La gouverneure de l’Oregon a annoncé mercredi 29 juillet que le vice-président américain Mike Pence avait accepté un retrait « par phases » des agents fédéraux de Portland.  Le déploiement d’agents fédéraux, parfois issus des douanes ou de la police aux frontières et arborant toute une panoplie militaire, a eu pour effet de durcir le mouvement dans cette ville à la longue histoire contestataire (voir notre article). Depuis deux semaines, les rassemblements BLM finissent quasi systématiquement en heurts avec les forces de l’ordre.

Le président Donald Trump a cependant déclaré que les autorités locales devaient d’abord « nettoyer » la ville des « anarchistes et des agitateurs », louant « le travail fantastique » des policiers fédéraux.

Depuis l’envoi de forces fédérales à Portland, le gouvernement a décidé d’en dépêcher dans d’autres grandes villes du pays, pour la plupart gérées par des démocrates, comme Chicago. Le gouvernement de Donald Trump a annoncé mercredi l’envoi de ces forces dans trois nouvelles villes (Cleveland, Detroit et Milwaukee), officiellement pour les aider à endiguer une recrudescence de la criminalité.

Agents fédéraux déployés à Portland

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La révolte continue aux États-Unis, voici un compte-rendu non-exhaustif des événements. Des émeutes ont éclaté à Minneapolis, Atlanta, Chicago, Cincinnati, Columbia, Columbus, Dallas, Denver, Harrisburg, Indianapolis, Jacksonville, La Mesa, Lincoln, Los Angeles, Madison, Miami, New York, Oakland, Philadelphie, Portland, San Antonio, San Francisco, Seattle, Toledo, Washington, Pittsburgh, Salt Lake City, Nashville, et Ferguson. Le couvre feu a été instauré dans plusieurs états et au moins 25 villes, mais la colère ne semble pas prête de s’arrêter. La garde nationale a été déployé notamment au Minnesota où plus de 10000 soldats ont été déployés. À Minneapolis, la garde nationale a tiré des balles en caoutchouc sur une habitante qui filmait le passage d’un char dans sa rue. La police de New York (NYPD) a quant-à-elle foncé avec deux véhicules sur la foule des manifestant·es. Par ailleurs, les hackers de Anonymous ont visé le département de police de Minneapolis pour déconnecter leur site. D’une manière générale, l’intervention policière se fait de plus en plus violente. Au total, on dénombre pour l’instant plus de 1500 arrêté·es et 8 morts.

Enfin, les résultats préliminaires d’une autopsie sur George Floyd, réalisée par le comté de Hennepin, prétendent qu’il est décédé d’une combinaison de maladies cardiaques et de substances intoxicantes potentielles dans son système qui ont été exacerbées par la retenue imposée à lui par les policiers et non par strangulation ou asphyxie. Le famille ne croit bien évidemment pas cette version et a d’ores et déjà engagé un expert indépendant.

Un cortège de voiture de police détruite dans les émeutes

Un cortège de voiture de police détruite dans les émeutes

Quelques centaines de manifestants d’extrême droite suprémacistes blancs venus de tous les USA se sont rassemblés hier samedi sur le front de mer à Portland, en Oregon, pour une « Marche de la liberté ». Des dizaines d’entre eux étaient venu avec toute sorte de casse-tête et de couteaux. La police avait déclaré ces armes illégales dans les parcs de Portland mais n’avait rien fait pour les confisquer. Pendant des heures, quatre lignes de policiers anti-émeute ont séparé les fascistes de contre-manifestants antifas bien plus nombreux (un gros millier).

Aucun des deux camps n’avait de permis de manifester, mais lorsque les fascistes ont décidé de quitter leur point de rassemblement la police a entrepris de leur ouvrir la voie en tirant des dizaines de stun-grenades sur les antifas. Beaucoup de ces grenades ont explosés au-dessus des manifestants mais d’autre ont été tirées à tir tendus, blessant au moins trois personnes. L’un d’eux n’a eu la vie sauve que grâce à son casque, pourtant perforé par la grenade.

L’antifa blessé à Portland et son casque perforé par la grenade

L'antifa blessé à Portland et son casque perforé par la grenade

C’est avant les événements de samedi à Charlottesville (voir notre article) que le groupe de d’extrême-droite Patriot Orayer (de Portland) avait appelé un rassemblement hier dimanche pro-Trump dans Westlake Park, à Seattle. En opposition, le Comité IWW du Grand Seattle a appelé une contre-manifestation « la solidarité contre la haine » à Denny Park. Cette manifestation anti-fasciste a attiré une foule immense, dont beaucoup ont été mobilisés par les incidents meurtriers de samedi en Virginie. Certains sont venus en T-shirts et Birkenstocks, d’autres cagoulés et vêtus de noir.

Les manifestants anti-fascistes avaient prévu de marcher à Westlake pour affronter les manifestants d’extrême-droite, mais la police a arrêté la marche plusieurs blocs avant Westlake Park pour éviter une confrontation. La police a fait au moins une arrestation et aspergé plusieurs manifestants avec spray au poivre. Certains manifestants anti-fascistes ont atteint Westlake, et il y a eu des incidents avec les pro-Trump.

Face à face entre antifas et policiers protégeant les pro-Trump à Seattle

Face à face entre antifas et policiers protégeant les pro-Trump à Seattle

Des milliers de manifestants et de contre-manifestants ont convergé dans le centre-ville de Portland, en Oregon, dimanche. Une manifestation des partisans de Trump a attiré plusieurs centaines à une place près de l’hôtel de ville, une semaine après que deux hommes de Portland aient été mortellement poignardés en essayant d’empêcher un homme de crier des insultes anti-musulmanes contre deux adolescentes. Une contre-manifestation a rassemblé des centaines de militants antifas et de défenseurs des droits des immigrant. Les antifas qui tentaient de marcher sur le rassemblement pro-Trump ont été bloqués par la police. De violents incidents ont alors eu lieu avec jets de briques d’un côté et tirs de flash-ball de l’autre. 14 personnes ont été arrêtées.

Contre-manifestants anti-Trump à Portland

Contre-manifestants anti-Trump à Portland

Les manifestations anti-Trump qui se sont transformées en émeutes dans dix villes américaines. Des rassemblements avec des dizaines de milliers de participants auraient été signalés dans au moins 16 villes. Des incidents ont été signalés lors des manifestations de New York, San Francisco, Oakland, Los Angeles, Seattle, Portland, Austin, Chicago, Boston et Philadelphie avec barricades enflammées, tags, incendie de distributeurs de journaux, blocage de routes et d’autoroutes, jets de projectiles contre la police etc. La police a mené plusieurs charges et procédé à des arrestations.

La police lance des grenades flash-bangs dans la foule à Portland, hier jeudi

La police lance des grenades flash-bangs dans la foule à Portland, hier jeudi

Le 11 octobre, une manifestation s’est déroulée dans les rues de Portland, le lendemain qu’un troisième camarade du Nord-ouest ait été emprisonné pour avoir résisté aux convocations du Grand Jury. Quatre banques sur le chemin de la manifestation ont été brisées, y compris avec des pierres à travers les multiples vitres d’une agence de l’Umpqua Bank, une lourde chaise de métal à travers une grande vitre de la banque Wells Fargo, des pierres contre la banque Chase, et finalement contre une U.S. Bank.
Personne n’a été arrêté même si quelques manifestants ont été brièvement interpellés puis relâchés, apparemment.

USA: Manifestation de solidarité avec les inculpés du Grand Jury

Ce jeudi, le mouvement ‘Occupy Wall Street’ né à New-York au mois de septembre mais qui s’est depuis étendu à travers les Etats-Unis, fêtait ses deux mois. Alors que mercredi, le campement dans le parc Zuccotti avait été évacué par la police, les ‘indignés’ avaient lancé un appel national à manifester ce 17 novembre pour rappeler leurs mots d’ordre. A New-York, dès le matin, la police avait barricadé de nombreuses rues pour empêcher les manifestants de s’approcher de la Bourse – leur objectif. Ceux-ci sont parvenus à former des chaînes humaines de plusieurs rues avoisinantes, empêchant les travailleurs de rejoindre les bâtiments de la finance, et entraînant de violents affrontements avec les forces de l’ordre. Selon des témoins, un manifestant a été battu par un policier, et un autre a été blessé au visage. Plus de cent personnes ont été interpellées au cours de la matinée. Plus tard dans la journée, quelques 30.000 personnes – des ‘indignés’, mais aussi des syndicalistes et des étudiants – ont marché sur le Pont de Brooklyn. Quelques incidents les ont opposés à la police, et encore une fois, elle a interpellé à tour de bras. Sur la seule journée d’hier, elle a procédé à plus de 250 arrestations.

Des manifestations ont également eu lieu à Dallas, à Seattle, à Washington,… A Chicago, des centaines de manifestants ont bloqué la circulation à l’heure de pointe, les forces de l’ordre en verbalisant 46. A Portland, celles-ci ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser le rassemblement avant d’interpeller 34 personnes. A Los Angeles, ce sont 73 personnes qui ont été arrêtées. Et à Berkley, près de San Francisco, la police a une nouvelle fois violemment démantelé le campement des ‘indignés’. Et cette liste n’est pas exhaustive, certaines sources parlant de plus de 450 manifestations à travers le pays, entraînant invariablement de multiples arrestations.

Heurts entre la police et les ‘indignés’

Heurts entre la police et les 'indignés'

Ce week-end, la police est intervenue à plusieurs reprises à Denver pour disperser des rassemblements et finalement démonter les tentes du campement ‘Occupy Denver’. Cela faisait six samedis d’affilée que les activistes du mouvement descendaient dans les rues de la ville. Cette fois encore, la police est intervenue pour empêcher le rassemblement. 17 personnes ont été interpellées pour avoir tenté d’empêcher les policiers anti-émeutes de démonter leurs tentes. Dimanche, ceux-ci sont à nouveau intervenus et sont parvenus à démanteler l’entièreté du camp, saisissant au passage une grande quantité de matériel. Trois personnes supplémentaires ont été interpellées, et des heurts ont opposés les ‘indignés’ et les forces anti-émeutes, celles-ci faisant usage de gaz lacrymogène et de matraques pour disperser la foule.

A Portland, les autorités avaient également décidé de se débarrasser du campement dressé depuis plusieurs semaines dans le centre de la ville. Dimanche, plus de mille personnes s’étaient rassemblées pour empêcher l’action policière, alors que le bourgmestre leur avait donné dimanche matin comme date butoir pour avoir quitter les lieux. Les policiers anti-émeutes sont intervenus, menaçant les manifestants d’utiliser leurs gaz chimiques et leurs armes à impact s’ils ne se pliaient pas aux ordre de quitter le parc et les zones environnantes. Au moins quinze personnes ont été interpellées.

Les forces de l’ordre de Salt Lake City ont également démonté le campement de la ville ce week-end. Cela fait maintenant plus d’un mois que le mouvement ‘Occupy Wall Street’, né à New York pour protester contre les inégalités économiques s’est répandu à travers tout le pays.

Policier anti-émeute à Denver

Policier anti-émeute à Denver