À l’occasion de la journée d’action pour le droit au logement, un immeuble situé avenue Louise et rue Livourne vient d’être occupé pour assurer un logement stable à des personnes avec et sans-papiers. Il s’agit de la 6ème occupation de la Campagne de Réquisitions Solidaires, qui annonce aussi la fin de la campagne. Plus de 60 personnes occupent le bâtiment et 120 cyclistes de la Balade Revendicative Cycliste manifestent devant en soutien. Plus d’infos ici.

Voici un fil info en direct des événement :

15h30 : Les dernières forces de police semble avoir quitté les abords du bâtiment.

14h20 : Les autres camionnettes semblent également s’être éloignées. Il reste cependant quelques policiers sur place ainsi qu’une camionnette rue de Florence.

14h15 : Une des camionnette de police s’est éloignée. Elle semble cependant rester dans les environs.

14h05 : Les négociations entre les occupant·es et la police sont toujours en cours.

13h35 : Les policiers bloquent la rue. Trois camionnettes sont maintenant présentes.

13h30 : Les policiers appellent du renfort. Pour l’instant une camionnette est présente. Une centaine de manifestant·es sont présent·es en soutien.

13h25 : Quelques policiers viennent d’arriver.

Nouvelle réquisition solidaire

Nouvelle réquisition solidaire

Le NTSU, « National Technical & Tactical Support Unit » est en charge de l’espionnage électronique de la police fédérale. Il a notamment joué un rôle important dans l’espionnage du réseau SKY ECC (voir notre article). L’interception des communications, l’identification et la localisation de personnes font ainsi partie des missions du NTSU. Ses laboratoires s’occupent du camouflage de micros, de caméras ou de traceurs GPS, et inventent des systèmes adaptés, du matériel miniaturisé. Les ministres de l’Intérieur et de la Justice ont récemment annoncé une dotation de 32 millions d’euros pour le NTSU (22 millions en subventions européennes et de 10 millions en investissements issus du budget supplémentaire de la Justice).

Juan Corriat, patron du NTSU

Juan Corriat, patron du NTSU

La 4e édition du Petit guide légal des manifestant.e.s vient de paraître. Il expose les informations de base, actualisées, relatives aux types de manifestations et d’arrestations, aux prises de photo ou d’empreinte, aux conditions des premiers interrogatoire etc. Les groupes qui désirent en disposer pour les distribuer à leurs membres et/ou aux participants à leurs activités peuvent se mettre en contact avec nous. Ont aussi été réimprimées des milliers de cartes « légal team » indiquant le numéro de la permanence et les liens vers diverses ressources anti-répression (dossier légal complet, liste des lieux de détention, etc.). Le Secours Rouge remercie la Fondation Marius Jacob pour sa contribution aux frais de ces rééditions.

A Liège
Un dispositif policier important, visible et non visible, ainsi que des moyens spéciaux, tels que des arroseuses et la cavalerie fédérale, étaient présents à Liège ce samedi à la suite d’un nouvel appel à des émeutes sur les réseaux sociaux. Les policiers de la zone de police de Liège, appuyés par la police fédérale, ont a procédé à plus de 120 interpellations et contrôles d’identité en vue d’identifier des personnes présentes lors des émeutes survenues samedi dernier. Parmi les personnes identifiées, une vingtaine ont été arrêtées administrativement pour des vérifications dans le cadre de l’enquête judiciaire en cours depuis le 13 mars.

A Bruxelles
Entre 500 et 700 personnes se sont rassemblées pour fêter le carnaval sauvage. Le cortège a démarré à 15H place du Jeu de Balle, s’est rendu Porte de Hal, puis vers le Square Jacques Franck et ensuite vers la Place de Bethléem où la fête a duré plusieurs heures. Une partie du cortège est reparti en direction du canal et la police est intervenue avec une arroseuse et en chargeant et nassant les participants.
Mise à jour: Le nassage d’Anderlecht a été suivi de quelques affrontements à Forest (rue du Charroi). Une dizaine de personnes ont été interpellées.

Samedi 13 mars, une manifestation se tenait à Liège pour dénoncer l’arrestation violente d’une aide-soignante noire survenue quelques jours plus tôt. Des affrontements avaient eu lieu entre policiers et manifestant·es tandis qu’un restaurant de la multinationale Mac-Donald et un commissariat avaient été attaqués. Dix personnes avaient été arrêtées ce jour là (voir notre article).

Parmi les arrêtés, deux personnes majeures ont fait l’objet d’un mandat d’arrêt et un mineur a été placé en régime fermé. Les quatre autres majeurs ont été remis en liberté parce qu’il a été, pour l’instant, impossible d’établir des lien avec les manifestant·es dans la mesure où ils ont été interpellés de nombreuses heures après. Les trois autres mineurs ont fait l’objet de mesures éducatives par un juge de la jeunesse après avoir été accusé de recel d’objets volés. L’enquête se poursuit et compte bien exploiter les images des caméras de surveillance et les images privées prises durant l’événement. La police compte notamment utiliser les images postées sur les réseaux sociaux. Le parquet affirme sa détermination à réprimer les responsables tandis que la presse bourgeoise se charge déjà du procès médiatique des manifestant·es.

La police est intervenue à minuit pour expulser la ZAD d’Arlon, sur le site de l’ancienne sablière de Schoppach, où l’intercommunale IDELUX veut construire un parc d’activités. Un dispositif important (comptant un total de 150 policiers locaux et fédéraux) a mobilisé des policiers anti-émeutes et de nombreux véhicules, dont au moins un blindé Shortland. 9 personnes présentes sur la ZAD ont été arrêtées administrativement. Elles n’ont pas opposé de résistance. L’opération est menée par la police locale, avec l’appui du corps d’intervention de la police fédérale. L’expulsion s’est faite par surprise pour éviter une mobilisation comme cela avait pu être le cas début janvier.

Mise à jour: Ce sont 150 policiers qui ont participé à l’opération. Ils ont pénétrés dans la ZAD et se sont positionnés à proximité des différents endroits où les planificateurs de l’opération estimaient qu’ils pouvaient y avoir des zadistes. Si l’opération a commencé à minuit, l’attaque simultanée de ces différents a commencé à 5 heures du matin et s’est achevée 20 minutes plus tard. Le procureur du roi et un substitut étaient présents (probablement pour délivrer, au besoin, des mandats d’arrêt). Un entreprise mandatée par IDELUX va dégager les cabanes et détruire les dispositifs défensifs. Il est question de clôturer complètement la sablière.

Mise à jour 22H00: Ce lundi soir, un peu plus de cent personnes se sont rassemblées place Léopold à Arlon pour apporter leur soutien aux zadistes expulsés au matin par les forces de l’ordre. Une personne a été arrêté à ce rassemblement qui a déjà été remise en liberté. Par contre, deux des neuf zadistes arrêtés ce matin ont été placés en arrestation judiciaire. Un autre rassemblement a eu lieu à Namur, au Quai de l’Écluse à Salzinnes. Une vingtaine de personnes se sont rassemblés en soutien à la ZAD et occupent un terrain soumis à une enquête publique.

La plainte collective de parents d’adolescents violentés par la police à la suite de la manifestation du 24 janvier dernier à Bruxelles (voir notre article) n’a pas été acceptée par le juge d’instruction mardi. Le juge d’instruction, saisi à la suite d’une première plainte déposée avec constitution de partie civile, a estimé qu’il devait être saisi par le procureur du roi en ce qui concerne les autres plaintes. Il ne les a donc pas actées mardi, a expliqué mercredi Me Patricia Van Der Smissen, conseil de parents d’adolescents victimes. « Nous demandons donc maintenant au procureur du roi de recevoir ces nouvelles plaintes et de confier l’enquête au même juge d’instruction », a-t-elle ajouté. « Nous refusons de déposer plainte séparément. La balle est dans le camp du procureur du roi », a pour sa part expliqué Me Selma Benkhelifa, représentant d’autres parents dans cette affaire.

Arrestations le 24 janvier

La police fédérale a mené ce matin environ 200 perquisitions, dont une vingtaine renforcée avec les unités spéciales, visant le crime organisé lors d’une intervention coordonnée au plus haut niveau policier et judiciaire. On dénombrerait au moins 10 arrestations. Dans le viseur : des utilisateurs de téléphones sécurisés de la marque SKY ECC. Le prix annuel d’une licence pour l’un de leurs appareils est affiché à €2.200. Il s’agit d’un concurrent d’EncroChat dont les téléphones avaient été hackés par les polices françaises et néerlandaises (voir notre article), ce qui donne une piste sur les méthodes utilisées par la police belge. L’enquête durait depuis fin 2019, sous la direction des parquets fédéral et anversois et a mobilisé les enquêteurs de la Computer Crime Unit.

Ces méthodes posent des questions légales puisque les preuves ont été recueillies massivement sur bases de suspicions liées à l’utilisation d’un moyen de communication sécurisée afin d’y rechercher des actes potentiellement délictueux, ce qui pourrait rendre les éléments irrecevables en justice.

Ces affaires ont fait connaître médiatiquement les sociétés de « cryptophones », qui proposent des smartphones soi-disant sécurisés pour des abonnements aux prix mirobolants. Comme l’affaire Encrochat l’avait démontré, ce genre de scénario offre une surface d’attaque très large à la police (code-source fermé, accès physique possible aux serveurs, pressions directes sur les employés ou directeurs de ces sociétés, etc.)

La protection des communications vue par SKY ECC

La protection des communications vue par SKY ECC

Un groupe de parents de mineurs arrêtés par la police le 24 janvier dernier, à la manifestation contre la justice de classe, et quelques adultes également arrêtés se sont constitués partie civile mardi. Ils souhaitent que les agents qui ont procédé aux arrestations soient identifiés et punis pour leur comportement ce jour-là. Il s’agit de 10 familles se présentant comme co-victimes dans un dossier ouvert initialement par Alexandre Pycke. Son fils Simon, âgé de 16 ans, avait été arrêté le 24 janvier alors que la police évacuait les alentours de la Gare Centrale à Bruxelles, procédant aux arrestations de 245 personnes. Ce père est désormais le porte-parole du Collectif des parents contre les violences policières du 24 janvier, et a introduit cette plainte pour éviter que le dossier ne soit classé sans suite. Le Comité P a reçu 16 plaintes visant le comportement des agents ce jour-là. Le centre interfédéral pour l’égalité des chances Unia s’est aussi constitué partie civile.

Arrestations le 24 janvier