnes ayant travaillé avec l’État pendant des décennies. Certains sont volontaires, motivés par leur positions sociales, d’autres sont mercennaires, d’autres encore sont recrutés par la menace. Le système actuel est apparu en 1985, un an après que le PKK ait lancé sa lutte armée. Des milliers de villages kurdes qui ont rejeté le système des gardes villageois ont été rasés par l’État dans les années 1990.

L’offensive lancée depuis le 17 avril par l’armée turque au Kutrdistan irakien voit pour la première fois ces bandes paramilitaires, conçues pour sécuriser leur propre localité, déployées hors de Turquie. Ils sont déployés dans les régions de Zap, Avaşîn et Metîna et relevé tous les mois. Une de leur fonction est  la déforestation du Kurdistan. Le déboisement est une technique de guerre largement utilisée au Kurdistan Nord. Ce sont non seulement les environs des casernes et avant-postes de l’armée qui sont déboisés, mais des forêts entières sont rasées pour priver la guérilla de leur couvert et comme application de la politique de la terre brûlée.

 

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La guérilla du PKK, les HPG, a abattu un hélicoptère de combat turc au Kurdistan irakien, dans la région montagneuse de Zagros. Les combattants kurdes ont touché l’hélicoptère d’un tir direct. L’engagement s’est produit mercredi à minuit dans la zone de Girê Hakkari. Dix minutes plus tard, un autre hélicoptère a du fuir après avoir été touché par les tirs de la guérilla. Le maire de Kani Massi, près de la frontière turque, a confirmé qu’un hélicoptère turc s’était écrasé à proximité.

hélicoptères de combat turcs (archive)

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La présence militaire turque au Kurdistan irakien prend la forme de quelques grandes bases aéro-terrestres, de bombardements par avions et par drone, de raids héliportés, mais aussi d’un semis de petits postes fortifiés. Ceux-ci sont régulièrement harcelés par la guérilla du PKK (les HPG) au moyen de sniper et de missiles guidés. La vidéo ci-dessus montre la destruction le 10 mai d’un tank turc pourtant enbossé derrière un parapet de terre, dans une de ces bases à Barmene.

Voir la vidéo de l’action

 

 

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L’opération militaire turque « Claw-Lock » dans le Kurdistan irakien se poursuit. C’est le 18 avril que l’armée turque a lancé une offensive majeure dans les régions de Metina, Zap et Avashin-Basyan. Officiellement, l’opération vise à détruire les structures du PKK avant qu’il ne puisse reprendre ses activités offensives après les conditions difficiles de l’hiver. Pour ce faire, l’armée turque a mené une série de frappes aériennes à l’aide de chasseurs-bombardiers, de drones et d’hélicoptères d’attaque. Après les bombardements, les forces spéciales turques ont procédé à plusieurs débarquements héliportés.

Cette opération se distingue des précédentes par la collaboration active des forces du gouvernement régional autonome du Kudistan irakien, tenu par un leader féodal étroitement lié à la Turquie, Masrour Barzani. L’offensive turque a d’ailleurs commencé quelques jours après la visite de Barzani à Ankara. Les troupes du PDK ont installé des cordons pour empêcher les mouvements des combattants du PKK. L’autre caractéristique est le lien entre ces raids et des bombardements contre le Rojava: c’est ainsi que la ville de Kobané a subi des tirs d’artillerie. Le 18 avril, l’armée turque revendiquaient la mort de 16 combattants du PKK et la destruction de plusieurs infrastructures, tandis que le 20 avril, le PKK revendiquait la mort de 34 soldats turcs. Des hélicoptères auraient été endommagés et deux drones abattus par les combattants kurdes.

 

 

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La Turquie a lancé dimanche une nouvelle attaque sur des zones contrôlées par la guérilla du PKK au Kurdistan irakien. L’offensive turque s’est intensifiée dans les régions d’Avashîn et de Zap, notamment entre le 14 et le 17 avril. L’armée turque a fortement bombardé avec des hélicoptères la région de Werxele à Avashîn. Dans le même temps, des troupes ont été larguées à huit reprises le 17 avril, en début de soirée. Dans la nuit du 17 au 18 avril, les troupes turques ont tenté d’établir des positions et prendre le contrôle de Werxele. Les affrontements se sont poursuivis toute la nuit, coûtant la vie à plusieurs soldats turcs.

Du 14 au 17 avril, l’armée turque a lourdement bombardé les zones de Kurojahro, Şikefta Birîndara, Ertuş, Şehîd Şahin, Karker et Çiyareş dans la région de Zap, avec des avions de chasse et des obusiers. Le 17 avril, l’armée turque a lancé une attaque d’invasion à grande échelle dans toutes ces zones en utilisant des hélicoptères d’attaque et des drones. L’armée turque a tenté de larguer des troupes depuis des hélicoptères tout en bombardant les zones de Çiyayê Reş, Ertuş, Şikefta Birîndara et Werxelê. Plusieurs hélicoptères turcs ont été endommagés.

 

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Dans le cadre de ses tentatives répétées d’anéantir les forces du PKK au Kurdistan Sud, dans le Nord de l’Irak, les forces armées turques ont installé une vingtaine de base et une centaine de postes dans la région. Ces dernières semaines, ces forces d’occupation turques ont reçu des coups violents de la part de la guérilla. Plusieurs opérations de différents types (tir de sniper, bombardement au mortier, tir de missile, mais aussi attaques directes à la grenade et à l’arme automatique) ont ainsi été menées contre les postes turcs. Les 8 et 9 décembre, deux postes ont été détruits et un troisième est tombé dans les mains de la guérilla qui a récupéré plusieurs armes des soldats turcs tués. Cette semaine, l’armée turque a évacué plusieurs postes dans la région de Zap et, dans le même moment, comme pour compenser l’aveu de sa défaite, elle a multiplié les bombardements aériens: le 27 décembre dans la région de Metîna, le 28 dans la région de Kandil (Qendil), le 29 dans la région de Hakurk (Xakurke) et dans la région de Zap.