La police allemande a déclaré avoir dissipé un sit-in de milliers de manifestants qui s’opposaient au passage du convoi nucléaire parti de Valognes en début de semaine. Des centaines de policiers ont commencé à expulser les militants qui se trouvaient sur les voies à proximité de Dannenberg dans le nord du pays dans la matinée. Ceux qui ont refusé de quitter les lieux ont immédiatement été interpellés et seront traduit en justice. Des 5000 manifestants présents, 1300 ont été arrêtés. Plus tard dans la journée, deux groupes de 250 personnes chacun ont affronté les policiers. Les autorités ont affirmé qu’une dizaine d’entre eux auraient été blessés par des jets de pierre et que dix personnes avaient été interpellées.

Arrestations de militants anti-nucléaires

Arrestations de militants anti-nucléaires

Hier, à Berlin, des milliers de Kurdes avaient prévu de se rassembler pour dénoncer la complicité du gouvernement allemand avec la Turquie. Celle-ci ayant été interdite par les autorités, les Kurdes se sont joint à une manifestation organisée par plusieurs groupes antifascistes et de gauche. Plus de 2000 policiers avaient été déployés pour disperser les manifestants qui sont tout de même parvenus à se faire entendre, au son du slogan: ‘Non au fascisme, au fascisme vert, au racisme, à la répression et aux interdictions’. Ils ont également appelé le gouvernement à retirer le PKK de la liste noire des organisations. La répression policière a été intense face à se rassemblement. Des dizaines de personnes ont été blessées, notamment à cause des gaz lacrymogènes, et environ 300 personnes ont été interpellées. Plus tôt dans la journée, les autorités avaient empêché à des dizaines d’autocars transportant des manifestants kurdes venus d’autres villes, d’entrer dans Berlin.

Manifestation kurde à Berlin

Manifestation kurde à Berlin

Alors que le premier ministre turc Erdogan se trouve actuellement en Europe, et doit se rendre en France dans les jours à venir, la police française a interpellé 24 personnes dans le courant de la soirée de mardi à Paris. La police est intervenue dans un établissement turc de la capitale et après avoir contrôlé les identités des personnes présentes, en a arrêté 24. Elles sont suspectées de soutenir le PKK.

Hier, en Allemagne, Erdogan a remercié Angela Merkel pour son appui dans la lutte contre le PKK en Turquie, mais a également demandé un apport de forces en Turquie. Il a rappelé que plus d’un cinquième des trois millions de personnes d’origine turque en Allemagne sont Kurdes et que le PKK est extrêmement actif sur le sol allemand, tant pour rassembler de l’argent que pour recruter des militants. Après la France, avec qui un accord de coopération dans la lutte contre le PKK a déjà été conclu, Erdogan est attendu en Irak, où il doit rencontrer le chef du gouvernement régional du Kurdistan afin de discuter les possibilités de davantage de coopération contre le PKK.

Entre 4000 et 7000 personnes ont participé à Hambourg à la manifestation contre la très forte hausse des loyer dans la ville. Quelques incidents ont émaillés la fin de la manifestation: bouteilles de peinture contre le siège d’un parti politique et limousine incendiée. La police a opéré un kessel (photo).

Allemagne: Incidents en fin de manif contre les hauts loyers

La révélation, le 8 octobre, par le Chaos Computer Club, que l’administration utilisait illégalement un logiciel-virus (conçu par la société DigiTask) de type  » cheval de Troie  » permettant de contrôler un ordinateur-cible à distance, et présentant de gros défauts de conception (permettant à n’importe quel hackeri sur Internet d’accéder à ses fonctions), a provoqué un scandale qui a des conséquences politiques. En février 2008, la Cour constitutionnelle allemande avait fixé des limites très strictes à l’utilisation de tels logiciels : il fallait que des vies humaines soient en danger, que la sécurité de l’Etat soit menacée et qu’un juge ait donné son approbation.

Lundi, le ministre de l’intérieur de Bavière a reconnu qu’entre 2009 et février 2010, la police bavaroise avait, à cinq reprises, utilisé ce logiciel et opéré par ce biais entre 20000 et 30000 captures d’écrans pour résoudre des affaires criminelles. Le ministre a annoncé, mardi 11 octobre, que la police bavaroise n’utiliserait plus ce logiciel. Le ministre de l’Intérieur du Bade-Würtemberg a fait une déclaration similaire.

Dans le cadre de l’enquête ouverte suite à la contre-manifestation anti-nazie de Dresde et du 1er mai à Berlin cette année, les autorités ont perquisitionné un lieu d’habitat collectif situé dans le quartier du Kreuzberg à Berlin. Hier, à six heures du matin, un contingent de la police anitcriminelle assisté par des hommes de la police locale ont pris d’assaut l’immeuble, visiblement à la recherche, entre autre, de pull à capuche noir. Trois personnes ont été interpellées, interrogées, puis relâchées. C’est une nouvelle fois en vertu de l’article 129a de la loi antiterroriste qui porte sur la ‘constitution d’organisations terroristes’ que les autorités sont intervenues

Les hackers du Chaos Computer Club ont rendu public ce week end un rapport détaillé sur le programme «mouchard» que les enquêteurs allemands implantent sur les disques durs de suspects. Cette application doit théoriquement permettre d’intercepter les conversations téléphoniques passées par des logiciels tels que Skype, comme en a décidé la Cour constitutionnelle fédérale dans un verdict de février 2008. L’utilisation par les forces de sécurité est supposée être réservée aux cas où des vies humaines ou la sécurité de l’État sont menacées, et seulement après le feu vert d’un juge.

En analysant son code source, les hackers ont découvert que l’outil permettait aussi d’enregistrer des sons par le micro, d’activer la webcam, d’archiver les frappes sur le clavier et même d’installer d’autres programmes à distance, voire des preuves falsifiées. D’après le Chaos Computer Club, le logiciel a d’autres travers. Ainsi, son système de commande n’est pas crypté, ce qui pourrait permettre d’en détourner la mission. «Le niveau de sécurité de ce cheval de Troie est comparable au fait de choisir 1234 comme mot de passe», ironise le Chaos Computer Club. Plus grave encore, le logiciel communique avec un serveur situé aux États-Unis, pour brouiller les pistes, ce qui poserait un risque de détournement incalculable.

Lire le rapport du Chaos Computer Club (en anglais)

Allemagne: Analyse d’un logiciel espion policier

Hier, la décision concernant la demande d’une libération provisoire de Christian Gauger a été rendue publique. Le juge a décidé de libérer Christian mais le Parquet a immédiatement fait opposition de sorte qu’il restera incarcéré malgré son âge et l’extrême fragilité de son état de santé.

Il y a fort à parier que la demande de mise en liberté provisoire de Sonja Suder, qui sera présentée aujourd’hui au juge, sera suivie d’un résultat identique, à savoir le maintien de Sonja en détention préventive. Une manifestation aura lieu samedi 8 octobre devant la prison (J.V.A.) de Francfort Preungesheim pour soutenir ces deux anciens militants accusés d’avoir été membres, dans les années ’80, des Cellules révolutionnaires..

Le site solidaire

Faruk Ereren est un opposant politique turc de longue date et dirigeant du DHKP. En 1990, il est obligé de fuir la répression turque et de s’exiler en Allemagne, où il vit dans la clandestinité jusqu’à son arrestation en avril 2007 pour appartenance à une organisation terroriste. Il est immédiatement soumis à un isolement strict, et ce malgré son état de santé défaillant en raison des multiples séances de tortures qu’il a subi lorsqu’il était incarcéré en Turquie dans les années 90. Hier, après un procès long de 20 mois où il est accusé d’avoir commandité une action de guérilla urbaine menée dans le quartier de Kiziltoprak à Istanbul en 1993 dans laquelle deux policiers ont été tués, il a été condamné à une peine de prison à perpétuité par la cour régionale de Düsseldorf.

L’extradition de Sonja Suder (79 ans) et de Christian Gauger (70 ans) était réclamés par l’Allemagne pour leur participation présumée aux actions de guérilla urbaine des Cellules Révolutionnaires (Revolutionärer Zellen, RZ) en Allemagne, dans les années ’80. Arrêtés une première fois en France en 2000, puis relâchés pour prescription selon le droit français, ils ont finalement pu être extradés mercredi par le biais du nouveau dispositif de mandat d’arrêt européen (il n’y avait pas de prescription pour la loi allemande). Sonja a été placée en détention à la prison de Francfort-Preungesheim et Christian, dont l’état de santé est très précaire, a été placé à l’hôpital pénitentiaire de Kassel.

Logo des RZ

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