Des membres présumés du Gale – groupe antifasciste Lyon et environs – s’étaient vus notifier le lancement de la procédure de dissolution de leur groupe mi-mars. Leurs avocats ont envoyé en vain leurs observations contradictoires lundi. Le groupe a été dissous mercredi après-midi en conseil des ministres. Le Gale était dans le collimateur du ministère de l’Intérieur depuis plusieurs mois déjà pour avoir fait des déclarations contre les forces de répression et avoir relayer sur les réseaux sociaux le mot d‘ordre de plusieurs mouvements écologistes lançant un « ultimatum » au géant pharmaceutique et agrochimique allemand Bayer, dont le siège français est à Lyon, lui enjoignant de faire ses « cartons ». Des élus de droite avaient dénoncé des « menaces » et appelé à la dissolution du mouvement. Il s’agit de la troisième procédure de dissolution contre des groupes de gauche, annoncée en à peine quelques semaines par le gouvernement français. Le média Nantes Révoltée est ainsi la cible d’une tentative de dissolution tandis que le Collectif Palestine Vaincra a quant à lui déjà été dissous (voir notre article).

 

Jeudi 17 mars, des membres présumés du Groupe Antifasciste Lyon et Environs (GALE) se sont vus remettre des documents les avisant du déclenchement d’une procédure de dissolution à l’encontre de ce groupe. La veille, des antifascistes avaient été suivi.es dans la rue jusqu’à leur domicile et leur travail, harcelé.es au téléphone par la police lyonnaise qui est venue sonner et tambouriner à leurs portes très tôt le matin et à plusieurs reprises dans la journée.

Cette procédure de dissolution utilise comme prétexte la diffusion par la GALE du Lyon Antifa Fest montrant notamment des slogans anti-police lors d’un concert, ainsi que le relais, quelque mois plus tard d’un appel du mouvement « Les Soulèvements de la terre » à assiéger Bayer-Monsanto le 5 mars à Lyon. Il s’agit de la troisième procédure de dissolution contre des groupes de gauche, annoncée en à peine quelques semaines par le gouvernement français. Le média Nantes Révoltée est ainsi la cible d’une tentative de dissolution tandis que le Collectif Palestine Vaincra a quant à lui déjà été dissous (voir notre article). Plus d’infos ici.

La police a affronté vendredi des manifestants antifascistes masqués et cagoulés devant un hôtel accueillant une réunion internationale d’organisations d’extrême droite. Cette réunion de représentants du parti espagnol Vox et de groupes d’extrême droite de Colombie, du Pérou, de Cuba, du Venezuela et du Chili, a attiré une contre manifestation. Les antifas ont jeté des pierres et des poubelles sur l’hôtel accueillant le « Forum de Madrid », se heurtant à la police anti-émeute postée à l’extérieur qui a tiré des grenades assourdissantes. De nombreuses vitres de l’hôtel ont été brisées et la police a arrêté plusieurs manifestants. Un des thèmes déclarés du Forum de Madrid était précisément de « lutter contre le communisme » en Amérique latine.

 

Le ministère public espagnol a requis jusqu’à 9 ans de prison et 20 000 € d’amende pour 14 antifascistes qui ont repoussé un groupe d’ultras néonazis de la ville de Pego (La Marina Alta), dans la province d’Alicante. Le 18 octobre 2020, un groupe de supporters de Gandía est venu à Pego pour assister à un match. Ce groupe a traversé la ville avec des symboles, des chants et des saluts nazis, provoquant et insultant les personnes présentes, sans que la police ne fasse le moindre effort pour les en empêcher. Une contre-manifestation s’est formée qui, elle, a immédiatement été ciblée par la Guardia Civil.

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Une manifestation a réuni hier samedi plus de 1000 antifascistes opposés à la venue de Zemmour à Lille. La manifestation a donné lieu à plusieurs heurts entre antifas et forces de l’ordre, d’abord lorsqu’une vingtaine de manifestants ont tenté d’empêcher l’arrestation de l’un d’entre eux par la police. La police a usé pour la première fois de lacrymogènes. Elle en a usé une seconde fois peu après le début du cortège, quand des manifestants ont brandi des fumigènes. Les manifestants venaient de se mettre en route pour leur parcours dans le centre-ville, derrière une banderole proclamant « Faire Bloc – Les mettre à genoux ». Entre 250 et 300 membres des forces de l’ordre ont été mobilisés. En début d’après-midi, la police avait procédé à trois interpellations parmi les manifestants.

 

La marche aux flambeaux de vendredi 21, dans le centre-ville de Nantes, contre le fascisme, le capitalisme, l’autoritarisme, a mobilisé plusieurs centaines d’antifas, qui ont entamé leur marche à 19 heures avec feux d’artifices, torches et fumigènes. Quelques vitrines (Zara, Monoprix, publicités) ont été brisées, d’autres taguées. La statue du colonel Georges de Villebois-Mareuil, né à Nantes et membre fondateur en 1899 du mouvement royaliste d’extrême droite Action française, a elle aussi pris cher… La manifestation s’est achevée dans une affrontement avec les forces de l’ordre qui ont fait usage de lacrymogènes. Deux personnes ont été interpellées, dont l’une a été placée en garde à vue. La personne placée en garde à vue devait être jugé en comparution immédiate, du chef de « violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». C’est suite à cette manifestation que la censure de Nantes Révoltée a été demandée (voir notre article)

 

Le 24 novembre 2018, plus de 2’000 personnes se sont mobilisées pour empêcher une marche d’extrême droite du PNOS (Parti des Suisses d’orientation nationale) à Bâle. La contre-manifestation populaire et antifasciste “Basel Nazifrei” avait réussi à stopper les néo-nazis et la mobilisation contre les néo-nazis du PNOS avait été un grand succès (voir notre article). De nombreu.x.ses manifestant.e.s sont actuellement criminalisé.e.s. Dans toute la Suisse, des perquisitions à domicile et des poursuites pénales ont été procédées par le parquet de Bâle.

Le 21 septembre 2020, la Cour pénale de Bâle a prononcé la première peine de prison ferme de la série de procès des antifascistes de « Basel Nazifrei » : la militante condamnée sera emprisonnée pendant huit mois. Ceci malgré le fait que l’activiste condamnée n’a pas exercé de violence, même aux yeux de la cour. Mais elle faisait cependant partie d’une foule qui avait selon la police « commencé la violence » et elle était donc coupable de “trouble à l’ordre public” et de “participation passive à la violence et aux menaces contre les autorités”. En réalité la police avait ouvert le feu sur la contre-manifestation antifasciste avec des balles en caoutchouc, sans sommations, afin de permettre aux néo-nazis de lancer leur cortège.

C’est pour soutenir les inculpé.e.s qu’est née l’idée de lancer la campagne 500K, qui consistait à récolter 500.000 francs suisses (à peu près autant d’euros).Cette campagne vient d’atteindre son objectif.

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Environ 150 antifas ont effectué une manifestation surprise dans l’est de Leipzig. Ils ont tagué les murs, fait des barricades de containers enflammés et lancés divers projectiles vers la police à son arrivée, endommageant une voiture de patrouille. Ils ont aussi brisé les vitres et tiré des engins pyrotechniques contre la mosquée de l’Union turco-islamique pour les affaires religieuses (DITIB). Le DITIB dépend directement de l’Etat turc et ses mosquées sont moins des lieux de culte que des centres de propagande fasciste de l’AKP. Les dommages sont d’environ 30 000 euros. La police a arrêté douze personnes et les a placées en garde à vue. L’enquête est en cours.

 

Plusieurs centaines de manifestants anti-fascistes et gilets jaunes ont protesté samedi à Nantes contre la venue de Zemmour pour un meeting au Zénith de la ville, donnant lieu à des affrontements avec la police. Les manifestants répondant à l’appel relayé notamment par «Nantes révoltée», sont parvenus à entrer dans l’enceinte du Zénith, à bloquer une porte du site et à forcer les grilles. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour faire reculer les antifascistes qui faisaient face, à une centaine de mètres de là, à quelques dizaines de sympathisants de Zemmour. Un commando néo-nazi auteur de violences cet été à Nantes, s’était d’ailleurs réfugié derrière les lignes de gendarmes. Peu avant l’arrivée de Zemmour au Zénith, la centaine de gendarmes mobiles se sont efforcés de lui dégager la voie, et le meeting  pu se tenir, avec du retard et sous pression. Des manifestants dont certains ont envahi la quatre-voies et une passerelle enjambant la nationale, ont lancé plusieurs chariots de supermarché en direction des forces de l’ordre positionnées en-dessous. Il n’y a pas eu d’arrestation mais une enquête est ouverte.

Le mercredi 13 octobre, le procès dit de « Wasen » contre deux antifascistes de Stuttgart s’est achevé au tribunal régional supérieur de Stuttgart par des condamnations extrêmement lourdes : des peines de prison 4 ans et demi pour Jo, et 5 ans et demi pour Dy. Les deux militants sont accusés d’avoir été impliqués dans une altercation physique avec des membres du pseudo-syndicat fasciste « Centre Automobile » le 16 mai 2020, en marge d’une marche de l’extrême-droite (« Querdenker »). Dans le cadre des mesures de surveillance et des perquisitions à grande échelle ciblant les structures antifascistes de Stuttgart, Jo et Dy ont été arrêtés ; tandis que le premier a été temporairement libéré après plus de six mois de détention provisoire, Dy est enfermé à Stuttgart-Stammheim depuis plus de onze mois.

A l’issue du procès, qui ne reposait que sur des preuves circonstancielles, la défense avait demandé l’acquittement des deux antifascistes le 29 septembre 2021. Le procureur, en revanche, avait plaidé une condamnation pour lésions corporelles dangereuses et particulièrement graves ainsi que pour atteinte particulièrement grave à l’ordre public et avait requis des peines d’emprisonnement de cinq ans et six ans respectivement. Un rassemblement de solidarité s’était réuni devant le bâtiment du tribunal, qui a pris acte du verdict par de fortes protestations. Pour le 23 octobre 2021, la campagne de solidarité « L’antifascisme est nécessaire » appelle à une manifestation sous la devise « Liberté pour tous les antifas ! ».

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