Le 28 mai, une vingtaine d’antifascistes de Liège ont été arrêtés suite à une action dans la ville. Depuis plusieurs jours des membres du parti d’extrême droite « Chez Nous » se plaçaient aux abords d’un rond-point en heure de pointe avec des banderoles affichant des messages xénophobes. Suite à ça, une trentaine d’antifascistes à Liège ont déroulé une banderole antifasciste sur l’axe routier. Plus tard dans la journée, le groupe prévenu de la présence de militants de « Chez Nous » dans un bar proche de la gare de Liège s’est rendu sur les lieus afin de prévenir les gérants de l’établissement. La réunion s’est poursuivie et les antifascistes ont alors déployé une banderole devant le bar. Des membres du parti « Chez Nous » sont sortis et ont attaqué les antifascistes avec des lancés de cendriers, tasses et chaises. Suite à l’intervention de la police, 21 personnes ont été arrêté.es, dont un passant. Ce dernier sera relâché 2 h plus tard. Les antifascistes seront relâché.es 8 h plus tard avec des convocations pour « coups et/ou blessures volontaires (non spécifiés) ».

« L’Offensive » une organisation écologiste révolutionnaire prônant la démocratie directe, fait l’objet depuis plusieurs mois d’un harcèlement de l’extrême-droite et de la police. Ce harcèlement se traduit d’une part par du vandalisme récurant contre son local (comme par exemple, le 30 avril où la façade a été recouverte d’un tag néo-nazi et la vitrine brisée) et d’autre part par une surveillance policière particulièrement serrée. Le 4 mai, un palier a été franchi avec l’arrestation d’un militant de l’organisation. Il était accusé d’avoir participé à une action antifasciste la veille contre une soirée de l’Union des droites. Cette opération policière particulièrement réactive a été réalisée à la suite d’une accusation de Aurélien Verhassel, un leader d’extrême droite bien connu (gérant le bar/local fasciste « la Citadelle »).  Le militant est sorti libre de sa très longue garde à vue et totalement blanchi des accusations portées contre lui.

Logo de L'Offensive

Logo de L’Offensive

Le lundi 6 mai, à partir de 8 heures, dans le quartier de Gostenhof, à Nuremberg, il y a eu une perquisition domiciliaire, dirigée par la LKA (la police judiciaire) du Land de Saxe, avec le soutien de la police anti-émeute bavaroise. La raison est que le Parquet fédéral accuse l’antifasciste Hanna de participation à une association de malfaiteurs, qui aurait mené des attaques contre des néonazis à Budapest. En plus de cette participation, elle est accusée d’avoir pris partie à deux des attaques de Budapest. Peu de temps après le début de la perquisition, des camarades et des voisin.es se sont rassemblé.es pour manifester leur solidarité avec l’antifasciste concernée. La perquisition a duré en tout plus de sept heure. La police a bloqué plusieurs rues et ne laissait plus passer les passant.es et les riverain.es. Déjà au mois d’octobre, des perquisitions domiciliaires avaient eu lieu à Nuremberg, aux dépenses de plusieurs jeunes antifascistes. Là aussi, l’accusation était la constitution d’une association de malfaiteurs, dont l’objet du délit n’auraient été que des tags, que le Parquet de Munich qualifie de « glorification de l’Antifa ».

Étant donné que c’est le Parquet fédéral qui enquête sur cette affaire, après la longue perquisition de son appartement, Hanna a été emmenée à Karlsruhe, où le juge d’instruction a ordonné son placement en détention préventive. Cette décision a été motivée, entre autres, par le risque de fuite, par la grande solidarité, en Allemagne, envers les clandestin.es et par l’importance de la peine encourue. Depuis le 6 mai, Hanna se trouve dans la maison d’arrêt de Nuremberg. Tout comme Maja, Hanna aussi risque d’être extradée vers la Hongrie.

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Un rassemblement avait lieu dimanche 14 devant la prison de Vechta où est détenue à l’isolement Daniela Klette (photo). A pris la parole à ce rassemblement Ariane Müller, une syndicaliste active depuis des années et déléguée du personnel à la clinique Mitte de Brême, qui a été mise à pied par son employeur pour avoir participé à une manifestation de solidarité avec Daniela. En appui à ce rassemblement, le Secours rouge international avait lancé un appel à des initiatives solidaires avec Daniela, mais aussi avec les deux militants de la RAF et les antifas recherchés en Allemagne (voir notre article).

Voir les initiatives solidaires

Ce matin (28 mars), le tribunal de Budapest a rejeté la demande des avocats d’Ilaria d’être assignée à résidence en Hongrie. Ilaria est encore une fois apparue au tribunal avec des menottes aux mains et aux pieds ainsi que tenue en laisse par un policier. Les avocats, le traducteur ainsi que des personnes venues soutenir Ilaria (dont faisait partie le dessinateur Zero Calcare) ont été menacé et filmé en plein tribunal par un groupe de militants d’extrême droite. Pour rappel Ilaria est poursuivie dans le cadre des affrontements entre des néo-nazis célébrant leur « jour de l’honneur » (voir notre article). Elle est emprisonnée en Hongrie depuis 13 mois. La prochaine audience est prévue le 24 mai.

Ilaria Salis au tribunal de Budapest

Ilaria Salis au tribunal de Budapest

Dimanche, la communauté kurde célébrait son nouvel an dans le calme à Louvain. Une famille revenant chez elle après la célébration a été prise en embuscade à Heusden-Zolder par des centaines de militants et sympathisants des Loups Gris. En plus d’essayer de passer à tabac cette famille, les fascistes ont saccagé leurs voitures et ont essayé d’incendier leur maison (photo 1). Des Kurdes sont intervenus pour protéger les leurs, ils ont été pourchassés par les fascistes bien plus nombreux. La soirée s’est donc transformée en chasse au kurde dans toute la ville. Sept personnes ont été blessées ont une qui est dans un état critique tandis qu’une huitième est portée disparue.

Notons que la famille attaquée était composée de réfugié·es d’Afrin. Un canton du Rojava occupé par l’armée turque et ses mercenaires jihadistes depuis 2018. Les forces d’occupation s’y rendent coupables de nombreuses exactions. Les femmes y sont particulièrement visées. Au moins 99 femmes ont été tuées, 74 violées ou agressées sexuellement, et plus d’un millier enlevées depuis l’occupation (voir notre article).

En réaction, une manifestation spontanée a éclaté le même soir à Bruxellois. Dès le lendemain, les mouvements kurdes ont appelé à un rassemblement devant le parlement européen. Celui-ci a réuni plusieurs centaines de personnes incluant plusieurs organisations progressistes et antifascistes belges (photo 2). Des provocateurs, faisant le signe des Loups-Gris, ont tenté de perturber le rassemblement mais, ont été mis en déroute et n’ont pu s’enfuir que sous la protection de la police. Cette dernière est intervenue contre le rassemblement faisant usage de gaz lacrymogène et déployant des policiers anti-émeute ainsi qu’une autopompe. Le rassemblement a cependant pu continuer à se tenir une fois les fascistes repoussés.

Belgique des fascistes turcs attaquent les kurdes qui fêtaient le newroz

 

Rassemblement pour dénoncer le pogrom anti-kurde (25/03/2024)

EDIT: Des dizaines de personnes liées au mouvement kurde ont mené une attaque d’un centre culturel truc appelé « Ülkü Ocagi » dans le village de Visé (province de Liège). « Ülkü Ocagi » signifie « Foyer Idéal » en Turc. Il s’agit d’une appellation des Loups Gris, parti fasciste bien connu, qui a mené le pogrom anti-Kurde dimanche . Les militant·es kurdes sont entrés dans les lieux avec des battes de baseball blessant six habitués. Des cocktails Molotov ont également été utilisés à l’extérieur et les vitrines ont été brisées.

Depuis plus d’un an des procédures judiciaires sont engagées par la Hongrie à travers l’Europe à l’encontre de militant.e.s antifascistes poursuivis pour des heurts avec des néonazis durant le « Day of Honour » à Budapest en 2023 (voir notre article).  Après l’affaire Antifa Ost en Allemagne, cette nouvelle séquence répressive ne doit pas rester sans réponse. Sommés par la Hongrie de livrer des militant.e.s, les tribunaux européens acquiescent et collaborent activement. Le Secours Rouge a co-organisé avec l’Action Antifasciste Bruxelles, le Front d’Action Révolutionnaire et la Plate-forme Voix des Prisonniers (Tutsaklarin Sesi Platformu) un rassemblement de solidarité envers Ilaria, Maja, Tobi, Gabriele et tous les camarades recherché.e.s lundi 18 Mars devant l’ambassade de Hongrie. D’autres forces étaient présentent (SKB, Partizan) à ce rassemblement auquel ont participé une quarantaine de personnes.

Dimanche, un groupe d’antifascistes a fait irruption dans une réunion du parti « chez nous » à Monceau-sur-Sambre. Il y a eu des heurts, des fumigènes, et la réunion fasciste n’a pu se tenir. L’arme au poing, les policiers du GSA, le groupe spécial d’appui de la police de Charleroi, sont intervenu, ont intercepté un véhicule et arrêté cinq personnes. Le groupe fasciste a annoncé qu’il porterait plainte

Lundi 29 janvier, lors de la première audience du procès contre les antifas, le parquet a présenté son réquisitoire. Pour Ilaria, sous enquête pour deux agressions, avec les circonstances aggravantes d’avoir agi tout en étant à connaissance de l’existence d’une organisation criminelle et d’avoir commis un acte possiblement mortel, le parquet a demandé une condamnation à 11 ans. Pour Tobias et l’autre camarade allemande, accusé.e.s de faire partie d’une association de malfaiteurs, face à une peine maximale de 5 ans, le parquet a demandé des condamnations à 3 ans et 6 mois. Les inculpés doivent choisir de se déclarer innocents et affronter un procès normal, ou reconnaître sa propre culpabilité. La peine maximale que l’inculpé peut encourir est alors celle demandée à cette occasion par le parquet. Ilaria s’est déclarée innocente et, à la demande du juge d’indiquer des éléments à sa décharge, elle a fait remarquer qu’elle ne pouvait pas se défendre parce qu’on ne lui a jamais fait parvenir le dossier judiciaire traduit et elle n’a pas non plus eu accès aux vidéos et aux photos présentés par le parquet comme preuves. La camarade allemande, qui se trouve actuellement en Allemagne, soumise à un contrôle judiciaire, s’est déclarée innocente. Son avocat a demandé que son contrôle judiciaire soit levé, ce qui a été refusé.

Tobias a choisi de se déclarer coupable, tout en contestant la peine demandée par le parquet, c’est-à-dire trois ans et six mois à purger dans une prison de sécurité maximale. Après s’être retiré pendant quelques minutes pour évaluer la situation de Tobias, le juge a émis à son encontre une condamnation à trois ans, à purger pour les deux tiers dans une prison de sécurité maximale, et une interdiction de revenir en Hongrie pendant cinq ans après sa peine. Le parquet, qui considère cette condamnation comme trop légère, a fait appel de la sentence. A ce point, le parcours judiciaire de Tobias se sépare de celui des autres inculpées et l’audience en appel pour lui aura lieu en octobre. La prochaine audience pour Ilaria et la camarade allemande a été fixée pour le 24 mai.