L’ancien coprésident du HDP, principal parti kurde du pays (devenu DEM), est incarcéré depuis novembre 2016. L’autre ex-coprésidente du HDP, Figen Yuksekdag, a pour sa part été condamnée à 30 ans et trois mois d’emprisonnement. Âgé de 51 ans, M. Demirtas était poursuivi pour 47 chefs d’accusations, parmi lesquels celui d’atteinte à l’unité de l’État et à l’intégrité territoriale et d’incitation à commettre un crime. Cette « incitation » était en fait l’appel lancé par le HDP à des manifestations contre la complicité du gouvernement d’Ankara avec les jihadistes lorsque la ville de Kobané était attaquée par l’État islamique.
Dans cette procédure-fleuve, la plupart des 108 accusés ont été condamnés, mais quelques-uns ont été acquittés. L’audience devant la Cour de Sincan, dans la banlieue d’Ankara, s’est déroulée en l’absence des accusés en détention provisoire. Les procureurs avaient réclamé la réclusion à perpétuité à l’encontre de 36 accusés, dont Selahattin Demirtas.